Le Prince de Phén

De Bienytu

96 11 2

Il avait tout perdu. Sa famille. Sa raison de vivre. Puis, il avait gagné la haine. L'envie de tuer. De se ve... Mais

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4

Chapitre 5

2 1 0
De Bienytu


Au Makusem, cela s'agitait. Tout se passait comme prévu. Après avoir recueilli l'enfant aux yeux rouges, les assassins étaient retournés au siège de la confrérie, à Albar, pour le remettre au Cercle de Phén. Tout comme le jeune homme, le bébé avait grandi, pour devenir un petit garçon de douze ans. Mais pas n'importe lequel des petits garçons : c'était un enfant de l'Ancienne Civilisation. Le seul survivant. Ses parents, sachant leur fin proche, utilisèrent leurs pouvoirs pour enfermer leur enfant encore bébé dans une gemme rouge qu'ils enterrèrent au pied d'une montagne ; il sera gardé en vie grâce aux nutriments présents dans la terre, et sa croissance sera stoppé tout le temps qu'il sera dans la gemme. Par contre, son esprit, lui, continua de grandir. Il eût donc tout le temps de réfléchir et de nourrir sa haine envers les hommes qui ont massacré toute sa communauté. Il fût découvert sept mille ans plus tard par un fermier qui se promenait avec sa femme à côté de la montagne Azbigail. La pierre avait fini par émerger du sol, et quand le fermier posa sa main sur le rubis, celui-ci éclata en mille morceaux. Lui et sa femme remarquèrent alors le petit bébé au milieu des éclats. Le bébé ouvrit alors les yeux, qu'il avait rouge. Il y eût alors un éclair orange. Le couple cligna des yeux et se détourna du bébé, au moment même où ils eurent l'impression qu'un grand oiseau orange était apparu un instant au-dessus du bébé, qui avait les yeux parfaitement bleus. Les fermiers voulurent tout d'abord le garder. Ils le ramenèrent chez eux pour le laver, et le nourrir. Mais, il y avait quelque chose qui les effrayaient chez cet enfant. Il n'était pas comme les autres bébés. Il ne pleurait jamais, et ne manifestait pas non plus de signes d'affection particulier. Quand la fermière voulu lui donner le sein (elle avait déjà eu trois enfants et en attendait un nouveau qui ne devait pas tarder), il y eût alors comme un éclair rouge dans son regard et il mordit violemment le téton de la fermière, qui hurla quand le bébé le lui arracha d'un coup de dent. Une giclée de sang jaillit sur le visage du fermier, horrifié, criant comme sa femme, et le bébé était recouvert de sang, d'un rouge qui faisait ressortir ses yeux qui avaient viré au bleu marine, presque noir, et qui oscillait avec la couleur rose ; en fait, il y avait vraiment eût l'intervention du phénix quand le rubis éclata en morceaux : le phénix avait eu l'intention de mettre comme un « verrou » sur l'esprit de l'enfant, afin qu'il ne révèle pas sa nature trop tôt. Mais, sa haine étant devenue tellement forte après ces millénaires passés coincé dans cette pierre à ressasser ce sentiment si fort contre ces humains qui avaient écrasé avec plaisir et joie ces hommes et femmes de son sang, sa famille, sa civilisation, qui avait fait disparaître SON monde. Son ressentiment arrivait donc à ressortir derrière le « cadenas » mental que le phénix, pourtant à l'échelle d'un Dieu, avait placé.

Puis, c'était la jeune femme que le jeune homme avait sauvé d'un viol qui l'avait trouvé sur le bord d'une fontaine, allant presque tomber dans l'eau. Enfin, il reçût la plume du phénix qui lui rendit sa véritable personnalité, ainsi que ses pouvoirs, et le Makusem réussit à le récupérer aux mains du Psome.

Pendant des années, tout comme le petit garçon, le bébé grandit, et devint lui aussi un petit garçon, tandis que le premier devenait un jeune homme. Et, contrairement au jeune homme, prit un nom : Zarafiu, « le Sanglant » en Ancien Langage. Quand il eût développé la parole, il pût commencer ses études sur le monde d'aujourd'hui, malgré son corps d'enfant. Il entreprit avant tout d'écrire, ou plutôt de narrer la légende de la Bataille de Tyrkheim, SA légende. La légende où les hommes ont écrasé sans aucune considération les Anciens, sa famille. Tyrkheim provient du nom de la ville où s'est déroulé la guerre entre les hommes et les Anciens, sa ville natale. En Ancien Langage, c'est la« Ville-Sainte ». Il raconta son histoire, que se sparents l'ont sauvé de la mort en l'enfermant dans la gemme rouge, et qu'il est l'unique survivant de son espèce. Mais ça, le Makusem le savait déjà, par l'intermédiaire du phénix qui a communiqué la présence d'un descendant des Anciens, un pur Phén, qui pouvait ou plutôt DEVAIT intégrer le cercle de Phén. Pour rétablir l'équilibre du monde. Mais cela, Zarafiu ne le saurait et ne le comprendrait que plus tard. D'abord ivre de rage, et soumis à certaines de ses pulsions enfantines, il entreprit de lire tous les livres qui lui tombaient sous la main, afin d'en apprendre le plus possible sur l'histoire de ce nouveau monde auquel il devait s'adapter et s'habituer, pour pouvoir mieux le détruire, mieux l'exterminer ensuite. A côté de cela, il s'organisa pour s'entraîner à « agir » dans son corps d'enfant, s'entraîner à utiliser ce corps lâche ; et s'entraîner à user de ses capacités de fils d'Anciens, aptitudes qu'il a perdu avec le temps. Il devait donc ré-apprendre à être Ancien. Donc, parallèlement au jeune homme, Zarafiu entreprit de s'élever psychologiquement, afin de reprendre contact avec ses origines, en allant trois fois par semaine sur les lieux où la bataille s'était déroulée, à Tyrkheim. Car oui, Tyrkheim existe encore.

