~ Leah ~
Lorsque je rouvris mes yeux, je ne reconnus pas l'endroit où je me trouvais. Il me fallut quelques secondes pour me rendre compte que j'étais allongée dans un lit et non plus cramponnée à Liam dans la piscine.
Où suis-je ?
La légère lumière dans la pièce me permit de comprendre rapidement que j'étais dans la chambre de mon mentor, notamment quand j'aperçus le costume qu'il avait porté durant le Bal de la Sélection suspendu à une immense armoire. Un instant plus tard, alors que je me retournais sous la couette particulièrement moelleuse, un détail monopolisa mes pensées.
Je suis dans le lit de Liam.
Je ne pus m'empêcher d'écarquiller les yeux en me répétant encore et encore ces quelques mots dans mon esprit. Mes joues devaient probablement être cramoisies, à présent. Comme pour venir accentuer ma gêne, des images furtives de nos deux corps collés vinrent brouiller ma vue ainsi que ma respiration.
Ce n'est pas possible, je dois rêver... Ces souvenirs sont forcément truqués...
Pourtant, chaque parcelle de ma peau se souvenait encore des doigts de Liam sur ma fesse droite. C'était comme si sa main ne l'avait jamais quittée et il me suffisait simplement de fermer les yeux pour retourner à cet instant-là, dans la piscine.
La couette rabattue sur ma bouche, je fixais le plafond, le cœur battant la chamade dans le curieux silence de la villa. Visiblement, l'after avait dû se terminer pendant que j'étais assoupie car la musique assourdissante n'était plus qu'un affreux cauchemar.
Je fronçai mes sourcils d'un coup, un geste témoignant du brusque affolement qui s'empara de moi. Tel un ressort, je me redressai sur le matelas et éloignai les couvertures de mes jambes avant de me lever d'un bond du lit. Quand je baissai mon regard vers le sol, la surprise causa un raté à mon rythme cardiaque. La petite robe noire fleurie que je portais à la soirée de Liam avait disparue, laissant place à un minuscule peignoir blanc qui recouvrait mon corps presque nu. Je déglutis difficilement en touchant du bout des doigts mes sous-vêtements encore légèrement humides de mon plongeon dans la piscine en compagnie de mon mentor.
Où est passée ma robe et qui donc me l'a enlevée pour m'enfiler ce peignoir ?
Je parcourus rapidement la chambre de Liam des yeux pour tenter de la retrouver, en vain. Une voix au rez-de-chaussée me fit arrêter toute recherche. Ma curiosité, piquée au vif, me poussa à me retourner dans tous les sens dans l'espoir d'apercevoir un quelconque morceau de tissu capable de cacher davantage mon corps que le peignoir que j'avais déjà sur le dos, sans succès une nouvelle fois.
Cependant, d'un coup, mon attention fut accaparée par un objet qui brillait dans la semi-pénombre de la pièce. Sur la table de chevet se trouvait la boîte métallique que Liam avait voulu éloigner de moi, dans la cuisine au début de la soirée.
Est-ce une autre boîte ou est-ce la même qu'il a caché dans le bar et qu'il aurait transporté jusqu'ici ?
Indécise, je fixai pendant un long moment l'objet qu'il m'était interdit d'approcher. J'entendis la voix de mon mentor dans mon esprit, me disant de nouveau froidement que ce n'était pas un jeu. Une grimace déforma brusquement mes traits.
Quand ai-je dit que je voulais jouer, d'ailleurs, Liam ?
Plantée au milieu de la pièce, mon corps faisait face à la boîte métallique. J'étais tiraillée entre l'ouvrir sur-le-champ, et ainsi aller contre la mise en garde de Liam, et l'ignorer malgré ma curiosité surhumaine.
Ouvre-la, Leah, il ne saura jamais ce que tu as fait.
Je pinçai violemment mes lèvres tandis que l'envie de faire un pas en avant devenait de plus en plus forte. Je sentais mes doigts, le long de mes cuisses, bouger nerveusement.
Peut-être, mais je dois m'occuper de quelque chose de plus important pour le moment.
