Toujours folle de rage j'exprime ma colère par des corps pendus au bout d'une ficelle. Un corps avec sa tête! Ça peut paraître immature mais je n'ai rien trouvé de mieux pour me détendre. Le cours de mathématiques est la troisième heure de la matinée et c'est à mes yeux la plus longue. Pas parce que je n'aime pas ça, mais parce que c'est d'une simplicité déconcertante pour moi. Et puis j'ai bien trop faim pour me concentrer.
—Mlle Collins ? Nous feriez-vous l'honneur d'arrêter vos gribouillis pour me donner la réponse de l'exercice ?
Je stoppe ma mine sur le papier et lève la tête vers le tableau. Il ne me faut pas plus de cinq secondes pour connaître la solution. Je retourne à mon dessin avant de lâcher :
— 5864, 35.
Ma réponse est accueillie par un long silence avant que le prof, les yeux rivés sur sa feuille de correction, ne bafouille :
—Ou-oui, c'es-c'est la bonne réponse.
A ces mots, le silence se mue en un bourdonnement d'exclamations épatées. Lexie se penche vers moi et demande :
— C'est incroyable, comment as-tu fait? Tu ne suivais même pas !
Je hausse les épaules et mon regard croise celui de Jayden qui me fixe, intrigué.
— Monsieur Summers! Vu que vous semblez plus captivé par Mlle Collins que par mon cours ...
Jayden lui coupe la parole sans décrocher ses yeux des miens :
— 8799, 98
— Pardon ?
Il soupire, excédé, avant de pivoter vers le professeur et d'expliquer :
—Je ne vous écoutais pas, alors vous alliez me demander de trouver la solution du second exercice, avec comme objectif de me ridiculiser pour que je n'ose plus manquer d'attention. Donc voilà, je vous donne la réponse. 8799,98.
Le silence retombe comme un poids mort et nous dévisageons tous l'américain, puis le prof, stupéfiés. Le professeur de maths jette un œil à sa feuille de correction avant de blêmir à une vitesse hallucinante. Sans un mot il lance un regard consterné à Jayden avant d'aller noter les réponses au tableau.
Alors qu'un brouhaha reprend possession de la pièce, mon regard croise à nouveau celui de Jayden. Il hausse un sourcil l'air de dire « alors, tu peux faire mieux ? »
S'il savait...
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Je suis en train de dire au revoir à Lou et Nils quand Lexie déboule de sa démarche lente et assurée.
— Hey, Belle. Premier cours ce soir. Jayden est d'accord à une seule condition. Jamais chez lui.
Nils et Lou échangent un regard.
— Jayden? Comme Jayden Summers ?
Lexie fronce les sourcils puis se tourne vers moi. Elle me lance un regard embêté et demande du bout des lèvres:
—Tu ne leur as pas dit ?
Je déglutis. Ils ne vont pas aimer.
— Belle? appelle Nils. De quoi elle parle ?
— Je...je prends des cours d'anglais pour me remettre à niveau. L'écrit, vous savez, j'ai du mal.
Je baisse les yeux sur mes pieds pour ne pas voir Lou qui en perd la mâchoire et Nils qui serre les poings.
— Avec Jayden Summers?! Qu'est ce qui te prends!?! s'énerve-t-il. Moi aussi je suis excellent en anglais !
— Je...
Je sens la main de Lexie se glisser dans la mienne, me donnant la force de riposter :
— Je n'ai aucun compte à te rendre. Je fais ce que je veux.
Nils recule d'un pas, comme blessé, les yeux écarquillés et surpris. À en croire son expression, je ne lui ai jamais tenu tête. Mon regard se pose alors sur Lou, à la recherche de soutien, mais cette dernière a les yeux rivés sur ma main liée à celle de Lexie. Elle relève la tête, son regard croise le mien et je sens mon sang se glacer. Ses yeux reflètent ses émotions comme un miroir, ils expriment sa tristesse, sa déception, sa peur, sa jalousie et sa confusion.
Mais ce qui fait le plus mal, c'est que je lis dans son regard qu'elle est perdue. Elle ne reconnaît pas la fille en face d'elle.
Lexie commence à m'entraîner à sa suite.
— Viens, Belle.
Je voulais rester et leur parler, m'excuser, mais ils me tournent le dos et partent. Comme si je ne valais pas la peine de perdre plus de temps.
Ce qu'ils veulent eux aussi, c'est Isa.
Lexie m'entraîne jusqu'à Jayden. On se fusille du regard tandis que Lexie parle d'argent, de cours et de temps.
— Bon... maintenant que je vous ai dit tout ça, je file.
Elle me claque la bise avant de se diriger vers une limousine noire immaculée. Effectivement mon amie n'est pas à quelques euros près. Je pivote vers Jayden qui est déjà loin devant.
Je m'empresse de le rattraper.
— Alors comme ça, Monsieur le Don Juan est un génie?
— Don Juan? D'où tu m'as vu flirter avec une fille ?
— Eh bien... tu sors avec Jade.
Je le vois grimacer avant de répliquer :
— Non. Je n'ai rien d'un Don Juan. Je n'ai pas de temps à perdre en amour futile et en conquêtes stupides et superficielles qui ne voient pas plus loin que mon physique.
— Mais...
— Il n'y a pas de « mais », si je traîne avec ces idiots c'est seulement parce qu'il faut mieux être avec eux , que contre eux. Je ne veux pas qu'ils fassent de moi leur bouc émissaire, finit-il dans un murmure, son corps entier parcouru par un frisson.
Je ne sais pas quoi dire. Je ne m'attendais pas à ça. Il me regarde du coin de l'œil en attente d'une réaction.
