PDV Mia
Nous courions tous à en perdre l'haleine. Mes pattes retournaient violemment le sol car oui, nous nous étions transformés en loups pour être plus rapides. Nora était en tête, elle avait l'habitude. Derrière elle, courait la belle Jade qui nous servait de guide jusqu'au territoire d'Alec. Côte à côte de mon point de vue, je trouvais qu'elles formaient une bonne paire. Elles avaient beaucoup de ressemblances. Nora avait un pelage roux carotte et du blanc sous le ventre et au poitrail, le bout de sa queue était blanc comme un pinceau. Jade était plus foncée, son pelage tirant vers le brun. Sa tête était munie d'une belle et fine liste blanche et ses pattes étaient toutes blanches. Elles étaient ravissantes l'une comme l'autre. Ambre les talonnait avec son beau pelage noir et blanc.
Je les suivais de près, entre Louka et l'autre loup. Louka était un gros loup brun sur le dessus de son dos et beige sur les côtés et le ventre. Un joli dégradé. L'autre loup était marron foncé de couleur simple et unie.
Derrière nous, se trainaient Lizzy, avec ses petites pattes fines, ma mère et Lydia. Lizzy était de couleur crème comme moi mais en plus foncée. Elle avait les extrémités de ses oreilles blanches. Lydia était une grosse louve rousse foncé, son pelage était de couleur unie. Quant à ma mère... Elle avait laissé sa place à une splendide louve blanche. Je souris. Elle était vraiment magnifique.
Enfin bref, la meute d'Ulrik était certainement à nos trousses. Nous étions partis si vite qu'il avait à peine eu le temps de les prévenir. Nous étions en direction du territoire d'Alec qui se rapprochait petit à petit. Encore moins de cinq kilomètres et nous y serions. Derrière moi, ma mère avait du mal à nous suivre. Alors je ralentis pour arriver à son niveau. Je m'appuyai contre elle pour l'aider. Elle ralentit encore plus, trop essoufflée.
— Continuez... Sans moi. Réussit-elle à formuler.
— Hors de question, monte sur mon dos. Lui proposai-je.
Elle souffla et reprit forme humaine rapidement. Je me couchai pour qu'elle puisse monter à cheval sur moi. Je me relevai et rattrapai vite les autres. Plus que quatre kilomètres. Je savais très bien que même une fois que l'on aurait réussi à passer la frontière, ils ne s'arrêteraient pas.
Trois kilomètres, puis deux... Puis plus qu'un... Enfin, on arriva sur le territoire d'Alec mais ce n'était pas pour autant que l'on ralenti la cadence. Au contraire, on charbonna d'autant plus. La lisière de la forêt était devant nous. Nous la franchîmes puis arrivâmes dans le village de sa meute. Cette fois-ci, tout le monde était dehors et nous regardait. Ils avaient sentis la présence de Louka, Jade et l'autre garçon qu'ils ne connaissaient pas.
Arrivés devant la maison de l'Alpha, je vis Chris, Lucas et Géraldine sortir à la hâte. Ambre s'approcha d'eux, toute excitée malgré la course que l'on venait d'achever. Elle bondit sur son frère pour le faire tomber et lui lécha le visage.
— On est tous rentrés ! S'écria Nora qui venait de la rejoindre dans son débarbouillage de Chris.
Je me couchai au sol et laissai ma mère descendre. Aussitôt, Géraldine s'approcha avant d'incliner la tête respectueusement. Elle lui tendit un peignoir et fit de même pour moi quand je repris forme humaine.
Je me précipitai dans la maison. Où est Alec ?! Au même moment, la porte de sa chambre s'ouvrit à la volée. Il était torse nu avec une serviette autour de la taille. Ses cheveux gouttaient donc j'en conclus qu'il sortait de la douche.
— Alec.
— Mia.
Je me précipitai vers lui et il fit de même. Je le serrai fort dans mes bras. À présent, j'avais l'impression d'être en sécurité et que plus rien ne pouvait m'arriver. Lui aussi me serrait fort contre lui. Je le sentis enfouir sa tête dans mes cheveux. J'avais l'impression qu'il aimait faire ça.
— J'étais si inquiet... Nous allions partir à votre recherche là.
— Ça se voit. Dis-je en lui désignant sa serviette.
Il rit. Son rire m'avait manqué. Si seulement... Si seulement... Mais bon, même s'il ne l'était pas, passer le restant de mes jours à ses côtés ne me dérangerait pas. Et au diable mon véritable âme sœur !
Je m'écartai de lui lorsqu'un raclement de gorge retentit.
— On vous dérange ?
Je tournai ma tête vers la porte d'entrée. Ils étaient tous là à nous regarder. Je souris lorsque les membres de ma meute entrèrent. Alec était torse nu mais il semblait n'en avoir rien à faire.
— Alec, je te présente Louka, Jade et Tyler. Lui annonçai-je en désignant mes deux amis et le garçon dont je venais de me rappeler le prénom.
