De la neige et des rochers glissant et pointus. C'est tout ce que voyait Anya. L'ascension du col de Caradhras était atroce. Anya craignait énormément le froid, et la voilà, s'enfonçant dans la neige, au beau milieu d'une tempête de neige. Bien sur, elle avait pensé à monter sur Rhavan, mais celui-ci était déjà bien trop chargé pour devoir en plus supporter son poids. Elle se sentait trempée jusqu'au os. Mais elle savait que les autres étaient eux aussi dans la même situation, et eux, n'abandonnaient pas. Elle ne voulait pas abandonner, elle ne voulait pas paraître faible, elle pouvait en supporter encore un peu. Anya voyait les pauvres hobbits et Gimli se démener dans la neige, seul leurs têtes dépassant du manteau blanc. Gandalf, Boromir et Aragorn avaient eux aussi beaucoup de mal, mais ils essayaient tant bien que mal de creuser un petit passage dans la neige pour leurs compagnons qui étaient derrière eux. Seul Legolas n'était absolument pas affecté par la neige et la tempête qui faisait rage. Grâce à sa nature elfique, il marchait sur la neige sans s'enfoncer, comme s'il marchait sur la terre ferme. De plus, il ne ressentait pas le froid. Il était en début de file, en éclaireur. Anya enviait tellement le prince. Elle était une demi-elfe, mais n'avait rien d'une elfe. Et elle en eu la preuve assez rapidement. Elle avait glissé sur une pierre cachée sous la couche de neige, et s'était retrouvée assise sur la glace, incapable de se lever. Cependant, Legolas s'était vite rendu auprès d'elle pour la relever, et lui avait tendu la main, pour l'aider à se mettre debout. Elle se rendit alors compte qu'un véritable fossé les séparait. Lui était élégant, fort, et il avait ce petit quelque chose qui le rendait si attrayant. Anya, elle, n'était pas d'un naturel très gracieux, et avec les fesses dans la neige et ses habits totalement trempés, encore moins. Elle n'avait pas non plus hérité de la beauté des elfes. Elle se trouvait quelconque. Elle saisit cependant la main de l'elfe, et elle se sentit happée vers lui. Il l'avait tiré un peu trop fort, et elle s'était retrouvée collée contre l'elfe. Le rouge lui montait aux joues. Elle sentait son cœur battre plus fort dans sa poitrine. Mais quelle était cette sensation ? Elle ne le savait pas. Elle bafouilla un petit remerciement à Legolas qui retourna à l'avant. Elle songeait à ce qui avait bien pu lui arriver quand quelqu'un arrêta ses rêveries. Frodon était tombé dans la neige et cherchait quelque chose. Boromir se pencha près du hobbit . Il se releva aussitôt, tenant un petit objet brillant dans sa main :
- C'est une étrange fatalité que nous devions éprouver tant de peur et de doute pour une si petite chose, une si petite chose ...
Anya se rendit alors compte qu'il avait l'anneau en sa possession. Il semblait comme contrôlé par l'anneau. Il ne pouvait en détourner le regard.
- Boromir ! Rendez l'Anneau à Frodon ! Lui cria Aragorn.
Le gondorien reprit ses esprits à l'entente de la voix forte et sans appel d'Aragorn.
- À vos ordres ! Je n'en ai cure !
Sur ces mots, il rendit l'anneau au hobbit. Il repartit donc à l'avant. Toute la communauté jetait vers lui un regard méfiant. Lorsqu'ils repartirent, Anya vit que Gandalf chuchotait quelque chose à Frodon. Celui-ci semblait peiné par la déclaration du magicien. Quand Gandalf laissa le hobbit pour rejoindre Aragorn et Legolas, Anya prit sa place aux côtés du porteur de l'anneau :
- Frodon, que vous arrive-t-il ?
- Ce n'est rien mademoiselle Anya.
Face à l'air dubitatif d'Anya, le hobbit rajouta :
- Vraiment ! Ne vous en faîtes pour moi !
- Bien, mais si vous avez un quelconque problème, n'hésitez pas à venir m'en parler !
- Oui madame.
Ils continuèrent leur chemin dans la neige côte à côte.
