non-corrigé
-Découverte-
PDV Stiles :
Après cette étreinte plus qu'embarrassante pour moi, on avait fini par rejoindre ma chambre. Mon ventre se tordait douloureusement à l'idée que mon père puisse trouver Derek dans la maison.
Il s'était installé sur la chaise de mon bureau et semblait me sonder.
Je le laisse faire, un sourire amusé aux lèvres.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
« J'essaie de comprendre. » Il me dit en me rendant mon sourire.
« Ah ... Quoi donc ? » je ne lâche pas mon petit sourire, même si j'ai bien conscience de la légère accélération de mon cœur, et donc que Derek ait pu l'entendre.
« Qui tu es ? »
Je détourne les yeux quelques secondes pour revenir vers lui.
« Je ne sais pas pourquoi tu t'interroges autant à mon sujet en ce moment, mais le fait que je sois discret sur ce qui me concerne personnellement ne veut pas dire que je cache des secrets tu sais.
Mais soit. » je recule plus loin dans le lit en croisant mes jambes et l'invite à venir en face de moi en tapotant sur la place libre « Je te préviens que toute question posé te sera retourné, donc t'y réponds aussi. J'ai horreur de parler de moi donc t'as intérêt à commencer doucement, et j'ai un droit de veto si je ne veux pas y répondre. Ça te va ? »
Il me regarde surpris avant de venir me rejoindre sur le lit avec un sourire.
« Bien. » me répond-il avant de faire mine de réfléchir, puis de sortir un « Ta couleur préférée ? »
Je le regarde septique.
« Ma couleur préférée ? T'es sérieux ? Tu commences par ça ? »
« Quoi ? Faut bien commencer quelque part, vu que en réalité, je ne connais rien de toi.
Et toi tu connais ma couleur préférée peut-être ? »
« Je pari que c'est le noir. Tu sais ' Je suis Derek Hale, je suis sombre et mystérieux, regardez-moi avec ma veste en cuir et mes sourcils froncés' donc noir. »
« Aha, ce que tu es drôle. » répond-il blasé.
« Quoi ce n'est pas le noir ? »
« Si ... »
« Tu vois, tu ... »
« Mais pour ma mère. » je me tais, et perds un peu mon sourire me rendant compte du sérieux du sujet « Ma mère pouvait se transformer complètement, et c'était une magnifique louve au poil noir. Donc, noir. »
Je me perds quelques instants dans mes pensées. Me souvenant de ma propre mère. D'avant qu'elle soit malade. Ce jour où nous nous sommes promenés dans les champs de tournesols.
Puis je me souviens d'une Lydia timide et de sa robe jaune le premier jour des classes alors qu'on avait que 5 ans.
De la chevelure d'Erica quand, parfois, elle me prend dans ses bras sans raison.
Du jour où Scott et moi avions peint plusieurs soleils dans la cabane dans les bois.
Soleil qui ont presque disparu avec le temps.
Comme moi.
« Le jaune. » je dis à Derek qui attendait patiemment.
« Le jaune ? Pas de raison, pas d'explication à n'en plus finir, juste le jaune ? »
« Le jaune. » je répète amusé.
Il me regarde quelques secondes avec un petit sourire avant de continuer.
« Ton plat préféré ? »
Et on répond quoi quand on a mangé que des pates pratiquement toute sa vie ...
Et la pizza de Scott.
« La pizza ... je crois. »
« Une en particulière ? »
« Pour te dire la vérité, j'en ai aucune idée. A toi ? » je réponds en vitesse.
« Les curly fries. »
Je me souviens de ça. Isaac en a amené une fois au loft et ça sentait rudement bon.
Je regarde Derek et j'acquiesce pour lui faire comprendre que j'ai entendu.
« Film ? »
« Livre ? »
« Chanson ? »
Ses questions se poursuivent pendant de longues minutes, toutes aussi banales les unes que les autres. Mais aucune ne me dérangeant vraiment, je me sens même un peu léger dû à l'ambiance.
