- Je ne dors pas avec toi ! J'irai sur le canapé du salon.
- Et pourquoi donc ?
- Parce que, t'es... Enfin tu vois, tu... -je bégaie- T'es un garçon quoi ! Je ne peux pas.
- On a déjà dormi ensemble à ce que je sache non ?
- Oui mais c'était dans des circonstances différentes.
- Bah dis-toi que ce sont les mêmes circonstances et puis c'est tout.
Il s'allonge sur le lit et allume la télé. Je soupire et m'assois au bord du lit loin de lui. Je sais que je suis hyper étrange, il y a deux secondes on se faisait un câlin, et maintenant j'essaie de l'éviter. Je prends mon téléphone et envoie des messages à William. Je ris à une de ses blagues quand soudain, Bart passe sa tête au-dessus de mon épaule et me demande pourquoi je ris. Par surprise, je failli faire tomber mon téléphone que je rattrape de justesse et pose ma main sur mon cœur.
- Tu m'as fait peur !
- Tu parles à qui ?
- Pourquoi ?
- Bah je ne sais pas, on est ici tous les deux et tu parles et ris avec je ne sais qui au lieu de discuter avec moi.
Je me retourne complètement vers lui, les jambes croisées et souris.
- Tu es jaloux !
- Pff, pas du tout. -il se lève- Tu dis n'importe quoi.
- Tu mens.
Il se tourne vers moi et se penche à quelques centimètres de mon visage en me regardant droit dans les yeux. Il me dit ensuite qu'il ne ment pas et me vole un rapide baisé. Quel connard ! Je prends un coussin, me mets debout, sur le lit et le frappe avec. Je suis entre l'énervement parce qu'il m'a embrassé sans me demander mon avis, la déception car je n'ai pas pu savourer ce bisou et le malaise parce qu'il m'a embrassée ! C'est trop bizarre.
- T'as pas le droit de faire ça ! -je me déchaîne sur lui- C'était mon premier bisou, t'avais pas le droit de me le voler comme ça !
Il se protège avec ses bras, puis au moment où je prends de nouveau de l'élan pour le frapper avec le fameux coussin, il me plaque sur le lit et me bloque les poignets, s'assoit sur mes hanches puis me dépose un tendre bisou sur la joue. Je ferme les yeux à ce contacte et les ouvre quand il s'écarte, les sourcils toujours froncés.
- Je suis désolé, la prochaine fois je te laisserai me donner l'autorisation de le faire.
- S'il y a une prochaine fois.
- Il y en aura une.
On reste dans cette même position, sans bouger et sans que personnes ne parle. Au bout de quelques minutes, je commence à gigoter parce que je veux me lever mais surtout parce qu'il faut que j'aille aux toilettes.
- Bart lève-toi.
- Pourquoi ?
- Il faut que je fasse pipi ! -il rit- Arête de rire.
Il se lève et je vais aux toilettes. Pendant ce temps, je l'entends mettre de la musique. Je sors et le rejoins de la salle de bain. Il se brosse les dents et bouge la tête au même rythme que la musique de The Clash. Je me lave les mains et souris à son comportement. Je vais ensuite chercher ma brosse à dent et fais de même tout en me brossant les dents. Honnêtement, on aurait dit deux fous qui faisaient n'importe quoi mais on s'amusait vraiment. J'aime bien ce genre de moments avec lui, où on fait ce qu'on veut, quand on veut et où on veut. On est libre quoi.
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Il dépose sa dernière carte, fière de lui car il a gagné. Je me laisse tomber en arrière sur le lit, dégoûtée d'avoir perdu.
- Ce n'est pas grave, la prochaine fois peut-être !
- Mouais.
Je commence à bâiller puis me frotte les yeux de fatigue. Il me regarde, sourit puis range les cartes avant de soulever la couverture et de tapoter la place libre à côté de lui.
- Viens te coucher, tu es crevée.
- Je vais me mettre en pyjama d'abord.
Je prends mon sac et sors le pyjama qu'il m'a mis. Un sweat-shirt court à manches longues avec un legging noir. Je remercie le ciel qu'il n'est pas vu le peu de tee-shirt à manches courtes que je possède. J'enfile la tenue et lorsque je reviens, il est torse nu avec seulement un boxer. Je vire au rouge écarlate et me cache les yeux.
- Habille-toi bon sang !
- Non, je vais avoir trop chaud sinon.
C'est vrai qu'il fait bon dans la pièce mais pas trop chaud, il exagère toujours celui-là. Il s'installe sous la couverture et me regarde. Je soupire et m'allonge à mon tour le plus loin possible de lui. Son téléphone sonne. Il décroche et parle avec son interlocuteur.
- Ouais bébé.
Mon cœur fait un bon. Est-ce ma mère ? Je me redresse sur le lit, mon cœur sortant presque de ma poitrine.
- Non je suis à Disney là, je dors là-bas.... Non, je suis avec Khlayne... Arrête ça... Ecoute ce n'est pas le moment, on en reparle plus tard d'accord ?... Ouais bisou.
Il raccroche et se tourne vers moi. Je retiens ma respiration, attendant qu'il me dise qu'il ne parlait pas avec ma génitrice. Il me prend la main et me la caresse doucement avec son pouce pour me rassurer, ce qui ne marche pas trop.
- Khlayne, respire ce n'est pas ta mère. -je soupire de soulagement- C'est ma meilleure pote Jordie.
- Et tu l'appelles bébé ?
- Ouais, on s'appelle toujours comme ça.
Il s'allonge sous la couverture, et je me laisse tomber sur le dos, plus que rassurée et toujours aussi loin que possible de lui. Il souffle d'agacement et me tire contre son corps brûlant. Franchement ce n'est pas déplaisant. Je tente de dissimuler mon sourire et râle.
- Baaaartt !
- Chut, demain on se lève tôt, j'ai envie de dormir.
Il éteint la lumière et passe son bras autour de ma taille. Je me mets dos à lui, allongé sur mon épaule gauche et tente de m'endormir.
- Bonne nuit Bart.
- Bonne nuit princesse.
Un moment passe et je reprends.
- Et au passage c'est la dernière fois qu'on dort ensemble.
- T'es obligée de gâcher ce moment ? -je ris- De toute façon on verra.
Je ne réponds pas et ferme les yeux. Commençant à m'endormir, je ne réponds pas aux appels de Bart me demandant si je dors. Grosse erreur de ma part ! Pensant que je dors, il met ses putains de longs pieds froids sur mes mollets tout chauds. Je le pousse avec mes pieds et l'engueule.
- Mais bouge !
Il éclate de rire et je le pousse avec mes pieds jusqu'à ce qu'il tombe à terre. Ce n'est pas ce qui l'arrête de rire. Au bout de quelques minutes, il se redresse et s'agenouille en plaçant ses bras sur le lit.
- Je croyais que tu dormais puisque tu ne répondais pas !
- J'avais juste la flemme de répondre.
- Ça t'apprendra
à ne pas répondre.
Je lui tire la langue et il remonte sur lit. Je m'allonge de nouveau quand il passe ses bras autour des miens et me bloque contre lui pour que je ne puisse plus bouger. Je tente de gigoter, sans succès.
- Qu'est-ce ce que tu fais ?
Il plaque ses lèvres contre mon cou et aspire ma peau. Punaise ! Qu'est-ce que ça fait mal !
- Aie, aie, aie ! Arrête, arrête, arrête !
Il s'écarte et rit, je sens sa bave sur mon cou. Dégueulasse ! Il me dit bonne nuit et me tourne le dos.