Le ciel était bleu

By plume-fauve

10K 1.6K 667

L'année de première s'est finalement terminée et de l'eau a coulé sous les ponts au lycée Jeanne d'Arc. Si c... More

Prologue : Lili
Chapitre 1 : Thylane
Chapitre 2 : Sam
Chapitre 3 : Olenka
Chapitre 4 : Farah
Chapitre 5 : Lili
Chapitre 6 : Léo
Chapitre 7 : Thylane
Chapitre 8 : Farah
Chapitre 9 : Olenka
Chapitre 10 : Sam
Chapitre 11 : Lili
Chapitre 12 : Thylane
Chapitre 13 : Léo
Chapitre 15 : Farah
Chapitre 16 : Sam
Chapitre 17 : Lili
Chapitre 18 : Thylane
Chapitre 19 : Olenka
Chapitre 20 : Léo et Farah
Chapitre 21 : Sam
Chapitre 22 : Lili
Chapitre 23 : Léo
Chapitre 24 : Lili
Chapitre 25 : Olenka
Chapitre 26 : Sam
Chapitre 27 : Thylane
Chapitre 28 : Farah
Chapitre 29 : Quand tout s'effondre
Chapitre 30 : Quand la tempête passe
Chapitre 31 : Quand le printemps arrive
Épilogue
La fin
Tome 3 - La vie est belle

Chapitre 14 : Olenka

248 53 13
By plume-fauve

Olenka se réveilla dans son lit avec un mal de ventre et de crâne terrible. Elle se retourna pour prendre son téléphone sur sa table de nuit mais sa main papillonna vainement dans l'air. Soudain, elle se rappela qu'elle n'était pas du tout chez elle.

Bien sûr, la soirée de Farah. Elle tenta de creuser dans sa mémoire à la recherche de bribes de souvenirs mais elle se souvenait simplement d'avoir pris une bière et après, gros trou noir. Putain de merde. Complètement nauséeuse, elle tenta de se redresser pour comprendre avec qui elle avait atterri.

Elle pris son téléphone. 8h30. Super, personne ne va être réveillé. Pourquoi je suis la seule conne qui se réveille aussi tôt ?

Elle prit la lumière et éclaira le visage de la personne à côté d'elle dans le lit - parce que oui, elle n'était pas seule. Nathan. Olenka était toujours habillée mais ne pas savoir ce qu'elle avait foutu la rendait malade. Quelle conne, qu'est-ce qu'il m'a pris de boire autant ? Par curiosité, Olenka avait toujours voulu avoir un black out. Elle ne comprenait pas comment quelqu'un pouvait ne pas se souvenir de ce qu'il avait fait la veille. Maintenant qu'elle était en plein dedans, son sang se glaçait et elle avait des sueurs froides.

Incapable de rester dans le lit à se retourner éternellement, Olenka sortit doucement. Elle dut marcher sur un bras ou deux mais heureusement, les gens qui dormaient par terre semblaient toujours ivres morts. Super.

Elle avait très envie de vomir. Son ventre se serrait douloureusement et sa tête tournait dans tous les sens. Je. Ne. Boirais. Plus. Jamais. Olenka parvint à se traîner jusque la salle de bain. Elle prit un verre d'eau et puis elle se posa sur les toilettes. Elle allait vomir, elle le sentait. Complètement dans le vague, elle rendit tout l'alcool qu'elle avait ingurgité. Écœurée, elle sentit les larmes monter, de colère et de fatigue.

Olenka tenta de se relever mais beaucoup trop nauséeuse, elle se contenta de s'assoir contre le mur. Elle sortit son téléphone et crut rêver en voyant que son père lui avait envoyé un message. Cela faisait bien deux semaines qu'elle n'avait pas vu ses parents. Plus le temps passait, plus elle sentait que le lien quasi-inexistant qu'ils entretenaient s'effritait et menaçait de disparaître pour de bon. Et même si Olenka ne l'avouerait jamais, ce point de non-retour lui brisait le cœur.

Peut-être qu'il m'envoie un message pour prendre de mes nouvelles ? se permit-elle d'espérer dans son état pitoyable.

Elle ouvrit le message.

Papa, 7h30:

« On vient de rentrer de Londres. Où es-tu ???? »

Olenka remarqua aussi qu'elle avait trois appels manqués. Au même moment, son père rappela. Olenka hésita un instant mais finit par décrocher, incapable d'élaborer une réflexion sensée. Elle n'aspirait qu'à rentrer chez elle et se voyait mal glander ici toute la matinée.