J'enfonçai plus profondément mes pieds nus dans le tapis particulièrement douillet qui se trouvait près du lit. Je ne perdis pas une seule seconde et me dirigeai vers la porte entrouverte de la chambre après avoir serré davantage mon peignoir autour de moi. Une fois sortie de la pièce, je pris un instant pour observer mon environnement et compris que j'étais dans la mezzanine au premier étage de la villa de Liam et Evans.
— Tu n'arriveras pas à me faire changer d'avis.
Le ton autoritaire que mon mentor employait sur la personne avec qui il était au téléphone me fit légèrement sursauter. De là où je me tenais, je pouvais distinguer sa silhouette mais seulement de façon très abstraite. Le froid du sol me mordit la plante des pieds lorsque je m'avançai pour me pencher par-dessus la balustrade, qui donnait directement sur le salon au rez-de-chaussée, afin de mieux le voir.
Sans en comprendre la raison, un sentiment qui se trouvait entre la gêne et la vulnérabilité m'assaillit à l'instant même où mon regard se posait sur Liam. Ce dernier était confortablement installé sur un imposant fauteuil en cuir noir, une main levée au niveau de son oreille droite pour tenir son téléphone dernier cri, l'autre près de la table basse à côté de lui où était posé un verre contenant un liquide ambré. Quelque chose au plus profond de moi me poussa à le rejoindre au plus vite, comme s'il pouvait disparaître à tout moment.
Liam mit fin à sa conversation téléphone quand je descendis l'escalier design qui me séparait de lui. Je remarquai instantanément l'air sombre qui trônait sur son visage ainsi que la manière dont ses yeux froids étaient fixés sur le sol. Toutefois, il changea radicalement d'expression quand je fis un pas vers lui, comme s'il avait soudainement remarqué ma présence dans la pièce. De légers frissons m'enveloppèrent le corps alors que le lien entre nous s'intensifiait considérablement. Avec une minutie infinie, le regard de mon mentor détailla mes jambes nues avant de remonter vers mon visage. Nous nous dévisageâmes ainsi durant de longues minutes, sous les yeux attentifs du silence qui régnait en maître dans la villa.
Je fis de nouveau un pas en avant pour me rapprocher de Liam.
— Quelle heure est-il ?
Un coin de la bouche de mon mentor se releva tandis qu'il lançait un bref regard sur son iPhone, qu'il posa en un bruit sec sur la table basse près de lui.
— Il est plus de cinq heures du matin, m'informa-t-il en relevant la tête pour m'observer, mais l'after s'est terminé il y a un peu moins d'une heure. Ça ne t'a pas empêchée de dormir dans ma chambre pendant une bonne partie de la soirée, malgré le bruit.
Je pinçai machinalement mes lèvres, particulièrement honteuse de m'être endormie de la sorte, surtout durant une fête à laquelle il m'avait personnellement invitée.
Du coin de l'œil, je remarquai que la villa était impeccablement nettoyée, comme si la soirée de Liam n'avait jamais existé. Je promenai discrètement mon regard autour de moi pour découvrir les lieux que la foule d'invités m'avait empêché de voir. Je fus surprise de constater que l'intérieur de la maison n'était pas si différent de la nôtre, avec notamment la cuisine ouverte sur le salon ainsi que la mezzanine au premier étage qui donnait sur le rez-de-chaussée, bien que la superficie totale du logement fut immensément plus grande que celle que je partageais avec Azura. De plus, le mobilier paraissait davantage onéreux, davantage démesuré, davantage esthétique, comme si la demeure du meilleur élève de l'Union des Dons se devait de surpasser toutes les autres.
M'arrachant à la contemplation de mon environnement, je passai nerveusement une main dans mes boucles encore subtilement humides.
— J'ai loupé toute la fête, déclarai-je d'une petite voix.
Toujours confortablement installé dans son fauteuil, Liam tendit son bras droit dans ma direction avant de me faire signe d'approcher. Mes pieds nus s'avancèrent timidement vers lui alors que mes mains devenaient de plus en plus moites à chaque seconde qui s'écoulait. Une fois à sa hauteur, je n'étais plus aussi sûre de vouloir réellement rester là. Remonter me réfugier sous sa couette moelleuse pour faire semblant de ne m'être jamais réveillée me paraissait être une bonne alternative.
