ONE SHOT • Hisokae ( Hisoka x...

By Mae-suekra-m

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Hisoka et Mae (OC) seront sujets à de nombreuses aventures, banales ou extravagantes. L'un aime s'amuser à sa... More

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Les délices de notre folie

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By Mae-suekra-m

Le rêve est un refuge où la limite entre le conscient et le subconscient est brisée, car le moment onirique est le moment où le subconscient prend la place du conscient dans notre propre réalité, c'est-à-dire le songe. Le rêve n'est que la formation d'une réalité qui nous convient et que nous concevons. Nous nous retrouvons souvent à de nombreuses situations qui nous paraissent tout à fait typiques mais que, une fois le conscient revenu, nous paraissent impossibles et dénouées de sens.

Je pense que le subconscient et le rêve ne sont pas insensés puisqu'ils sont le résultat d'un ressentiment intérieur et la matérialisation de désirs rejetés et un choix se pose souvent devant moi...Me réveiller pour faire face à la vie réelle ou me laisser submerger par les délices de ma réalité...

J'étais en marche pour une des plus belles soirées de la ville, dans un hôtel de ville plus précisément. J'étais accompagnée de mes parents. Les décorations du bâtiment étaient somptueuses, avec des fleurs blanches et rouges Je me retrouvai bien vite dans une grande salle. Le parquet luisait, reflétant les visages de toutes les personnes présentes. Cependant leurs visages n'étaient pas distincts, ils étaient cachés par une nuée sombre. La salle chaleureuse nous accueillait avec ses canapés rouges et noires, ainsi que des fauteuils moelleux. Je ne connaissais personne mis à part mes parents assis non loin de moi. Je me sentais nerveuse, au fond de moi je savais que j'allais passer, comme le passage entre la vie et la mort. Je pensais à tout et à n'importe quoi, comme un bilan général de toute mon existence. Je réfléchissais à toutes mes bonnes et mauvaises actions, faisant le point sur mon destin, comme pour savoir si j'allais au Paradis ou aux Enfers, mourir ou non. Ce passage pouvait être traversé par n'importe qui, n'importe où. Mourir est, scientifiquement parlant, le fait que notre coeur s'arrête. Cependant, l'allusion au coeur est toujours faite dans les récits d'amour. Notre coeur s'arrête de battre lorsque nous rencontrons la personne qui nous fait ressentir un frisson glacial dans l'échine et qui nous rappelle les douceurs du fantasme. Serions-nous donc en train de mourir ? L'amour joue avec notre coeur. Le mien se balançait dans tous les sens, battait à tout rompre, hurlant de désirs puis s'arrêta, d'un coup, comme frappé par la foudre. C'était ce que fit mon coeur quand je le vis.

Il s'approchait de moi dans son costume. Etant assise sur un canapé, il restait de la place à mes côtés. Je ne savais pas son nom, je ne savais pas qui c'était au premier abord, mais mon conscient le savait et le reconnut. La gêne me montait à la tête. Je me sentis mourir, était-ce cela mon moment de passage ? Je ne sentis plus mon coeur battre et j'eus le souffle coupé. Pendant le temps que je regardais cet homme qui devait un peu plus âgé que moi, je ne respirais plus. Sa chevelure était magnifique et d'un rouge carmin. Je me mis à penser à une rose, si rouge et attrayante mais si on ose la cueillir, on risquerait d'y perdre du sang. Le mien ne fit qu'un tour et devint chaud, me brulant de l'intérieur. Si je ne puis faire de comparaison typique de l'amour avec une flamme, je consumais à cause de lui. Si je le regardais trop longtemps, ce serait comme regarder le soleil sans protection, le toucher serait enfoncer ma chair tendre dans une épine. Et si l'idée de lui parler me vint, le résultat serait comme un muet essayant de dire quelques mots.

Je ne voyais que lui, et il s'assit à mes côtés. Je détournai les yeux, ne voulant me bruler les orifices oculaires. Je ne savais pas pourquoi, mais cet homme pouvait m'être toxique...et le danger n'était que plus tentant. Un rictus me parvint aux oreilles. Ah ! Quelle douce mélodie me dis-je. Je me retournai vers l'homme, attirée tel un papillon vers la lumière le soir : j'étais définitivement sous son emprise. Son sourire me fit penser à celui de la Mort attendant l'heure venue de ses victimes. Tandis que sa prestance me faisait fondre, son sourire me glaçait. Non pas de peur, mais de curiosité si puissante que j'en perdais la tête. Mourir n'était plus une hypothèse mais un fait, fait que j'acceptais immédiatement si je pouvais voir ce sourire pour l'éternité. Un cadavre j'étais maintenant, roide et sans vie. Si cet homme n'était autre que la Mort qui venait de voler mon âme, je lui offrirais mon coeur qui ne servirait plus à rien sans ma tête pour ressentir. La mort est une chose terrifiante, mais une fois qu'on ait accepté le fait que l'immortalité n'existe pas et que la fin d'une histoire doit être écrite, elle ne devient qu'une recherche d'un meilleur achèvement. La fin est meilleure lorsqu'elle est heureuse. L'homme à mes côtés était donc mon bourreau et mon salvateur.