« Allô ? Olenka ?! Nom de Dieu, tu pouvais pas répondre plus tôt ?! On était morts d'inquiétude ! T'es où ? Pourquoi t'es pas à la maison ? »

Inutile de mentir. De toute façon, il s'en fiche.

« Bonjour à toi aussi, je vais bien, merci de demander. J'étais en soirée chez Farah. Tu peux venir me chercher ?
- En soirée ? Qu'est-ce que tu faisais en soirée ?! Tu crois qu'on n'a pas assez de problèmes comme ça, à faire ton ado fugueuse ?! »

En temps normal, Olenka aurait dégainé toute sa colère et ses meilleurs arguments. Mais elle était tout bonnement incapable de subir un tel affront. Elle ne répondit pas.

« Donne-moi l'adresse ! J'arrive de suite, tu vas voir ce que tu vas voir. »

Olenka ferma les yeux et raccrocha avant d'envoyer l'adresse. Elle refusait de réfléchir à la situation. Au fait que ses parents étaient rentrés. Que son père lui avait hurlé dessus. Alors qu'il n'en avait rien à foutre d'elle. Pourquoi se sentait-il obligé de jouer un rôle de père impliqué et sévère alors qu'il n'avait aucune emprise sur sa vie ?

Olenka se mit de l'eau sur le visage histoire de se rafraîchir mais rien a faire, elle ressemblait à un cadavre. Son maquillage avait coulé et d'énormes cernes se creusaient sous ses yeux. Qu'est-ce que j'ai foutu, merde ?

Elle rassembla ses quelques affaires et sortit discrètement de la maison de Farah par la baie vitrée derrière. Et puis elle attendit sur la route, seule et frigorifiée. Elle se sentait terriblement mal.

Elle reconnut la grosse voiture de son père au loin. Il ralentit brutalement et s'arrêta devant Olenka. Alors que la blonde allait rentrer, il sortit de la voiture et lâcha :

« T'as pas honte, d'être habillée comme ça ? Plus courte la jupe, la prochaine fois. À qui tu cherches à plaire ? »

Olenka l'ignora et rentra dans la voiture, le coeur encore plus serré. Elle n'avait pas imaginé de telles retrouvailles.

Son père recommença à crier mais Olenka refusa d'y prêter attention, elle se contenta de se retenir de vomir. Et puis soudain, son père se calma et soupira :

« On s'est inquiétés... Tu peux pas penser qu'à toi et nous faire des frayeurs comme ça.
- Je ne savais pas que vous rentreriez, souffla Olenka.
- Ça veut dire quoi, ça ? Quand on n'est pas là, tu fais n'importe quoi ?! Olenka, tu te rends pas compte. On fait ça pour ton bien. Il la coupa net. Je sais qu'on est souvent absents, mais tu es notre fille. Je ne veux pas qu'il t'arrive de malheurs.
- C'est juste une soirée, répliqua Olenka en faisant semblant d'être insensible à ces paroles. Arrêtez d'être putain de paranos. Arrêtez de jouer aux parents parfaits alors que je vous vois jamais.
- Tu parles comme une petite pourrie gâtée ! Si on travaille si dur, c'est pour toi, et c'est comme ça que tu nous remercies ? Toutes nos richesse, on a travaillé dur pour ! »

Olenka serra les dents. Après tout, peut-être qu'il avait raison. Elle était tellement pourrie gâtée qu'elle était incapable de savourer ce qu'elle avait déjà et se plaignait de ne pas avoir l'amour de ses parents. Quelle faiblarde.

« Qu'est-ce qui s'est passé, à ta soirée ? demanda son père, visiblement surpris par l'impassibilité d'Olenka. »

J'en ai aucune putain d'idée, merde.

« Rien. C'était sympa mais je dois me reposer.
- Je te préviens, c'est la dernière fois que tu fais ça. Tu as bu ?
- Un peu.
- Quoi ? Tu as bu quoi ?
- Une bière. »

Olenka était obligée de mentir. Sinon, il allait la foutre dans un couvent. Elle tenta de faire bonne mine mais son état empirait.

Son père continua de faire la morale, comme quoi il fallait faire attention, que les gens n'étaient pas tous hein intentionnés et qu'il aurait pu lui arriver du mal. Olenka ferma les yeux.

*

Lorsqu'elle les rouvrit, elle était au chaud dans son lit. Complètement HS, son premier réflexe fut de prendre son portable. Il était 12h30. Ah oui ok. Olenka se frotta les yeux et se redressa lentement. Elle constata avec joie qu'elle se sentait déjà mieux.

