𝐍.𝐎.𝐒 | 𝙎𝙞𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙞𝙩...

By suncharme

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« Simplicité est habit de perfection » Histoire courte, mignonne, légère et sans prise de tête juste de quoi... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Epilogue
BONUS
BONUS II

Chapitre 2

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By suncharme



juin 2017


NABIL

Il commençait déjà à faire nuit et on voyait presque plus ce qu'on faisait. J'étais assis comme un galérien sur le dossier d'un banc avec mes gars, on fumait et on discutait de tout et de rien. En faite on se faisait chier, mais à plusieurs. On avait encore passé une bête de journée avec toute la mif, on avait rit, bien bouffé et les gosses avaient été insupportables. En soit une journée d'été banale au zoo. Je fouillais dans une de mes poches pour sortir mon pochon et des feuilles et dans l'autre pour mon paquet de clopes. Je savais qu'il était tout écrasé parce qu'il devait m'en rester qu'une ou deux, mais en ouvrant le paquet, je n'en trouvais aucune.

- Eh les batards, qui a volé ma dernière clopes ?

Les gars autour de moi se regardait les uns les autres sans répondre. Ok, ce qui est à moi est à eux mais putain je pouvais pas rouler mon joint avec leurs conneries.

- Putain, vous cassez les couilles !

Je me levais en soupirant, maintenant je devais aller au tabac ou du moins à l'épicerie qui vendait les clopes à l'unité. Cinquante centimes le bâtonnet ça me trouait le cul, mais c'était le seul moyen de pouvoir m'en procurer à cette heure ci.

- Tu vas où ? Me demande mon frère.

- En acheter trou du cul.

J'me rendais compte que je les insultais vraiment beaucoup. Mais vas-y, ça me gonflait de devoir bouger mon cul alors que j'étais trop bien posé.

- Prend moi en trois ou quatre aussi, s'te plait, demanda Casper.

J'avais déjà entamé la marche vers ma voiture, j'allais pas y aller à pied en plus. Sans me retourner, j'envoyais un bon doigt d'honneur à mon cousin, alors que j'allais lui prendre ses clopes évidemment. J'entendais ces chiens se foutre de ma gueule derrière. Sans relever, je déverrouillais ma voiture et grimpais dedans. C'est en allumant les phares que je remarquais un tout petit corps se dessiner dans l'obscurité. La petite blonde de tout à l'heure, Amélia je crois, s'approchait en direction de ma voiture sans vraiment faire attention au bolide.

Quand elle fut au niveau de la portière conducteur, de descendais la fenêtre et la sifflais comme un chien. Elle se tourna, le regard lasse pour demander ce qu'il y avait.

- Tu vas ou comme ça p'tite tête ? Demandais-je.

Je la voyais plisser des yeux pour tenter de me reconnaître. J'avais passer une heure auprès d'elle à discuter avec Dani, mais entre temps j'avais changé de dégaine. Dégagé le bob, attaché mes cheveux et changé de t-shirt puisque Nolan avait renversé son verre dessus en courant pour échapper à Tarik. Elle semblait cependant me reconnaître puisqu'elle s'approcha un peu plus pour me parler.

- Je rentre chez moi, pourquoi ?

En plus d'être toute douce, sans savoir pourquoi, sa voix me réchauffait. Et face à la fraîcheur de la nuit, je sentis un frisson courir le long de mes bras.

- Tu rentres comment ?

- Je vais voir s'il y a encore des bus, sinon j'appellerai quelqu'un.

- Vas-y, te casse pas la tete. J'te ramène.

- Je te connais pas, soupira-t-elle.

- Tu risques moins en montant avec moi qu'en restant dehors à attendre. Seule. En pleine nuit.

