A la terrasse d'un café
Dans la sécurité de la nuit montante
Il écoute autour de lui,
Les discussions d'inconnus
Insensible aux cigarettes
Qui l'enveloppent d'un cocon de fumée
Face à ses prunelles vertes
Sur la table en formica
L'eau au sirop glacé
Lui renvoit son reflet ondulant
Joues creuses, cheveux indisciplinés
Nez fin, regard triste
Il pourrait voir les larmes couler
Et les gouttes de sel s'écraser
Il fait tourner dans ses longd doigts fins
La paille inutile et humide
Puis, sans un mot, il se lève
Et laisse un billet froissé sur la table froide
La douleur invisible le ronge
Son esprit engourdi de tristesse
Aperçoit son beau visage
Dans les méandres de ses souvenirs
Ses pas le mènent vers un autre café
Il pleut sur ses yeux
Il a besoin de se noyer
Son coeur saigne
-Au-dessus de sa tête
Le ciel de la nuit est clair-