— Ferme les yeux, m'ordonna Ally en m'appliquant du fard à paupières.
Cela faisait maintenant plus d'une heure qu'elle me préparait, il était 18 heures 45 et il ne restait plus que mon maquillage. Je remarquai au toucher que mes cheveux étaient restés ondulés, mais avec des boucles beaucoup plus définies et avec plus de volume.
Je n'avais jamais vu mes cheveux aussi beaux et ça grâce à la jeune maman qui faisait un travail remarquable.
Pendant qu'Ally réalisait mon maquillage à la perfection, Kiara était sur une chaise près de nous à m'expliquer le plan, les yeux rivés sur les pinceaux qui passaient sur mon nez.
— Et pendant que Sabrina efface quelques dossiers au bureau, toi tu essaieras de le garder pour toi le temps qu'elle finisse. Tu le trouveras très facilement, c'est un gars qui a une gigantesque cicatrice sur la joue gauche.
— On remercie Ash, gloussa Ally en choisissant un pinceau.
Je comprenais que le psychopathe l'avait blessé.
— Tu parles, ria-t-elle à la réflexion de son amie, d'après ce qu'on m'a récemment dit, il s'est teint les cheveux en blond alors trouve un gars avec les cheveux blonds et une cicatrice sur la joue. C'est un charmeur, si tu vois des filles autour d'une personne, c'est forcément lui.
Je hochai la tête essayant d'assimiler tout ce qu'elle me disait. Kiara m'expliquait que pendant la soirée je ne serais pas Ella, mais « Mona Davis ».
Que je faisais partie d'une grande association qui collectait des dons annuellement afin de les reverser à plusieurs causes.
Et la réception caritative œuvrait pour une des causes inscrites sur le papier que me donna Kiara avec toute la vie de ma fausse identité, me demandant d'apprendre les informations surlignées.
Toute la page l'était.
Super.
— Être membre d'un réseau d'armes et faire une réception caritative c'est contradictoire non ? fis-je remarquer à Kiara en fronçant les sourcils.
— C'est pour camoufler le véritable aspect, la cause ne prend que 30% des dons collectés. Le reste va au réseau de James.
— Mais c'est du vol !
Kiara haussa les épaules et prit un vernis noir qu'elle appliqua sur mes ongles avec soin. Après quelques minutes à apprendre mon personnage et à poser des questions, j'étais enfin prête.
— Regarde-toi maintenant, dit Ally les yeux pétillants en admirant son travail.
Je me retournai vers le miroir et vis mon reflet.
J'écarquillai les yeux, je n'avais pas les mots ni la description de ce que j'étais devenue.
J'étais métamorphosée, littéralement.
Mon teint était parfait, mes yeux bleus étaient mis en valeur par les fards sombres, mon trait d'eye-liner qui me donnait des yeux de chat était fait à la perfection, le tout suivi d'un rouge à lèvres avec une couleur naturelle qui allait parfaitement avec le maquillage.
Mes cheveux bruns étaient comme je l'avais remarqué toujours ondulés, mais avec plus de volume, d'une souplesse que je n'avais jamais eue et qui descendaient en cascade jusqu'au bas de mon dos.
Tout était parfait.
Je me retournai vers Ally et lui souris, les yeux brillants.
Je ne m'étais jamais sentie aussi belle qu'aujourd'hui. Elle le remarqua et me sauta dans les bras.
— Tu es époustouflante, Kiara regarde là !
La concernée avait les yeux rivés sur moi, elle les cligna plusieurs fois puis s'approcha de mes cheveux, passant son doigt sur l'une des ondulations.
Elle me fixa du regard puis sourit de toutes ses dents en affirmant que j'étais magnifique.
Les deux copines m'aidèrent à enfiler la robe et me donnèrent des chaussures à talons que je gardais en main, Sabrina était prête elle aussi. Je supposais.
Cependant, je ne savais pas où était mon acolyte de ce soir, et honnêtement, je n'en avais rien à faire.
Les filles me firent sortir de la salle de bain et me guidèrent vers le salon où étaient le psychopathe et son ami le pervers.