« Bon compliquons les choses. Si tu pouvais sauver un seul objet dans ta chambre. »
Je regarde autour de moi, n'y ayant jamais réfléchi.
Il n'y a pas grand-chose dans ma chambre. Une vieille armoire avec quelques vêtements. Mes chaussures qui trainent dans un coin.
Pas de poster, pas de livre, pas de télévision ou de console comme chez Scott. Mon œil est attiré par un morceau de tissus rouge posé négligemment sur la chaise.
« Le pull que vous m'avez offert pour mon anniversaire. Même si je suis sûr qu'il y a une blague entre vous sur le fait que vous soyez des loups et que c'est un sweat à capuche rouge. Je l'aime quand même beaucoup. »
Derek me fait un sourire un peu gêner puis attendri.
« Donc notre cadeau alors ? »
« Ouaip, votre cadeau. » et le seule que j'ai reçu ces 8 dernières années.
Je lui rends son sourire mais un vertige me prend et je ferme les yeux quelques secondes.
« Ça va ? »
« Ouais, je suis juste un peu fatigué. »
« Je vais te laisser. »
Mon cœur accélère d'un coup. Je n'ai pas envie d'être seul ici. J'ai peur d'être seul. Le placard est encore trop frais dans mon esprit. Je sais que je vais faire des cauchemars.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? »
« Rien. » je lui réponds avec un sourire.
« Pourquoi ton cœur a accéléré comme ça alors ? »
« Le cœur d'un hyperactif qui accélère, ouaw. » je lui dis ironiquement.
« Je reconnais tes battements de cœur désordonné d'hyperactif, ça n'avait rien avoir... Tu veux que je reste ? »
Je le regarde dans les yeux avant de détourner le regard.
« Je n'ai pas envie d'être tout seul. » Je lui souffle.
« Ok. Tu me fais une place. » il me dit en retirant son pull et son pantalon.
« Qu'est-ce que tu fais ?! » je dis choqué en détournant le regard.
« Il est hors de question que je dorme dans mes fringues, de plus je suis sûr que t'ai du genre à coller et je n'ai pas envie d'avoir chaud. »
Je rougie encore plus et acquiesce avec une petit « ok » avant de me mettre sous la couette et de lui tourner le dos.
« Tu vas dormir comme ça ? » il me demande.
« Ouais, moi par contre je n'ai pas un chauffage intégré, tu vois. Je suis humain et frileux. »
Il ne fallut pas longtemps pour que je m'endorme, la chaleur de Derek pas loin de moi. Mais malgré cela ma nuit fut quand même peuplée de cauchemars.
La première fois que je me suis réveillé en sursaut, Derek était toujours là. Pas vraiment endormi, il semblait m'observer.
« Ça va ? » me souffle-t-il l'air réellement inquiet.
« Oui, c'était juste un cauchemar. » je lui dis sur le même ton, sentant déjà mes yeux se refermés, rassuré qu'il soit toujours là.
Je le sens me prendre dans ses bras, dans la même position que la dernière fois.
Et je m'endors de nouveau profondément.
La deuxième fois que me réveille, c'était d'un nouveau cauchemar et c'est en entendant le « Je suis là. » à moitié en dormi de Derek que je me rendis compte que je m'étais fortement agrippé à lui.
C'est, les larmes aux yeux encore trop plongé sans ce mauvais rêve, que je niche mon nez dans son cou pour avoir son odeur et un peu plus de chaleur, alors que je le sens me serrer un peu plus fort, avant que je ne m'endorme pour un sommeil, enfin, sans rêve.
La troisième fois que je me suis réveillé, ce fut au cri de mon père en bas des escaliers.
Je sursaute fortement, n'étant pas habitué de dormir aussi profondément et me sentant, même, un peu déboussolé.
« Stiles ! Ne m'oblige pas à monter ! »
Je me redresse légèrement en voyant qu'il fait encore nuit, et vois qu'il n'est que 4h32. Derek grogne légèrement à côté de moi, se réveillant à cause des cris de mon père.
Et je ne sais pas de quoi j'ai plus la trouille.
