Un Amour Inattendu

De AlyEmKara

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Alors que les compétitions approchent, Aidan, un cavalier de 25 ans spécialisé dans le CSO, fait la rencontre... Mai multe

Une rencontre étrange
Secret
Les yeux, reflet de l'âme
Une collocation difficile
Émouvantes retrouvailles
Révélation
Péripéties
Silence radio
Perturbation
Oups !
Le premier pas
Tempête
Attente
L'hôpital
Petit récapitulatif
Un instant précieux
Nouveau départ
Une relation se forme
Mise au point
La première fois
Une nouvelle étape
Une belle journée
De nouveaux horizons
L'énoncé d'un passé
La naissance d'une famille
Un challenge à sa taille
Un retour en force
Plus qu'un choix
Abimé
Le coming out
Montre-moi la voie
La majorité !
Qualifiés
Réflexion
Départ
Chute
Examens...
Confidences
The Burning Place
Les derniers jours
Fatidique Journée
Post-opératoire
Lumière
*****ANNONCE HORS SERIE*****
Un réveil choquant
Enfin chez soi
Récompense
L'Orphelinat
La demande
Le commencement
Epilogue

Un vœu

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De AlyEmKara


Pdv Aidan

Lorsque j'arrive au haras, je reçois un message de Sam me prévenant qu'il sera absent pour la journée. Son père l'emmène quelque part, mais il ne sait pas où. Je lui souhaite bon courage et laisse mon portable dans la voiture. J'espère que tout se passera bien...

Je rentre dans le chalet et vais me servir un café bouillant avant de m'installer à la table du salon. Le journal du jour est déjà là, mais le silence dans la demeure m'indique que mes parents dorment encore. Je prends le papier et le feuillette en buvant doucement le liquide noir.

Je n'ai plus l'habitude de déjeuner sans bruit, avant que Sam emménage avec moi, je savourais cet instant de la journée, où il n'y avait aucune perturbation sonore. Mais maintenant je me sens mal à l'aise, parler et rire, avec la personne avec qui on partage sa vie, c'est tellement mieux.

Quand j'ai fini mon déjeuner, je lave la vaisselle et quitte la maison, aussi discret que possible. Je me dirige ensuite vers les box, et récupère Panther et Joyce en les attachant à la longe, pour les installer au pré. Je leur retire leur licol et les laisse gambader, pendant que je vais nettoyer leur enclos et prendre de quoi les penser une fois terminé.

Je passe le reste de la matinée à jouer avec les deux chevaux dans le champ, avant de m'asseoir dans l'herbe, adossé à un arbre, pour piquer un somme.


Pdv Samuel

Nous sommes arrivés il y a une bonne heure, mais seul le chant des oiseaux comble le silence entre nous. Je n'avais pas imaginé une seconde que mon père me conduirait ici. La barque tangue un peu, et le bois dont elle est faite grince au moindre mouvement.

Je fixe le bouchon, relié au fil de ma canne. De la pêche à la ligne ? Il m'a amené faire de la pêche à la ligne ! Je me souviens qu'on adorait venir ici, mais c'était il y a tellement longtemps. J'ai l'impression d'être avec un inconnu, et qu'à chaque instant il peut m'assommer et me jeter à l'eau. J'ai peut-être un peu trop regardé de thrillers ces dernières semaines... Je me sens mal à l'aise, et je l'espionne à de nombreuses reprises, mais il semble être perdu dans ses pensées.

Si seulement j'avais une touche, ça m'occuperait quelques minutes, mais il semblerait que même les poissons fuient notre environnement. Je fuirais bien aussi !

- C'est calme ce matin, doit-il soudainement.

Je me tourne franchement vers lui, sans cacher mon étonnement.

- Je commençais sérieusement à me demander si tu n'avais pas envoyé ta langue en guise d'appât.

Je crois le voir brièvement sourire, avant qu'il ne retrouve son expression de marbre. Mais bon sang parle !

- Je ne sais pas par où commencer, lance-t-il enfin.

Je prends le temps de réfléchir avant de répondre. Chaque mot doit être choisi avec précaution. Avec lui, la moindre erreur peut avoir des conséquences horribles.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ? Demandé-je.

