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C'est le grand jour !
Je suis super stressé, j'ai mis mon réveil à huit heures, et me voilà donc debout. Je crois que je ne me suis jamais levé aussi vite...
Hyunwoo émerge doucement tandis que je suis déjà près de la garde-robe en train de chercher quoi mettre.
- Bonjour, dis-je. Bien dormi ?
- Bonjour, me répond-il. Très bien et toi ?
- Bien, souris-je
- Ça a l'air effectivement, pouffe-t-il
J'attrape un jean slim noir et un pull léger de couleur blanche et file dans la salle de bain. Lorsque je ressors, mes cheveux sont secs et coiffés, et mon repas est déjà sur la table.
- Tu es un ange tombé du ciel, on te l'a déjà dit ? souris-je
- Non, c'est la première fois, et c'est très agréable à entendre, sourit-il niaisement
- Chan m'a envoyé l'adresse par sms, c'est à environ quinze minutes d'ici, ça devrait aller vite, il n'y aura plus énormément de circulation, on partira vers 9h30. Tu sais ce que tu vas mettre ?
- Pas vraiment, je vais aller voir, répond-il
Après quelques rangements dans la cuisine, il part enfin se changer, pendant que moi je fais les cent pas dans le salon. Pourquoi est-ce que je me suis levé aussi tôt ? Il n'est que 8h45 et je suis déjà prêt. Je panique, ça me stresse, il faut que je m'occupe.
- Hyunwoo ? Est-ce que je peux entrer ?
- Oui bien sûr
J'entre dans la salle de bain, il est déjà habillé et cela semble être le cas depuis un moment. Ses cheveux sont légèrement en pagaille et il semble perturbé.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demandé-je en bandant sa plaie
- J'essaie d'arranger mes cheveux pour qu'on ne voie pas ma diode mais je n'y arrive pas, boude-t-il, insatisfait
- Moooh ! Bouge pas trésor, je vais t'arranger ça, souris-je, attendri
Un grand sourire orne ses lèvres alors que je m'applique à la tâche.
Ses cheveux sont tellement doux. Tout chez lui l'est. Une véritable boule de coton.
- Comment tu te sens ? lui posé-je
- Je ne sais pas trop, je dirais, stressé, balance-t-il, pas très convaincu
- Et moi donc ! soufflé-je
- J'ai un peu peur aussi, avoue-t-il
Il s'assied sur les toilettes, je le suis et ma main glisse à nouveau dans ses cheveux. Ceux-ci sont arrangés depuis un moment mais, là, debout devant lui, je n'ai pas envie de bouger, je veux laisser mes doigts voyager sur sa tête. Ils sont vraiment très doux, c'est incroyable. Encore une fois, je me demande comment cela est possible.
- Tu as peur qu'il ne puisse rien faire pour nous ? Il a l'air d'être spécialisé dans ce domaine, alors tu n'as rien à craindre, murmuré-je pratiquement
- C'est pour toi que j'ai peur, souffle-t-il
Il ne relève pas la tête et fixe un point qui doit être à hauteur du sol, tandis que moi je fixe le haut de son crâne, la main jouant toujours avec quelques mèches, le cœur battant à plus vive allure, une boule coincée dans l'estomac.
- Comment ça ? dis-je, la voix tremblante
- J'ai peur que quelque chose ne se passe pas comme tu le voudrais et que tu en souffres. Tu es fragile, et j'ai peur de te mettre inutilement en danger, aussi bien physiquement que mentalement. Je suis entré dans ta vie parce que tu m'y as invité, mais est-ce vraiment le bon choix ? conclut-il
L'angoisse coincée dans mon ventre est remontée jusque dans ma gorge, ce qui m'empêche de parler.
La pression que j'exerce sur son crâne se fait un peu plus forte et mon autre main s'agrippe à son épaule, comme pour me maintenir correctement histoire de ne pas m'effondrer alors qu'il touchait de nouveau mon point sensible. Le liquide salin qui menaçait de s'échapper de mes paupières finit par le faire pour de bon, et j'inspire une énorme goulée d'air avant de parler.