Soudain, les doigts de mon mentor vinrent délicatement attraper ma main gauche pour me rapprocher davantage de lui. Il me tira doucement encore un peu plus jusqu'à ce que, sous sa demande sous-entendue, je me glisse entre ses jambes déjà écartées, me retrouvant à le dominer de toute ma hauteur. Je baissai alors mon menton pour plonger mon regard dans celui de mon mentor qui, de son côté, devait lever son magnifique visage pour me regarder.
En un éclair, ses lèvres furent sur la paume de ma main gauche, envoyant une multitude de petites décharges électriques qui allèrent se balader dans mon ventre. Puis, il en embrassa le revers, qui me démangeait toujours autant, sans détourner ses yeux aciers des miens. L'espace d'une seconde, je me demandai secrètement si des images de ce qui s'était passé dans la piscine lui revenaient par bribes, comme ça sans prévenir, ou si j'étais la seule dans ce cas-là.
— Ce n'est pas un problème, tu as le temps d'en vivre beaucoup d'autres à mes côtés.
Immédiatement, un sourire se forma sur mes lèvres à cette pensée. Une bouffée de joie envahit mon organisme.
Tu vois, Leah, il n'a pas l'intention de te laisser sur le bas-côté à la première occasion qui se présentera.
D'un geste lent mais précis, Liam me rapprocha encore un peu plus de lui. Il plaça sa main libre dans le bas de mon dos, ne lâchant pas une seule seconde ma main gauche durant tout le processus. Ses yeux brillaient d'une étrange lueur lorsqu'il entrouvrit ses lèvres pour reprendre la parole :
— Je réfléchis à ça depuis un moment déjà et tu sais quoi ? Je crois qu'on est un peu comme le feu et l'essence, toi et moi. Je ne sais pas qui est quoi mais je suis sûr d'une chose, princesse. Tu allumes quelque chose en moi. Putain, oui. Tu allumes quelque chose en moi et ça me fait sentir vivant. Je n'ai jamais été aussi vivant que lorsque je suis près de toi. Quand tu es loin de moi, je me sens complètement vide. Mais tu sais quoi, princesse ? Avant que je ne te rencontre, je me foutais de tout. Et, merde, je te mentirais si je te disais que je ne me sentais pas vivant grâce à l'adrénaline de mes conneries. Mais j'ai réalisé quelque chose. C'est toi mon adrénaline, maintenant. C'est toi ma drogue qui me rend accro et qui hante mes pensées. Et putain, je me fais la promesse de ne jamais te laisser partir loin de moi, princesse.
Après avoir entendu une telle chose, je sentis mes lèvres s'entrouvrir suite au choc. Je pouvais entendre mon cœur tambouriner près de mes tempes.
— Je veux que tu sois ma drogue, celle qui me détruit autant qu'elle me fait vivre, princesse.
Mes pensées partaient dans tous les sens et nulle part en même temps, virevoltant et revenant avec une vitesse effroyable au fur et à mesure que je réalisais la portée de ce que mon mentor m'avouait.
J'étais capable d'entendre encore et encore la voix de Liam dans mon esprit qui n'arrêtait pas de répéter avec une lenteur infinie mon surnom, telle une prière silencieuse qu'il souhaitait adresser aux cieux.
Ou à lui-même.
Mes yeux restaient désespérément ancrés à ceux de mon mentor, qui me dévisageait avec une expression qui m'échappait complètement. Un mélange entre de la confession, de l'abandon et du désir, voilà à quoi cela ressemblait.
— Pourquoi est-ce que tu ne me demandes jamais ce que je veux, moi ? lui lançai-je avec une assurance qui me déconcerta presque.
Un voile d'intérêt passa sur le visage déjà attentif de Liam. Sa jambe se referma comme un étau contre l'arrière de mes genoux, me retenant prisonnière de son étreinte.
— Que désires-tu, princesse ?
