Le Crépuscule d'Asgard (Loki...

By Aethel88

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Le malicieux Loki, dieu du chaos et de la ruse s'est emparé du trône d'Asgard. Aidé de son ancienne amante, A... More

Prologue
Amour & Haine
Révélations
Fais attention
Frères à jamais
L'amour rend idiot
Les devoirs d'un roi
Certaines choses doivent rester secrètes
Niflheim
Il y a toujours de l'espoir
Préparatifs
Invitation royale
De retour à Asgard
Dans les terres du Nord
Une rencontre inattendue
La mère retrouvée
Tout ira bien
En quête de l'épée
Un retour victorieux
Aux mains des Valkyries
Cauchemars
La tête de l'oracle
Confessions
Le calme avant la tempête
Solitude
Discrétion
Un banquet mouvementé
De nouveaux alliés
Nouvelle donne
Jormungand
Fenrir
Hela
Une aide bienvenue
Conseil de guerre
Des aurevoirs
L'appel des armes
La plaine de Vigrid: lutter pour la vie
La plaine de Vigrid: sourire à la mort
Une promesse intenable
Vers l'éternelle nuit
Épilogue

Honneur aux guerriers

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By Aethel88

Une légère brise s'engouffra dans les appartements royaux. Sigyn sentit la morsure du froid gagner ses membres endoloris. La déesse sortit doucement de sa léthargie et s'assit sur le lit en relevant les couvertures sur son corps nu.

Elle ne parvenait plus à trouver le sommeil. La nuit était pourtant noire au dehors même si les immenses torches et brasiers du palais éclairaient faiblement les murs de la chambre. Plusieurs heures encore séparaient les vivants des feux de l'astre du jour.

Après avoir regardé autour d'elle, Sigyn se pencha sur le corps étendu de son époux qui dormait profondément. Allongé sur le ventre, les bras posés autour de sa tête, Loki était à moitié nu dans les draps défaits. La déesse admirait ses omoplates sculptées et ses reins parfaitement taillés. Doucement, elle posa une main au milieu de son dos et commença à câliner le corps du dieu. Sa main remontait doucement sa colonne vertébrale pour gagner ses épaules, sa nuque avant de redescendre au creux de ses reins. Loki poussa un profond soupir. Il venait de se réveiller. Instinctivement, Sigyn retira sa main.

« Continue », fit-il dans un souffle.

La déesse prolongea ses caresses agréables qui apaisaient le dieu lorsqu'un frisson parcourut son dos. Amoureusement, Sigyn déposa un baiser sur les épaules nues de son époux tout en se montrant plus pressante. Elle le voulait.

Loki se releva et s'agenouilla face à elle. Immédiatement, la déesse se jeta dans ses bras. Avec tendresse, le dieu la souleva et la fit asseoir sur lui. Elle dévorait avidement les lèvres de son époux en promenant ses doigts sur son corps. Il la faisait languir.

Les deux amants ne percevaient plus la rudesse du froid qui fouettait leurs corps désormais brûlants de désir. Au-dessus de lui, Sigyn s'élevait au rythme de la passion, entraînée par le plaisir qui s'apprêtait à inonder son être. Délicatement, la déesse s'allongea sur le lit et, d'un regard complice et taquin, invita son époux à la rejoindre. Loki honorait les courbes de sa déesse par des baisers insolents, titillant avec ferveur ses seins et son cou. Allongé sur elle, Loki la possédait et la guidait vers le plaisir des sens. Ses poussées se firent plus vigoureuses et profondes à mesure que l'ardeur les possédait tous deux. Transportés, les amants gémissaient bruyamment à en perdre haleine en s'approchant de l'extase.

« Maman, fit une petite voix dans le noir.

— Vali ? » souffla la déesse.

Instantanément, les amants se figèrent. Sans même tourner son regard vers l'endroit d'où venait la petite voix, Loki empoigna la couverture pour couvrir leurs corps dénudés. Ils tournèrent tous deux leurs yeux vers la gauche du lit et aperçurent leur fils, debout dans la pénombre.