—Mais... tu as quand même tout du mec cynique, égoïste et destructeur.
Il serre les dents et les poings.
—J'ai bien des défauts mais je t'interdis de dire que je suis égoïste.
Je ne réponds pas, je n'aurais pas dû dire ça. Le simple ton sur lequel il vient de me répondre me glace le sang. C'était bas de ma part, vraiment pas sympa.
Je ne me rends pas tout de suite compte qu'il s'est arrêté. Je reviens sur mes pas, surprise de le voir autant en colère. Ses poings sont si serrés que ses jointures virent au blanc. Il serre les dents et les mèches qui tombent devant son visage projettent une ombre sinistre sur ses yeux qui fixent le sol.
—Jayden...je suis désolée. Je ne voulais pas te blesser.
— Laisse-moi, ordonne-t-il d'une voix blanche.
— Je ne voulais vraiment pas ...
— PARS !!! hurle-t-il si fort que je sursaute, effrayée.
Je le dévisage encore un instant avant de rentrer chez moi, vexée. Pourquoi réagit-il ainsi? Surtout pour une simple remarque. J'ai seulement dit qu'il était égoïste, ce n'est pas comme si je l'avais insulté? Si ?
Ce qui vient de se passer me prouve que je dois l'éviter, ce mec est dangereux. Il cache quelque chose et je ne sais pas si j'ai toujours envie de découvrir de quoi il s'agit. Ça ne ferait que m'attirer des ennuis.
Je rentre dans l'appartement, surprise de découvrir ma mère dans la cuisine. Elle se retourne, le visage impassible, ne trahissant aucune émotion. Cette femme a-t-elle un cœur ?
—Tiens-toi droite! m'ordonne-t-elle en me dévisagent d'un œil acéré. Qu'est que tu attends ?!
Je la regarde, perplexe.
—Je n'ai pas élevé une malpolie, dis-moi bonjour !
Je serre les dents et grommelle une salutation. La politesse, ça marche dans les deux sens, elle n'en est pas exemptée. Elle me tourne le dos, attrape un sac et se dirige vers la sortie.
—Je dois aller travailler. Ne m'attends pas.
Et sans un mot elle sort. Ni un au revoir. Ni un sourire. Ni un baiser.
Je me laisse tomber sur le canapé, le coeur assiégé par une bouffé de solitude et de tristesse.
Je suis seule. Ce chauffard m'a tout pris.
La soirée défile lentement. Je révise mes cours, allongée sur le canapé, crayonnant des listes et des cartes mentales. Le soleil décline petit à petit pour bientôt être remplacé par la lune. Si belle et brillante. Je la contemple derrière la fenêtre, captivée. Ses rayons brillent d'une lueur...magique qui me fait rêver. Pourtant ce n'est pas mon genre de rêvasser. Les minutes passent mais je ne bouge pas. J'aimerais que le temps se fige. Que plus jamais je n'aie à affronter mes problèmes.
Soudain, un cri brise le silence. Un long frisson me parcourt. On aurait dit quelqu'un qui souffre. Et je suis sûre que ça vient de chez Jayden.
Je ne tergiverse pas et fonce vers la porte d'entrée. Ma bonne résolution de me tenir à distance de lui n'a pas tenu longtemps. Je tambourine avec force à la porte de son appartement.
Et s'il était blessé? Ou pire et s'il avait blessé quelqu'un? On peut s'attendre à tout avec lui.
Soudain la porte s'ouvre et mon poing part dans le vide avant de rebondir sur le torse nu et musclé de Jayden. Il me fixe méchamment, son regard glissant avec éloquence de moi à mon poing toujours sur lui. Il veut que je retire ma main.
Sortant de ma transe, je recule, à présent gênée. Je baisse la tête avant de vite reposer les yeux sur lui pour éviter de virer au rouge cramoisi car il est seulement en caleçon.
—Qu'est-ce que tu me veux?! Tu sais quelle heure il est ?
—Je... j'ai entendu crier.
Une lueur de panique traverse son regarde et je plisse les yeux, suspicieuse tandis qu'il jette un coup d'oeil dans son dos. Me rappelant soudain la raison de ma visite, je me redresse, confiante. S'il cache quelqu'un de blessé je ne vais pas me laisser berner.
— Ce n'est rien.
— Un cri ce n'est pas « rien », asséné-je en tentant de passer.
Il me bloque le passage, nos corps à présent presque collés. Je tente à nouveau de passer mais il fait un pas de côté, me bloquant le passage.
Pourquoi veut-il à ce point tenir les gens éloignés de chez lui? Que cache-t-il ? Est-ce qu'il séquestre quelqu'un?Il me repousse brusquement, le regard noir.
— Écoute, je ne voulais pas que tu te sentes gênée mais en fait tu viens de m'interrompre avec une de mes conquêtes. T'avais raison, je suis un Don Juan. Contente?
Sur-ce il me claque la porte au nez. Je fixe la porte bouche bée, le rouge me montant aux joues. Puis me rappelant que ce cri n'avait rien avoir avec celui de quelqu'un qui prend du plaisir je serre les poings et rentre chez moi.
Ce gars se moque de moi. Je ne vais pas me laisser faire.
J'ai changé d'avis... je vais découvrir ce qu'il cache !
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Quelle suspence!
Un personnage avec un secret! Une hypothèse, mes Chupa Chups?
Lou et Nils font boudibouda la queue du chat. Comment ce passera la suite? 🤨
La mère de Belle est encore plus extrême!
On se revoit bientôt mes poussins de la galaxie!
KISS PAILLETÉS ! 😘