Quel duo de choc.
Kiara se racla la gorge afin d'avoir l'attention des deux jeunes hommes qui discutaient près de la baie vitrée, ils se retournèrent l'air interrogateur avant de poser les yeux sur moi.
Du moins sur ma transformation.
Le psychopathe fronça les sourcils avant de me détailler une nouvelle fois du regard, l'air insensible, ne laissant aucune expression ou émotion peindre son visage. Il analysait chaque cheveu et chaque centimètre de peau de mon visage, sans un mot.
Alors que le pervers lui, avait les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte, ébahis.
— A...Ash ? Je peux me l'emprunter pour la semaine ? demanda le pervers sans me lâcher du regard
— Ma proposition de te l'offrir n'est plus valable, dit-il en détournant le regard vers la baie vitrée
Plus loin, on entendit des claquements de talons contre le sol, une jeune femme fit son apparition. Après quelques minutes à la dévisager je reconnus le personnage de Sabrina qui était complètement le contraire de " Sabrina ".
Ses cheveux foncés étaient à présent rouge pétant, elle portait une robe affreusement moulante. Ses yeux verts étaient camouflés par des lentilles noires, son rouge à lèvres rouge sang lui donnait une apparence de femme fatale. Sa peau bronzée scintillait, sa démarche digne des plus grands mannequins m'effaçait presque du salon.
Je vis du coin de l'œil le psychopathe qui restait anormalement neutre face à la captive. Il alluma sa cigarette et gardait son regard sur ma robe, remontant ses yeux de mes pieds jusqu'à mes cheveux, passant par les courbes de mes hanches, son regard hostile sur moi me fit frissonner, le voir me détailler de la sorte me dérangeait. Il s'imaginait sûrement comment me découper en morceau si j'échouais cette mission.
Kiara leva les yeux au ciel lorsque Sabrina s'approchait du psychopathe et prit sa cigarette de sa bouche avant d'en tirer une latte de la manière la plus insolente qu'il soit.
— Ça va je ne te dérange pas ? demanda le pervers en regardant sa captive le sourire au coin.
— Excusez mon insolence possesseur, je devrai être punie, dit-elle le sourire aguicheur.
Le pervers s'esclaffa suivi de sa captive, le psychopathe écrasa la cigarette sur le cendrier que lui avait rendu Sabrina et en tira une autre de son paquet.
La brune ouvrit la bouche et haussa les sourcils, outrée par son geste.
Ben donna à sa captive une clé USB après l'avoir retirée d'un ordinateur portable.
— Carl est dehors ?
— Oui, Sabrina tu connais le plan. Attention ne te fais pas repérer par le fils de pute ni par James. Captive, essaie de le garder pour toi le plus longtemps possible, s'il faut que tu baises avec lui pour qu'il te porte un minimum d'intérêt tu le feras, compris ? Ordonna le psychopathe.
Je déglutis en hochant la tête difficilement, c'était trop beau pour être vrai. Je me doutais bien qu'il profiterait de mon corps à un moment ou un autre.
Mais il fallait que je fasse tout mon possible pour en arriver là.
— Ça ne devrait pas être tâche difficile pour toi étant donné ta précédente carrière avec ton ancien possesseur, lança Sabrina un sourire au coin.
— La ferme Sabrina, grogna Kiara en la fusillant du regard.
Kiara savait ce que j'avais vécu avec John, du moins le résumé. Et j'imaginais qu'elle en avait parlé au reste du groupe.
Je restai de marbre en regardant le sol, ses mots venaient de remuer tous les souvenirs que je voulais enfouir et oublier. J'attendais qu'on sorte de cette maison le plus vite possible tant je n'arrivais plus à supporter les regards braqués sur moi.
— Qu'est-ce qu'il y a Kiara ? Tu n'aimes pas qu'on touche à ta nouvelle petite protégée ? C'est la captive à Ash malheureusement, pas la tienne, provoqua la brune en la défiant du regard.
— Vous me fatiguez, fit le psychopathe la voix exaspérée, vous deux sortez d'ici et tâchez de revenir le travail accomplit si vous tenez à vos vies.
