Il pleuvait sur le Gouffre à présent, et des centaines de milliers d'orcs étaient au pied des remparts. Anya jetta un dernier regard à ses amis, et banda son arc. Les orcs s'agitaient en dessous d'eux. Une première flèche fusa. C'était celle d'un vieil homme. Elle vint se loger dans la gorge d'un des orcs qui tomba à terre. Il eut un temps de silence, puis le chef de ces répugnantes créatures ordonna l'attaque. Anya ravala difficilement sa salive. Elle avait peur, comme tous ceux qui se trouvaient à coté d'eux. Mais ils devaient se battre, pour leur futur, leurs familles. La peur laissa alors la place à la détermination, et le regard d'Anya s'illumina alors d'une nouvelle flamme. Elle fut la deuxième à décocher sa flèche, alors que les orcs commençaient à se mettre en mouvement. Elle fut bientôt suivie par toutes les troupes. Elle armait son arc aux rythme d'Haldir et Legolas. Elle voyait du coin de l'oeil Rhavan, chargé de flèches qui galopait d'un bout à l'autre des remparts.
Pourtant, les volées de flèches ne reussirent pas à stopper les orcs. Nombre d'entre eux avaient sortis des arbalètes et tiraient sur les elfes et les hommes. Bientôt, les orcs escaladérent les murs, grâce à des échelles. Le combat au corps à corps commença alors. Anya sortit ses dagues. A mesure qu'elle assenait des coups, des orcs tombaient au sol. Legolas se battait toujours avec son arc et Gimli prennait un certain plaisir à enfoncer sa hache dans la tête de ces montres. Même si ses amis se débrouillaient bien avec leurs assaillants, d'autre n'y arrivaient pas. Elle voyait de nombreux corps d'elfe et d'hommes à terre, dont beaucoup de vieillards et d'enfants. Alors que le nombre d'orcs s'amenuisait, Anya vit un orc courir vers les grilles du Gouffre. Il tenait une grande caisse en bois et un flambeau. Elle comprit tout desuite qu'ils allaient faire sauter le mur.
- Attention ! Le milieu du rempart va exploser !
A peine eut-elle fini sa phrase que la détonation se fit entendre. Elle regarda vers les débris qui volaient autour de l'explosion. Elle y vit des hommes et des chevaux être propulsés dans les airs. C'est alors qu'un cheval sortit de la fumée. Rhavan. Il saignait énormément et boitait. Anya courrut alors vers l'étalon, qui s'éffondra à ses pieds.
- Rhavan ! Non !
Elle attrapa le cheval par l'encolure et tenta de le releveler, mais il retomba comme une masse. Elle lui enleva sa selle et sa bride. Le rhytme de la respiration de l'étalon s'accentuait. Il leva une dernière fois la tête vers sa maîtresse et il planta ses grands yeux noirs dans ceux d'Anya, puis se laissa doucement retomber. Anya l'implorait de ne pas partir. De ne pas l'abandonner. Mais elle ne pouvait plus rien faire. Son cheval souffrait. Il souffla une dernière fois avant que ses yeux ne se voilent.
Des larmes coulaient à présent des joues d'Anya. Elle ne verrait jamais plus ce magnifique cheval galoper dans la forêt de Fondcombe, jouer dans les plaines du Rohan avec les autres chevaux. Elle ne pourrait plus jamais se blottir contre lui durant les froides nuits d'hiver. Son peuple, les mearas, l'avait rappellé à cet instant, et elle ne pouvait pas leur en vouloir. Ils lui avaient laissé la chance inestimable d'avoir eu cette formidable créature à ses cotés, et il était normal qu'ils veuillent le reprendre. Elle regarda la plume qui était maintenant accrochée à la sacoche où se trouvait l'oeuf.
La voix d'Haldir s'éleva alors de derrière Anya. Il venait de trancher la gorge d'un orc qu'Anya n'avait pas vu et qui projetait de l'attaquer.
- Courrez vers les grandes portes ! Suivez Aragorn !
Anya ne pouvait plus bouger, comme si toutes ses forces l'avait abandonnées. C'est alors qu' Aragorn apparut. Il profita du fait qu'Haldir soit en plein massacre d'orcs et tira Anya de sa léthargie. Il lui attrapa le bras et la poussa à le suivre. Elle eut seulement le temps d'attraper sa sacoche.
- Haldir ! Vite, hurla Aragorn à son ami.
Anya et Aragorn eurent seulement le temps d'atteindre Legolas et Gimli. Ils virent Haldir, une hache enfoncée dans le dos, tomber au sol. Anya hurla à la vue de son ami. Aragorn et Legolas la retenaient comme ils pouvaient. Elle se débattait comme une lionne. C'est seulement lorsqu'elle fut à bout de force qu'elle se laissa traîner à l'intérieur. Sur son visage, ses larmes se mélangeaient aux gouttes de pluies. Elle se tourna vers Legolas.
- Haldir, Rhavan, ils sont morts. Legolas ! Ils sont morts !
Des torrents de larmes coulaient à présents sur ses joues. Legolas s'avança vers elle et la prit dans ses bras. Il voulait la soulager, ne serait-ce même qu'un peu, de sa douleur.
