Become Human ↬ ˢʰᵒᵂᵒⁿ

By Niniegom

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Chae Hyungwon, jeune homme de vingt-quatre ans, solitaire et déprimé, rencontre un jeune inconnu perdu et ble... More

𝒫𝓇𝑜𝓁𝑜𝑔𝓊𝑒
𝒞𝒽. 𝐼
𝒞𝒽. 𝐼𝐼
𝒞𝒽. 𝐼𝐼𝐼
𝒞𝒽. 𝐼𝒱
𝒞𝒽. 𝒱
𝒞𝒽. 𝒱𝐼
𝒞𝒽. 𝒱𝐼𝐼
𝒞𝒽. 𝒱𝐼𝐼𝐼
𝒞𝒽. 𝐼𝒳
𝒞𝒽. 𝒳
𝒞𝒽. 𝒳𝐼
𝒞𝒽. 𝒳𝐼𝐼
𝒞𝒽. 𝒳𝐼𝐼𝐼
𝒞𝒽. 𝒳𝐼𝒱
𝒞𝒽. 𝒳𝒱
𝒞𝒽. 𝒳𝒱𝐼𝐼
𝒞𝒽. 𝒳𝒱𝐼𝐼𝐼
𝒞𝒽. 𝐼𝒳𝒳
𝒞𝒽. 𝒳𝒳
𝒞𝒽. 𝒳𝒳𝐼
𝒞𝒽. 𝒳𝒳𝐼𝐼

𝒞𝒽. 𝒳𝒱𝐼

511 75 59
By Niniegom


🌸

- Hyungwon ? entends-je discrètement derrière la porte de mon bureau. Tu écris quelque chose d'important ? demande mon colocataire, sa petite tête dépassant de l'entrebâillement

- Je peux m'arrêter si c'est ça que tu veux savoir. Pourquoi ?

- Je suis prêt... dit-il, hésitant

- Oh, d'accord ! dis-je, anxieux. Hum... viens, on va se poser dans le salon, on sera mieux, souris-je, pour le rassurer un peu. Je vais utiliser mon dictaphone, ce sera plus simple, comme ça je n'ai pas besoin de gratter des centaines de lignes et je me concentre sur toi. Ça va aller ? tenté-je

Ses mains tremblent et son regard est bloqué sur elles. Il est effrayé, mon pauvre bébé. Je n'ai pas envie de lui faire du mal ou de le forcer à faire quoi que ce soit, mais qui sait, peut-être que comme pour nous, ça le libéra un peu de ce poids qu'il porte depuis sans doute trop longtemps. Si je peux prendre une partie de sa douleur, je le ferai avec plaisir.

Il se contente de hocher la tête, et pour le rassurer et lui montrer que je suis là, je m'installe en tailleur dans le canapé, lui faisant ainsi face et enlace ses mains des miennes tout en caressant le dos de celles-ci de mes pouces, comme pour l'apaiser. Il me sourit faiblement et je lui rends de manière plus chaleureuse pour lui montrer, une nouvelle fois, que tout allait bien.

- Dis-moi, commencé-je, le dictaphone enclenché. Tu te souviens de ton activation ? Ton premier jour dans ce monde ?

Il prend une grande inspiration, et commence.

- Quand j'ai ouvert les yeux, j'étais debout dans une grande pièce à la décoration très moderne et coûteuse, démarre-t-il, les yeux fermés. Il y avait une cheminée face à moi, le feu crépitait, c'était calme, il faisait bon, la chaleur courait sur ma peau

Une petite pause et il reprend.

- Quand j'ai tourné la tête, elle était là, Guk-Joo. Elle avait 36 ans à l'époque, elle était habillée d'un élégant tailleur bleu ciel, son maquillage était très superficiel mais elle avait son élégance de femme d'affaires. Elle avait l'air gentille, elle me souriait doucement, pour me mettre en confiance

Tu parles.

