Cold - James Blunt
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Je me réveille avec difficulté, la tête me tournant violemment. Me levant, je m'étire et m'habille vite fait bien fait. Ma mère et Erik sont sûrement en bas en train de faire la cuisine vu qu'il est un peu plus de midi et demi et que nous sommes dimanche : le personnel de maison ne travaille pas.
Je vais pour prendre ma douche et entends Erik de loin :
— Bonnie ! Ça me fait plaisir de t'avoir au téléphone ! Comment est-ce que tu vas ?
Je me fige, l'oreille tendue au maximum, attentif. Un petit moment passe avant que la voix d'Erik ne résonne de nouveau :
— Parfait. Comment va Jason ?
Me rappelant soudainement de lui, je serre les poings et crispe la mâchoire. Là encore, un lapse de temps s'écoule.
— D'accord. Tu me rappelleras quand tu finiras ton service au restaurant ! Bisous, je t'aime.
Puis, plus rien. Jusqu'à ce que ma mère n'aborde Erik complètement affolée. Je descends les escaliers et arrivent devant eux, essoufflé.
— Erik ! L'hôpital a appelé, Steve s'est réveillé !
Je croise le regard de ma mère et la vois fondre en larmes. Erik s'empresse de la retenir tandis que je reste immobile, sidéré.
Combien de fois ai-je rêvé de ce moment aussi magique qu'impossible ?
— Il faut qu'on y aille, tout de suite ! dit Erik en s'activant.
Je retrouve mes esprits et attrape le poignet de ma mère, sous le choc.
— Maman, murmuré-je presque, comment ?
Ma mère ne me répond pas de suite et sourit, les joues baignées de larmes de crocodile. Je sais pertinemment qu'elle souhaitait qu'il décède, le karma s'est retourné contre elle.
— Les docteurs n'en savent rien. Il s'est juste réveillé...
Je la lâche et pars d'un pas décidé vers le garage où ma moto est confortablement garée. J'entends la voix de ma mère résonner derrière moi tandis que j'enfonce mon casque sur mon crâne et fais gronder le moteur de ma belle moto.
La rage, la joie et la confusion qui coulent dans mes veines ne font que me rendre vulnérable. La route défile sous mes yeux embués de larmes tandis que j'accélère ma cadence jusqu'à atteindre l'hôpital. Une fois garé, je me rue à l'intérieur et ne prends pas la peine de saluer la secrétaire.
Je vais directement dans la chambre qu'occupe mon paternel. Une fois déboulé dedans, je lui fais face : ses yeux d'un vert intense croisent les miens. Ils sont fatigués et restent à peine ouverts.
— Papa ? lui demandé-je doucement en déposant mon casque sur la chaise à l'entrée de la pièce.
Il sourit faiblement, encore entubé de partout.
— Approche, dit-il d'une voix éraillée.
Il tend une main vers moi, que je saisis sans hésitation. L'émotion me submerge, je me mords l'intérieur des joues pour ne pas pleurer à nouveau. Sa paume est chaude, rassurante.
Je ferme les yeux, bercé par la chaleur de son corps.
— Mon petit Ezra, tu as grandi depuis la dernière fois...
Je rouvre les yeux et souris.
— Tu n'en as pas la moindre idée. Comment est-ce que tu te sens, papa ?
Il grimace en tentant de se redresser. Évidemment, une infirmière débarque et l'interdit formellement de bouger. Je suppose que les traumatismes dues à l'accident sont encore visibles...
— Je suis un peu groggy mais je me sens bien. Et toi, mon fils ? Où est ta mère ?
J'allais lui répondre lorsque l'intéressée débarque dans la pièce et m'interrompt :
— Steve ! dit-elle en se jetant vers lui.
Elle couvre son front de baisers humides tandis que je m'efforce de sourire. Erik reste en retrait, en dehors de la chambre. Je ne retire pas ma main de celle de mon père et suis son regard qui se pose sur la bague de fiançailles sertie de diamants et l'alliance en or 14 Carats qui encerclent l'annulaire de ma mère.
