J'entends soudain quelqu'un derrière moi.
- Qu'as tu fais ? me demande Elijah avec une pointe d'affolement dans la voix.
- Il a eu une réaction étrange. Il a fait une crise cardiaque, et quand il s'est réveillé, il était bouillonnant.
Il fronce les sourcils. Qu'est ce que j'ai encore fait de mal ?
- Pourquoi le soignes tu ? demande t'il soudain. Il t'a pourchassé et tu as été une expérience de l'Augustine, par sa faute.
Je soupire et le regarde. C'est pas faux ce qu'il dit. Et le pire, c'est que je déteste Klaus de tout mon cœur, mais je n'arrive pas à lui en vouloir.
- Alors là, je n'en ai pas la moindre idée. J'ai l'impression que je dois l'aider alors c'est ce que je fais.
- Et qu'est ce que c'est ? demande t'il en montrant le corps congelé de son frère.
- Je dois faire baisser sa température. Ce qu'il vit, j'ai... déjà vu ça. Et je me suis occupée de ce vampire pendant deux ans.
Il fait d'abord des crises cardiaques, ensuite, il se sentira beaucoup mieux. Mais son sang commencera à bouillonner, sa peau à crépiter, il aura l'impression qu'on lui brûle les entrailles avec de la veine de Vénus. La douleur est indescriptible, c'est une torture atrocement douloureuse. Et je ne veux pas que quelqu'un ressente cette douleur. Même si c'est Klaus ou pire, Mikael.
Il me dévisage surpris. Je fais souvent cet effet là quand je raconte une histoire faisant parti de ma vie.
- Je sais. Je suis bizarre. Au point de ne pas vouloir que mon pire ennemi soit torturé. Étrangement, je n'arrive pas à supporter de voir la douleur de quelqu'un d'autre. Parce que je la ressens aussi. Et c'est vraiment désagréable.
Il disparais. Quand il revient, c'est à dire même pas vingt secondes plus tard, il me donne un verre de vin.
Ah, c'est sympa ça. Je le prend et bois doucement.
Je me retourne vers l'hybride. La glace à déjà fondu autour de lui. Je soupire.
- Tu n'as pas un moyen pour juste lui faire baisser sa température.
- La magie ?
Je secoue négativement la tête. Puis je reviens dans la cuisine et reprend une serviette avec des garçons dedans. Je vais vers Klaus et lui pose sur le front. Il se met à hurler. Je sursaute. Puis je ferme les yeux et me concentre.
L'hybride s'est introduit dans la chambre de son père. Lorsque celui ci le voit, il s'approche en colère un fouet à la main, il le fouette violemment.
- Il fait des cauchemards. Sur son passé, dis je.
Il continue à crier et à grogner en dormant.
- Je t'en supplie Elijah, dis je. Trouves un moyen. Ma tête va exploser.
- Il n'y a pas un remède ancien pour faire baisser sa température.
Je souris et descend. Il y a effectivement une sorte de potion qui peut faire ça.
Je prend un verre d'eau chaude et trempe des herbes spéciales dedans. Puis je mélange ma mixture avec la magie.
Des petites bulles remontent à la surface et explosent.
Quand il n'y a plus de bulles, je remonte vers l'hybride. Il s'est réveillé.
Je m'assoie à côté de lui, sur le lit. Il me regarde soupçonneux. Non mais c'est bon, je ne vais pas le tuer.
Je lui relève doucement la tête et porte le verre à ses lèvres. Il avale une gorgée, avant de repousser le verre.
- C'est... infect..., dit il faiblement.
- Je sais. Mais arrêtes de te plaindre un moment et bois.
Il soupire, prend le verre et le bois, sans me lâcher de son regard assassin.
Quand il a terminé, je lui reprend et le balance dans une poubelle.
Il ferme les yeux. Magnifique, il va se rendormir et je serai pénard. Je pose doucement ma main sur son front, toujours chaud. Puis je me tourne vers Elijah.
- On voit que tu as hérité de l'intelligence de ta mère. Sa fièvre a baissé.
- Pourquoi la magie ne peut pas faire baisser sa fièvre ? demande t'il en fronçant les sourcils.
Même pour des Originels, ils ne sont pas très fute-fute.
- Le venin est magique et extrêmement puissant, ma magie ne peut rien faire contre ça. Et c'est bien dommage, dis je en prenant un grimoire dans l'une des nombreuses armoires de la chambres.
Je m'assoie à côté de l'hybride et me met à chercher dans le livre.
- Tu as dis que tu ressentais la douleur des autres, dit il doucement.
- Oui. Je ressens la magie. Et les blessures infligés par la magie. Depuis que Alhope à pris possession de mon corps, je suis devenue une sorcière, je lis dans les pensées et je peux transmettre mes pensées. Et je peux te jurer que j'aimerai me tuer pour ne plus ressentir la douleur.
- Et pourquoi tu ne le fais pas ?
- Parce que j'aime bien ma vie malgré ça.
Je prend mon téléphone et compose le numéro de Damon.
Puis je sors de la chambre et vais dans la cour.
Il décroche assez vite.
- Je te jure que je vais te tuer ! s'écrie t'il.
- Bonjour Damon, ravie de t'entendre. Comment tu vas ?
- Et toi ? Ça fait un putain de mois que je t'appelle mais que tu ne répond jamais.
- Pour la menace de mort, les Originels sont là pour ça. Et puis tu exagères, ça fait à peine deux semaines.
- Expliques moi immédiatement ce qu'il se passe là bas.
- Je me suis fait possédée par une sorcière qui a été massacrée par Klaus et qui veut se venger. J'ai aussi retrouvé ma soeur et sa fille.
- Katherine ? Elle n'est pas morte ? Ça fait des mois qu'on n'a pas de nouvelles de cette folle.