Mon esprit, mon corps, mon coeur et mon âme lui étaient immédiatement dédiés.

Alors que mes parents et toutes les personnes présentes autour de nous avaient disparus sans que je n'y fasse attention, un garçon de mon âge arriva et s'assit sur la table basse située en face du canapé. Cette fois-ci, je savais qui il était car je rêvais souvent -voire tous les soirs- de lui. Mais cette fois, sa présence me troubla. D'habitude, il était la chaleur qui me reposait et me faisait aimer le confort de la vie et du rêve. Mais j'étais déjà morte à ce moment. J'étais morte, frappée par l'attirance de l'individu à mes côtés sur le canapé. Il m'avait volé, dépouillée de tous sentiments pour autrui. Alors je ne pouvais m'ouvrir au garçon qui hantait mes rêves. Sa présence m'était maintenant insupportable. Son sourire ne rivalisait pas avec l'homme mystérieux. Je me rappelais du nom de mon ami : Gael. Gael était le genre de garçon plutôt solaire, épanouissant de bonheur et émetteur de chaleur. Ca me repoussait. Habituellement je me baignais dans cette chaleur reposante, mais j'avais goûté à la froideur et les ténèbres.

Gael me parlait, mais je ne l'écoutais pas. Je regardais l'homme mystérieux qui continuait de m'hypnotiser. Ma vue se troubla, je n'entendis plus rien à part un sol mot : «Hisoka».

Tout d'un coup, je me retrouvai à regarder un film projeté dans une ancienne salle de cinéma. La projection cessa et une créature dessinée dans le style de l'ancien Disney en noir et blanc, avec de grands yeux ouverts, longea le mur. Je la fixais au plus profond de sa pupille. La créature actionna un levier et tout le monde se mit à applaudir, y compris moi et mes parents.

Puis, elle continua de longer le mur dans le sens inverse pour retourner à son bureau où elle triait les vieux films d'animation.

Tout ce que j'entendais était un brouhaha émis par les spectateurs. Je regardai autour de moi, perdue. Je ne voyais plus mes parents et lorsque je tournis la tête à droite, je me retrouvai nez-à-nez avec Gael. Celui-ci me sourit et me murmura que tout allait bien. Il me fit peur par sa lumière qui dégageait de son coeur. Lorsque je voulus me lever, j'eus mal dans la poitrine. Un long fil doré me reliait avec mon ami qui m'observait avec tristesse. Je ne savais plus quoi faire et ma tête tournait. J'essayai de lui murmurer que je ne partirai pas et que je l'aimais toujours mais ma voix s'était éteinte. Soudain, la salle devint silencieuse et je sentais des regards sur moi. Les larmes me montaient aux yeux, j'étais en pleine détresse et la tension montait. Un main se posa sur la mienne. Je pensai d'abord que c'était Gael qui voulait me réconforter et m'apaiser comme il le faisait à chaque fois dans mes songes, mais quand je levai les yeux vers lui, je m'aperçus qu'il s'agissait de l'homme mystérieux. Ma douleur dans ma poitrine s'accentua et je suffoquai.

L'homme me fixai intensément et me montra le fil doré qui, maintenant, me reliait à lui.

Mon coeur me fit mal et une lumière s'en dégageait à présent. Une tel lumière puisait dans mon énergie et s'intensifiait au fur et à mesure que je regardai cet homme. Etait-ce mon amour pour lui qui me fit si mal ? Etait-ce mon coeur qui se révoltait et qui voulait manifester son désir ?

« Pardon Gael, me dis-je, je comprends maintenant ».

Puis, sans un mot, il coupa le fil doré qui perdit son éclat. Je me sentis vide d'un coup et le froid me submergea : le retour à l'état de mort.

Mourir d'amour peut-il être considérer comme mourir heureux ? Cela va de soit, qu'il me tue, mon amour ne s'éteindra pas. Comment était-ce possible qu'au premier coup d'oeil je lui avais déjà offert mon destin ?

Cette fois-ci, je l'entendis très clairement parler :

« Je n'aime pas cette lumière émanant de toi, qu'elle s'éteigne sans cesser d'exister. »

Et c'était sur ces mots que des grandes portes s'ouvrirent derrière nous. Il me prit la main avec délicatesse. J'étais maintenant habillée d'une belle robe noire avec des paillettes argentés brillant dans la nuit.