« Est-ce vraiment ce que tu souhaites ? »
Oui, c'est ce que j'ai toujours voulu.
Alors, je dis tout haut ce que j'avais désespérément pensé tout bas depuis une éternité :
— C'est toi que je veux, Liam.
D'un coup, il se leva du fauteuil, me prenant complètement par surprise et me forçant à reculer d'un pas.
La situation était à présent renversée. Liam me dominait de toute sa hauteur impressionnante et je fus obligée de reculer davantage sous son influence puissante. Je baissai machinalement ma tête sur ses doigts qui tirèrent doucement sur la ceinture de mon peignoir, ce qui eut pour effet de l'entrouvrir légèrement.
Je savais ce qui était en train de se passer entre nous deux et je n'avais pas peur.
Je levai mes yeux vers ceux de mon mentor. Je sentis mon cœur manquer un battement lorsque je me rendis compte que son regard était imprégné de quelque chose que je n'avais jamais vu chez lui auparavant, quelque chose de bestial et de complètement incontrôlable. Un éclair passa dans ses pupilles et il attendit que j'hoche la tête pour continuer.
D'un geste rapide, avant même que je n'eus le temps de réfléchir, il fit tomber mon peignoir sur le sol, à mes pieds. Liam détailla longuement la vue pratiquement dégagée de mon corps que je lui offrais. En sous-vêtements, le cœur battant la chamade, je me concentrai sur son visage pour ne pas trop m'attarder sur le fait que je n'avais jamais été autant vulnérable devant lui qu'à ce moment-là.
Sans attendre une seconde de plus, Liam me porta. Suivant un instinct qu'il m'avait semblé avoir suivi dans la piscine, j'enroulai mes jambes autour de ses hanches, mis mes mains autour de son cou pendant qu'il plaçait ses mains sur mes fesses pour me soutenir avec plus de facilité.
Je n'eus pas le temps de me rendre compte de ce qu'il faisait qu'il s'était déjà dirigé avec une impressionnante rapidité vers la cuisine, m'asseyant sur le même comptoir où nous avions fait nos cocktails quelques heures à peine plus tôt. Liam se faufila entre mes jambes encore un peu engourdies avant de finalement s'accroupir devant moi, causant chez moi une surprise particulièrement palpable.
À travers la lumière tamisée du salon qui réussissait à illuminer jusqu'à la cuisine ouverte, mon mentor me lança un regard rempli de désir pendant une seconde, pourtant cela me sembla durer une éternité. Il se mit ensuite à sucer lentement, très lentement, l'intérieur de ma cuisse. Surprise et complètement enivrée du pouvoir qu'il pouvait exercer sur moi ainsi que sur mon corps tout entier, je sentis mes muscles se contracter et mes lèvres s'entrouvrirent pour laisser échapper un seul bruit étouffé. L'instant suivant, je laissai mes doigts agripper la chevelure de Liam, comme si un tel geste pouvait m'aider à ne pas perdre complètement pied avec la réalité.
Pendant les minutes qui suivirent, il remonta lentement vers mon ventre. Ses doigts jouèrent nonchalamment avec l'élastique de mon bas avant de finalement le laisser tranquille lorsque sa langue arriva au niveau de mon nombril, lui réservant, à lui ainsi qu'à l'ensemble de mon ventre, le même traitement que ma cuisse.
D'un geste précis, il monta à son tour sur le comptoir de la cuisine après m'avoir complètement allongée dessus. Une seconde à peine plus tard, il commençait à m'embrasser passionnément dans le cou et je ne pus m'empêcher d'enrouler de nouveau mes jambes autour des hanches de Liam dans un élan de possessivité, pour le rapprocher davantage de moi.
Expert comme personne, mon mentor me faisait ressentir des choses que je n'avais jamais expérimentées auparavant et que je n'aurais jamais cru avoir la chance d'éprouver un jour.
— Putain, Liam... susurrai-je, à bout de souffle, lorsqu'il se mit à mordiller sensuellement le lobe de mon oreille et que mes ongles se plantèrent dans la base de sa nuque.
