J'me réveil en sursaut dans une pièce sombre, seul un rayon de soleil vient caresser doucement ma joue. J'me lève d'un seul bon, j'sais pas où j'suis, et ça m'fait flipper. Mon orteil se cogne contre le pied du lit, je contient ma douleur tandis que mon poing se serre. J'm'habitue un peu à l'obscurité et petit à petit j'reconnais la chambre de Max, j'y suis pas allé souvent mais assez pour me souvenir de ce à quoi elle ressemble. Perplexe, j'décide de sortir, j'n'ai aucune idées de l'heure qu'il est, ni de ce qu'il s'est passé, puisque le dernier souvenir que j'ai, c'est Jordan qui me parle de papillons, puis c'est le blackout, j'ai aucuns souvenirs de ma soirée.
J'arrive dans le salon et je vois Max qui se ronge les ongles, assis sur le canapé, il à les yeux rouges, à croire qu'il à fumer, ou qu'il n'a pas dormi de la nuit. Lorsque je m'approche, il se retourne, et il semble tellement soulagé de me voir que des tonnes de questions me viennent en tête.
"-Val, ho bordel, ça va ?
-J-je, bah je crois, oui, pourquoi ?
-Tu m'as fais si peur, tu nous as fais si peur..
-De quoi tu parles ? N'ai-je pas juste pris une grosse cuite ?
-Si c'était le cas je t'aurais allonger au sol, pas dans ma chambre t'inquiète même pas. Non, non tu n'as pas juste pris une grosse caisse. Tu parlais avec Jo', enfin il te parlait et, pouf.
-Pouf ?
-Pouf. Tu es tombé, enfin t'es pas tombé, enfin si, enfin Jordan t'a rattrapé et je l'ai aidé, on savait pas ce qui t'arrivais je-
-Bordel de merde j'me rappel ! C'est.. Merde, j'crois bien que c'est Jordan qui m'a.. Drogué.
-Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
-Mais si, il m'a servi un truc bizarre, c'était, je sais pas, mais après je me sentais pas bien je.. Je sais pas.. C'est au second verre qu'il m'a servit que j'ai commencé à me détacher de la conversation et de moi même..
-Mais non Val, tu dis n'importe quoi c'est pas Jordan parce que-
-Mais je te dis que si !"
Il s'approche de moi, voyant que je commence à m'énerver, putain mais si je lui dis que c'est Jordan c'est que c'est vrai ! J'aurais dû être plus méfiant, c'était sûr qu'il allait pas juste revenir comme ça d'un coup alors que Théo avait essayé de me casser la gueule quelques minutes auparavant. J'suis vraiment trop con c'est pas possible. Max pose ses mains sur mes épaules, fixant mes yeux, pour capter mon attention, pour que je me calme. Et ça marche, un peu. Je fixe ses prunelles brunes tandis qu'il parle.
"-Je ne penses pas que Jordan est quelque chose à voir là dedans parce que-
-Mais si il-
-Écoute moi merde ! Parce que c'est MOI qui est fait les verres qu'il t'a servi d'accord ? Et que ce qu'ils contenaient n'était rien d'autre que du putain de jus d'orange ! Voilà !
-Mais, non je-, puis y'avait les.. Et puis.. Je..
-Tu te prends trop la tête, Valentin, tu te prends trop la tête et tu t'en remet pas, hein ? C'est sûr, c'est compliqué, je comprends, mais faut avancer maintenant, faut passer à autre chose, il reviendra pas, de toute façon il.. Il, enfin tu sais..
-Tu mens. T'es entrain de mentir, il est fâché, mais il finira par revenir, il finira par répondre, j'en suis certain, c'est juste qu'il à besoin de temps.. Il a juste besoin de temps.
-Allez, Val écoute, on va aller regarder la télé et ça va aller hein ?
-Me parle pas comme à un gamin putain, lâche moi.
-Tu me fais peur, Valentin, t'es juste en train de devenir un fantôme, tu changes, tu te bousilles, tu comprends plus ce qu'on te dit tu n'entends plus, t'es enfermé dans ta tête, à cause de la rupture, à cause de tout ça, t'es plus le même.
-Non, sûrement, peut-être, Maxime. Parce que le seul qui me faisait sentir vivant, c'était Cyril, mais il est plus là pour moi maintenant, tout ça pourquoi ? Parce que je n'est pas été capable de l'être pour lui. Quand il avait encore confiance en moi, j'ai préféré aller voir ailleurs, et quand j'ai compris qu'il allait me quitter, j'ai rien fait, c'est comme si je n'avais fait que de le regarder pendant tout ce temps, et que maintenant qu'il m'a quitté, je voulais enfin profiter de la personne qu'il à été avec moi. Mais je peux plus, j'ai laissé passer ma chance. Et maintenant c'est finit. Tu sais ce que ça fais, toi ?"