« Qu'est-ce que tu fais ici, mon chéri ? questionna la déesse, au souffle court, qui était toujours dans les bras du dieu.

— J'arrive pas à dormir, répondit le garçon qui prit un air désolé.

— Oh, chéri... J'arrive. »

Loki libéra son étreinte et s'allongea sur le côté, tourné vers son fils, tandis que Sigyn s'asseyait de dos sur le lit pour enfiler un vêtement.

« Ta mère va s'occuper de toi, fit le dieu en caressant tendrement la joue de son fils.

— Allez viens, il fait encore nuit, tu as besoin de dormir ».

Vali regarda une dernière fois son père avant de suivre sa mère jusqu'à la chambre attenante. Quelques minutes s'écoulèrent avant que Sigyn ne revienne dans les bras du dieu pour s'envelopper dans les draps chauds. Aucun des deux amants n'avait été comblé et il ne manquait plus qu'une petite étincelle pour raviver leur ardeur. L'un contre l'autre, ils reprirent leurs caresses quand ils entendirent, cette fois, la porte s'ouvrir. Loki sourit et eut un petit rire. Il relâcha à nouveau son étreinte et se tourna vers son fils.

« Allez, mon grand », fit-il en direction de la pénombre.

Sans attendre Vali se mit à escalader le lit avant d'être aidé par son père qui le poussa gentiment par les fesses. Après avoir grimpé sur le corps de Loki, Vali s'allongea entre ses deux parents, le dos contre celui de son père et la tête contre la poitrine de sa mère qui l'enlaçait tendrement. Avant de s'endormir, le dieu se tordit légèrement pour caresser doucement le corps de son fils.

« Tu es en sécurité. Ton père est là ».

Vali avait l'esprit un peu troublé. Il avait raconté à sa mère, avec des mots simples, le cauchemar qui l'avait mis dans cet état. Dans son sommeil agité, il avait vu le feu et l'ombre. Il s'était vu marcher au milieu d'un champ de bataille crasseux. Le silence avait étouffé les derniers échos des armes. C'est là qu'il avait aperçu le cadavre de son père étendu au milieu des morts et de la poussière. Au récit de ce cauchemar sinistre, la déesse avait pris peur mais elle décida qu'il n'était pas nécessaire d'encombrer l'esprit de son époux avec cette histoire. Après tout ce n'était que des cauchemars d'enfant.

« Endors-toi mon amour. Il n'arrivera rien », chuchota la déesse à son enfant avant de l'embrasser.

Vali se laissa emporter par le poids du sommeil.

---

Dès l'aube, Sigyn avait déjà commencé à se préparer pour les funérailles des guerriers. Elle n'avait pas osé réveiller Loki et Vali qui dormaient toujours profondément, le premier enlaçant le second affectueusement. Mais la cérémonie aurait lieu dans quelques heures et le roi ne pouvait pas être en retard. La déesse se dirigea alors vers le lit et réveilla doucement son époux en lui touchant l'épaule.

Le dieu du chaos ouvrit les yeux et rejoignit Sigyn qui s'était rendue sur le balcon, les yeux tournés vers la cité. Un grand air froid le saisit mais une chose bien plus terrible le pétrifia. Une épaisse couche de neige recouvrait tout Asgard.

« Ce n'est pas normal, fit Sigyn. Nous sommes en plein été ».

Des heures sombres les attendaient. Avec elles, s'abattraient sur eux un flot de catastrophes qui menaceraient la tranquillité de la cité. Tout n'était qu'une question de temps. Ils seraient alors tous piégés comme dans la toile d'une araignée monstrueuse. Loki le savait. Et c'était inéluctable.

« Le Fimbulvintr est là », fit-il devant le regard inquiet de son épouse.

Après avoir pris un bain et avoir revêtu son costume d'apparat, Loki entreprit de signer quelques documents royaux en attendant les funérailles. Pendant ce temps, les suivantes de Sigyn s'affairaient dans une des pièces royales attenantes pour préparer la déesse. Elles arrangeaient ses longs cheveux bruns épais en tresses fournies et en boucles ondoyantes. Elles la revêtirent d'une majestueuse robe dorée serrée à la taille par une large ceinture en cuir et couvrirent ses épaules d'une grande fourrure grise. Les sourires s'effacèrent, la joie quitta les cœurs, l'ombre de la mort s'insinuait partout. Le couple royal était attendu pour rendre les honneurs aux guerriers.

