Morpheus

Από cherrypetterson

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« Honey, tu es arrivée dans ma vie, tout es devenu plus beau avec toi. Jamais je ne te laisserais partir, tu... Περισσότερα

Prologue
Deux
Trois

Un

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Από cherrypetterson

Lauren

J'étais allongée sur mon lit usé et couvert de tâches d'usures, à fixer le plafond dont la peinture s'écaillait. L'humidité rongeait les quatre murs de la pièce chaque jours, tout en dégageant une odeur nauséabonde dans le petit sous-sol que me servait de chambre et de prison. Je me répétais sans cesse que ce n'était plus grave, au fond, toutes ces choses que la vie me faisait subir, par des coups à répétition, sans que je ne puisse agir et ne plus risquer ma vie chaque jours en vivant. Ma propre conscience a laissé place au vide. Je n'arrivais plus à réfléchir avec clairvoyance, laissant place à un robot programmé pour obéir et ne plus connaître ses propres émotions. On dit que les belles choses arrivent à qui sait attendre. J'ai attendu qu'on me délivre de ma douleur, j'y croirais encore et toujours. Peut être qu'attendre me fait plus espérer qu'autre chose, mais l'espoir que je nourris en moi est si faible, comment je m'en sortirais ? Comment attendre ? Comment espérer ? Je tordait le fil de mon casque tout en me questionnant sur ma vie. As t-elle été tracée depuis le début ? Puis je mis ma cassette Purple Rain de Prince, la seule non abîmée dans mon walkman. Pour oublier.

Quelqu'un descendit les escaliers.

- < Viens manger.
Elle commença à ouvrir les volets. L'halo de lumière dorée rempli la petite pièce poussiéreuse d'une tel rapidité que j'en perdit la vu durant plusieurs secondes. Sans réaction de ma part, Sam se retourna avec violence, agacée et frustrée tout en m'empoignant le bras de force et en me jetant or du lit. De la poussière voltigea dans l'air après le contact de mon corps contre le sol. Je ne l'avais pas vu venir. Le soleil m'avait aveuglé au bon moment pour que je ne puisse ne serait-ce que me défendre.
- T'a pas intérêt à pleurer. Si maman t'entend, tu sais ce qui t'attend.
J'étais tombée sur le côté de mon poumon. Le choque entre le béton et mon corps frêle, sans énergie me fit tordre de douleur. Et je me suis retenue de crier tout en me mordant les lèvres pour qu'aucun son ne s'échappe. Je ne voulais pas être assaillie de coups par la plus violente d'entre elles. Mon corps tressaillit, je n'arrivais plus à bouger. Cette femme qui me servait de sœur se défoula sur moi, me donnant des coups aux endroits qu'elle savait fragiles. Je voulais qu'elle arrête, que quelqu'un l'arrête. Je voulais reprendre mes esprits. Pendant ces cinq minutes, mon âme avait quittée mon corps. Pendant ces cinq minutes, j'avais encaissé les coups.

J'espérais qu'elle s'en veuille, que tout le monde s'en veuille. Qu'ils comprennent qu'ils étaient tous fautifs, témoin et responsable de mon malheur. Je n'arrivais plus à supporter d'avoir en permanence cette sensation qui m'empêchais de vivre, d'avoir cette voix qui me rappelais que je n'étais rien, que je n'avais pas le droit de ressentir les émotions que j'avais envie, qui m'interdisais de faire ce qui contribuait à mon bonheur. Je suis leur pion, leur marionnette. Toute leur frustration accumulée, ils l'a rejetait sur moi. Et toute ma vie, je me dirais que le monde est une comédie, on appartient juste au personnage que l'on joue. On cache la vérité le temps d'un spectacle.

*******

Je réussi à m'échapper, en forçant avec un trombone le cadenas qui fermait, par des grilles en métal noir, la fenêtre. Je pris quelques affaires pour m'avancer à la bibliothèque. Je voulais sortir à tout prix de cet endroit poussiéreux. Sam m'avait directement enfermé à double tour, sans se retourner ni même me donner à manger. On devrait m'oublier pendant plusieurs heures, ce qui m'arrangeait plutôt bien. Personne n'était au courant que même s'ils m'enfermaient dans le sous-sol, j'arrive tout de même à m'échapper de leur fausse prison. Sur le chemin, je tirais sur une cigarette, pour me rappeler que j'étais bien vivante, que j'arrivais a faire quelque chose. Mon corps tout entier risquait de lâcher dans quelque secondes.

Toutes les tables de quatre étaient prises, sauf une table où une seule fille y était.
Je m'installe. Et sorti mon livre d'algèbre. Les exercices sont incompréhensibles.
Pourquoi j'ai voulu y aller, exactement ? Pour prendre l'air ? J'aurais du rester chez moi, mais j'ai voulu prendre des risques inutiles. Avais-je bien dissimuler ma silhouette avec les seuls objets à ma disposition ? Était-ce encore crédible ? Jusqu'à maintenant, personne ne m'avait rendu visite pendant mes sorties. Chaque fois que je rentrais, je m'imaginais encore ma mère prête à me frapper à l'entrée de ma fenêtre. 

Impossible de me concentrer, même en reprenant la leçon. Toute cette histoire me prenait la tête. Il ne va rien m'arriver, comme à chaque fois où je suis sortie.  Depuis plusieurs minutes déjà, je sentais un regard sur moi. Je n'osai pas tout de suite lever les yeux sur elle, mais je compris qu'elle m'observait. Qu'elle me détaillait. J'avais l'impression qu'elle savait tout de moi.

- Tu veux de l'aide ?

