Un Amour Inattendu

By AlyEmKara

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Alors que les compétitions approchent, Aidan, un cavalier de 25 ans spécialisé dans le CSO, fait la rencontre... More

Une rencontre étrange
Secret
Les yeux, reflet de l'âme
Une collocation difficile
Émouvantes retrouvailles
Révélation
Péripéties
Silence radio
Perturbation
Oups !
Le premier pas
Tempête
Attente
L'hôpital
Petit récapitulatif
Un instant précieux
Nouveau départ
Une relation se forme
Mise au point
La première fois
Une nouvelle étape
Une belle journée
L'énoncé d'un passé
La naissance d'une famille
Un challenge à sa taille
Un retour en force
Plus qu'un choix
Abimé
Le coming out
Un vœu
Montre-moi la voie
La majorité !
Qualifiés
Réflexion
Départ
Chute
Examens...
Confidences
The Burning Place
Les derniers jours
Fatidique Journée
Post-opératoire
Lumière
*****ANNONCE HORS SERIE*****
Un réveil choquant
Enfin chez soi
Récompense
L'Orphelinat
La demande
Le commencement
Epilogue

De nouveaux horizons

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By AlyEmKara



Quelques jours plus tard


Pdv Aidan

C'est l'esprit plein d'idées lubriques, que je me réveille ce matin, avec un Samuel dormant sur mon torse. Après le petit-déjeuner, nous partirons pour Pyam, la ville où se trouve ma prochaine compétition. Tout en caressant les courtes mèches de cheveux de Samy, je me remémore encore une fois mon parcours. Je me suis planté en beauté la dernière fois, et Sasha et Clément en ont profité. Je dois me ressaisir, je ne perdrai pas deux fois ! C'est mon passage en Pro que je joue cette saison. En tant qu'Enseignant 1, je pourrais d'abord passer en Enseignant Elite, mais il n'y a qu'en Pro que je souhaite avoir ce grade. J'ai déjà pris du retard, cela ne me ressemble pas. C'est pour ça que pour cette compétition, j'ai misé ma victoire sur un parcours complexe, et impressionnant. Il sera constitué de deux combinaisons, dont les composantes ne seront séparées que d'une seule foulée. Joyce et moi avons travaillé dur sur ce programme, pendant que Samy élaborait le sien avec Jerry.

Mes yeux se dirigent instinctivement vers lui. J'ai encore du mal à réaliser la situation. Cela s'est fait si naturellement, et si rapidement... Comme si mon inconscient avait réclamé bien trop longtemps ce dont il avait besoin avec Sam. Et quand j'y pense, il n'a que 17ans, on pourrait m'accuser de détournement de mineur pour ce qu'on vit. Pourtant, l'idée même qu'on nous sépare m'est inconcevable.

Gémissant dans son sommeil, mon petit ami me tire de mes pensées, avant que ses paupières papillonnent pour m'offrir une vue unique de ses iris noisette illuminées par les rayons du Soleil. Ses joues se rosissent légèrement, tandis qu'un sourire taquin me monte aux lèvres.

- Bonjour, la belle au bois dormant, le taquiné-je.

- Hummm... Quelle heure est-il ?

- Presque 9h.

- Quoi ?! S'écrit-il en se redressant d'un seul coup. Mais on doit se préparer à partir ! Pourquoi tu ne m'as pas réveillé avant ?!

- Respire, lui dis-je en lui reluquant le derrière pendant qu'il se lève. On a tout notre temps Samy.

- Parle pour toi ! Il te faut peut-être 5 minutes pour te préparer mais pas moi ! Et arrête de me mater, je sens ton regard, ajoute-t-il en enfilant son jean.

- Humm ? Tu disais quelque chose ? Le nargué-je.

Je n'ai pas le temps de réagir qu'un coussin percute mon visage à pleine vitesse, faisant reculer et cogner l'arrière de mon crâne à la tête de lit.

- Aie ! Espèce de fada ! Dis-je sans retirer l'oreiller pour cacher mon sourire amusé.

- Oh merde, désolé Aidan !

J'entends ses pas se précipiter vers moi, et la lumière m'éblouit lorsque le coussin est retiré de mon visage. Je scrute alors Samy avec une expression de royal foutage de gueule. Se rendant compte de ma manœuvre, il me fusille du regard en m'accusant :

- Tu as joué la comédie, n'est-ce pas ?

- Il se pourrait... Que j'ai éventuellement, un tout petit peu, exagéré ma réaction...

- Espèce de sale petit chenapan, s'écrit-il.

Samy saute soudainement sur moi, avant de prendre l'oreiller et de m'assaillir de coups en riant aux éclats. Je me protège de mes bras en geignant avant de me saisir du second coussin et de l'attaquer à mon tour en riant.