- Je vois... et ensuite ? chuchoté-je

Il a l'air d'avoir de plus en plus de mal, j'ai la conviction que je suis très loin du compte lorsque je m'imaginais un passé difficile, et ça me stresse un peu plus.

- Elle m'a demandé si je savais pourquoi j'étais là, je lui ai répondu que j'étais à ses côtés pour satisfaire tous ses besoins et son sourire à cet instant est passé de gentil, à...

- Malsain, soufflé-je, pas vraiment certain d'être prêt pour la suite de son récit personnel

- Oui voilà...

Il devient un peu plus tremblant, les yeux toujours fermés. En cet instant, je n'étais plus que tristesse et colère.

- Elle m'a ensuite demandé de me déshabiller, pour voir si je pouvais réellement lui convenir. Elle avait l'air contente parce qu'elle m'a rapidement demandé de la suivre dans sa chambre. Les premiers jours je dormais avec elle. Dès qu'elle ne travaillait pas, elle restait à la maison et on passait tout notre temps dans le lit. Elle n'était jamais fatiguée, je pensais que les humains ne pouvaient pas tenir aussi longtemps, mais elle avait l'air d'avoir beaucoup d'expérience

Elle me dégoûte.

- Quelques semaines plus tard, elle s'était lassé de nos relations sexuelles et elle a voulu essayer autre chose. Elle m'a d'abord demandé de lui attacher les poignets, ensuite j'ai dû la bâillonner et puis il y a eu d'autres choses qui se sont ajoutées, continue-t-il de sa faible voix. Parfois, on échangeait les rôles. Notre nouvelle relation avait l'air de la satisfaire. Et puis un jour, des amies à elles sont venues pour dîner. Elles rigolaient fort et n'arrêtaient pas de me fixer en répétant que j'avais vraiment l'air délicieux, souffle-t-il, les yeux toujours fermés. À la fin de la soirée, elles avaient toutes bues un peu trop. Elles étaient complètement saoules et n'arrêtaient pas de me faire des avances, tandis que moi, je ne pouvais rien faire d'autre que sourire. J'ai continué de sourire lorsqu'elles m'ont demandé de les suivre dans la chambre

Ses yeux s'humidifient à vue d'œil et je me retiens le plus possible parce que je n'ai qu'une envie, celle de simplement m'effondrer. Mais je ne peux pas, je dois continuer de le soutenir, de lui tenir les mains et de lui sourire tristement. Je dois tenir bon parce que si je m'effondre, il va faire pareil, et ce n'est pas ce que je veux. Il faut qu'il se libère de ce poids une bonne fois pour toutes. Une fois que tout sera sortis, il pourra souffler et repartir du bon pied. Je ne veux pas l'empêcher de s'éloigner de tout ça sous prétexte que la vérité me bouleverse un peu trop.

- Ça va aller ? Est-ce que tu veux faire une pause ? tenté-je la voix tremblante

Il secoue la tête et continue son récit, comme pour s'en débarrasser le plus rapidement possible.

- Une fois près du lit, elles m'ont demandé de me déshabiller. Leurs regards sur moi m'effrayaient, je n'aimais pas ça du tout. Pour la première fois depuis ma création, je ne me sentais pas bien. Je savais que tout ça n'était pas normal, mais c'est ce que Guk-Joo voulait, alors j'obéissais simplement

Une autre longue et douloureuse pause.

- Elles étaient quatre au total, et toutes sont venues à moi, sous-entend-il. Mes membres ont été attachés aux barreaux du lit, et mes yeux ont été bandés. Je sentais sur moi leurs mains, leurs bouches, leurs corps... je ne voyais rien, je ne savais pas où était qui, ni même ce qu'elles me faisaient exactement, tout ce que je savais c'était que j'aurais voulu être n'importe où ailleurs plutôt que là où je me trouvais

Je ne me sens pas bien du tout.
Je ne veux plus avoir ses visions en tête, je veux qu'il arrête, je n'y arrive plus.