En effet, le royaume était construit comme un énorme triangle avec quatre petits à l'intérieur. Il s'organisait ainsi :

_Le triangle au sommet s'appelait le royaume d'Albar ou « Nulle-part ailleurs », la ville où se trouvait le roi, sa cour et tous les riches du royaume. C'était la aussi que s'organisait la justice du royaume, avec les Instances, les hommes de cette « capital » choisis pour organiser la justice au sein du royaume, ainsi que tout ce qui touchait à la religion avec le représentant divin, l'Élu de Phén ; on y retrouvait donc la confrérie du Makusem qui orchestre tout le royaume à partir de la pointe du triangle. D'ailleurs, on ne savait qui du roi ou du Makusem dirigeait véritablement le royaume.

_Au centre du royaume se trouvait l'Octane, la classe moyenne du royaume. C'est la que se trouvait ceux qui travaillaient pour nourrir ceux qui les dominaient : des paysans, des forgerons, les marchands étant ceux qui avaient le mieux réussi et avaient la chance de pouvoir aller de temps à autre vendre leurs produits dans à Albar. On y retrouve aussi les Fileuses, ces femmes choisies à la naissance pour vouer leur vie à tisser les vêtements des Albarois, métiers très surveillés par les autorités. C'est donc la ville du travail. La situation est assez calme en Octane, malgré peut-être les quelques échauffourées organisés par des voleurs, ou des brigands, venant de la ville la plus pauvre. Tout le monde se ressemblait. La même petite famille ; la plus ou moins même situation financière ; on se perdait dans ce méandre d'hommes et de femmes habillés uniquement de gris, la couleur étant réservée uniquement aux Nobles. Les marchands n'avaient droit qu'à une tresse de trois couleurs seulement, suivant son importance pour les riches d'en haut.

_En bas à gauche du triangle se trouvait le quartier pauvre d'où vient le jeune homme : la Pauvre-Misère. C'était la « décharge »du royaume. Tout ceux qui n'avait pas réussi, qui avait tout perdu, qui ne savait pas où aller, ... Tout le monde s'y retrouvait, un jour ou l'autre. La société étant tellement inégalitaire, les hommes et femmes d'Octane ne pouvaient que finir leur vie ici. Au fur et à mesure de leur existence, la naissance d'un enfant non désiré de plus, le manque d'argent, le père marchand qui perdit son travail, faute d'avoir de produits suffisamment recherchés pour se faire de l'argent, la mère qui quittait son emploi de Fileuse à trente ans... Ou tout simplement, le fait de ne plus pouvoir accepter de travailler toute sa vie pour des gens qui ne cherchaient même pas à savoir les conditions dans lesquels se font toutes leurs possessions, d'où vient leur nourriture, leurs vêtements, ... Ils se retrouvent tous ici-bas, dans le hall de l'enfer, des cris de détresse résonnant autour d'eux, attendant quelque chose : du changement ? Mais rien ne changera jamais dans ce royaume dirigé sans préoccupation du peuple dans son entièreté. C'était ainsi, tout simplement.

_Dans la quatrième partie du triangle, se trouvait la seule trace encore existante de l'Ancienne Civilisation : Tyrkheim, « la Ville-Sainte » en ancien langage. C'est un ensemble de monuments de pierre abandonnés depuis longtemps, il y a environ trois mille ans, après la défaite des Anciens contre les hommes. Les hommes n'avaient pratiquement pas d'informations sur ce lieu, mis à part le récit de Zarafiu, qui était surtout centré sur la guerre qui s'y était déroulée.


Zarafiuse rendait en ces lieux afin de renouer des liens avec son origine d'Ancien. De l'aube jusqu'au coucher, il s'asseyait sur le sol, au milieu des ruines d'un ancien temple, pour tenter de retrouver ce que cela faisait d'être un Ancien. Sans cela, son pouvoir ne pourrait réellement exister. Et attendre ainsi durant des heures, cela ne le dérangeait évidemment pas du tout : il avait bien attendu des millénaires avant de pouvoir sortir de sa gemme. Il continua donc de s'élever spirituellement, de se laisser envahir par le fantôme de tous ses frères, sœurs, parents ; il cultiva aussi ainsi sa haine envers ses hommes qui lui avait gâché son enfance, lui avait fait devenir un monstre : un homme dans un corps d'enfant. Il alterna ces jours avec d'autres remplis de lecture de la civilisation d'aujourd'hui, et la rédaction de son récit sur la Bataille de Tyrkheim, qu'il suivit ensuite de différents écrits sur sa propre civilisation, ainsi que divers autres choses sur par exemple l'histoire de Tyrkheim, ou encore les différentes légendes qui berçaient les enfants d'antan.