Il s'en suivit une longue bataille de polochons, où les plumes habillèrent le lit et la pièce, avant que nous ne nous effondrions sur la couette, totalement essoufflés. Allongés l'un à côté de l'autre, Je reprends mon souffle, avant de me retourner pour me positionner au-dessus de Samy. Après une bagarre pareille, l'envie de le posséder est si intense qu'elle en devient douloureuse à supporter, alors, avec fermeté, j'attrape son jean et le tire pour l'attirer vers moi et l'embrasse fougueusement. La surprise le fait gémir contre mes lèvres, et libère le passage vers sa langue que j'emmène dans une valse érotique en frottant mon bassin contre le sien.

- Humm... Qu'est-ce que... Tu... Fais ? Demande Sam entre deux baisers langoureux.

- Je prends ce qui m'appartient ...

- On a pas le temps...

- Pardon ? Dis-je en me relevant subitement.

- Désolé Aidan, j'ai promis à ton père qu'on passerait tôt au haras avant de partir...

- Et alors ?!

- Avant 10h...

Je gémis de frustration en me laissant tomber sur le côté, avec un membre aussi dur que du béton. Je vais avoir envie toute la journée avec ses conneries...

- Je te hais... Me lamenté-je tandis qu'il en profite pour quitter la pièce.


Pdv Samuel

Je sors de la chambre aussi vite que possible, avant que le pervers me servant de copain ne me saute à nouveau dessus, et file pour une douche rapide.

Lorsque je sors de la salle de bain, douché, habillé et parfumé, Aidan déguste une tartine grillée, seulement vêtu d'un jean noir.

- Tu veux pas te bouger un peu, le sermonné-je.

- Pour information, je n'ai qu'à finir de m'habiller pour partir. Mon sac est prêt depuis hier, moi !

- A qui la faute hein ? Tu me sautes dessus toutes les cinq minutes ?! Me défende-je.

- La tienne, arrête de porter des vêtements aussi moulants et j'arrêterai de t'harceler !

- Mais ce ne sont que des jeans ! Si tu veux je vais dehors en caleçon, ça ne me dérange absolument pas ! Le taquiné-je.

- Hors de question ! Il n'y a que moi qui est le droit de te voir dans cette tenue !

Je ris aux éclats en allant dans mon ancienne chambre pour préparer mon sac. Nous n'avons pas encore parler de déplacer mes affaires, mais cela ne me dérange pas de les garder ici, cette pièce reste mon refuge, je l'ai personnalisée. La chambre d'Aidan est certes bien plus grande mais elle ne me ressemble pas du tout.

En bouclant mon sac, mes yeux se tournent vers le mur couvert de mes photos. Je m'en approche et en effleure quelques-unes du bout des doigts. L'une d'elle retient notamment mon attention, une vieille photo du mariage de mes parents. Leur joie est si flagrante... J'imagine un instant Aidan et moi à leur place, et un petit sourire nait sur mon visage.

- Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? Dit une voix dans mon dos, me faisant sursauter.

- Ça ne t'arrives jamais de toquer aux portes ? Répondis-je en me retournant vers lui.

- Je l'ai fait, deux fois.

- Oh...

Je baisse le regard vers mon sac, et le ferme d'un mouvement rapide, tout en réfléchissant à une excuse qui soit crédible.

- Je me demandais vers quelle heure on arriverait à Pyam. Nickel !

- D'accord. Je t'attends dans l'entrée.

- Ok !

Il ne semblait pas vraiment convaincu...


Pdv Aidan

J'enfile ma veste et vérifie une dernière fois que mon portable est bien chargé avant de le fourrer dans la poche intérieure. A ce moment-là, Samy sort de sa chambre, et me rejoins pour s'habiller avant de passer la sangle de son sac en bandoulière. Je sais bien que quelque chose d'important se passait dans son esprit quand je l'ai surpris, mais je n'arrive pas à trouver quoi. Je ne veux pas passer pour un parano, alors il vaut mieux ne pas relever.

- Tu es prêt ? Lui demandé-je.

- Oui.

- Alors on y va.

En lui tenant la porte, nous quittons mon appartement pour nous rendre sur le site de ma prochaine compétition.

Après être allé chercher Joyce au haras et l'avoir installée dans le van attelé à notre véhicule, nous entamons le long trajet vers Pyam, l'une des plus grandes villes du pays. Je m'y suis déjà rendu à de nombreuses reprises pour le CSO, mais c'est la première fois depuis longtemps que je m'y rends accompagné. Et il semblerait que mon co-pilote soit légèrement excité, vu sa tendance à se dandiner sur son siège.

- Je peux savoir ce qui t'arrives ? Lui demandé-je.

- Je ne suis jamais allé à Pyam ! J'ai trop hâte d'y être. Le haras San Horsa où se passe ton épreuve demain fait partie des plus connus !