- Je sais pas... Enfaîte si, j'ai envie de tout connaître. À partir de quel moment mon fils a-t-il viré de bord, sans que je m'en aperçoive ?

- C'est comme ça que tu appelles ça ? Je suis juste tombé amoureux d'un homme, Papa, dis-je sans réfléchir.

- Tu es jeune, tu ne peux pas connaître tes goûts, sans avoir tout essayé. Si tu veux, je peux t'amener voir...

- Tu ne parles quand même pas de prostituée ?! M'emporté-je

- Je suis sûr que ça pourrait t'aider... Rétorque-t-il calmement.

- Donc d'après toi, il faut tout essayer pour connaître ses goûts ?

- Oui, s'empresse de dire mon père, espérant m'avoir convaincu.

- J'en conclus que tu as déjà eu une relation sexuelle avec un homme, pour savoir que ton truc c'était les femmes.

L'expression de dégoût qu'il affiche vaut toutes les réponses, et je me retourne vers l'étendue d'eau.

- C'est bien ce que je pensais. Mais tu vois, ce dégoût que tu as ressenti en te visualisant avec un gars, eh bien c'est ce que je ressens, quand je m'imagine avec une femme. Ce n'est pas fait pour moi, tout simplement. J'ai vécu un premier amour magnifique, avec un homme inoubliable, et je ne regrette rien, malgré sa fin désastreuse. Aujourd'hui, je me sens libre, dans les bras d'Aidan. Je ferai tout ce qu'il faut pour que tu te rendes compte du bonheur de ton fils, même si tu ne l'imaginais pas ainsi.

Voilà, je voulais me retenir d'en dire trop, et je ne me suis pas contrôlé encore une fois. Je pensais lui avoir pardonné, mais je réalise que la manière dont il m'a traité après avoir découvert ma relation avec Mickaël m'a profondément blessé. J'ai peur que cela ne soit pas réparable...

- Dans ce cas... Commence-t-il avant de s'interrompre, pour chercher ses mots. On pourrait peut-être aller voir quelqu'un ?

Je fronce les sourcils, essayant de comprendre à quoi il fait allusion.

- Tu pourrais être plus précis ?

- Eh bien... Il y a de très bons médecins qui pourraient...

- NON, MAIS JE RÊVE ! M'écrié-je excédé. Tu es sérieux là ? Après les putes tu veux me faire aller voir un psy ?! Tu me donnes envie de vomir ! Dis-je en me levant brusquement. Trop !

Le bateau se met à tanguer dangereusement, et je perds l'équilibre sur le bord de la barque qui me fait chuter.

La différence de température me coupe le souffle, mais soudain, tout est silencieux. Alors que mon corps sombre de plus en plus profondément, j'ai l'impression d'entendre mon père crier mon nom au loin. J'ouvre lentement les yeux, qui me picotent en contact avec l'eau glacée. La lumière du soleil se superpose à la silhouette du petit bateau, et les faibles mouvements de courant entraînent de mini éclairs éblouissants. On pourrait croire que le lac est vivant... C'est si calme. Mais l'air commence à me manquer, je me redresse comme je peux avec mes membres, et rejoins la surface.

La lumière m'aveugle lorsque ma tête sort enfin de l'eau. Je prends de grandes bouffées d'oxygène, tandis que mon père hurle juste à côté en me tendant la main.

- Bon sang, Samy, est-ce que tout va bien ?! S'écrie-t-il.

Je le fusille du regard, je n'ai pas oublié pourquoi je suis tombé. Je ne veux pas rester une seconde de plus avec lui sur ce bateau. Je pars du coup en direction opposée, à la nage, pour regagner la rive du lac.

C'est près d'une demi-heure plus tard que mon père arrive enfin à me rejoindre. Il n'a jamais été doué avec une paire de rames, et ça ne s'arrange pas avec l'âge. En temps normal je l'aurais aidé à sortir le bateau de l'eau, mais pas aujourd'hui. Je suis bien trop occupé à me foutre de sa gueule.