Elle me fixait avec ses grands yeux bleus, je voyais pas la couleur à cet instant mais j'avais eu tout le loisir de les observer cet après-midi. Elle-même je l'avait bien maté tout l'après-midi en fait. Elle avait pas un corps de bombasse, mais parfaitement proportionné. Sa taille était légèrement marquée et ses formes juste assez développées pour sa petite taille. En vérité sa tête devait à peu de choses près arriver au niveau de ma poitrine.

Finalement elle se résigna à monter côté passager. Elle s'installa et s'attacha pendant que j'enclenchais la marche arrière pour quitter le parking.

- T'habites où ? Demandais-je.

- À Evry.

- J'passe à l'épicerie avant ça te dérange pas ?

- Du tout.

La route jusqu'à notre premier arrêt était assez courte donc la discussion ne s'enclencha pas, la radio comblait le silence. Devant le petit magasin, je me garais en double file avec les warnings. J'en avais pour cinq minutes grand maximum.

- Tu m'attends la ?

- Je garde la voiture, elle répondit avec un clin d'œil.

Je souriais en sortant du véhicule que je laissais tourner. Je fis rapidement mon affaire en achetant dix cigarettes et je sortais presqu'aussitôt. Elle était sur son téléphone quand je repris la place derrière le volant. Le trajet jusqu'à Evry n'était pas vraiment long non plus alors on discutait pas vraiment. J'ai juste appris qu'elle travaillait à l'hôpital de sa ville depuis deux ans et qu'aujourd'hui était la première fois qu'elle se promenait jusqu'aux Tarterets. C'était pas rare de voir de nouvelles têtes au quartier, mais sans vraiment savoir pourquoi, la sienne avait particulièrement retenu mon attention. Peut être le blond de ses cheveux qui s'associait à un bleu glaçant autour de ses iris sombre. Ouais, on avait plus l'habitude de voir des têtes cramés en bas des tours que des princesses Cendrillon.

Mes suppositions tombaient en éclats lorsque je pris conscience que ses indications m'avaient tout droit mené dans une cité. J'étais sur d'être à Evry mais j'avais jamais entendu parler d'une princesse des blocs, pourtant c'est le genre de choses qui fait vite le tour. Surtout quand tu essaies de savoir tout sur tout, quand on tenait le rain-té avec Tarik c'était une de nos priorités : savoir c'qui se passait aux alentours de chez nous, au cas où.

- C'est la, elle indiqua une tour. Merci de m'avoir ramené Nabil, sourit-elle.

Je ne me préoccupais pas de lui répondre, concentré sur l'entrée dudit bloc qu'elle avait pointé du doigt. Illuminés par les phares de ma voiture, un groupe de cinq gars apparaissait assis sur les marches.

- Je t'accompagnes.

Mes mots semblaient fendre l'air et la stopper dans ses mouvements. Elle avait une main sur la portière et un pied déjà dehors quand je détachais ma ceinture et éteignais le moteur.

- Bah pourquoi ? Elle demanda.

- J'vais pas te laisser traverser une cité à cette heure ci, toute seule.

- Mais c'est chez moi ici, insista-t-elle. J'ai l'habitude.

- Alors dit toi que c'est pour ma conscience perso, soupirais-je.

Je prenais le soin de bien verrouiller ma voiture avant d'emboîter le pas de la blonde. Elle serra les pans de son gilet en tissu autour d'elle face au léger vent de la nuit. En même temps quelle utilité d'avoir un gilet si fin ? Je levais les yeux aux ciels pour finalement me re-concentrer quand on se trouvait à deux pas du groupe que j'avais aperçu plus tôt. Amélia marchait toujours de son pas déterminé, juste devant moi.

- Salut Mélie, une voix grave interrompit la blonde dans sa course.

- Salut les gars.

Je ne pouvais pas voir l'expression de son visage, mais au ton de sa voix je devinais qu'elle portait un sourire. L'aise qu'elle avait me fit froncer les sourcils alors qu'elle commençait à grimper les marche en posant sa main sur la tête d'un des gars et lui ébouriffer les cheveux. Ce dernier râla, plus pour la forme j'en étais sur, et surtout parce que ses potes autours se foutaient de lui.