— Une bague de fiançailles et une alliance ? Laurel, peux-tu m'expliquer ? lui demande-t-il calmement.
La machine qui est toujours reliée à son coeur s'emballe soudainement. Ma mère balbutie et rougit brusquement. Ce qui est hilarant, c'est de la voir embarrassée : ça n'arrive jamais.
— Je ne pensais pas que tu allais te réveiller, j'ai voulu tourner la page. Ça faisait neuf mois, Steve...
Mon père la dévisage d'un air haineux et abattu.
— Va-t'en d'ici, Laurel. Et ton nouveau mari avec !
Cette dernière sursaute et acquiesce en baissant la tête. Elle rejoint Erik dans le couloir et se remet à pleurer. Ma main est toujours fermement accrochée à celle de mon père tandis que l'électrocardiogramme s'emballe. Je tente de l'apaiser en lui parlant :
— Sache que je n'ai jamais perdu espoir pour toi, papa.
Il sourit faiblement avant de refermer les yeux, épuisé.
— Je le sais, fiston. Je t'ai entendu l'autre jour, tu m'as fait revenir.
Ses mots me touchent et me font du bien.
L'une des seules personnes auxquelles je tiens le plus au monde, est réveillée et consciente. Et surtout, auprès de moi.
— Tu... Sérieusement ? demandé-je, abasourdis.
Il hoche faiblement la tête en esquissant un pâle sourire.
— Oh oui, je ne peux pas être plus sérieux que ça, Ezra. Viens là, dit-il en désignant une minuscule place à ses côtés.
Je me fais tout petit et m'y installe en faisant attention à ne pas le blesser davantage. Il soupire tandis que je sanglote contre son épaule.
— Je t'aime, fiston.
Là, je ne retiens plus mes larmes et pleure tel un enfant devant un cadeau de Noël.
— Je t'aime aussi, papa.
**
Plus tard dans la soirée
Les infirmières sont venues retirer les tubes qui encombraient mon père et ont ainsi vérifié son état physique et il se trouve qu'il s'améliore depuis son réveil bien qu'une de ses jambes soit encore immobilisée dans une attelle pendant encore trois voire quatre mois et que les séances de rééducation seront au rendez-vous.
Je suis resté toute la journée avec mon père, la nuit est tombée sur la ville de Los Angeles. M'endormant sur la chaise auprès de mon père, j'entends ce dernier rire doucement.
— Ezra, rentre à la maison et repose-toi. Reviens demain, je ne partirai nulle part.
Je bâille et hoche la tête en me levant.
— Je reviendrai demain, sois-en sûr. Bonne nuit papa !
Je le regarde et lui souris avant de sortir de la chambre et de repartir à la maison. Je suis surpris qu'il ne se soit pas plus énervé que ça à propos d'Erik et ma mère...
Peut-être a-t-il accepté le fait que neuf mois fassent « beaucoup » pour ma mère ?
Lorsque je rentre, la maison est silencieuse : ce silence de mort ne représente rien de bon. Se sont-ils disputés ? Sûrement.
Je monte directement dans ma chambre et allume un joint que j'apporte aussitôt à mes lèvres. L'odeur et le goût amer du cannabis envahit mes narines ainsi que mes poumons et détend mes nerfs et moi-même.
Bon sang ce que j'aimerais que Bonnie soit ici avec moi...
La serrer contre moi, l'embrasser follement sans me soucier du monde nous entourant, humer sa douce odeur fruitée et passer mes doigts dans ses cheveux roux.
Un rêve qui s'apprête à devenir réalité dès que j'aurais contacter ce Jason sur les réseaux. Si je trouve son nom de famille en le demandant à Erik.
Je suis plus que déterminé à la revoir, croyez-moi.
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BONSOIR ! <3
Vos impressions sur ce chapitre ? 🤫♥️
Yona_nanas DÉDICACE POUR TOI ♡
Bonne soirée mes petites lunes <3
Nolwenn ☾
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