- Anya, nous devons vivre. Pour eux. Ils vivront toujours dans nos coeurs. Mais si nous abandonnons, leurs sacrifices auront été vains. Nous devons nous battre, nous battre pour eux.
- Vous avez raison, Legolas. Je me battrai pour eux.
Legolas regarda alors Anya droit dans les yeux.
- Et moi je vous protégerai.
Anya ne sut quoi répondre. C'est finalement le roi Théoden qui s'exprima :
- La forteresse est prise. Tout est fini.
- Vous avez dit que la forteresse ne tomberait pas tant que vos hommes la protégeraient ! Ils la défendent encore, lui répondit Aragorn. Ils sont morts en la défendant. Faites dire aux femmes et aux enfants de passer par les montagnes. Barricadez l'entrée.
- Autant de morts... Mais que peuvent les Hommes face à tant de haine?
- Venez avec moi. Venez à leur rencontre, renchérit Aragorn.
- Pour la mort et la gloire, rétorqua cyniquement le roi.
- Pour le Rohan. Pour votre peuple.
- Le soleil se lève, s'exclama Gimli.
Aragorn se rappela alors des paroles que Gandalf avait prononcé, peu avant son départ : "Attendez ma venue aux premières lueurs du 5e jour. A l'aube, regardez à l'est."
- Oui. Oui ! Le cor de Helm va retentir dans le Gouffre une dernière fois, clama finalement Théoden. Voici venue l'heure de tirer l'épée ensemble. Cruauté réveilles-toi. Qu'importe le courroux ! Qu'importe la ruine ! Et que l'aube soit rouge ! Pour le Rohan !
Anya, comme ses amis et d'autres Rohirrims, enfourcha un cheval dont le cavalier était tombé au combat. Elle attacha sa sacoche à la selle de sa monture. Les portes se réouvrirent, et les derniers hommes et elfes chargèrent les orcs.
Une nouvelle vigueur avait atteint le Gouffre. C'est avec force et courage que tous se jetèrent à corps perdu dans ce nouvel assaut. Malgré l'espoir qui leur restait, les hommes furent bientôt dépassés par l'armée de Sauron. Trop d'orcs, pour si peu d'hommes. Alors que tout semblait perdu, des centaines de cavaliers apparurent de la plaine, en haut du Gouffre.
- Éomer ! Gandalf !
L'armée descendit alors le Gouffre de Helm à une vitesse hallucinantes. Gandalf, qui était en tête avec Eomer, leva son baton. Une lumière blanche en sortit, ce qui eut l'effet d'aveugler les orcs. Les chevaux écrasaient les créatures et les hommes leur tranchaient la tête. En quelques heures, les orcs furent anéanti. Les derniers fuirent vers la Forêt de Fangorn. Mais quelque chose clochait avec cette forêt. Elle s'était déplacée. Les arbres c'étaient réveillés. Aucun orcs n'en sortit vivant. A la fin de la bataille, les corps des orcs furent brulés, et ceux des elfes et des hommes entérés près de la forêt de Fangorn, qui avait retrouvé son calme. Legolas emmena Anya près d'un arbre ou deux monticules sortaient de la terre.
- On a enterré Rhavan et Haldir ici. Dans quelques semaines, il y aura des fleurs. Des Symbelmynës.
Anya s'agenouilla et pria les Valars pour que les âmes de ses deux amis trouvent leurs chemins.
Soudain, un petit craquement sortit de la sacoche d'Anya. Elle comprit tout de suite de quoi il s'agissait. Elle regarda Legolas :
- Ne vous affolez pas. Je sais ce que je fais. Il ne sera pas un danger.
Interloqué, Legolas attendit de découvrir la chose dont Anya parlait. Elle sortit alors un gros oeuf blanc de son sac. Il s'accroupit et elle posa l'oeuf entre eux. Il se fissurait tout doucement. Un petit bout de coquille tomba, puis un plus gros. Une petite tête blanche sortit de l'oeuf. La créature avait de beaux yeux bleus et des petits pics se dressaient sur sa tête. Puis elle finit par sortir entièrement de sa coquille. Le petit dragon était totalement blanc. Il avait une queue en ovale, irisée de picots, de larges ailes, et c'était un petit mâle. Le petit devait faire environ un bras de longueur, de la tête à la queue. Il se dressait sur ses pattes de derrière, ses ailes lui faisant office de patte avant. Anya creusa ses mains et le petit vint s'y loger. Il eut un léger hoquet, et une minuscule flamme bleue sortit de sa bouche, ce qui fit lâcher un petit rire à Anya.
- Bien, je vois que je ne pourrais pas vous faire changer d'avis, et pour tout vous avouer, je n'en ai pas la moindre envie. Comment allez vous l'appeler ?
Anya regarda les deux tombes qui se dressaient devant eux.
- Halvan.
Je tiens à préciser que je me repose sur les livres pour la trilogie du Hobbit. Legolas n'apparaissant pas dans les livres de J.R.R. Tolkien, il n'y aura ici aucune référence à Smaug, que Legolas n'a donc jamais connu, ni de Tauriel, qui n'existe que dans les films de Peter Jackson.
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Ne pleure pas parce que c'est fini. Souris parce que c'est arrivé.