Peut-être pas pour longtemps. Nathan lui avait envoyé un message.

Ça va ? T'es partie sans rien dire
Tu regrettes rien j'espère ?

Olenka ferma les yeux. Le retour des emmerdes. Au fur et à mesure qu'elle avançait, des bribes de souvenirs commençaient à lui revenir. Elle se rappelait avoir bu, avoir beaucoup dansé. Elle se rappelait que Nathan lui faisait enchaîner les verres en rigolant et qu'elle était très enthousiaste. Mais il y avait toujours une partie de sa soirée qui demeurait un véritable brouillard.

Pour avoir le cœur net, Olenka répondit rapidement.

« Jme rappelle de rien. J'ai fait quoi? »
« Rien de grave, t'as juste beaucoup bu et on s'est embrassés. »

Olenka manqua de peu de s'étrangler. Elle tenta de puiser dans ses souvenirs pour se rappeler de ça, mais... Impossible. La blonde commença à suffoquer. Nathan lui plaisait un peu, certes, mais elle n'aurait jamais dû faire ça. Putain... Était-elle devenue si incontrôlable ?

« C'est une blague ? »
« Non, mais tranquille, c'était rien. Je sais qu'on est pas ensemble ou quoi, panique pas »

Olenka fut étrangement soulagée par ces paroles. Et ça, c'était mauvais signe. Si elle était vraiment attachée à Nathan, ces mots froids l'auraient affectée. Il faudrait que je lui en parle... Alors qu'elle réfléchissait à une façon d'amener le sujet, Nathan lui renvoya un message :

« T'as déjà envoyé des nudes ? »

Le sang d'Olenka se glaça dans ses veines. Elle se sentit gênée par cette question. Mais surtout, une panique immense. Au fond d'elle, elle savait très bien où Nathan allait en venir.

Elle aurait bien voulu ne pas répondre, mais elle avait besoin de savoir si Nathan allait vraiment faire ce à quoi elle pensait.

« Nop »
« Je peux être ton premier ? 😂 »

Olenka était affreusement gênée. Cela ne ressemblait pas au Nathan qu'elle avait côtoyé. On aurait dit un vieux bizarre.

« Non plus »
« Oh, allez. C'est qu'une photo, ça reste entre nous. T'es magnifique »

Mais il me prend pour une grosse conne ? Olenka voyait très bien ses tics de manipulation. Pensait-il vraiment en arriver à ses fins en la complimentant ? Soudain, Olenka ne ressentit plus qu'une sombre colère pour Nathan.

« Je suis pas intéressée, bouge »
« Pourquoi tu fais la coincée ? Tout le lycée t'a vue a poil l'année dernière, t'as déjà une réputation de pute »

Au début, Olenka n'eut pas de réaction. Elle se contenta d'observer quelques instants le message et puis elle éteignit son téléphone. C'est rien. C'est pas grave. C'est passé. Je m'en fous. Je savais que ça allait ressortir. Qu'on allait en arriver là.

Et puis Olenka sentit son cœur se serrer. Elle se rappelait. La douleur. La honte. La colère. La haine. Il n'avait pas le droit. Ils n'avaient pas le droit. Personne n'avait le droit de lui coller une étiquette sur ce qu'elle était sans la connaître. Personne n'avait le droit de l'insulter. Et encore moins cette sombre merde de Nathan.

Olenka avait bien senti que quelque chose clochait. Il y avait toujours cette espèce de distance entre Nathan et elle. Depuis le début, il la manipulait, c'était tout. Pourquoi tombait-elle toujours sur des putains d'enfoirés ? Matth la trompait, Nathan l'insultait. Son cœur se serra. Elle les détestait tous, du plus profond de son être.

Elle hésita à répondre. Après tout, l'ignorance était la plus belle des réponses. J'aviserais si la situation empire.

Olenka inspira. Cette fois-ci, elle ne se laisserait pas faire.

Continue Reading

You'll Also Like

1.3K 126 25
Je suis nouvelle dans cette université et je suis totalement ignorante des potins. Tout ce que je sais, c'est que j'entends parler du groupe Rare par...
1M 78.3K 71
Après une tentative de suicide et plusieurs rendez-vous chez le psychologue, Danaé se voit forcée d'aller dans une colonie de vacances pour l'aider :...
3.5M 80.4K 162
Entre lui, la cité, la rue et la famille...
175K 6K 70
Aïda, une jeune fille de 17 ans comme les autres filles de son âge, vivant en banlieue parisienne va voir sa vie complètement chamboulée face à l'arr...