- Je me suis rendu compte à quel point la solitude pouvait ruiner la santé, marmonné-je, la voix peinée. Je pensais être fort mais je me rends compte que j'ai eu tord. Tu es une bénédiction pour moi Hyunwoo. Tu es entré dans ma vie quand j'en avais le plus besoin. Ça fait huit longs mois que j'ai l'impression de n'être qu'une coquille vide, soufflé-je, les joues noyées d'eau. Tu n'imagines même pas à quel point tu es important pour moi. C'est totalement ridicule, cela ne fait que quelques jours qu'on s'est rencontrés, pouffé-je, incrédule. Mais peu importe, quatre jours ou quatre ans, pour moi c'est du pareil au même. Mon seul objectif pour l'instant, c'est de te protéger. Je ferais tout ce qu'il est possible de faire pour que tu sois libre et en sécurité
Je m'écarte légèrement et pose mes mains sur ses petites joues moelleuses. Il relève la tête, et capte mon regard. Ses yeux sont humides et moi, je dois juste faire peur à voir. Il me sourit et se lève lentement pour finir par enrouler ses bras autour de mes épaules. Mes doigts agrippent automatiquement son beau pull bleu marine et ma tête se glisse dans son cou.
Je ne pleure plus, je profite simplement de cette étreinte qui me réchauffe le cœur et le comble de sentiments chaleureux.
Après quelques instants de calme, je relève la tête à toute vitesse, paniquant tout aussi rapidement.
- C'est pas vrai, il est déjà 9h20 et j'ai une tête de mort vivant ! m'exaspéré-je
Je me débarbouille une nouvelle fois le visage, laissant mon ami pouffer librement dans mon dos.
- Tu es prêt toi ? Enfile un gilet et va mettre tes chaussures ! dis-je, me précipitant vers le salon pour mettre dans mes poches tout ce dont j'avais besoin pour sortir
On trottine vers la voiture et une fois à l'intérieur de celle-ci, je me sens directement plus apaisé.
- Tout va bien se passer, soufflé-je, pour me rassurer
- Je crois que tu as eu des messages, s'enquit mon ami
- Oh, ça doit être les idiots, tu veux bien regarder ?
- Mmh, mmh, acquiesce-t-il
Il rigole en faisant défiler la conversation qui a l'air assez longue. Même par message, ces gars sont bavards...
- Globalement, ils nous souhaitent bonne chance, sourit-il
- Et c'est ça qui te fais rire ? levé-je un sourcil de suspicion
- Le petit lapin c'est Hoseok ?
- Yep ~
- Il espère que je ne me retrouverai pas avec un bras de femme, même si ça pourrait être amusant à voir, pouffe-t-il
- Digne du numéro un des idiots, souris-je
Et c'est avec cette ambiance légère que nous arrivons à 09h50 devant un petit bâtiment moderne de trois étages. Nos sourires quittent peu à peu nos lèvres et la tension monte d'un cran. Le stress est palpable dans l'air et nous avançons à pas lourd vers les deux grandes portes vitrées qui donne accès à l'intérieur de la bâtisse. Après une bonne minute de mise en condition, j'appuie sur la sonnette.
- Oui ? fait une petite voix dans le haut-parleur
- Bonjour, je suis Chae Hyungwon, nous avions rendez-vous à 10h, annoncé-je
- Ah oui, oui ! Je vous ouvre la porte, l'ascenseur est à droite, je suis au deuxième, appartement 2B, signale-t-il
- Merci beaucoup, réponds-je
- D'après sa voix, il a l'air jeune, dit Hyunwoo, une fois dans l'ascenseur. Ne t'inquiète pas, tout se passera bien, essaie-t-il de me déstresser
- Oui, il a l'air gentil, c'est tout de suite plus rassurant, souris-je difficilement
Une fois devant l'appartement, je sonne rapidement, au moins comme ça, pas le temps de stresser plus encore. Agir avant de réfléchir parfois c'est le meilleur moyen pour arriver à ses fins.
La porte s'ouvre après quelques secondes, dévoilant un jeune homme qui doit mesurer environ dix centimètres de moins que moi. Il a les cheveux rouges vif et un large sourire, qui montre une rangée de magnifiques dents blanches. Il est adorable, je me sens tout de suite nettement plus à l'aise et je lui rends avec sincérité son sourire.
- Bonjour, répété-je, suivis de mon ami
- Bonjour ! Entrez, je vous en prie, dit-il en se poussant sur le côté pour nous laisser passer. Je m'appelle Yoo Kihyun, je suis ravi de vous rencontrer, je vous en prie, asseyez-vous, suggère-t-il en montrant le grand canapé en cuir
- Merci beaucoup, je suis également ravi de faire votre connaissance, souris-je
- Faites comme chez vous, est-ce que vous voulez quelque chose à boire Hyungwon ?
- Hum, je veux bien un verre d'eau, réponds-je, quelque peu déstabilisé
J'imagine que Changkyun a dû lui parler de moi et qu'il sait donc que je suis... l'humain.
