Me retrouver seule avec le président ne m'inspirait pas confiance. Pendant de longues secondes il s'était contenté de me regarder avec son sourire sans prononcer un mot. Plus le temps passait plus j'avais envie de disparaître à travers un trou de souris. Mais il n'y avait aucune échappatoire... il n'y en avait jamais avec lui.
Puis tout d'un coup il avait pris la parole tout en s'approchant de moi.
- J'ai quelque chose à vous montrer Mlle Millers.
Peu importe ce que cela était je n'avais envie que d'une chose : partir chez moi pour des vacances bien méritées avant de commencer mon véritable travail. Pourtant il s'approchait de moi en me tendant une main dont les poings étaient fermés. Peu importe ce qu'il tenait dans sa main j'avais l'impression qu'il voulait faire durer le suspense ce que je trouvais absurde. Je n'étais pas en train de trépigner d'impatience de découvrir ce qu'il avait. J'en avais absolument rien à faire en réalité.
Quand sa main avait fini par s'ouvrir j'y avais vu un cachet blanc, comme un médicament qu'on devait avaler pour soigner une maladie. Je n'en avais vu que quelques fois, les médicaments étant chers mais je me rappelais en avoir déjà pris lorsqu'une fièvre de 40° m'avait cloué au lit.
- Je pourrai vous expliquer mais je pense que c'est mieux si vous le voyez par votre propre oeil. Prenez-le et avalez-le, vous comprendrez tout.
Devant ma réticence à avaler une chose proposée par le président, ce dernier avait rajouté avec un sourire.
- Je ne cherche pas à vous empoisonner. Si j'avais voulu votre mort vous le seriez depuis longtemps.
J'avais alors fini par avaler ce cachet et pendant quelques secondes rien ne s'était produit. J'étais toujours debout face au président qui me regardait toujours avec son sourire en coin. J'allais même finir par demander ce qui allait se passait lorsque le décor devant moi s'était mis à changer.
C'était étrange, j'étais toujours dans la même pièce, je n'avais pas bougé, mais tout changeait autour de moi. Le président disparaissait petit à petit, la grande salle également et un nouveau décor commençait à prendre forme tout autour de moi.
Les murs se rapprochaient et je me trouvais dans une pièce plus petite et plus sombre. Tout autour de moi se trouvaient des ordinateurs, des écrans, des capteurs de toutes sortes. Un homme d'une quarantaine d'année était en train de parler.
- Est-ce que ça va marcher?
Son interlocuteur, une femme d'une trentaine d'années tapait frénétiquement sur le clavier d'un ordinateur et hochait la tête en même temps. Et c'était à cet instant que j'avais vu les deux corps allongés sur deux brancards. On aurait dit qu'ils étaient morts pourtant je voyais leur poitrine se soulever.
- Je vous ai demandé si ça allait marcher Madame Conor !
L'homme semblait tendu. Il ne cessait de regarder la femme qui continuait pourtant de taper sur un clavier. Puis...
- Je pense que oui Monsieur London.
- Pensez? Vous pensez ? J'ai besoin de plus que ça ! Il ne va pas se contenter d'un je pense Madame Conor!
Mais la femme restait de marbre face à l'énervement de l'homme. Elle continuait de taper sur son clavier en fixant son écran. Puis tout d'un coup elle s'était tournée vers lui avec un immense sourire.
-C'est bon! L'implant a tenu le coup.
Tout d'un coup le dénommé London s'était mis à sourire bêtement et ne tenait plus sur place. J'avais l'impression qu'il venait d'apprendre la meilleure nouvelle de sa vie. Et j'assistais à cela comme si j'étais un fantôme. Personne ne faisait attention à ma présence.
- On peut l'appeler? Demanda London apparemment surexcité par la nouvelle qu'il venait d'apprendre.
La femme s'était contentée de hocher la tête et se dirigeait à présent vers l'un des hommes allongé sur le brancard. Il était jeune, très jeune en fait, à peine quinze ans peut-être. Il semblait dormir paisiblement mais je me doutais qu'il était inconscient en réalité. La femme était en train de lui injecter un liquide par une seringue pendant que l'autre homme sortait de la pièce pour aller je ne savais où.
La porte s'était de nouveau ouverte quelques secondes après et London était revenu mais cette fois-ci accompagné par le Président du Bureau. Mais il était différent. Il semblait plus jeune d'au moins trente voir quarante ans ans.
-Monsieur le Président, commença la dénommée Conor. Il se réveille à l'instant.
Elle s'était dirigée vers le jeune garçon qui revenait doucement à lui. Après quelques secondes de flottement, le jeune semblait réaliser ce qui se passait car il commençait à s'agiter.