Sabrina leva les yeux au ciel et se rapprocha du psychopathe, elle posa ses mains sur son torse et lui murmura quelque chose à l'oreille. Mon possesseur eut un léger sourire au coin qui disparut en quelques secondes avant de la repousser et de quitter le hall suivi du pervers.
Ally m'arrangea les cheveux une dernière fois avant de me prendre dans ses bras en me rassurant, Kiara fit de même et nous accompagna dehors.
Nous nous dirigeâmes vers la sortie de la gigantesque maison en passant par l'allée sans fin que j'avais empruntée lors de mon arrivée ici. Je manquai de tomber plusieurs fois à cause des talons hauts, ce qui me valut les gloussements de Sabrina à supporter.
Une berline noire nous attendait à l'entrée principale, le conducteur de la dernière fois était adossé contre la portière de la voiture en fumant une cigarette.
— Carl ! s'exclama Sabrina en faisant un geste de la main.
— Salut beauté, dit-il en la regardant avant de porter son regard sur moi, tu es encore vivante toi ? Je pensais qu'Ash t'avait achevé la première nuit, constata-t-il en riant.
— Il ne la supporte pas du tout, si tu savais à quel point elle le dégoûte, ria cyniquement la brune.
Je levai les yeux au ciel ce qui fit glousser le conducteur avant de nous ouvrir la porte en nous laissant entrer.
Le trajet était animé par les rires hystériques de Sabrina qui me donnait mal au crâne ainsi que les anecdotes de Carl, le conducteur.
Nous arrivâmes à quelques mètres de l'entrée où se déroulait la fameuse soirée, il se mit sur le bas-côté et nous laissa sortir.
L'air frais fouetta mes cheveux et la pression se formait comme une boule dans mon ventre, nous marchâmes sans nous adresser un seul regard puis virent au loin la grande demeure de ce James Wood.
L'entrée était surveillée par trois gardes, je remarquai que les invités montraient leurs invitations ainsi que leurs cartes d'identité avant de rejoindre la réception.
Attendez, des cartes d'identité ?
— Bonsoir messieurs, fit Sabrina en cherchant les deux invitations qui nous sont dédiées ainsi que deux cartes d'identité.
L'un d'eux prit les cartes et examina les pièces d'identité avant de nous laisser rentrer nous souhaitant une bonne soirée.
Une magnifique soirée même.
Les rires et les bruits des verres étaient majoritairement les seules choses qu'on entendait. Du coin de l'œil, je vis Sabrina chercher la taupe qu'elle retrouva sans trop de difficulté.
— Ne fait pas tout foirer, m'avertit-elle méchamment avant de me laisser seule au milieu de la salle déjà remplie.
Ok Ella, ce n'est pas si difficile de draguer, non ? Bon, c'est vrai qu'il faudrait peut-être le trouver, ce James.
Un serveur m'offrit une coupe de champagne que j'acceptai avec un faible sourire, balayant de regard la salle jonchée de têtes aussi inconnues les unes que les autres. Je ne voyais aucun homme avec une cicatrice sur le visage.
— Vous êtes perdus ? Interrogea une voix derrière moi qui me fit sursauter.
Je me retournai en espérant que cela soit le James Wood, mais sa description et l'apparence de l'homme face à moi n'était vraiment pas la même.
C'était un jeune homme qui paraissait avoir la trentaine, des cheveux clairs et surtout des yeux bleus océan.
— Non, répondis-je en essayant de garder un maximum d'assurance.
— Nous nous sommes déjà croisés auparavant non ?
— Vous faites erreur, rétorquai-je un sourire poli sur les lèvres.
J'étais littéralement en panique, personne ne savait que j'étais la captive du psychopathe ou ex-captive de John, si ?
— C'est vrai qu'un si joli visage est presque inoubliable, excusez mon manque de politesse je m'appelle William, fit-il en tendant doucement sa main vers la mienne.
— Mona Davis, terminai-je en déposant ma main sur la sienne.