La route se passa sans plus de problèmes, jusqu'au moment où Legolas se stoppa net et regarda vers les montagnes en face d'eux :
- J'entends une voix sinistre dans les airs !
- C'est Saroumane ! S'écria Gandalf.
En effet, Anya arrivait à entendre des incantations sombres venir de derrière les montagnes.
- Il essaye de déclencher une avalanche ! Gandalf ! Il faut faire demi-tour ! Lui dit Aragorn.
- Non ! Rétorqua le magicien.
Gandalf essayait de contrer les maléfices du magicien, qui était jadis son ami, mais qui était devenu l'allié de Sauron. Gandalf récita une multitude de sortilèges, mais cela ne suffit pas. Une avalanche de neige tomba sur la tête de la communauté. Heureusement, tous sortirent assez vite la tête de l'épaisse couche blanche. Anya s'était retrouvée encore plus trempée qu'avant. Dès qu'elle fut totalement sortie, elle prit le temps de vérifier que tout le monde allait bien. Elle remarqua avec amusement que Rhavan avait avalé de la neige et essayait de se débarrasser des résidus qui lui restaient sur le poil. Elle aurait aimé l'aider, mais elle se trouvait trop loin de lui, comme du reste de la communauté d'ailleurs. Elle vit une chevelure blonde dépasser de la glace tout près d'elle. Elle rit à la vision de l'elfe qui ne faisait qu'éternuer à cause de la neige qui se trouvait dans son nez. Vu que Legolas et elle s'étaient retrouvés à l'écart de la communauté, ils entreprirent de traverser le petit monticule de neige qui les séparait du reste du groupe. Mais lorsqu'ils voulurent rejoindre leurs amis. La voix de Saroumane s'éleva à nouveau dans les airs et un énorme rocher tomba de la montagne, séparant les deux jeunes gens du reste de la communauté :
- Legolas ! Anya ! Allez-vous bien ? Demanda Sam.
- Oui, mais il va être difficile de passer ! Lui répondit Legolas.
- J'ai un grappin mes amis ! leur cria Aragorn. Je viens vous chercher !
Pendant qu'Aragorn commençait à escalader le rocher, la voix de Saroumane se faisait de plus en plus forte.
- Que dit-il Gandalf ? Demanda Pipin.
- Je ne sais pas jeune hobbit, je ne comprends pas ce langage. Je ne peux qu'essayer de le contrer en utilisant des sortilèges de protection.
Aragorn était presque arrivé au sommet du rocher quand un cri d'effroi se fit entendre. Un cri de femme. Celui d'Anya.
- Anya ! Legolas ! Que se passe t'il ?
Aucune réponse ne lui vint. Il se hâta de gravir le rocher, mais quand il arriva en haut, il vit une scène horrible se dérouler devant ses yeux. Legolas était à califourchon sur Anya et ses mains lui serraient le cou. La jeune femme était en train de suffoquer. Aragorn cria à Legolas de s'arrêter, mais il n'en fit rien. Anya essayait de se débattre, mais Legolas était bien plus fort qu'elle. Aragorn sauta du rocher pour atterrir lourdement dans la neige. Il se rua sur Legolas et parvint à le maintenir. La voix de Gandalf se fit entendre :
- Saroumane à jeté un sort de possession, j'ai reussi à comprendre ! Je vais l'arrêter ! Aragorn !
C'était donc ça, pensa Aragorn, Saroumane avait prit possession de Legolas et l'avait poussé à faire du mal à Anya. Alors qu'il tentait de maintenir le plus possible Legolas qui se démenait pour se libérer de l'emprise d'Aragorn, ce dernier jetait des coup d'œil à Anya. La pauvre ne se relevait pas, pire encore, elle crachait énormément de sang. D'un coup, Legolas arrêta de se débattre et revint à lui.
- Aragorn ! Il est entré dans ma tête, que s'est-il passé ?