Je rougis lorsqu'il m'accompagna vers la sortie, dans son smoking chic. J'avais l'impression d'être dans un film romantique. Mais il n'en était pas question.

Mon conscient avait resurgi en une fraction de seconde, m'indiquant que ce n'était qu'un rêve. « Eh bien dans ce cas-là, me dis-je, ne me réveiller pas maintenant, voire jamais »

Et je savourai le contact avec l'homme de mon songe.

Les grandes portes nous avaient donné accès au toit de l'hôtel de ville. La nuit allait tombée. Le vent soufflait doucement et était agréable, ni trop chaud ni trop froid.

Une table se trouvait au centre du toit. Tout se passait comme dans les clichés cinématographiques, sans me déplaire. J'avais toujours trouvé ça niais, et je n'aurai jamais pensé que mon subconscient espérait un scénario de ce genre. Au fond moi, j'avais sûrement voulu que cela m'arrive : être accompagnée tel une princesse, emmenée pour un diner le soir, sous un ciel étoilé... J'en oubliais que mon cavalier n'était pas un fin romantique.

La table était dressée avec des couverts d'argent, et les bougies du chandelier produisaient une douce lumière. On s'en rapprocha et l'homme me fit assoir. J'étais comblée.

« Regarde comme ces bougies nous éclairent. Mais elles ne brillent pas autant que ton coeur. » dit-il, pensif. Son visage était magnifique, simplement illuminé par les bougies qui se consument. Il reposait sa tête sur sa main et me regardait toujours de la même manière qu'auparavant. Les flammes se reflétaient dans ses yeux ambres.

Peu importait le cadre de notre face à face, juste le voir me suffisait pour m'extasier. J'étais tellement ivre de lui que je me sentis coupable. Coupable de me sentir attirée à lui que par son physique. Mais l'amour au premier coup d'oeil ne se faisait-il pas par l'aspect en premier lieu ? Lorsque l'on aime quelqu'un, nous aimons toujours en partie son physique. Je soupirai. À quoi bon me soucier de tout cela si je n'étais plus sûre de le revoir un jour ? Je chassai toutes ces questions et continuai d'admirer mon bel individu.

Puis, il se leva. Il marchait sans bruit, comme sur la pointe des pieds pour ne pas qu'on l'entende, et s'avança dangereusement vers le bord du toit.

Je pensais qu'il y avait des barrières pour empêcher toute chute, mais il semblerait qu'elles aient disparues. Le ciel se teinta en rouge, puis en vert et pour finir en rose. Ce rose me faisait mal aux yeux pour je ne sais quelle raison. Et peut-être même que cela me faisait perdre la raison.

« Hisoka ! Que fais-tu ? »

Je m'étonnai de ces phrases qui venaient de sortir de ma bouche. Je savais depuis le début de son identité, sans en être sûre. Et c'était à ce moment que je venais de l'appeler.

Hisoka faisait l'équilibre au bord du toit. Il riait, sautant à cloche pieds et même avait ses pieds à demi dans le vide.

« S'il te plaît arrête Hisoka ! Tu vas tomber ! » criai-je avant de m'avancer de même.

Puis, il me tendit la main et m'invita à monter sur le rebord du toit. Je ne savais pas pourquoi mais j'avais accepté sa main sans hésitation. C'était sûrement dû au fait que j'avais perdu la raison au moment où je l'ai rencontré. Nous nous enlaçâmes ensuite au bord du vide. Cette situation était bien plus romantique et excitante que le début du diner aux chandelles.

On s'improvisa une danse près du vide, risquant de déraper et de mourir à tout moment. L'excitation de la mort nous réunissait, nous faisait aimer l'un à l'autre.

Notre amour ne pouvait disparaitre si le danger de la mort existait. Se dire que l'on pourrait perdre l'autre nous excitait et si l'un de nous deux devait mourir, l'autre devait sombrer aussi. C'était notre définition de l'amour. Nous nous aimions pour supporter notre malheur et mourir ensemble, dans la joie ou dans le désespoir.

On s'en fichait du passé et du futur, seul le présent importait. Nous vivions dans notre propre réalité, notre propre monde.

Ne me réveillez pas pour retourner à la dure réalité où Hisoka ne sera pas là pour m'empêcher de plonger dans la fatalité de mon existence. La vie m'était insupportable autant que la réalité si mon amour n'y était pas.

Pitié, ne me réveillez pas, laissez-nous danser au rythme de notre requiem sans fin, notre cher Kyousou Requiem (Requiem de la folie)... Il est ma folie, je suis la sienne et on ne peut vivre sans elle.

Et nous sautâmes du toit, dans les délices de la mort, de notre psychose et de notre amour...

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