Il leur serra la main. Lorsque ma mère entra dans la pièce ils se scrutèrent quelques instants.
— Grand dieu, que tu as changé ! Lui dit-elle en s'approchant de lui pour le prendre dans ses bras d'un geste maternel.
Il lui rendit son étreinte.
— Vous aussi, mais pas forcément en bien... Sourit-il tristement en contemplant son visage amaigri et fatigué. Allez donc vous reposer dans la chambre de Mia, au fond du couloir à gauche.
Elle lui sourit une dernière fois et se dirigea vers ma chambre.
— Géraldine, Lucas, Lizzy ? Pouvez vous vous occuper de ces trois nouveaux venus ? Demanda t-il en désignant mes trois amis.
Ils hochèrent la tête avant de les conduire à l'étage. Nora, Ambre et Chris étaient toujours dehors. Le pauvre avait du être si inquiet pour elles. Lydia était partie dans le couloir, certainement pour rejoindre ma mère. J'étais seule avec Alec.
— Je pourrais emprunter ta douche ? Je pense que je vais laisser ma mère avec Lydia un peu..
— Pas de soucis.
Je lui souris avant de me diriger dans le couloir pour aller dans ma chambre prendre ma serviette et mes produits de douche. En entrant, ma mère était assise sur mon lit avec Lydia. À mon entrée, les deux cessèrent de parler et me scrutèrent.
— Je viens juste chercher deux trois trucs. Bafouillais-je.
J'entrai dans ma salle de bain et récupérai ma serviette et mes produits. Je ressortis et les deux femmes arrêtèrent à nouveau leur conversation. Je ne compris pas ce qu'elles me cachaient mais je passai. Je me dirigeai vers mon armoire pour prendre des vêtements qu'on avait acheté. Il s'agissait d'un pull bordeaux et d'un pantalon noir. Je sortis ensuite de ma chambre en ignorant les deux femmes pour me diriger vers celle d'Alec. Je toquai, mesure de sécurité. Je l'entendis m'inviter à entrer. Il était allongé sur son lit et se redressa à mon entrée. Sans un mot j'allai vers la salle de bain et m'y enfermai en sentant son regard brûlant sur moi.
L'eau chaude détendit mes muscles. Je me frottais avec du savon le plus possible. J'en avais limite mal à la peau. Je lavai aussi mes cheveux tout en réfléchissant. Qu'allait-il se passer à présent ? Une guerre ? Entre un père et son fils... Je soupirai et éteignis l'eau. Après m'être enveloppée d'une serviette je me séchai et m'habillai des vêtements que j'avais pris.
Je sortis de la salle de bain en passant la serviette dans mes cheveux pour les essorer un peu puis je retournai la poser dans la salle de bain. Lorsque j'en ressortis, Alec était toujours debout alors que j'allais m'asseoir sur son lit.
— Raconte moi. Me dit-il en venant s'asseoir près de moi.
Je soupirai.
— C'est ton père et la mère de Chris et Ambre. Il a dit avoir enlever et torturer ma mère car elle est responsable de la mort de la tienne.
Il me regardai, étonné et soupirai à son tour.
— C'est ce qu'il croit. En réalité ta mère m'a expliqué. Elles étaient très amies avec Lydia. Elles formaient un beau trio mais un jour nos deux mères sont allées se balader. Seule la tienne est revenue. Alors mon père a cru qu'elle l'avait tué mais ce n'est pas ce qu'il s'est passé. À partir de là, les rapports entre nos meutes sont devenus conflictuels. Un an plus tard, il a disparu et plus de la moitié de ma meute l'a suivi dont la mère de mes Beta. Et le même jour, ta meute a été massacrée. Je suis allé avec le reste des miens qui connaissaient l'innocence de ta mère sur place. Nous n'avons trouvé personne. Quelques semaines plus tard, ta mère m'a envoyé une lettre pour me dire que vous étiez trois à avoir survécu et que vous vous cachiez.
— Mais alors, comment ta mère est-elle morte ?
— Elles étaient parties se balader à la montagne. C'est loin mais elles adoraient. Ce jour-là il pleuvait. Comme tout les jours où elles faisaient leurs escapades. Ma mère me disait que c'était parce que la pluie faisait un bien fou lorsqu'on courait en loup. Mais ce jour-là... Ma mère a glissé du haut d'une falaise...
— Je suis désolée... Dis-je en posant ma main sur son épaule.
— Moi j'étais convaincu de l'innocence de ta mère. Comment aurait-elle pu tuer une de ses deux amies les plus chères ? Mais mon père ne l'a pas entendu comme ça...
— Une question... Je me souviens pas t'avoir déjà rencontré... Pourtant, si nos mères étaient si amies que ça, on se serait déjà rencontré ?
— Oui, nous nous sommes déjà rencontrés Mia. Pas mal de fois, tu ne t'en souviens pas ?