-Où suis-je?
Pris de panique il avait commencé à se lever de son brancard pendant que madame Conor tentait de le maintenir.
-Monsieur le président je ne vais pas pouvoir le garder bien longtemps alors je vous en prie, faites ce que vous avez à faire!
Le jeune homme s'agitait encore plus et avait réussi à se dégager de l'emprise de la femme qu'il avait violemment repoussée au sol. Je regardais tour à tour le président, London puis le jeune garçon qui semblait terrorisé.
- Qu'est-ce que je fais ici?
Il s'était avancé d'un pas menaçant vers le président. J'avais cru qu'il allait lui assener un coup mais tout d'un coup la scène s'était figée.Non... pas la scène... seulement le jeune homme. Il ne bougeait plus du tout.
Je ne comprenais rien à ce qui se déroulait sous mes yeux jusqu'à ce que j'entende London parler.
- Ça a marché ! Ça a marché monsieur le président !
Le président ne quittait pas le jeune homme du regard. Ses yeux froncés, il semblait se concentrer pendant que l'homme gesticulait dans tous les sens pour manifester sa joie comme un enfant de cinq ans. Madame Conor, qui était en train de se lever après sa chute, s'était approchée du jeune homme et l'examinait attentivement. Ce dernier ne bougeait pas, il semblait réellement figé, incapable de faire le moindre mouvement.
- Jusqu'où ça peut aller Madame Conor? Demanda le président
- Vous pouvez faire absolument tout ce qui vous passe à l'esprit monsieur le président. C'est votre volonté que vous imposez à ce jeune homme. Tant que votre esprit reste concentré, vous pouvez tout lui demander.
- Alors si je lui demande de s'assoir il le fait? Si je veux qu'il se jette par-dessus un pont il le fera? Et si je veux qu'il tue pour moi il le fera?
- Oui. il fera absolument tout.
J'étais pétrifiée par ce que j'entendais mais ce n'était pas fini.
- Votre esprit est connecté à sa puce monsieur le président. Et sa puce se trouve directement dans la partie du cerveau qui contrôle l'intention. Dès que vous vous connectez à sa puce c'est vous qui le contrôlez. Considérez votre cerveau comme une télécommande et lui comme l'outil que vous contrôlez.
- Expliquez-moi tout. Je veux savoir comment vous y êtes parvenus. Lorsque nous avons fait les tests il y a un an c'était un véritable échec.
- Il y a un an nous avons fait l'erreur d'implanter une seconde puce en plus de celle qui est mise dès la naissance. Votre esprit n'arrivait pas à contrôler la bonne puce et se perdait. Nous avons décidé de simplement modifier celle existante. En plus d'implanter un don, nous ajoutons une option de contrôle mental. Malheureusement il y a un bémol. Cette puce ne peut pas être contrôlée par n'importe qui. Pour imposer sa volonté à un individu, la personne qui contrôle doit posséder certaines compétences. Seul un positif extrêmement doué peut contrôler une puce. Je sais c'est le serpent qui sa mord la queue. Nous implantons une puce pour les contrôler mais finalement nous avons besoin d'eux pour les utiliser. Cependant n'importe qui ne peut pas les contrôler.
- Alors vous dites que seuls les plus brillants positifs peuvent contrôler les individus? Comme un Bravo?
- Un Bravo avec des capacités supérieures à la normale. Un positif capable d'imposer sa volonté. Il n'en existe pas beaucoup.
- Alors faites en sorte que plus de personnes aient cette capacité!
-Vous savez très bien que nous n'avons aucune capacité. Nous implantons les dons et les retirons lorsqu'ils ont 15 ans. Mais nous ne pouvons contrôler quels dons ils auront. Cela reste un mystère. Nous ne pouvons créer des positifs au-dessus des autres malheureusement cela reste aléatoire. C'est la seule chose que nous avons laissé à mère nature je crois.
- Comment saurais-je qui a la capacité de contrôler les puces alors?
- Cherchez parmi vos positifs qui sont les plus brillants et testez-les. Une fois que vous les aurez trouvé, vous serez plus nombreux pour pouvoir les contrôler. Une puce a été implantée dans chaque individu dès sa naissance et vous pouvez tous les contrôler monsieur le président.
les murs étaient de nouveau en train de changer. Petit à petit la pièce donnait place à un nouveau décor. Cette fois je ressentais le vent qui faisait onduler mes cheveux. La légère brise me faisait même frissonner. Devant moi s'étendait un lac à perte de vue, entouré d'une magnifique forêt. Cette fois le président se tenait face au lac et semblait parler à une personne qui se trouvait devant lui et que je ne pouvais apercevoir. J'avais réussi à faire quelques pas afin de voir avec qui il parlait. Il s'agissait toujours de Madame Conor qui semblait cette fois beaucoup moins détachée que la dernière fois. Je pouvais lire l'angoisse dans son visage et elle jouait nerveusement avec ses mains.
