Scène 1 : En route vers Londres-Sud. En attente à un carrefour bien embouteillé.
8h00.
HARRY : (au volant, à l'arrêt, tape le volant au rythme de la musique, reçoit un appel par Bluetooth, décroche) « Oui Ellie ? »
FREDDIE : (chantonne fort)
HARRY : (souffle un peu) « Freddie, s'il te plaît. »
ELLIE : (un peu paniquée, semble essoufflée) « H, est-ce que tu as vu ma robe noire là ? Tu sais, le seul vêtement qui me rend féminine et donc éventuellement belle. »
HARRY : (sourcils un peu froncés à cause d'un mal de crâne) « Tu es très belle avec ou sans. »
ELLIE : « Tu es flatteur, mais sérieusement, tu l'as pas vue ? »
HARRY : (réfléchit un peu) « Non... non, je n'ai aucune idée d'où elle est – je ne fouille pas ton placard. »
ELLIE : (soupire) « J'en ai besoin, là. J'ai un entretien d'embauche pour un nouveau job, et c'est triste à dire mais l'image compte beaucoup. »
HARRY : « Dixit celle qui me sermonnait ce fameux jour où j'hésitais entre une chemise bleue et une chemise rose. »
ELLIE : « Et tu as finalement mis celle que je te déconseillais... »
HARRY : « Ouais, elle me plaisait plus. Alors mets une tenue qui te plaît avant tout, et puis c'est tout. »
ELLIE : « Je préfère gagner plein d'oseille chaque mois et me mettre en robe plutôt que galérer parce que je m'habille en décontracté. »
FREDDIE : (parle très fort) « T'es trop jolie Ellie ! »
ELLIE : « Ah, merci bonhomme. Tu as l'air en forme toi ce matin. »
HARRY : « Ouais... » (doux mais sérieux) « Freddie, s'il te plaît, baisse d'un ton. J'ai mal à la tête. »
ELLIE : « Tu t'es couché tard ? »
HARRY : « Non, pas du tout. Je suis juste pas très bien. Très... pensif. »
ELLIE : « On en reparlera plus tard. »
HARRY : « Hm. » (le feu passe au vert, mais très rapidement – les voitures avancent simplement de quelques mètres) « Tu as... je sais pas, demandé à Eleanor ? »
ELLIE : « Oui, évidemment. Je l'ai poussée du lit pour savoir même. Mais non, elle n'y a pas touchée. Ça me prend la tête. Je suis sûre que c'est Niall et sa nouvelle conquête là... Hailee, c'est ça son nom ? »
HARRY : « Je crois oui. »
ELLIE : « Il m'aime tellement et est si désespéré que je sois lesbienne qu'il se trouve une copine qui a un homonyme de mon prénom. Flatteur. »
HARRY : (roule des yeux, amusé mais sa tête le lance encore et encore) « Si tu le dis. »
ELLIE : « Je vais lui demander. Je vais l'appeler. Il a les clés de mon appartement pour une raison, elle peut piocher dans mes affaires si elle veut évidemment mais qu'on me demande ça serait pas mal. »
HARRY : « Normal. Par contre je suis pas sûr qu'il va répondre au téléphone, il est très concentré quand il conduit lui et vu comment c'est le bordel dans Londres en ce moment, ça m'étonnerait. »
ELLIE : « Ah ouais, il y a eu un accident j'ai vu ça. »
HARRY : (arque un sourcil) « Ah oui ? »
FREDDIE : (ses jouets en main, raconte une histoire à voix haute, encore fort – de trop bonne humeur) « C'est un chevalier qui est amoureux d'une princesseet en fait le chevalier il se fait enlever et la princesse elle est super forte elle va le sauver... »
ELLIE : (pouffe) « Féministe avant l'heure. J'adore. »
HARRY : « Freddie, parle doucement... »
FREDDIE : (ignore) « Et elle y arrive ! Et c'est trop bien ! »
HARRY : (surpasse sa voix, pour s'adresser à Ellie) « Situé où, l'accident ? »
ELLIE : « Je peux pas te dire précisément, j'ai pas retenu devant quel numéro ça s'est passé. Mais je sais que j'ai entendu ça à la radio il y a une quinzaine de minutes, en me douchant, avant de sortir et de réaliser que ma robe est portée disparue. Sérieux, tu peux me dire si tu l'as emprunté pour faire un show à Louis. »