Il me surprit en portant ma main sur sa bouche, déposant un baiser sur le dos de ma main. Par réflexe, je rompis notre contact sous son regard amusé.
— James n'invite que des personnes importantes pour la réception, ou ses amis. Dans quelle catégorie dois-je vous situer, mademoiselle Davis ?
— Je travaille dans une association qui a fait don pour la réception, mentis-je la boule au ventre, d'où ma présence ici.
Il hocha la tête, il paraissait peu convaincu par mes paroles avant de se faire interpeller par une voix derrière lui.
— James ! S'exclama-t-il avant de s'éloigner vers lui me laissant voir ma cible de la soirée.
C'était le James Wood que je devais séduire, ici, à quelques mètres de moi.
Sa cicatrice même camouflée par sa barbe se voyait et ses cheveux n'étaient pas blonds comme me l'avait dit Kiara, mais aussi noir que mon avenir si je foirais cette mission.
— Mademoiselle Davis, je vous présente l'homme de la soirée : James Wood !
Ma cible me fit un clin d'œil avant de me tendre la main m'invitant à y déposer la mienne ce que je fis. Il s'abaissa et déposa un baiser sur le dos de ma main en me regardant le sourire charmeur.
Je restai crispé, mais ne laissais rien paraitre.
Je préférais ça que de laisser le psychopathe me tuer.
— Mes invités vous trouvent resplendissante très chère, vous n'êtes jamais venue à cette réception auparavant, je me trompe ?
— En effet, c'est ma première fois, répondis-je un faux sourire aux lèvres
— J'espère que la soirée vous plaira, d'ailleurs, il y aura un after ou vous avez peut-être d'autres projets ? Me demanda ma cible.
— Tout dépend du déroulement de la soirée et de ce que vous avez à me proposer, fis-je sans enlever ce faux sourire aux lèvres que j'espérais ne pas être crispé.
James inclina sa tête le sourire aux lèvres, étonné de ma réponse.
— J'ai un discours à faire dans quelques minutes, m'honorez-vous de prendre ce joli visage avec moi ? demanda-t-il en me tendant le bras, vous n'êtes pas passée inaperçue alors je voudrai bien en profiter pour rendre jaloux certains de mes convives.
— Oh...Volontiers !
Quel enculé !
Je pris son bras et nous nous dirigeâmes vers la grande salle où étaient tous les invités de ma cible, s'arrêtant chaque minute afin de saluer quelques amis à lui.
J'étais gênée, crispée, la boule au ventre ne faisait que s'agrandir. Je priais intérieurement pour que Sabrina fasse son apparition et me tirer de cette situation stressante. Je ne comprenais pas ce que je devais faire ni ce que j'avais fait pour qu'il veuille de ma compagnie, mais ce n'était pas si mal.
Il m'invitait à choisir un siège avant de s'éloigner de moi et partit faire son discours.
Applaudissements et acclamations pour James Wood, quel homme au cœur pur de faire une réception caritative pour la bonne cause !
Deux filles à côté de moi parlaient de lui comme un ange tombé du ciel, une âme généreuse et humanitaire, si elles savaient où allait tout cet argent.
Plusieurs minutes passèrent, le discours qu'il tenait ne m'intéressait pas. Ce n'était que mensonge sur mensonge, mais la conviction de ses paroles me laissait presque le croire.
Puis vint le tour d'un vieux monsieur qui racontait son périple en Afrique, je suivis du regard James qui quittait la scène.
Soudain, je sentis quelqu'un s'asseoir à côté de moi. Je lançai un regard furtif à l'inconnu et je reconnus le jeune blond de toute à l'heure, William.
— Comment est-ce que vous vous êtes blessée ? Chuchota-t-il en déposant ses doigts sur ma main protégée par le bandage.
Oh, c'est une histoire formidable, je suis une captive pour ne rien vous cacher et mon possesseur est un putain de sadique violent, je ne sais pas pourquoi il m'a fait ça, mais il ne s'est pas arrêté là, figurez-vous qu'il attend que je foire pour me tuer et me couper en morceau !