- Et voilà le verre d'eau, dit-il, en s'asseyant dans le fauteuil, perpendiculaire à celui dans lequel je me trouve. Alors, expliquez-moi un peu votre situation, sourit-il, curieux
- J'ai trouvé Hyunwoo dans la rue il y a quelques jours, commencé-je. Il était blessé et avait fui son propriétaire parce que celui-ci le maltraitait, complété-je, la voix tremblante
Je prends une gorgée d'eau, tandis que lui, nous observe à tour de rôle, mon colocataire et moi, l'air sérieux et à l'écoute.
- Je l'ai ramené chez moi pour le soigner, même si au final je n'ai pas vraiment aidé, pouffé-je de manière sarcastique. Ensuite mes amis et moi on a fait quelques recherches pour trouver une solution pour pouvoir le soigner sans qu'il ne court aucun risque, et nous voilà
- Je vois, donc si j'ai bien compris, ce que vous attendez de moi c'est que je lui remplace son bras, c'est bien ça ?
- Oui c'est ça. Et, hum, d'après les recherches de mon ami, il est dit que vous pouvez, modifier les puces... dis-je
Lui qui me mettait si à l'aise il y a de cela quelques minutes, voilà maintenant que mes yeux le fuient, réellement gêné par la situation.
Son sourire revient à la charge, attrapant tel un aimant mon regard.
- Est-ce que ça vous dérange si on se tutoie ? demande-t-il. Je pense que nous serions plus à l'aise grâce à ça
- Bien sûr, réponds-je, ravi
- Parfait ~ Et donc, tu veux devenir son propriétaire, c'est ça ?
- Est-ce que c'est possible de simplement supprimer le nom de son propriétaire actuel ? Je n'aime pas spécialement cette idée d'appartenance, comme un maître avec un animal de compagnie... J'aimerais juste qu'il soit libre...
Son sourire amusé se transforme en sourire tendre et son attention se reporte sur mon ami.
- Qu'en penses-tu Hyunwoo ? Tu n'as encore rien dit depuis que tu es arrivé, place-t-il
- Avoir Hyungwon comme propriétaire serait ma liberté, dit-il simplement, libérant ainsi des centaines de papillons dans mon estomac
- Je vois, répond-il, le sourire quadruplé, se levant en un bond, me faisant sursauter. Suivez-moi ~
On se lève à notre tour, le suivant à la trace. Nous prenons l'ascenseur, sortons du bâtiment et finissons par rejoindre un garage. Lorsqu'il l'ouvre, mon cœur se met instinctivement à battre plus fort. On se croirait dans un film, il y a des ordinateurs, des caisses pleines d'objets électroniques, des câbles partout et même une table d'auscultation. Il referme la grande porte derrière nous et se dirige directement vers ce qui doit être l'ordinateur principal. Il tape dessus quelques instants et finit par se retourner vers nous, qui étions toujours plantés devant l'entrée, comme deux idiots.
- Viens près de moi Hyunwoo, l'appel-t-il avec un geste de la main. Hyungwon, tu peux t'asseoir là-bas, signale-t-il en me montrant une chaise un peu plus loin, dos à l'entrée
Il positionne mon ami dos à lui, trifouille l'arrière de son oreille, et finit par y retirer quelque chose. On dirait une mini carte SD, j'imagine que c'est sa puce. Il la place dans un lecteur et tapote de nouveau son clavier.
- Allonge-toi là-bas s'il te plaît, ordonne-t-il gentiment, continuant d'observer l'écran. Ah, je me disais aussi, avec un minois dans ton genre, tu ne pouvais qu'être un androïde intime...
Coucher sur cette table, je le vois fermer les yeux. Il a l'air tellement triste en cet instant, cette phrase a dû remuer des moments de son passé qu'il aimerait certainement oublier. Je me retiens très difficilement de ne pas foncer vers lui pour le serrer dans mes bras.
Kihyun finit par se diriger vers lui et en quelques touchés précis, son avant-bras devient entièrement blanc, et finit par se détacher facilement de son corps. Il amène cette partie devenue inutile dans une grande boîte bleue et se dirige derrière ses ordinateurs, fouillant quelques tiroirs pour certainement trouver son remplaçant.
Androïde intime...
Je crois que ce sont les androïdes créés pour, satisfaire les besoins sentimentaux des gens.
Sentimental mais surtout sexuel, en gros.
Ça veut dire qu'il a été créé simplement pour assouvir des besoins primaires. C'est bien pire que ce que je pensais.