Il profita de cette pause pour respirer, la douce sensation de son souffle sur ma nuque dénudée me fit lâcher un petit soupir de contentement, avant de se pencher davantage encore. Je sentis ses lèvres sur ma peau pendant qu'il souriait.
— J'adore quand je te fais tant d'effet que tu te mets à jurer, princesse.
Sans que je ne puisse me contrôler, mes mains se mirent à tirer sur le t-shirt de Liam, qu'il avait probablement remis quand je dormais, pour le lui enlever. Ce dernier se redressa donc, ses genoux me serrant avec force de chaque côté de mes cuisses. Dans la semi-pénombre, je le vis m'adresser un clin d'œil, qui ne fit qu'accentuer la rougeur au niveau de mes joues, avant de retirer son haut et de le jeter sans un regard dans un coin de la pièce. Il ne bougea pas pendant quelques instants, me laissant le temps d'admirer chaque centimètre de son ventre musclé, de ses abdominaux impressionnants. Je me mis à balader mes paumes partout où je le désirais sous le regard intense de Liam.
Un instant plus tard, sans vraiment comprendre comment nous en étions arrivés là, j'étais de nouveau portée par Liam pendant que celui-ci se dirigeait vers sa chambre après avoir monté les marches. Une fois la porte fermée, il me plaqua contre celle-ci avec une fougue qui collait parfaitement avec sa personnalité impulsive. Je tentais alors de l'embrasser sur la bouche mais il détourna sa tête au même moment pour retourner se réfugier dans mon cou. Toutefois, cette fois-ci, il n'en embrassa pas la peau qui était si sensible mais respira profondément mon parfum.
— Putain, ton odeur me rendra toujours aussi fou, princesse, murmura-t-il, le nez contre mon cou.
Après quelques secondes, il éloigna sa tête de là pour me regarder avec une lueur dans les yeux qui me donnait autant envie de pleurer que de reproduire ce que nous avions fait sur le comptoir. J'en profitai alors pour choisir la deuxième option et, à mon tour, embrasser Liam dans le cou.
Au début, j'eus du mal à être à l'aise, ne sachant pas réellement comment m'y prendre. Cependant, je me laissai aller rapidement à mon instinct et commençai alors à sucer tout doucement la délicate peau de mon magnifique mentor. Puis, brusquement, je lui mordis gentiment l'épaule, ce qui fit sursauter Liam qui arrêta une seconde de respirer. Une joie soudaine semblait m'envahir un peu plus à chaque fois que je sentais la respiration de mon mentor devenir de plus en plus difficile.
Quand mon appétit pour Liam Priest fut rassasié, j'arrêtai de l'embrasser pour plonger mon regard dans le sien. Un instant passa avant qu'il ne me porte jusqu'au lit, où nous nous allongeâmes côte à côte, comme s'il n'y avait rien de plus naturel entre nous deux.
Ce fut à ce moment-là, en me voyant allongée en sous-vêtement près de Liam dans son lit, que je pris pleinement conscience du fait que notre relation avait atteint un point de non-retour, qu'une limite avait été franchie et que nous ne pouvions plus retourner en arrière pour effacer ce que nous venions de faire.
Je sentis mon mentor se rapprocher pour se placer derrière moi et m'enlacer avec une tendresse qui faillit me faire venir les larmes aux yeux. Il murmura quelques mots à mon oreille, celle qu'il avait si délicieusement malmenée une poignée de minutes plus tôt :
— Tu es vraiment fabuleuse, princesse.
L'esquisse d'un sourire épanouit se dessina sur mes lèvres tandis que je venais presser avec douceur la main de Liam qui caressait affectueusement mon ventre. J'étirai davantage les coins de ma bouche lorsque je sentis ses lèvres planter un petit baiser dans le creux de mon cou, envoyant une nuée de décharges électriques à chaque recoin de mon être.
Apaisée par la chaleur de la peau nue de son torse contre mon dos, je le laissai me caresser les cheveux jusqu'à ce que je sombre progressivement dans le sommeil. Lorsque mes paupières se fermèrent enfin pour m'emmener au pays des rêves, je sus que j'avais fait le bon choix et que je n'éprouverai aucun regret à mon réveil.