— J'ai...glissé et par réflexe je me suis accroché sur la plaque chauffante de ma cuisine, répondis-je en cachant ma main de son regard examinateur.
Un petit sourire au coin très suspicieux incurvait ses lèvres, je ne comprenais pas pourquoi il voulait me parler.
— Regardez mademoiselle Davis, dit-il en me montrant du doigt une femme qui avait pris la parole, vous voyez comment elle est mal à l'aise ? On voit très vite qui est habitué dans ce qu'il fait et qui ne l'est pas...
Sa phrase me fit déglutir, se pourrait-il qu'il m'ait percé à jour ? Bon sang où était l'autre allumeuse de service, jamais là quand on a besoin d'elle !
— Vous n'êtes pas de mon avis ? Me susurra l'homme près de moi en se rapprochant de mon oreille me faisant me bloquer sur mon siège, tétanisée.
Les bruits des applaudissements résonnaient dans la salle mettant alors un terme à notre conversation, il applaudit sans savoir pourquoi et je le suivis dans son idiotie.
Mes yeux restèrent sur un point imaginaire en essayant de calmer mon angoisse et mon cœur qui battait si fort qu'on pouvait l'entendre à des kilomètres.
James invita ses convives à déguster les dernières pièces faites par son traiteur au buffet avant de quitter la scène et de s'avancer vers nous.
— Venez, ne perdons pas de temps il y a un célèbre groupe de jazz qui joue pour nous ce soir, nous invita le jeune homme en me prenant la main laissant derrière moi William.
Sauvé par la cible.
Les invités étaient tous encore présents, buvant et savourant les petits fours qui semblaient succulents sur le buffet. Rien ne me donnait particulièrement envie, je devais dire que cette situation angoissante me coupait l'appétit.
James me tendit une coupe de champagne et je le gratifiai avec un sourire. Il salua et discuta brièvement avec ses convives, me présentant quelques fois à ses invités qui voulaient savoir qui j'étais.
Le fameux William était près du buffet, me fixant un sourire au coin, un sourire qui me faisait froid dans le dos. Je priais de ne pas me faire découvrir, mais je ne savais même pas pourquoi ?
Pour ne pas te faire tuer peut-être ?
Je me demandais pourquoi le psychopathe ne s'était pas lui-même présenté, il aurait fait un merveilleux couple avec l'allumeuse.
...parce que je suis sa captive et que je le représente. Je n'ai rien dit.
— Je vais vous laisser un court instant, je dois récupérer quelque chose dans mon bureau, me déclara-t-il en me lâchant le bras
— D'acc...Non ! M'exclamai-je en le tenant par le bras, me rendant compte alors de ses paroles qui m'avait fait monté mon stress à son maximum.
Il se retourna vers moi et fronça les sourcils en souriant d'incompréhension.
— Je...je vais bientôt devoir quitter la réception, et cela serait dommage de ne pas pouvoir profiter un peu plus de votre compagnie.
Il me regarda perplexe, puis sourit de toutes ses dents avant de tendre sa main vers la mienne
— Alors, accompagnez-moi, je ne récupérerai que mon paquet de cigarettes !
Il ne me laissa pas le temps de répondre qu'il prit ma main et se faufila entre les invités. C'était foutu j'en étais sûre.
Je venais de signer mon arrêt de mort.
Supplément souffrance garantie.
Arrivé aux escaliers, il détacha la corde rouge qui formait une barrière interdite à franchir pour les invités et me céda le passage avant de la refermer. Je montais les jambes tremblantes, la peur agissait sur moi en parcourant tout mon corps, mes mains devinrent moites et la boule dans mon ventre s'agrandissait au fur et à mesure que l'on montait ces marches.
— Pourriez-vous d'abord me montrer où sont les toilettes ?
— Bien sûr, je vais vous y conduire !
J'espérais au fond de moi que la petite minute pouvait suffire à Sabrina pour quitter du bureau. James me lâcha la main lorsque nous arrivâmes à l'étage, il m'indiqua alors le chemin pour les toilettes avant de se retourner en allant sûrement récupérer son paquet de cigarettes.