Il ne répond pas, il ne sait pas quoi dire, tant mieux, j'ai plus envie de parler. Je le regarde un moment, il me fixe de ses yeux bruns, j'vois qu'il à mal, qu'il à peut-être autant de peine que moi. Parce que ça doit pas être évident pour lui, de gérer quelqu'un comme moi, et j'suis pas reconnaissant. Parce que il fait tout ce qu'il peut pour m'aider, parce que malgré tout ce que j'ai fait, c'est le seul à être rester, et moi, j'm'en fou. J'ai gâcher sa soirée, son anniv, et j'suis en train de devenir toxique pour lui, tout comme je l'ai été pour Cyril. J'pense que j'vais partir.
"-Oublie pas d'ouvrir ton cadeau, surtout. J'y vais moi, bonne journée, j'm'excuse encore.
-Non, part pas, on va pas en rester là, Valentin, il est temps qu'on en parle. Il est temps que tu me dises comment tu te sens, parce que j'vois que tu flanches, et ça ne me plaît pas. En fait, ça ne plaît à personne.
-Dis-le Max, dis ce que tu penses, dis que j'deviens taré."
*Flashback 09/09/2017*
Cyril est en train de me crier dessus, parce que j'ai été voir un pote, et que j'suis rentrer tard, j'aime pas quand il est en colère, ça me fait me sentir nul.
"-Pourquoi t'es rentré si tard ?
-Je sais pas j'ai pas vu l'heure.
-Pourquoi tu m'as pas prévenu ?
-J'y ai pas penser.
-Qu'est ce qui me prouve que vous ne faisiez que 'rouler' ?
-Moi, je te le dis, on n'a fait que rouler, parce que c'est généralement ce qu'on fait, dans un putain de skatepark, Cyril. Arrête ça, ta jalousie maladive là, j'ai rien fait. J'passais juste un bon moment.
-Parce que avec moi tu ne passes pas de bons moments ?
-C'est vraiment pas ce que j'ai dis, déforme pas mes propos s'il te plaît.
-Tu m'énerves
-C'est ça, en attendant j'ai rien fait, continue à te monter la tête seul, je m'en vais."
C'est là, que tout à commencé, que tout à commencé à s'effondrer doucement, c'était pas la première fois qu'on se disputait. Il est jaloux, vraiment jaloux, et j'aime pas ça. Pas du tout.
Ce soir, je pars, je rentre dans un bar, je commande une pinte, puis deux, puis trois. Et quelques autre verres, je ne sais plus combien, puis viens à moi une jolie jeune fille rousse, elle me fait penser à Cyril, mais en version féminine. Elle est jolie. Elle est vraiment très jolie.
*Aujourd'hui, mardi 5 mars 2019*
"-Je ne dis pas ça, je comprends, mais tu m'inquiètes.
-Change de discours, lâche moi si c'est pour m'enfoncer.
-T'entends des choses, tu t'effondres, t'accuses Jordan, t'accuses les autre, quand est-ce que tu comprendras que c'est toi, le soucis, Valentin ?
-Je l'ai compris y a bien longtemps, t'en fais pas, ça tourne dans ma tête, ma soirée de rupture avec Cyril tourne en boucle là haut, se répète, toutes les conneries que j'ai faites, tout ce qui aurait pus m'alerter, tout ça reviens sans cesse et j'peux rien changer, alors à un moment ça fait mal, tu comprends ? De ressasser les mêmes images, de s'excuser tout le temps, d'envoyer des tas de messages qui restent non lus, qui restent vides parce que lui, il à réussi à m'écarter de sa vie. Tu sais, ça fais mal, de ne plus exister."
Voilà que Maxime pleure, ça fait toujours un peu mal, la réalité. J'imagine, c'est pour ça que je me perd dans la mienne. Que j'deviens mon reflet, juste l'image de ce que je suis, une couverture. Une pâle copie.
"-Mais ça vaut peut-être mieux, de ne plus exister, Maxime, si ça fais tant de mal aux autres, si je te blesse à ce point, peut-être que je devrais partir, moi aussi, qu'est ce que tu en penses ?"
Il ne répond pas, je l'embrasse sur la joue, et je m'en vais, il me regarde comme je l'ai fait avec Cyril. Sauf que lui me rattrape.
"-Non, reste. Reste, on va arrêter d'en parler, on va.. On va ouvrir ton cadeau et on va regarder la télé, on va sortir, on va s'amuser.. On va l'effacer le temps d'une soirée.
-Qui ça ? Cyril ? Je ne veux pas l'effacer !
-Non pas lui, mais la personne qu'il t'as fais devenir."
Au fond, j'pense qu'il a pas tors, peut être que j'suis différent. Enfin c'est certain mais le soucis c'est que je ne sais plus comment j'étais, avant.
Je m'assois devant la télé. Littéralement devant, assis par terre. Et j'entends le rire de Maxime, mais surtout celui de Cyril, dans ma tête.