- Tu n'as jamais voyagé avec tes parents ? Lui demandé-je légèrement surpris.

- Non, ils n'aiment pas quitter leur petit confort. Je les comprends bien sûr, mais moi j'aime voyager, découvrir de nouveaux endroits.

- Vraiment ?

- Oui ! Confirme-t-il avec détermination.

- Ce qui est bien dans l'équitation, quel que soit la discipline, c'est que tu seras amené à voyager, et pas seulement dans notre pays, mais aussi à l'étranger. Tu devrais penser à te faire faire un passeport. Tu pourrais m'accompagner pour les internationaux, qu'en dis-tu ? Si nos plannings de compétitions concordent bien sûr.

Je tourne brièvement les yeux vers Sam, qui m'observe avec ce qui semble être un mélange de fascination et d'admiration.

- Merci... Merci beaucoup Aidan.

- Mais je t'en prie, tu n'as pas à me remercier pour ça.

- Je sais mais... Je ne t'ai jamais remercié... Pour tout ce que tu as fait pour moi.

Surpris de ses propos, je m'engage sur l'entrée de l'aire de repos d'autoroute que j'étais sur le point de dépasser et me gare sur un emplacement de caravane. Je coupe le moteur et me tourne vers lui.

- Qu'est-ce que tu racontes Samy ?

- Ah... Tu n'étais pas obligé de t'arrêter, c'est légèrement déstabilisant...

- Sam...

- Tu... Tu m'as donné une chance. Je sais que tu ne voulais pas enseigner, Jerry m'en avait parlé quand je m'étais rendu au haras la première fois. Je t'avais observé de loin t'entrainer... Pourtant, tu as accepté de m'apprendre le CSO, tu m'as hébergé, tu es allé voir mes parents pour que je me réconcilie avec eux... Tu m'as permis d'être moi-même... Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait tout ça pour moi ?

Pourquoi ? Merde mais j'en sais rien moi ! Je me calle contre mon siège, et ferme brièvement les yeux en passant une main dans mes cheveux.

- Je suppose que... Que j'étais déjà attiré par toi à l'époque. Je me suis surpris moi-même quand je t'ai proposé de t'enseigner ma discipline. Il y avait quelque chose, dans ton regard, qui m'a touché à ce moment-là... Pour le reste, rien n'était prémédité, Samy, dis-je en plongeant mon regard dans le sien. Je voulais simplement te rendre heureux, sans en connaître la raison.

Les pupilles de Samy deviennent alors brillantes, et en prenant son visage entre mes mains, je l'embrasse tendrement, essuyant les larmes qui coulent sur ses joues avec les pouces. Je mets fin à notre baiser et presse doucement mon front contre le sien, le cœur battant à mille à l'heure, et chuchote :

- Merci à toi, Samy... Merci de me faire connaître l'amour, et de me rendre heureux...

- Je t'aime, murmure-t-il doucement.

- Je sais...


Après avoir fait la moitié du trajet, nous nous arrêtons de nouveau sur une aire d'autoroute, où je sors Joyce du van pour qu'elle se dégourdisse les jambes à la longe quelques minutes. Un silence agréable s'est installé après notre discussion et nous n'avions pas besoin de parler pour nous comprendre. Actuellement, Je me ballade tranquillement sur une pelouse tenant Joyce à mes côtés quand elle frotte son l'encolure contre mon épaule pour attirer mon attention.

- Eh ben alors ma belle ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu veux des gratouilles là ? Lui dis-je en grattant l'espace entre ses oreilles redressées.

La belle jument baisse alors sa tête pour la presser contre mon torse afin de me donner plus d'accès. Je ris doucement en lui caressant le haut du crâne avec les deux mains, pour son plus grand plaisir. Je crois que ma jument est croisée avec une chatte, ou peut-être est-elle trop influencée par la minette du haras. Ciaran, est une chatte européenne que ma mère a recueillie il y a quelques années alors qu'elle n'avait que quelques jours et qu'elle a sauvée comme beaucoup d'autres animaux. Cette chatte est aussi attendrissante que chiante. Je me souviens des jours où elle me réveillait en venant frotter sa petite tête contre mon menton, et des autres où elle venait coller son cul sur mon nez... Ah, les animaux !

- Allez viens ma belle, on retourne à la voiture, lui dis-je en la guidant pour faire demi-tour.

J'aperçois alors Samy qui nous observe, adossé contre le van, avec une canette de soda à la main. Je réinstalle d'abord ma jument pour le transport et veille à ce que la porte soit bien fermée, avant de rejoindre mon amant.

- Tu en veux ? Me propose-t-il sur un ton légèrement sec.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien... Marmonne-t-il.

- Te fous pas de moi, tu ne sais pas mentir, Samy.