Que Derek comprenne ce qu'il se passe ici ou que mon père découvre Derek dans mon lit.
Je passe par-dessus le corps de Derek en vitesse qui marmonne un :
« Qu'est-ce qui se passe ? » endormi et je n'ai pas le cœur à lui dire de partir dans cet état.
« Rien, ne fais pas attention. Rendors-toi. »
« Tout va bien ? » il chuchote en entendant que je parle doucement.
« Oui, t'inquiète pas. » J'allais sortir mais me tourne de nouveau vers Derek et m'approche de lui quand je vois qu'il m'observe. J'attrape ses joues dans mes mains pour le forcer à me regarder dans les yeux. « Je veux que peu importe ce que t'entendes, tu ne viennes pas me rejoindre. T'as compris ? »
« Pourquoi ? »
« Promet le moi ! » je dis plus durement.
« Ok si tu veux, je te le promets. » il me dit en fronçant les sourcils.
J'acquiesce et passe vite la porte en prenant soin de la fermer avant de descendre en vitesse les escaliers.
Quand j'arrive devant mon père, je peux voir d'ici que son taux d'alcoolémie doit battre tous les records.
Quand il me voit, il part dans un grand éclat de rire avant de me dire :
« Espèce de petit con, j'étais sûr que tu t'étais encore barré. »
Je baisse les yeux, attendant qu'il me dise ce qu'il veut.
Il se dirige vers moi et je ferme les yeux alors que je m'attends à recevoir un coup mais je suis un peu surpris quand son bras passe autour de mon épaule.
« Rends-toi utile et aide-moi à monter, je crois que j'ai abusé un peu trop ce soir. »
Je le retiens d'une main alors qui tangue vers l'avant.
On commence à monter péniblement les marches, alors que mes côtes me font toujours autant souffrir. Il me parle, surement un peu trop fort, et j'ai une pensée pour Derek qui j'espère c'est endormi.
« Demain après-midi, les gars viennent faire un poker. Je ne veux pas te voir. Déjà que Mike te regarde bizarrement. » il y a un blanc avant qu'il ajoute un « En fait, je m'en fou. » Je sais que ça ne devrait plus rien me faire, mais ce genre de remarque me détruit juste un peu plus. « Je me demande comment quelqu'un arrive à avoir envie de ça. » dit-il en se reculant vers la porte de sa chambre et faisant un geste vers moi.
Il se met à rigoler en tombant presque alors qu'il ouvre la porte. Je rentre dans sa chambre à mon tour et le regarde se laisser tomber sur son lit. J'attrape ses chaussures pour lui retirer alors qu'il continue un bras sur ses yeux, prêt à s'endormir.
« Tu te souviens... l'incident à la maison de vacances de ta grand-mère... » J'arrête de respirer à l'évocation de se souvenir qui revient régulièrement sous la forme de cauchemar « ... Je regrette d'être intervenu... » il repart dans un rire amusé « ... oh oui, je regrette. J'aurai vraiment dû te laisser crever ce jour-là. Ta mère avait raison. »
Il rigole encore quelques secondes avant de s'endormir d'un coup.
Je le regarde et me rappelle que je dois respirer.
J'inspire un grand coup avant de reculer doucement et de fermer la porte sans un bruit.
Je retourne dans la mienne et vois que Derek m'attend complètement réveiller et les sourcils froncés d'inquiétude.
Je détourne les yeux et passe au-dessus de ses jambes avant de me replonger sous la couette et de lui tourner le dos.
« Stiles... »
« La ferme, Derek. Tu n'as rien entendu, ok ?! Maintenant, laisse-moi dormir ! »
Je le sens hésiter à côté de moi avant de se recoucher et de m'attraper dans ses bras.
Je me retiens comme je peux de pleurer, sachant pourtant qu'il peut ressentir mes émotions d'un simple reniflement. Et je sais qu'il le fait quand la douleur dans mon cœur se fait trop forte et qu'il ressert encore plus son étreinte.
Au bout d'un moment, je finis par m'endormir de nouveau. Epuisé par de trop nombreuses larmes qui ont fini par céder.
***