HARRY : (ignore) « Tu as entendu quoi d'autre sur l'accident ? Ça peut m'intéresser, parce que je suis dans des bouchons pas possibles là. Je vais éventuellement appeler le directeur de l'école pour lui signaler mon retard. »
ELLIE : « Ah ouais, tu peux carrément le faire je pense. »
FREDDIE : « Un accident grave ? »
HARRY : « Je sais pas chéri – laisse-moi parler à Ellie et je pourrais te dire. El', il y a des blessés ? »
ELLIE : « Oulah tu me demandes de faire plusieurs trucs en même temps là... penser à où ma robe peut bien être et en même temps t'informer sur l'actualité. C'est pas super simple. Alors... Je crois que j'ai entendu que ouais il y a deux blessés grave. »
HARRY : (intéressé) « Merde... Un accident dû à quoi ? »
ELLIE : « Un fou furieux du volant je pense. Il aurait percuté la voiture alors que le feu était rouge pour lui et vert pour l'autre. Et il a continué à rouler malgré que son véhicule semble être bien amoché. »
HARRY : « Ah il est parti en mode normal ? »
ELLIE : « Ouaip, enfin c'est ce qu'ils disaient il y a quinze minutes. Ça a peut-être changé, je sais pas. »
HARRY : « Ok... Merci. Ça craint. »
ELLIE : « Ouais, carrément. Attends je vais regarder plus précisément si tu veux. »
HARRY : « T'en fais pas, je veux pas te faire perdre du temps. »
ELLIE : « Non, t'en fais pas. Je regarde. Mais fais gaffe à toi quand même. »
HARRY : « Évidemment. »
FREDDIE : « On va être en retard à l'école ! »
HARRY : (se masse la tempe, tient le volant avec l'autre main, avance dès que c'est vert mais la circulation est très lente ; essaie d'être autoritaire, n'y arrive pas) « Freddie, s'il te plaît... »
ELLIE : (silencieuse quelques instants, recherche sur son téléphone, reprend) « Attends Harry... T'es sur quel carrefour ? »
HARRY : « Le carrefour de Parlement. »
ELLIE : « ... Parliament Street ? Le carrefour à côté de Westminster ? »
HARRY : (feu vert, avance enfin) « Ouais, la route pour aller à l'école quoi. »
ELLIE : « C'est sur cette rue qu'il y a eu l'accident. C'est pour ça que tu es embouteillé. »
FREDDIE : (chante en rythme, ne se rend pas compte qu'il chante fort et gêne le conducteur) « Re-tard,é-cole, re-tard, é-cole ! Re-tard, é-cole, re-tard, é-cole... »
HARRY : « Freddie... »
ELLIE : « Freddie, ne parle pas si fort. »
FREDDIE : (grand rire) « Pourquoi ? »
ELLIE : « C'est dangereux pour quelqu'un qui conduit. »
HARRY : « Oui... J'ai mal à la tête. » (passe enfin le feu)
FREDDIE : (très fort, comme paniqué) « Harry ! »
ELLIE : « Qu'est-ce qu'il se passe ? »
HARRY : (agacé) « Freddie, ça suffit maintenant. » (voit du mouvement rapide sur sa droite, tourne futivement la tête, une voiture arrive de plein fouet) « Putain ! »
ELLIE : (s'imagine le pire, entend des bruits étranges) « Quoi ? Pourquoi putain ?! »
HARRY : (réflexe de tourner le volant, la voiture tourne totalement, mais ce n'est pas suffisant – gros choc)
Puis, le noir.
Scène 2 : Londres-Sud, maison de Louis. Chambre de Louis.
8h48.
LOUIS : (réveillé par son téléphone qui sonne, grogne, l'attrape, répond) « ... Ouais ? »
ELEANOR : (larmoyante) « Louis... »
LOUIS : (yeux grands ouverts, se redresse aussitôt, mauvais pressentiment) « Quoi ? Quoi, qu'est-ce qu'il se passe El ? »
ELEANOR : (entre quelques sanglots) « Il s'est passé... quelque chose... »
LOUIS : « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » (se lève, marche dans sa chambre, paniqué) « Eleanor, tu m'inquiètes là. »
ELEANOR : « Harry et Freddie... Ça concerne Harry et Freddie. »
LOUIS : (cœur qui se serre aussitôt, larmes qui montent ; téléphone qui heurte le sol)
***
... Oops?