Aragorn lâcha Legolas, et avant qu'il ait pu lui expliquer ce qu'il avait fait, Legolas vit Anya à terre, crachant du sang. Il s'approcha d'elle et il vit les marques rouges violacées que ses mains avaient laissées sur son cou. Il regarda ses mains, puis Anya, puis à nouveau ses mains, pour finir sur les tâches rouges qui se dessinaient sur le manteau blanc immaculé. Ses longs cheveux roux étaient éparpillés dans la neige comme si elle s'était débattue. Legolas tomba, à genoux, près d'elle :
- Anya ! Par les Valars ¹, je suis désolé !
Elle essaya de se relever, mais elle retomba dans la neige. Elle regarda Legolas. Elle essaya de lui parler, mais aucun son ne sortit. Seulement une grimace de douleur s'afficha sur son visage. Elle ferma ensuite lentement les yeux. Aragorn se précipita sur elle pour s'assurer qu'elle soit toujours vivante.
- Elle respire.
- Qu'est-ce que j'ai fait, mais qu'est ce que j'ai fait !
- Legolas, tu étais sous le contrôle de Saroumane et...
- Aragorn ! Regarde ce que je lui ai fait ! Je ne pourrais jamais me le pardonner...
- Legolas, reste calme, elle va se réveiller. On va la transporter de l'autre coté du rocher et on va la mettre sur le dos de Rhavan, d'accord ?
Legolas ne répondit pas. Il baissa seulement la tête et suivit Aragorn. Ils escaladèrent le rocher, transportant soigneusement le corps d'Anya. Une fois de l'autre coté, toute la communauté parut perplexe, sauf Gandalf, qui devait avoir compris.
- Anya ! Mais qui lui a fait ça ! Que s'est-il passé ? C'est horrible ! Elle a dû souffrir ! S'exclama Pippin.
Legolas tourna alors le dos à la communauté et alla décharger Rhavan. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le cheval fougueux se laissa faire. Il était devenu docile avec Legolas. Il avait certainement senti sa peine, et il la partageait avec lui. Voir sa cavalière dans cet état devait le rendre terriblement triste.
- Pippin, taisez vous ! Ça vaudra mieux pour tout le monde ! Lui dit Gandalf d'un ton autoritaire.
- Oh... Je crois que j'ai compris...
Le reste de la communauté avait aussi compris ce qui s'était passé. Aragorn alla aider Legolas à installer la jeune femme sur son cheval. Ils n'arrivèrent pas à la positionner correctement et Aragorn demanda à Gandalf de monter derrière elle pour qu'elle ne tombe pas. Le magicien avait accepté, il pourrait ainsi soulager ses vieilles jambes. Cette fois encore, le cheval se laissa faire. Boromir brisa le silence pesant qui régnait sur la communauté :
- Il faut quitter la montagne. Prenons par la trouée du Rohan, faisons un détour par ma cité.
- La trouée du Rohan nous rapproche trop d'Isengard, Saroumane y est toujours. Lui répondit Aragorn.
- On ne peut pas passer par-dessus la montagne, alors passons par-dessous. Passons par les Mines de la Moria. Renchérit Gimli.
- Laissons le Porteur de l'Anneau décider, finit par dire Gandalf. Frodon ?
Frodon regarda tour à tour ses amis hobbits, gelés et frissonnant, Aragorn et Boromir épuisés, et la pauvre Anya qui était toujours évanouie sur son cheval et Legolas qui regardait sans relâche ses mains. Son choix était fait. Il ne voulait pas risquer que de nouveaux malheurs ne leur tombent dessus.
- Nous passerons par les Mines.
- Qu'il en soit ainsi !
Gandalf réussit, par un sort, à pousser suffisamment le rocher pour que la communauté puisse passer. Ils descendirent donc le col de Caradhras, Legolas tirant la bride de Rhavan et Sam celle de Bill. La descente fut plus facile que la montée et en quelques heures, les compagnons laissèrent le col derrière eux.
¹ Les Valars sont des sortes de divinités ( qui se rapprochent plus des anges ) de la Terre du Milieu. Ils sont controlés par Eru Ilúvatar. L'expression " Par les Valars " peut se traduire par "Par tous les dieux"
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J'espère que ce petit chapitre vous a plu ! J'ai adoré l'écrire pour ma part !
Ps: Petit merci à mon amie qui corrige mes fautes ( toutes j'espère ;) ) de français ! Gracias !