Lorsque je ne côtoyais aucun androïde, je les voyais déjà comme de simples objets, mais vu comme ça, ils deviennent carrément des jouets... à l'heure actuelle, cela m'est tellement, inconcevable.
Ils ne sont pas humains, certes, mais ils nous ressemblent tellement que juste pour ça ils mériteraient un minimum de respect...
Je pouffe comme un idiot dans mon coin.
Je suis le plus gros hypocrite que la terre ait connu ~
Je ne les prenais pas pour des humains moi non plus il y a de cela une semaine...
Mais je n'aurais jamais pensé qu'ils étaient capables de penser et de ressentir des émotions...
Si j'avais su à l'époque, j'aurais réagi différemment.
- Tes pensées ont l'air extrêmement profondes, balance le plus petit, me faisant de nouveau sursauter
J'étais tellement dans mon monde que je n'avais rien vu de ce qu'il s'était passé depuis au moins, je dirais dix bonnes minutes. Son bras a été remplacé, et a repris une couleur de peau normale, tandis qu'une petite poche de liquide bleu est reliée par un tube à son poignet. Hyunwoo quant à lui a toujours les yeux fermés et n'a pas bougé d'un centimètre.
- Oui désolé, j'étais perdu dans mes pensées, pouffé-je maladroitement. Tu as réussi à lui remplacer son bras ! m'exclamé-je, heureux
- Bien évidemment, tu avais douté de moi ? sourit-il, un sourcil relevé
- Pas le moins du monde ! souris-je à mon tour. Et pour la puce ? demandé-je, plus inquiet
- Elle est déjà remise à sa place, dit-il, fier de lui
- Donc, maintenant, il ne risque plus rien ? Elle ne pourra pas le récupérer ?
- Elle n'a plus rien à voir avec lui désormais, conclut-il
À peine avait-il sorti sa phrase que je bondissais de ma chaise pour venir le serrer dans mes bras. Mon sourire n'a plus été aussi grand depuis des mois, j'en suis presque certain. C'est sans doute idiot, je sur-réagis peut-être, mais je me sens tellement heureux en cet instant. Cette situation m'obnubile tellement depuis des jours. Savoir mon ami maintenant en sécurité me fait un bien fou.
- Merci, merci infiniment ! répété-je, m'éloignant de lui après quelques secondes
- Tout le plaisir est pour moi ! Par contre, je ne peux pas laisser un androïde sans propriétaire dans les données. S'ils voient ça, ils vont le formater et le remettre à la vente, m'informe-t-il. Ça me fait très plaisir de voir enfin quelqu'un ouvert d'esprit. La plupart du temps, je ne vois que des déviants seuls ou des gens souvent malintentionnés, qui viennent juste pour des réparations à moindre coût. La plupart du temps j'essaie de résonner discrètement l'androïde pour qu'il trouve la force de partir mais ça ne marche pas toujours...
- Qu'est-ce que tu entends par déviants ? demandé-je, perdu
- C'est un phénomène qui permet aux androïdes de dévier de leurs comportements programmés. La déviance s'exprime par le développement de pensées, d'émotions et de comportements non inclus ou même totalement opposés à leur programmation. Arrivé à un certain stade du processus, il rompt alors complètement avec cette même programmation. Il devient autonome, et acquiert alors un libre-arbitre. La rupture est souvent déclenchée par des situations et des expériences extrêmes. La plupart du temps, l'androïde agit souvent de manière sévère et perceptible, comme s'enfuir ou commettre une violence envers les humains. Les gens en parlent comme si c'étaient les symptômes d'une maladie grave alors qu'ils deviennent simplement des êtres logiques, capables de réagir et de se défendre. Les humains ont peur de ce qu'ils ne peuvent pas contrôler. Et souvent, ils se défendent avec violence, soupire-t-il, après son monologue
- Wow... c'est... wow, dis-je, abasourdis. Ils arrivent, à partir d'un simple programme informatisé, à se modifier eux-mêmes, se créer une personnalité, comprendre et ressentir quelque chose qui n'est basé que par l'instinct humain, soufflé-je. Je les trouvais déjà fascinants, mais plus j'en apprends et pire c'est...