-Monsieur le président je vous assure... avait-elle commencé
- Silence !Un seul mot du président avait suffi à la faire taire.
S'était-elle tue volontairement ou le président l'avait-elle forcée?
- Je vous avais prévenu madame Conor. Je n'aime pas les traîtres.
Je la voyais se débattre avec elle-même comme si elle voulait parler mais qu'elle n'y arrivait pas.
- Vous savez madame Conor, continua le président, j'avais placé de grands espoirs en vous. Vous avez réussi là où tous ont échoué. Vous avez réussi a modifier les puces pour que chaque citoyen d'Illaria soit contrôlable. Grâce à vous nous avons établi un ordre dans cette société où chaque citoyen reste à sa place. C'était très facile en plus. Il suffisait d'implanter une idée dans l'esprit d'une personne et cette dernière pensait que cette idée venait de lui. Personne ne s'est jamais douté que s'il exerce ce métier c'est parce que Je l'ai décidé. Personne n'a jamais su que si une personne était condamnée par le tribunal des vérités c'est parce que JE l'avais décidé en contrôlant les esprits des positifs. Il y a un ordre à maintenir Madame Conor. Chacun doit rester à sa place sinon la société est vouée à l'échec. Mais vous Madame Conor, vous avez voulu faire basculer cet équilibre et pour quoi? Sauvez votre fille? Votre tentative de coup d'État a échoué.
J'étais debout, face à eux, incapable de bouger ou parler. J'assistais à la scène sans la comprendre mais je voyais bien le regard paniqué de madame Conor. Je ne comprenais pas vraiment de quoi le président parlait mais j'avais compris que la femme avait voulu le trahir pour protéger sa fille. Qu'avait-elle fait exactement? Je ne le serai jamais car juste après j'apercevais madame Conor en train de suffoquer. Elle portait ses mains à son cou comme si elle manquait d'oxygène. La scène était insupportable. Le président ne bougeait pas un sourcil et moi j'assistais à la mort de madame Conor. Je m'étais précipitée vers elle pour l'aider mais, comme dans un cauchemar, je n'arrivais pas à la toucher. Les larmes m'étaient montées aux yeux ce qui était bête... madame Conor était probablement morte depuis au moins trente voire quarante ans. Elle était déjà morte avant même que je n'assiste à cette scène.
Avant que la scène ne s'efface le président avait alors prononcé une dernière phrase:
- Je suis là pour maintenir un équilibre Madame Conor.
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Fin du chapitre
ET OUI cette fois je poste le chapitre bien avant ! c'est pour me rattraper des derniers mois où je n'étais plus trop présente :)
BREF venons en au vif du sujet ! j'avais promis ce chapitre depuis longtemps : ENFIN l'explication ! MAIS !! Oui y'a un mais ! la suite du chapitre a encore été divisée (sinon ça aurai été trop long) donc le prochain chapitre sera la fin de l'explication.
En gros je vous ai révélé la moitié de ce qui est prévue, le reste au prochain chapitre !
la grande révélation est donc le contrôle de ces fameuses puces ! Je vous avez dis que je traitais de la science fiction plus ou moins réaliste et non une histoire de dons inventés.
Ici on implante une puce qui accroît les capacités de l'Homme. Et la puce peut être contrôlée par un nombre restreint de positifs. Les gens n'ont pas des dons par hasard. Ce n'est pas un hasard si Ambre peut contrôler l'esprit d'une personne et ce n'est pas du hasard si elle peut communiquer par pensée. Voyez ça comme des échanges numériques... genre des puces connectées entre elles par Bluetooth mdr
Maintenant je vous laisse imaginer la suite des révélations qui ne vont pas tarder :)
J'espère vraiment que ce chapitre vous a plu. j'étais vraiment impatiente d'enfin tout vous révéler.
Alors je sais là tout n'est pas expliqué entièrement mais dans le prochain chapitre tout sera plus claire :)
N'hésitez pas à laisser vos commentaires et à mettre une étoile. Vous êtes toujours aussi nombreux à me lire et ça fait plaisir mais le nombre d'étoile est important également : ça me permet de savoir quel type de chapitre vous préférez et ça m'aide à voir plus clair surtout :)