Mes vêtements sont trempés, et malgré la chaleur de midi qui arrive, je commence à grelotter. Je finis donc par enlever mon tee-shirt et le suspendre à une branche à la lumière, je regarde un instant mon jean qui colle à mes jambes, et soupir en le retirant également après m'être débarrassé de mes chaussures. Quand mon bas et mes chaussettes sont étendus au soleil, je m'assois sur un rocher pour me réchauffer la peau.

Des joggeuses qui passent par-là me fixent avec insistance en gloussant. Je leur offre un beau sourire et elles continuent leur route, rouges pivoine. Tout ce que j'espère actuellement, c'est que les flics ne vont pas faire une ronde par ici.

Je ferme les yeux pour profiter de la sensation de chaleur sur ma peau, mais je me retrouve très vite à l'ombre, et le peu de bonne humeur que j'avais, vole en éclat.

- Dégage.

- Je suis ton père alors tu as intérêt à me parler autrement.

- Ah ! C'est nouveau ça ?! Dis-je en plantant mon regard dans le sien. Parce que je me souviens très bien d'un homme me jetant un sac dans la gueule en m'annonçant que je ne suis plus son fils.

- Sam...

- Je te respecterai quand tu auras regagné ma confiance, et ça c'est pas près d'arriver si tu veux mon avis.

- Samy...

- Y'a pas de Samy qui tienne ! Tu m'as traité comme une merde, traîné dans la boue, et mis dehors comme un malpropre ! Et aujourd'hui tu voudrais que j'aille m'envoyer en l'air avec une pute, ou mieux que j'aille voir un psy ! Pour quoi ?! Pour me soigner ! Mais bordel je suis en parfaite santé, et je suis heureux de mon sort !

Je suis à bout de souffle après avoir parlé, et mon père, tente de s'approcher mais je le rejette d'un mouvement de la main.

- Ne me touche pas ! Tu pourrais attraper ma maladie, fais gaffe !

Son bras retombe en silence le long de son corps. Après un soupir, il se détourne et se dirige vers la voiture. Il ne va quand même pas me laisser en plan ici ?! Mais au lieu de ça, il me rapporte un vieux jogging, avec un tee-shirt délavé et une paire de tongs.

- Va te changer, avant que tu attrapes froid ou que les flics t'embarquent pour atteinte à la pudeur.

Sans un mot, je me saisis des vêtements qu'il me tend, et vais à l'intérieur du véhicule.


Pdv Aidan

Je suis réveillé par un hennissement tout près de mon oreille, trop près, et je fais un bond de surprise. Joyce se recule subitement, presque fière. La jument va ensuite à la barrière, où Jerry nous observe en riant. Je me lève au ralenti, et vais le rejoindre.

- Salut le vieux, dis-je avec sourire.

- Tu es tombé du lit ce matin mon garçon ?

- Patrick a débarqué aux aurores.

- Ah... Comment va Sam ?

- Il est avec lui, ils sont partis ensemble pour la journée. Étant donné qu'on rentre tout juste, je me suis dit qu'un peu de pré ferait du bien à Joyce, et elle aime bien Panther.

- Tu n'as pas de nouvelles ?

- J'ai laissé mon portable dans la voiture, parce qu'il m'a dit avant de partir qu'il n'aurait pas le sien à la maison. Il avait plus de batterie.

- Et, comment tu le sens ? Insiste-t-il.

- Argh, j'en sais rien, dis-je en me passant la main dans la nuque. J'ai envie d'espérer qu'ils vont se réconcilier, mais je crains d'être trop optimiste.

- Il leur faudra du temps, mais ils pourront peut-être mettre les choses aux clairs aujourd'hui.

- Tu as sûrement raison, comme toujours, lui dis-je avec un clin d'œil.

- Samuel t'assagis tiens ! Ou c'est peut-être la vieillesse, me taquine-t-il.

- Tu peux parler, moi au moins je sais encore faire marcher mon entre jambes, ricané-je.

- AIDAN JONATHAN BAKKER ! S'écrit-il outré.

Je suis pris d'un fou rire incontrôlable, et je suis obligé de m'appuyer à la barrière pour réussir à tenir debout.