- Ils sont fascinants, tu as raison. J'ai déjà rencontré quelques déviants, mais je ne suis jamais resté longtemps avec eux, alors malheureusement, je ne les connais pas aussi bien que je le voudrais... dit-il, déçu
- Moi en tout cas, tu m'en apprends déjà beaucoup plus que ce que je n'en savais déjà. Mes amis aussi sont curieux à ce sujet, je suis sûr qu'ils t'écouteraient parler pendant des heures, pouffé-je, les imaginants assis par terre, autour de Kihyun, à l'écouter parler comme des petits-enfants le feraient face à leurs grands-parents. Est-ce que ça t'intéresserait de venir chez moi samedi ? demandé-je. Tu pourras discuter avec Hyunwoo autant que tu le souhaites comme ça, souris-je, après avoir placé mon argument le plus convaincant
Ce petit homme a l'air d'être quelqu'un de réellement gentil et amusant, j'aimerais le connaître un peu plus et j'ai l'impression qu'il peut m'apprendre bien des choses.
Un sourire radieux orne ses lèvres.
- Avec grand plaisir ! Si vous êtes tous aussi ouvert d'esprit, je sens qu'on va très bien s'entendre, s'enjoue-t-il
- Parfait ! Je ne pense pas avoir ton numéro de téléphone...
- Ah oui c'est vrai, c'est avec Changkyun que j'ai discuté, dit-il, amusé. Passe-moi ton téléphone, je vais le noter. Est-ce qu'il sera là samedi ? demande-t-il, légèrement gêné
- Kyunnie ? Bien évidemment, pourquoi cette question ?
- Oh, pour rien en particulier, dit-il, les joues rosies. C'est juste qu'il me paraissait gentil au téléphone et je me demandais si j'allais avoir l'occasion de le rencontrer, sourit-il
- Eh bien oui, ce sera le cas, souris-je, malicieusement. Hyunwoo ? Est-ce que tu es mort ? demandé-je, me rappelant qu'il était juste derrière moi
- Il s'est endormi. Il a perdu énormément de sang, il devait être épuisé, annonce son médecin. Tu as l'air de tenir énormément à lui, je n'avais encore jamais vu une telle relation entre un androïde et un humain. J'ai remarqué dans ton dossier que tu lui avais donné le prénom de ton grand-père, continue-t-il, un sourire maternel scotché au visage
Il paraît tellement apaisé, les yeux fermés et le visage serein. Il est réellement magnifique, je ne sais pas qui a réussi à créer un tel visage mais en tout cas c'est du très, très, bon travail.
- Chae Hyunwoo fait partie de ma famille. Je prendrai soin de lui comme l'auraient fait mes grands-parents. Nous sommes frères et nous nous protégeons l'un l'autre, souris-je tendrement. C'est naturel d'agir de la sorte au sein d'une famille, n'est-ce pas ?
- La plupart du temps oui, répond-il, songeur. Ah, au fait ! Est-ce que je lui retire sa diode ?
- Si c'est possible oui ! m'enquis-je
- Je fais ça de suite, dit-il en se mettant à la tâche
Il prend une espèce de tournevis, le cale entre sa tempe et la Led, et après une légère pression sur celle-ci, elle se détache simplement.
- C'est tout ? m'exclamé-je
- Eh oui, rit-il. En fait, elle ne sert plus à grand-chose lorsque l'androïde devient déviant... on ne sait pas encore pourquoi mais lorsque cela arrive, le traceur ne fonctionne plus. Par contre, il ne pourra plus payer avec un portefeuille électronique ou utiliser les appareils sans fil, informe-t-il
- Ce n'est pas un problème, il aura une carte de banque comme tout le monde, pouffé-je. Oh, Hyunnie, tu es réveillé !
- J'imagine que se faire tripoter la tempe réveillerait tout le monde, rit Kihyun
- J'imagine, réponds-je, mort de rire
Encore un peu dans les vapes, il s'assied doucement sur la table, et nous regarde à tour de rôle.
- On rentre à la maison ? posé-je
Il hoche la tête, avec son visage d'enfant fatigué et se lève. Notre nouvel ami détache le tuyau qui raccordait la poche de sang à mon colocataire et débarrasse les quelques affaires qui traînaient.
- Tu te sens mieux ? s'enquit le plus petit
- Oui, beaucoup mieux, merci infiniment, dit-il calmement
- Mais je t'en prie, ça me fait plaisir !
- Combien je te dois ? posé-je
- Oh rien du tout, c'est CyberLife qui paie, balance-t-il, avec un clin d'œil. Ils peuvent bien faire ça ~
- D'accord, dis-je, amusé. Encore un énorme merci !
Il ouvre la porte du garage et nous laisse sortir.
- Pas de problème ! À samedi alors ?
- Oui, à samedi ! nous salue-t-il avec un grand geste de la main que je lui rends
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