Je secouai la tête négativement. Je me sentis gênée tandis que lui rigola.
— Tu as une mémoire de poisson. Bien sûr on ne se voyait pas toutes les semaines comme Amanda par exemple, qui adorait venir vous voir. À cause de mon père qui me préparait à devenir Alpha, je n'avais pas beaucoup de temps libre.
— Je vois... Et ton père, tu le détestes ?
— Oui et non. Oui pour m'avoir abandonné, son fils et pour avoir emmené plus de la moitié de ma meute. Aujourd'hui je lui en veux encore plus pour vous avoir fait du mal. Et pourtant... Il a perdu son âme sœur... Il soupire. J'en suis même rendu à porter des lentilles de couleur parce que j'ai honte d'avoir les mêmes yeux que lui ! Se plaignit-il en se levant du lit pour se mettre debout, dos à moi.
— A ce point-là ? Souriai-je.
— T'as pas idée. Au pire, ça ne changes que la couleur de mes yeux.
— Tu sais, les gens t'apprécient pour ce que tu es. Même si tu ressembles à ton père.
Tout à coup, quelque chose fit tilt dans ma tête. Cette attirance, cet attachement, ces émotions et sentiments que je ressentais pour lui. Toutes ces choses inexpliquées en sachant qu'on les ressent pour son âme soeur... Et pourtant, il ne se passait rien quand nos yeux se croisaient. Je me levai d'un bond et me plantai en face de lui.
— Enlève ces putains de lentilles.
— Ah certainement pas. Je ne les enlève même pas pour dormir.
Je m'approchai dangereusement de lui et insistai sur chacun de mes mots.
— Enlève. Tes. Putain. De. Lentilles !
Il se pencha vers mon visage. Son souffle se mélangea au mien tandis qu'il me répondit.
— Non.
— Alors je vais le faire de force !
La rage s'empara de moi alors que je bondis sur lui. Un véritable combat de gladiateurs débuta. Nous roulions par terre dans sa chambre. Lorsque je réussissais à être au dessus de lui, je tentais de plonger mes doigts dans ses yeux pour les lui enlever.
Ce manège dura plusieurs minutes avant qu'il ne me plaque violemment sous lui en tenant fermement mes bras. J'essayai de me dégager en grognant.
— Qu'est-ce qui te prend, Mi-Alpha ?
— Espèce d'abruti !!
— Réponds-moi.
— T'es vraiment débile, un con, un véritable idiot d'abruti !!
— Merci ça me touche. En quel honneur ai-je droit à autant de compliments ?
— T'as pas un seul instant pensé que tes putain de lentilles pouvaient bloquer le contact visuel des âmes sœurs ?! Lui crachai-je.
Surpris, sa prise se relâcha sur mes bras. Il jura un "merde" avant de courir dans sa salle de bain. J'attendis quelques minutes avant de le voir ressortir.
Ces yeux verts émeraudes me dévoraient du regard. Ils brillaient et je sentis mon cœur fondre. Je le sentais, ce lien qui se tissait entre nous, unifiant nos deux âmes. Il s'approcha de moi, tout aussi stupéfait et, une fois suffisamment près, il posa sa main sur ma joue. Son contact me fit ressentir des papillons dans le ventre. Il caressa ma joue en détaillant mon visage. Nous restâmes quelques minutes comme ça avant que je ne reprennes mes esprits et lui donne une tape sur la tête.
— Abruti. Sifflai-je.
Il sourit.
— C'est le cas de le dire... Quand je penses que je t'ai dit que l'on devrait s'éloigner car j'attends mon âme-sœur... en sachant qu'elle était si près de moi tout ce temps...
Je souris à cet abruti avant de reprendre conscience de la réalité.
— Mais attends... et la meute de ton père ? Ils étaient à nos trousses lors de notre fuite.
— Je n'ai pas senti de présence étrangère sur mon territoire.
— Tu réfléchis des fois, toi ? Tu vas me dire que tu en avais senti quand ils nous ont enlevées ?
Sa bouche forma un "o" avant qu'il ne se tape le front.
— A ce propos j'y ai réfléchis et je pense qu'ils ont pu aller et venir sur tes terres car ce sont d'anciens membres de ta meute. Ils ne te sont pas étrangers...
— Tu es intelligente en fait.
Je me retournai, prête à partir mais avant je lui lançai un dernier regard provocateur.
— Tu en doutais ?
Sur ces mots, je sortis de sa chambre et entrai dans le salon dans lequel étaient présents les deux trios, assis dos à moi sur les canapés. Je m'approchai d'eux pour m'asseoir sur l'un des fauteuil à côté.
— Il faut que l'on se prépare...
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Chapitre de révélation ! Le prochain sera dans 1 semaine je pense et pas avant. Je l'ai pas encore écrit et en plus je suis au rattraper du baccalauréat alors bon xp
Nina-Lbt En espérant que ce petit combat de gladiateurs t'aura plu 😉