---

Organisés en longs cortèges, des soldats portaient les corps de leurs frères tombés au combat sur des petits drakkars sans voile. De nombreux musiciens faisaient vibrer leurs tambours au rythme des chorégraphies sauvages des danseurs qui avaient revêtu des têtes et des peaux de loups. Ils étaient des dizaines à accompagner les morts jusqu'à leur prochaine demeure en poussant des cris primitifs tout en brandissant des bâtons sur lesquels étaient attachées des petites cymbales. Ainsi et en entonnant des chants anciens, ils défilèrent dans les rues enneigées de la cité pour rejoindre la baie d'Asgard où une grande foule s'était amassée pour assister aux funérailles.

Lorsque le silence s'installa enfin, le roi et la reine firent leur apparition. Tous les deux se tenaient face à la baie quand les guerriers déposèrent lentement les drakkars sur l'eau. Portant leurs belles armures étincelantes, chacun des Einherjar trépassés empoignait une épée ou une lance pour assurer leur voyage vers l'autre rive.

Seul, Loki s'avança vers le bord de mer sous le regard du peuple. Autour de la baie, des centaines de soldats bandèrent leurs arcs d'une flèche enflammée. Au signal du dieu, ils décochèrent. Les petites embarcations mortuaires s'embrasèrent en gagnant le large. Elles n'étaient plus que des points lumineux flottant entre le blanc du ciel et le noir de la mer.

Une larme discrète dévala la joue du dieu du chaos qui fixait l'horizon. Il ne pleurait pas pour les hommes tombés sur le champ de bataille. Non, cette larme n'était pas pour eux. Elle était pour Frigga. Son corps lui aussi avait été offert aux flots et aux flammes et il n'avait pas été là pour ses funérailles. À cause d'Odin, de lui-même et de ses propres actes il n'avait pas été là pour dire adieu à la femme qui l'avait élevé et aimé comme son fils.

---

De gros flocons tombaient sur la cité quand le couple royal regagna le palais. Pressée, Sigyn devança son époux qui s'arrêta pour discuter avec Tyr. C'est en toute hâte qu'elle se dirigeait vers ses appartements. Un léger sourire aux lèvres, elle pensait déjà à ce qu'elle pourrait faire avec ses enfants au milieu de toute cette neige.

Lorsque la déesse entra dans sa chambre, son regard fut attiré par deux de ses suivantes qui semblaient prostrées au centre de la pièce. Toutes deux, les yeux tournés vers le sol, et presque honteuses d'affronter le regard de la déesse, affichaient une mine déconfite. Triste, Vali, qui s'était réveillé, se tenait près de l'une d'elles.

« Qui y a-t-il ? s'enquit-elle alors que son sourire venait de s'effacer.

— Ma reine, votre second fils... »

Sigyn n'écoutait déjà plus sa suivante quand son cœur se serra. Sa poitrine se soulevait par saccades incontrôlables. À moitié chancelante elle voyait déjà le corps de son enfant, blême et froid, étendu au milieu des draps immaculés. C'est l'esprit tourmenté par cette vision d'horreur qu'elle se jeta dans la chambre de ses fils.

« Où est-il ? » demanda-t-elle dans un souffle.

La chambre était vide. Nari n'y était pas. La déesse eut presque un soulagement mais son inquiétude s'accrut.

« Où est-il ? » répéta-t-elle en criant.

Les suivantes sursautèrent.

« Il a disparu ma reine. Nous avons à peine tourné les yeux qu'il n'était plus dans sa chambre. Aslaug a cherché dans tout le palais mais elle ne l'a pas trouvé.

La gorge nouée, Sigyn avait le regard éteint de celles qui errent dans le monde après avoir perdu l'esprit.

« Pourquoi ne pas avoir averti les gardes ! s'insurgea-t-elle. Loki ! »

Un cri désespéré déchira le silence.