- Aucune idée. Ça doit faire plus de deux cent ans que je ne l'ai pas vu. Les autres ne posent pas trop de questions ?
- Je leur ai dit que tu étais partie. Stefen a pété les plombs mais on a réussi à le calmer.
- C'est sûr. Je risque même de ne pas revenir d'ici.
Soudain, une douleur me brûle violemment l'estomac. Je grogne en me mordant la lèvre.
- Ça va ? demande Damon au téléphone.
- ... oui... Oui. Je te rappelle plus tard.
Je raccroche aussitôt et disparais dans la chambre en rangeant mon téléphone dans ma botte.
- Il n'y a aucuns antidote ? demande je à Elijah quand j'arrive.
- C'est plutôt à toi que je devrai poser la question.
- J'en ai marre. Sa douleur est purement magique et c'est plus douloureux qu'une simple blessure.
Klaus se met à hurler. Je me plie en deux en m'aggripant le ventre de toutes mes forces.
Une main se pose sur mon épaule. Je relève doucement la tête en regardant Elijah. Mais pas une larmes ne coule sur ma joue, pas un pleurs de douleur ne sort de ma bouche malgré l'atroce douleur. Jamais se montrer faible devant ses ennemis.
- Si tu le saignes, le poison ne sera plus dans ses veines, dit il.
- Je peux toujours essayer, mais risque de vomir.
- ...Fais... le, chuchote Klaus en pointant un couteau du doigt.
Ils ont des couteaux sur leurs tables eux. C'est flippant.
Je soupire et prend le couteau dans ma main.
- Elijah, tu ne m'en voudras pas si je pourris cette chambre ? Ceci dit, je nettoierai. Et si je demande à ton frère de faire taire tes émotions ?
- Pour ça, alors oui je t'en voudrais.
Je m'approche de l'hybride et soupire profondément. Il me fixe. Encore plus effrayant.
Je pose doucement la lame sur son cou et lui tranche les artères. Il serre les lèvres. Le sang gicle sur le drap blanc du lit.
Je grimace et tranche les veines de son poignet une à une. Le drap absorbe le sang. Ses blessures se referment.
Je tranche encore et encore pour éliminer la moindre goutte de sang dans son organisme.
C'est une boucherie. Le lit est rougeoyant, le sol est trempé, je suis couverte de sang.
Je me retiens de vomir. Un haut le cœur me prend.
Quand je ne sens plus une seule goutte de sang dans son corps, la nuit est tombée et je m'arrête.
Je me tourne vers Elijah, dégoûtée.
- Je vais vomir. À toute...
Je disparais en vitesse dans la cuisine. Le sang me dégoute, c'est vraiment bizarre. Je dois être la seule vampire à être dégouté par ça.
Je retire mon débardeur et le passe sous l'eau. Il est trempé de sang.
Je le sèche avec la magie et le renfile, avant de revenir vers les Mikaelson.
Une fois dans la chambre, je tend mes mains et commence à incanter.
Un vent violent entre dans la chambre et balaie le sang. Le vent se met à rougir. C'est bizarre. On dirait des vagues de sang, mais dans les airs. C'en devient même effrayant. Je sais, je suis une une flipette. Puis, il sors par la fenêtre (le vent).
Je cligne brièvement des yeux, la chambre est redevenue parfaitement propre.
Je m'approche de Klaus, lui relève la tête et plaque mon poignet sur sa bouche.
Mon sang est un bon remède aussi. Le sang d'une trybride Voyageuse avec de drôle de pouvoirs, ça peut le soigner aussi.
Il plante brutalement ses crocs dans mes veines. Je grimace. Sa morsure est vraiment douloureuse. Et étrangement, même si je suis à moitié louve, la morsure d'un garou m'est fatale.
Il se redresse en m'agrippant le bras et bois de plus en plus vite. Magnifique. En plus d'avoir une morsure de loup, je me fais vider de mon sang.
Soudain, il me relâche, sans que j'ai besoin de le repousser.
Puis me tend son bras. Je coupe la paume de sa main et bois son sang pour guérir la morsure.
Une fois que c'est terminé, il se lève en soupirant de soulagement.
Mais avant qu'il ne puisse faire ou dire quoi que ce soit, je tend brutalement mes mains vers lui et le plaque contre un mur.
- Tu resteras ici jusqu'à ce que tu me remercies d'avoir fait tout ça. Je mérite des remerciements, non ?
- Tu es une petite peste, grogne t'il.
- Ok. Alors à la prochaine. Si d'ici là tu es encore assez en forme pour me parler.
Je me retourne et disparais. Sérieux ? La politesse ça n'existe pas chez ces imbéciles ?
Elijah m'intercepte soudain avant que je sorte du manoir. Je soupire.
- Merci, dit il.
Ah, ben si, lui il est poli. Sauf que moi je veux des remerciements de la part de Klaus.
- De rien. Et je ne libérerai pas ton cher frère tant qu'il ne m'aura pas remercié. Et aucune sorcière ne pourra le libérer.
- Va lui parler une dernière fois, je t'en prie.
- Pourquoi ?
Il ne répond pas et montre la fenêtre de la chambre de Klaus du doigt.
Je soupire puis saute. Et atteris en plein milieu de la chambre.
- ...
- Laisses moi deviner, dis je en l'interrompant. Tu vas me tuer, me torturer et je ne sais pas quoi d'autre. Ton frère m'a demandé de venir. C'est ta dernière chance avant que je parte. Et aucune sorcière ne peut te libérer. Même si elles s'y mettent à dix, vingt, cent ou mille.
Il serre les lèvres énervé. Bon, ben il va rester comme ça quelques temps alors.
Je lui tourne le dos et m'apprête à disparaître.
- Je te remercie.