J'étais encore au pied de l'escalier quand elle atteint la cinquième et dernière marche sous le perron, un dernier type était adossé contre la rembarre, une casquette visée sur la tête la visière camouflant ses yeux dans la nuit. J'aurais pu me moquer si je ne faisait pas la même chose régulièrement. Elle passa sa main dans la nuque du garçon avant de lui demander si ça allait.

- C'est qui lui ? Demanda-t-il sans répondre à la première question de la blonde.

- T'inquiète pas, elle se tourna vers moi une première fois avant de refaire face à son gars. Il est avec moi, tranquille.

Je me décidais à bouger en sentant quatre premières paire d'yeux me fixer avant que le cinquième et dernière ne les rejoignent. A mon tour, je montais les marches pour me placer à côté d'Amélia. Le garçon hocha la tête en silence et la blonde sourit avant de lui caresser la joue et le lâcher. Elle attrapa mon poignet pour me tirer après elle dans le hall du bâtiment. La lumière automatique, très faiblarde s'alluma grâce au détecteur de mouvement et je pris une seconde pour détailler mon environnement. C'était pas un hall très différents de ceux qu'on trouve aux Tarterets.

Sans savoir pourquoi, je continuais de suivre Amélia jusqu'à son appartement. J'aurais pu la laisser en bas de sa tour, quand j'ai remarqué qu'elle était bien entouré par les gars et qu'elle ne risquait rien. Mais j'en sais rien, je continuais de la suivre. Elle s'arrêta devant une porte au troisième étage et lâcha mon poignet pour se saisir de sa clef et ouvrir. C'est à ce moment que je pris conscience qu'on avait gardé un contact physique pendant plusieurs minutes. Chose qui ne me ressemblait pas du tout. Toujours en silence, j'entrais après elle dans l'appart. J'étais pas Valérie Damido mais sa déco était sobre et très épurée. Finalement ça ne m'étonnait pas vraiment, je ne connaissais pas Amélia mais elle ne semblait pas être une fille pleine de chichis, et l'agencement de son appartement confirmait ce que je pensais.

- Désolée pour les gars en bas, dit-elle enfin pour briser le silence.

- T'inquiète. Mais pourquoi ils sont aussi méfiants ?

Elle soupira avant de me proposer à boire, j'acceptais et m'installais dans le canapé en l'écoutant parler depuis la cuisine.

- En fait, plusieurs gars ici, ont fait confiance à certaines personnes alors qu'elles auraient pas du, commença-t-elle. J'imagine que chez vous c'est pareil, mais y a pas mal de trafics qui se passaient dans la cité et certains sont tombés à cause des balances. A chaque fois c'était quelqu'un d'étranger à chez nous alors au bout de la troisième fois ils se sont barricadés. Tu devines qu'en arrivant ici avec ton Audi et ta tête inconnue, bah... t'attire pas les regards chaleureux quoi. Surtout en étant un mec qui arrive avec moi, finit-elle en ricanant.

- Pourquoi ?

- J'ai vécu ici toute ma vie, et je me suis liée d'amitié avec pas mal de ces gars alors ils se sont mis en tête de me sur-protéger. Et les petits que t'as vu en bas, je faisais du baby-sitting quand j'étais au lycée donc j'ai presque changé leur couches. Mais ils font comme leurs grands frères, et ils se sont donné la même missions qu'eux, même s'ils ont dix ans de moins.

Un sourire en coin se créa sur mon visage, ce qu'elle décrivait, j'aurais pu entendre certaines filles des Tarterets dire la même chose.

- J'comprends, répondis-je. Et pour les balances aussi, j'ai vu certains de mes potes tomber aussi. Mon propre frère a fait de la prison, donc je sais ce que c'est. On est pas QLF pour rien.

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