« Loki ! » cria-t-elle une seconde fois des larmes dans la voix.

Ce dernier se précipita dans la chambre. Il avait compris que quelque chose n'allait pas.

« Que se passe-t-il ? »

L'air désorienté, il regardait tour à tour les suivantes et Sigyn qui s'agitait dans la pièce.

« Nari ! Il a disparu. Il n'est plus là. Loki! Fais quelque chose, je t'en prie. Retrouve-le, retrouve notre fils. Je t'en prie, Loki ! »

Une fureur sourde s'empara du dieu qui dévisagea les suivantes. Promptement, il quitta la pièce le cœur lourd.

« Tyr ! hurla-t-il.»

Immédiatement son capitaine le rejoignit.

« Mon fils a disparu. Va chercher des hommes pour fouiller le palais et tout Asgard s'il le faut ! »

Le soldat s'exécuta sans un mot. Plusieurs Einherjar se mirent à la recherche de Nari. Loki lui-même arpentait les couloirs du palais en criant le nom de son fils mais seul l'écho de sa voix revenait à lui. Les moindres pièces, les moindres recoins de cet immense dédale avaient été inspectés. Et toujours aucun signe de Nari. Des soldats avaient déjà commencé à patrouiller dans les rues de la cité.

Loki accourait toujours dans les couloirs quand Sigyn le rejoignit. Complètement désespérée, elle était au bord des larmes. Que ferait-elle s'ils retrouvaient son cadavre ou pire s'ils ne le retrouvaient jamais ? Elle ne voulait pas vivre avec cette peur en elle, cela lui aurait été insupportable. Mais pour l'heure il ne fallait pas céder à la folie.

C'est en la voyant que Loki pensa aux jardins. Il savait que son fils aimait s'y rendre en compagnie de sa mère et de son frère. Devant son épouse affligée, le dieu de la ruse prit le chemin pour le jardin des Immortels là où Yggdrasil avait pris racine.

Il allait s'engager au dehors quand il distingua au loin, au cœur d'un tapis blanc de neige la petite silhouette de son fils sous les branches noires du frêne éternel. Il n'était pas seul, Amora était avec lui.

Lentement, il s'approcha d'eux afin de surprendre leur conversation même s'il se doutait bien que l'Enchanteresse l'attendait. La neige crissait tendrement sous ses pas alors qu'il s'avançait vers eux.

« Oui, mon petit, et ton père est le roi de tous ces royaumes, fit-elle souriante tout en se tournant vers Loki. Tiens, le voilà. »

Nari afficha un grand sourire.

« Viens, mon chéri, fit-il en s'accroupissant pour prendre son fils dans les bras. Ne t'avise plus d'approcher mes fils ! Tu entends ? cracha-t-il.

— Oh, mais je ne leur ferai jamais de mal mon amour. Jamais je ne toucherai au moindre cheveu de tes fils. Je t'aime trop pour cela, l'assura-t-elle d'une voix séduisante. Crois-moi, tu n'as rien à craindre. Ce n'est pas moi qui leur causera souffrances et peurs mais bien ton père, ton frère et tous ces Asgardiens de pacotilles qui ne mesurent pas ta grandeur. »

Amora s'était rapprochée de Loki, une main tendue vers son visage, elle effleura tendrement la joue du dieu avant d'y déposer un baiser. Le dieu prit sur lui. La sorcière pouvait représenter une réelle menace pour sa famille, il en était parfaitement conscient mais s'il accédait à ses demandes, elle n'en ferait rien.

« Tu es avertie, lâcha-t-il avant de la quitter.»

Loki reprit le chemin du palais. Dans les bras de son père, Nari avait enfoui son visage dans le creux de son cou.

Soulagée, Sigyn les attendait au bout de l'allée en arborant un sourire radieux à l'idée de serrer son fils tout contre elle. Quand elle le prit, ce dernier se réfugia dans ses bras. La peur et la peine avaient disparu mais une pointe d'amertume se glissa dans le cœur de la déesse. Elle avait assisté à toute la scène. Elle avait vu Amora embrasser son époux.

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