- Et tu te crois drôle en plus... Ta mère est en train de préparer le repas. Rejoins-nous... Ou pas ! Dit-il après avoir vu mon expression moqueuse.

Il commence à s'éloigner, quand je passe entre les rondins de la barrière et le rattrape en deux enjambées, pour le prendre dans mes bras par-derrière. Jerry se raidit sur place, conscient que je ne fais jamais de câlin.

- Merci... Merci de m'accepter comme je suis papa. Je t'aime.


Pdv Samuel

Je suis enfermé dans la voiture depuis une bonne heure, je n'arrive pas à me résoudre à en sortir. J'ai vu mon père attraper plusieurs poissons, et il continue sur sa lancée, en jetant régulièrement des regards dans ma direction. Si seulement j'avais pris mon portable... Je ne parviens pas à décolérer. Comment le pourrais-je ? À chaque fois que je pense qu'il va faire un effort pour arranger les choses, il s'enfonce encore plus.

Malgré moi, je finis par sortir, et récupère ma canne sur le côté. Je remets un appât et lance la ligne, avant de m'asseoir par terre, le plus loin possible de mon paternel. Par la suite, je pêche quelques poissons, et les heures défilent lentement, dans un silence lourd, très lourd.

À la fin de la journée, alors que le soleil commence à se coucher, mon père allume un feu au bord de l'étang. Pendant que troque les cannes à coup contre des lancés, il vide et fait cuir nos prises au-dessus des flammes avec des pics à brochette. Je sais à présent qu'il ne me reste plus qu'une heure ou deux à tenir, mais j'ai de plus en plus de mal à être impassible. Je vérifie que les clochettes sont bien accrochées, et je retourne m'asseoir auprès du feu, qui émet de légers crépitements.

Mon père est assis sur la glacière, moi au sol, et nous observons les cannes en silence. Il se lève un instant, et sort une bière, puis après une brève hésitation, me la tend. Je le regarde avec de gros yeux quelques secondes, avant de m'emparer de la boisson. Il en prend ensuite une seconde et se rassoit sur le petit frigo.

Je pique le décapsuleur et ouvre ma bière avant d'en avaler une grande gorgée, qui me fait un bien fou. Je préfère éviter de regarder mon père tout de suite. Je sais très bien qu'il n'était pas au courant qu'il m'arrive de boire de l'alcool.

La nuit est tombée, nous avons pêché quelques anguilles en plus des autres poissons. Finalement, nous en avons eu pas mal, malgré le début de journée peu fructueux. Je commence encore à avoir froid, et je me frotte les bras pour me réchauffer.

- Je suis désolé, Samy... Dit tout à coup mon père.

Je fais mine de ne pas l'avoir entendu, parce que de simples excuses ne suffisent plus maintenant.

- Je sais que j'ai déconné, et j'espère que je vais réussir à arranger les choses, mais... Je crois que je vais avoir besoin de temps, pour digérer tout ça. J'ai conscience que le problème vient de moi. J'ai eu le temps d'y réfléchir aujourd'hui. D'abord ce gars au lycée... Et maintenant Aidan. J'ai bêtement pensé que ce Mickael était une folie de passage, mais tu as peut-être raison, peut-être est-ce que c'est moi qui suis trop étroit d'esprit... La seule chose dont je suis sûr, c'est que je ne veux que ton bonheur, mais je crois que je me suis fourvoyé en pensant mieux savoir ce qui était le mieux pour toi, que toi-même...

Je reste sans voix. J'avais perdu tout espoir qu'il me comprenne, mais il a l'air d'avoir eu un déclic, espérons qu'il continue sur la bonne voie, j'ai envie de retrouver mon papa.

Sur ces mots, auxquels je n'ai pas su répondre, nous avons rangé le matériel et mon père m'a ramené chez moi, chez Aidan, où il m'a accueilli avec un sourire si chaleureux qu'il m'a réchauffé entièrement, corps et âme. 


******************************

Nous avons atteint les 30k ! Merci à tous pour vos commentaires qui me réchauffent le cœur ! C'est un régal d'écrire quand je sais qui lira mes mots ! Continuez à me donner vos avis, je me régale !

Bonne soirée à tous !

AlyEmKara <3 

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