— Je n'ai aucun sens de l'orientation monsieur Wood, riais-je faussement honteuse.
— Je vais commencer à croire que vous me voulez avec vous plutôt, m'avoua-t-il le ton rempli de malice.
Je secouai la tête en gloussant faussement et il mit sa main sur le bas de mon dos me laissant le souffle coupé, il me poussa délicatement jusqu'à l'endroit même où je voulais l'emmener.
La panique me prit lorsqu'il éloigna sa main de mon dos et tourna les talons. Un frisson me parcourut suivi de l'adrénaline qui courait dans ma veine lorsque je l'arrêtai en tirant sa main.
Ses secondes étaient précieuses pour la mission et surtout pour ma vie.
Il se retourna par surprise et sans même réfléchir une seule seconde, je laissai mes angoisses de côté et plaquai mes lèvres contre siennes.
Mon corps se crispa violemment et je fronçai les sourcils en tentant de calmer mon cœur qui allait exploser tant il pompait vite.
Un baiser qui ne voulait absolument rien dire, mais qui pouvait me sauver la vie à cet instant précis.
Après peut-être dix petites secondes, je détachai mes lèvres des siennes. Je n'osais même pas relever la tête tant ma gêne et mon angoisse étaient palpables, je ne l'ai pas senti bouger ses lèvres, sûrement dû à la surprise.
Ce n'était pas plus mal après tout, je n'avais aucune envie de partager un baiser avec lui.
Ni avec aucun homme d'ailleurs.
— Il fallait me dire que c'est ce que vous vouliez mademoiselle Davis, me murmura-t-il le sourire au coin.
— Je...je ne sais pas ce qui m'a pris, bafouillai-je faussement en détournant le regard.
Je devais faire actrice.
— Plusieurs invités auraient voulu être à ma place à cet instant, vous avez attiré les regards avec votre doux visage et cette somptueuse robe. Hélas, vous ne m'attirez pas. Pas moi.
Je savais que je n'étais pas aux goûts des hommes, et cela m'arrangeait de savoir qu'il n'éprouvait aucune attirance physique pour moi.
Voyant que je ne répondis rien, il me prit par la main délicatement et reprit son chemin vers le bureau, il chercha rapidement la clé dans la poche de sa veste et déverrouilla la serrure.
Je retins ma respiration lorsqu'il s'engouffra dans la pièce avant d'en ressortir rapidement, un paquet de cigarettes à la main.
J'écarquillai les yeux, Sabrina était déjà partie ?
Je soupirai de soulagement, me détendant d'un coup. À présent, il fallait que je retrouve l'allumeuse de service et quitter cet oppressant endroit au plus vite.
Nous descendîmes les marches sous les regards curieux du reste des invités et quittâmes la demeure en allant vers le jardin où James alluma sa cigarette et entreprit de me regarder rester dans mon coin et faire partie du décor, l'air amusé
— Vous me fuyez du regard Mona ? demanda-t-il un sourire au coin
— Pas du tout, rétorquai-je doucement, je crois que l'heure est venue pour moi de quitter la réception...
— Ne prenez pas à mal ce que je vous ai dit en haut, vous êtes divine je ne peux dire le contraire. Mes invités cherchent à savoir qui vous êtes, même William semblait être tombé sous votre charme interdit ! Me complimenta le jeune homme en riant, mais vous ne m'attirez pas, ni vous ni aucune femme.
J'entrouvris la bouche et écarquillai les yeux, je croyais rêver.
Est-ce que j'ai vraiment embrassé-
— Oui, je suis gay, ria-t-il en me regardant me décomposer.
Les rôles allaient s'inverser, ma colère montait en moi comme le rouge sur mes joues.
J'allais tuer Kiara, et le psychopathe.
_______________
Hey !
Pauvre Ella, se taper la honte comme ça pour sa première mission 🥺
Et en parlant de la mission...William? Très bizarre n'est ce pas ? Peut être qu'il a cramé la couverture d'Ella, ou plutôt...Mona ?
A très bientôt pour le prochain chapitre !
With love. S