- Quand elles ont eu fini, elles sont très vite parties. Ma propriétaire était fatiguée, elle m'a lancé un paquet de mouchoirs et m'a dit d'aller dormir dans le salon. J'ai compris pourquoi elle m'avait donné ça quand j'ai remarqué que je saignais un peu partout. Ça ressemblait à des morsures et des griffures. Je suis parti prendre une douche et je me suis allongé dans le canapé où j'ai eu du mal à m'endormir parce que j'avais encore la sensation d'être touché par ces femmes, et je n'aimais pas ça, souffle-t-il, les larmes ayant traversé la barrière de ses paupières

Je n'aime pas l'imaginer aussi indignement traité. Ça me répugne, elles me dégoûtent tellement. J'ai envie d'aller voir ces femmes pour leur faire subir les pires souffrances. Ce ne sont que des déchets. Je suis empli d'une haine si immense. Je n'avais jamais ressenti quelque chose d'aussi fort. Et je déteste ça, mais pas autant que je les déteste elles.

- Les mois se sont succédé, elle travaillait beaucoup et venait de moins en moins me voir. Je continuais à dormir dans cette grande pièce froide. J'ai été seul pendant pratiquement deux ans. Je ne la voyais que lorsqu'elle avait envie de satisfaire ses envies. Elle ne me regardait plus, ne me parlait plus, ne me souriait plus, elle se contentait de se déshabiller, de s'allonger sur le dos, et à la fin je devais quitter la chambre sans qu'aucun autre mot ne soit échangé. J'avais pris l'habitude de cette solitude, et je la préférais nettement à la visite

Les larmes ruissellent de plus en plus sur son visage si purement parfait, et je ne sais par quel miracle mes pleurs se font silencieux eux aussi.

- Ses amies me rendaient visite quelques fois, et j'ai compris un peu plus tard qu'elles payaient pour avoir le droit de passer du temps avec moi. J'ai même commencé à recevoir des personnes que je n'avais jamais vues. Il y a eu beaucoup de personnes différentes, continue-t-il, ayant de plus en plus de mal à parler, tant la peine et la souffrance le submerge. Je l'ai entendu parler au téléphone un jour. Elle avait reçu des demandes de la part d'homme, mais elle était si dégoûtée par les homosexuels qu'elle avait catégoriquement refusés, même si cela voulait dire qu'elle devait passer à côté de leur argent

Cette pause est sans doute la plus longue de toute, et ça ne promet rien de bon.
Je ne me sens pas du tout capable de connaître la suite mais je suis obligé d'écouter. Plus ses paroles parviennent à mes oreilles, plus mon cœur me fait mal, et plus les larmes s'écroulent sur mon t-shirt. Mais je dois attendre qu'il finisse avant de me permettre de m'échouer totalement dans ses bras.

- Il y en avait quelques-unes qui aimait la violence, elles me frappaient de plus en plus fort à chaque nouvelle visite. Au début, elles utilisaient leurs mains, puis elles ont fini par apporter des objets, pour avoir plus facile et pouvoir me faire plus de mal

Je vais devenir un putain de meurtrier.

- Et je ne pouvais rien dire, jamais, peine-t-il à avouer. Je devais continuer de sourire, parce que je n'étais rien. Un simple objet utile pour satisfaire leurs sales besoins. Je ne voyais plus du tout ma propriétaire, je la dégoûtais, elle ne voulait plus que je la touche, je n'étais plus qu'une source de revenus pour elle. J'étais de plus en plus blessé, physiquement mais aussi mentalement. J'avais beau me dire que je n'avais pas le droit de penser, pas le droit de donner mon avis, cela m'était de plus en plus difficile. J'étais un être vivant, qui en avait marre de ne recevoir aucun respect, aucune dignité. Je ne voulais plus qu'on me remplace encore une fois le bras, la jambe, ou je ne sais quoi d'autre encore, j'en avais assez d'être traité comme un déchet. Elles auraient fini par me détruire, tôt ou tard, continue-t-il, toujours en larmes. Alors un jour où j'étais occupé avec la plus violente d'entre elles, quelque chose s'est éveillé en moi. Je l'ai violemment poussé et je me suis enfoui de cette grande et effrayante maison. J'ai marché des heures sous la pluie, j'avais froid mais je me sentais libre