I lne réussit à retrouver son pouvoir qu'au bout de sept ans. Sept ans de dur labeur, durant lesquelles il s'obstina à venir trois jours par semaine sur les lieux du plus grand drame d'antan, puis quatre, puis cinq, puis tous les jours il vint dans ce temple où a était assassiné l'Empereur de Phén, de la main de celui qui avait conduit l'armée des hommes à la bataille : le fils de Phén. Mais, cette légende, il ne préféra pas la divulguer trop tôt. Il estima que ce récit ne devait pas être narré avant qu'il n'ai pus véritablement assurer sa position dans ce nouveau monde, dans cette nouvelle société.

Comme d'habitude, il était assis en tailleurs, son petit visage crispé par la concentration. Il ne pensait pas. Il essayait seulement de ressentir ce qui l'entourait. Mais, malgré sa patience qui paraissait pourtant infinie, il commençait à avoir de plus en plus de mal à garder son calme. Cela faisait maintenant sept ans, et il ne remarquait pourtant aucune avancée là-dessus. Il sentit bouillir son sang dans ses veines, sentit la colère monter au fur et à mesure que sa concentration se brisait. Il ouvrit alors les yeux. Ils étaient entièrement rouge. C'était la seule chose qu'il arrivait à produire, et encore même pas intentionnellement. Et soudain, il y eût un grand éclair orange : le phénix était là. Zarafiu le regarda, avec un sourire beaucoup trop grand pour un enfant, qui lui tirait la peau au niveau des joues. Voilà enfin ce qu'il attendait depuis sept ans ! Si le phénix était là, ce n'était sûrement pas par hasard : enfin il allait récupérer ses pouvoirs, enfin il allait pouvoir exécuter sa vengeance sur ses hommes qui lui avaient tout pris !

Le phénix se rapprocha de « l'enfant », et émit une bref note mélodieuse en secouant la tête. Zarafiu comprit, et s'agenouilla devant le phénix, qui posa sa tête sur le front du petit garçon. Une larme sortit de chacun de ses yeux, et glissèrent vers ceux de Zarafiu. Au moment où elles atteignirent leur but, Zarafiu se mit alors à hurler de douleur d'une voix bien trop grave pour un petit enfant, et le phénix cria avec lui, un son lugubre sortant de sa gorge. Le rouge des yeux du petit garçon s'étendirent en des veines qui se faufilèrent sur son visage, recouvrant sa face, descendant jusqu'à ses bras nus, recouvrant son torse et formant un amas rouge sombre, presque noir, au niveau de son cœur. Une explosion retentit, et Zarafiu fut projeté loin de l'oiseau, qui avait arrêté de crier. Le petit garçon se releva difficilement, le phénix le regardant, la tête penchée sur le côté, comme se demandant ce qu'il faisait par terre. Les veines rouges du corps de Zarafiu refluèrent jusqu'à ses yeux, qui gardèrent leur couleur vermeil, sur l'ensemble du globe oculaire. Un sourire monstrueux déforma alors de nouveau son visage, et il se mit à rire, à rire comme jamais il n'avait rit, d'un son grave et caverneux, rappelant celui d'une voix d'antan, d'outre-tombe, et qui n'était pas approprié pour son corps d'enfant. Il riait, tout en regardant le phénix prendre son envol, comme pour fuir cet horrible bruit s'échappant de ce petit corps. Il riait, tandis que des veines rouges, presque noires le recouvraient de nouveau, et qu'un énorme nuage rempli d'éclairs rouges se formait au-dessus de cette ville où il avait vu le jour, et où il effectuait cette nouvelle renaissance : sa vengeance pouvait enfin commencer.


Le même jour, un jeune homme retrouvait l'usage de ses jambes. 

Continue lendo

Você também vai gostar

251K 10.6K 26
စံကောင်းမွန် + တခေတ်ခွန်း ငယ်ငယ်ကခင်မင်ခဲ့တဲ့ဆက်ဆံရေးကနေအကြောင်းတစ်ခုကြောင့်စိတ်သဘောထားကွဲလွဲပြီး ပြန်တွေ့တဲ့အချိန်မှာသူဌေးနဲ့အလုပ်သမားဆက်ဆံရေးဖြစ်သွ...
42.4K 703 11
This story is based on village story with lots of smut...
2M 100K 37
Presenting the story of ISHIKA MEHRA Whose innocence made the king bow down to her AND ABHIRAJ SINGH RATHORE Whose presence is enough to make the per...
136K 3.8K 25
Warning: 18+ ABO worldကို အခြေခံရေးသားထားပါသည်။ စိတ်ကူးယဉ် ficလေးမို့ အပြင်လောကနှင့် များစွာ ကွာခြားနိုင်ပါသည်။