Je leva la tête, et c'était la fille qui m'avait parlé. C'était à mon tour de la détaillée. Elle avait un teint un peu hâlée, de long cheveux blonds bouclés, des sourcils marrons épais, des yeux verts clairs, des taches de rousseurs, et un top bleu.
Comme je ne répondit pas tout de suite, elle enchaîna, mal alaise :

- Je vois que tu galères avec l'algèbre. Si tu veux...
-Non merci. J'ai fini.

Je remballa mes affaires en vitesse et parti sans me retourner, d'un pas assuré, en sachant pertinemment qu'elle me scrutait des ses yeux bleus profond ma silhouette marchant rapidement vers l'escalier qui me ferait rejoindre la sortie. Je pourrais respirer.

                                    *******

Les gens me font toujours autant peur, je ne vais jamais changer. Même avec quelques thérapies qui ont pas mal fonctionné, dans la réalité, c'est tout autre chose. Je m'assieds sur le petit muret en pierre, et sorti mon filtre et l'herbe que j'avais mis dans mon sac plutôt, et commença à rouler. Cette fille n'a pas eu peur de venir me parler. Elle n'a pas eu du courage, loin de là, elle est juste normale. Elle a une tête à avoir une belle vie, en tout cas.

- Je m'appelle Honey Blake. Et toi ?

Elle était sortie de la bibliothèque par derrière. Je sursauta si fort que j'en ai lâché mon briquet. Elle rigola.
-Désolé, je t'ai fait peur. Cette technique marche à tout les coups !
-Ce...Ce n'est rien.
En réalité, j'avais du mal a reprendre mes esprits. Je l'a voyais devant moi, mon briquet par terre, mon joint attendant d'être consumer, et mon cœur faisant des aller-retours dans ma poitrine.

- Je t'ai suivi, je me demandais si tu allais bien, vu que tu es parti en courant.
Elle ne m'a quand même pas suivi pour ça ?

- C'est juste que je ne me sens pas très bien.
Je baissa la tête. Cette fille m'intimidait trop. Comment peut-elle venir me parler comme ça ? Sans accros ?
Je rangeais mon joint dans une petite boîte en métal. Je sentais que ce n'étais pas le moment de la fumer. Ça attendra.
- Tu veux marcher un peu ? Ça ira mieux croit moi. Ce coin est super calme. Regarde là-bas, le long du canal, comme c'est beau !

- Si tu veux. >

On commença à marcher le long du canal. Le printemps était arrivé depuis quelque temps. Les bourgeons avaient déjà fleuris, et les cerisiers étaient entièrement recouvert de petites fleurs roses avec des cerises qui ne demandaient qu'a tombées. Le soleil était à son zénith, et des oiseaux chantaient en hauts des arbres. Cet endroit sortais tout droit d'un pays imaginaire.

Elle marchait doucement, et je la fixais du coin de l'œil, pour la regarder. J'avais l'impression d'être une version opposée de cette fille. On dirait que tout lui réussissait, que rien de lui faisait peur. Que le monde lui appartenait. Peut être qu'elle ne connaissait que les bonnes sensations, les émotions que je n'arriverai jamais à ressentir. J'étais celle qui prenais et elle, celle qui donnais. Je n'ai absolument rien à offrir au monde. Elle, elle pouvais l'illuminer avec un simple sourire.

-< Cet endroit est magnifique.

Au bout de quelque secondes, je l'a regardait, espérant qu'elle me réponde quelque chose. Elle observait le loin, fixant l'infini, elle était avide d'espoir et de compassion. Son regard était passionnel, presque charmeur face à la vie, comme si elle essayait de percer à jour un mystère bien caché. Et je me sentis mal d'avoir parlé. Elle était dans son monde à elle, elle n'écoutait plus que les bruits de la nature tout en admirant ce qui se trouvait devant ses yeux. Elle profitait de la vie.

                                   *******

Plusieurs minutes se sont écoulées. On a fait un sacré bout de chemin. Pourtant, je n'ai pas envie de partir. 

- Tu ne m'as pas répondu, au fait.
Je l'a fixait, et son regard me lit mal à l'aise.
- Répondu à quoi ?
- Ton prénom. Je t'ai demandé comment tu t'appelais devant la bibliothèque.
- Lauren. Lauren Carter.
Et on marcha pendant plusieurs heures, à parler, parce que la seule chose que l'on voulait vraiment, c'était apprendre à se connaître.

                                    *******

J'observais derrière le mur de ma maison si quelqu'un m'attendais à l'intérieur de la cave. Personne. Au final, je n'avais pas eu besoin de me faire autant de mouron. Je poussa vers les extrémités les grilles en fer noires déjà ouvertes et rentra à l'intérieur de ma prison. Je repris le fameux trombone et ferma les grilles ainsi que la fenêtre, et enleva tous les objets à l'intérieur de mon lit. Comme si de rien était. Comme si je n'étais jamais partie. Soudain, j'entendais quelqu'un ouvrir la porte de la cave. C'était ma mère, descendant les escaliers, complètement folle de rage et de frustration de ne pas m'avoir eu sous la main plus tôt, pour se défouler sur moi. Mon père l'a suivi quelque secondes plus tard, très calme, comme à son habitude, s'asseyant sur la seule chaise en bois qui se trouvais dans la pièce, passif, en regardant sa fille se faisant battre à mort par sa femme. J'étais prête mentalement depuis longtemps, à recevoir et à souffrir, mais tout ce que j'ai eu depuis maintenant, c'était de la violence et des coups de la par de ma mère et de ma sœur. Mon père n'était que spectateur, depuis ma naissance. Et moi, le souffre douleur, la victime. C'est tout ce que j'ai été pour eux.

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