Un sourire se fendit enfin sur ce visage trempé de douleur passée. Un sourire que j'avais hâte de voir et qui me faisait un bien fou, même s'il était teinté de blessure et d'amertume.

- J'étais fatigué mais heureux. Je ne savais pas ce que j'allais devenir, ni ce que je devais faire, mais peu importe, parce que même si je mourrais, au moins je le faisais en homme libre. Même la mort paressait plus agréable que ce que je vivais, sourit-il, de manière plus sombre. J'ai tenu et erré pendant trois jours. J'étais à bout de forces, je n'allais plus tarder à me désactiver. Mais alors que j'avais perdu tout espoir de rester en vie, tu es venu me parler, commence-t-il, nos regards humides s'attrapant, un sourire aux lèvres. Tu t'inquiétais pour moi alors que nous étions de parfait inconnu. Je n'avais jamais été considéré comme un être humain, mais toi, dès que tu m'as adressé la parole, même si tu as compris qui j'étais, tu m'as fait me sentir comme tel. Tu m'as redonné vie. Moi qui n'avais plus rien, tu m'as tout apporté. Grâce à toi, même avec ce que j'ai vécu, j'arrive à être heureux à présent, sourit-il, sincèrement et joyeusement. Si je n'étais pas passé par tout ça, nos chemins ne se seraient jamais croisés, alors je me dis que c'est un peu un grand mal pour un grand bien... Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée, souffle-t-il, quelques larmes s'échappant de nouveau discrètement de ses petits yeux sombres. J'espère que plus de personnes vont devenir comme toi un jour, parce que j'aimerais sincèrement pouvoir vivre libre avec toi

Je lui saute dessus avant même qu'il n'ai le temps de reprendre son souffle. Mes larmes coulent abondamment, silencieuses, elles roulent sur mes joues jusqu'à s'échouer sur son haut. Il me sert avec force contre lui, il en a besoin autant que moi, à tel point que la pression qu'il exerce sur mon corps se fait pratiquement douloureuse. Mais ça ne me dérange pas, ça permet de contenir mes émotions un tant soit peu. Je le sers moi aussi de toutes mes forces, le forçant à s'allonger dans le canapé, mon corps blotti contre lui. Je me retrouve dos au dossier, la tête de mon Hyunnie dans le cou, me permettant ainsi de lui caresser tendrement les cheveux. Je lui murmure des choses rassurantes, tantôt pour l'apaiser, tantôt pour m'apaiser. Cet instant dure, des minutes, des heures, un temps infini. Mais c'est nécessaire. Nous avons besoin de ce moment plus encore que nous avons besoin l'un de l'autre.

Je suis soulagé de savoir que son attachement envers moi est aussi fort que celui que j'ai pour lui. Je me sens tellement heureux de l'avoir entendu de sa bouche.

Il n'y a aucune phrase cohérente qui peut être dite après ce genre de confession. Seuls les gestes comptent et parlent à notre place.

Je ne sais pas si j'arriverai un jour à digérer tout ça, mais une chose est sûre, c'est que tant que je serai en vie, je prendrai soin de cet ange.

- Tu m'as promis que nous ne serions plus jamais séparés Hyunnie, confié-je. Je te le promets à mon tour. Je serai à tes côtés jusqu'à ce que tu n'aies plus besoin de moi

- Ce jour n'arrivera jamais Hyungwon, répond-il, ses bras se resserrant un peu plus autour de mes hanches, la tête blottie dans le creux de mon cou. Jamais ~

🌸

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