C'est à ce moment-là que des gloussements parviennent à mes oreilles. Je me tourne dans leur direction et surprends trois petites gazelles en train de me reluquer sans aucune discrétion. Alors c'est ça... L'une d'elles me fait même un clin d'œil suivit d'un signe de la main m'invitant à m'approcher du groupe. Je soupire doucement et me tourne vers Samuel.

- C'est à cause de ces greluches que tu as perdu ta bonne humeur ?

- Elles te matent depuis qu'on est arrivés...

- Et alors ?

- Ça ne me plait pas...

L'envie de le taquiner est grande, mais ses yeux tristes m'en dissuadent. Alors, d'un geste naturel, je viens me coller à lui, et relève son visage vers le mien en le tenant par le menton entre mon pouce et mon index. Clairement surpris, il n'ose faire un geste. Je tourne mon regard vers la bande de nana, leur fait un clin d'œil avant de déposer un tendre baiser sur les lèvres de mon compagnon. Après ça, je lui chuchote doucement :

- Tu n'as aucune raison d'être jaloux.

- Je... Heu... Idem pour toi.

- J'espère bien ! Allez, on y va !

Je ne peux me retenir de lancer un dernier regard aux filles, qui nous scrutent à présent avec une expression de mi-déception mi-dégout. On ne choisit pas son camps mesdames, je suis bien placé pour le savoir.


Pdv Samuel

Cet homme a un don pour me surprendre. Il me dit ne pas être prêt pour faire son coming-out officiellement, mais il n'hésite pas à m'embrasser devant des groupies. Non, pas que ça me gêne mais... Je ne veux pas qu'il regrette par la suite. C'était un homme à femmes, il suffit de voir Jenny, même si ça m'en coûte de le dire, c'est un canon. Et Aidan ne fréquentait que ce genre de nanas, toutes plus belles les unes que les autres.

Une main se pose soudain sur mon crâne et m'ébouriffe affectueusement les cheveux. Je me tourne vers Aidan, qui a toujours les yeux rivés sur la route.

- Arrête de cogiter, Samy. Je sais ce que je fais.

- Mais tu...

- Il n'y a pas de mais. C'est toi qui compte, je n'allais pas te laisser te faire des films. Oui, c'est le genre de femme que je fréquentais, mais c'est du passé. Je trimballe quelques casseroles que je regrette aujourd'hui, mais ma priorité, c'est ton bien-être. Alors si je dois hurler au monde entier que je t'appartiens pour te rassurer, je le ferais, termine-t-il en m'adressant un regard entendu.

Wowww...


Lorsque nous arrivons à proximité de Pyam, je ne tiens plus en place. J'ai si hâte de découvrir le haras que je gigote sur mon siège comme un gamin, ce qui ne manque pas d'amuser Aidan. C'est étrange de voir comme les paysages changent avec les différentes régions. Nous sommes passés d'une verdure luxuriante à des terrains plats, presque arides, où les paysages ne sont dessinés qu'avec un camaïeu de couleurs partant du rose pâle au marron en passant par le rouge. C'est magnifique !

- On se croirait dans un western ! M'exclamé-je.

- Pas mal de ces films ont été tournés dans la région, commente Aidan. Il y a régulièrement des expos de clichés de tournages en ville, on pourra se renseigner après s'être installés si tu veux.

- Tu es sûr de ne pas vouloir te reposer avant demain ?

- Oui, si je reste enfermé dans ma chambre, je vais favoriser la montée de stress, confirme-t-il. Et puis, j'ai envie de te faire visiter un peu, puisque tu n'es jamais venu.

- Super !

Aidan lève les yeux aux ciel en arrivant au feu rouge, mais un petit sourire ne quitte jamais son visage. Vous savez, ce genre de sourire niais qui nous rend absolument débile ? Et ben voilà, et c'est particulièrement hilarant sur le visage d'un bel homme comme Aidan.

- Nous arriverons dans quelques minutes, tu peux envoyer un petit message à mes parents pour les prévenir ? Je n'ai pas envie d'être harcelé.

Je prends son téléphone et m'exécute. Je suis sur le point de refermer le portable quand une conversation avec une certaine Lyla m'interpelle. Il ne m'a jamais parlé d'elle... Je m'apprête à lire les messages quand Aidan annonce.

- On y est !

Je relève brutalement le visage et nous vois entrer sur un parking où de nombreuses voitures sont déjà garées. Les structures environnantes sont toutes faites de bois, exceptée une grande maison. Il semble y avoir pas mal d'animation à l'intérieur. Je descends dès qu'Aidan a fini de se garer et je fais un 360 degrés sur moi-même pour observer les lieux. Je suis stupéfait !

- Alors ? Ça te plait ? Demande mon petit-ami.

- J'étais persuadé que le haras de tes parents était super grand, mais... Celui-ci est gigantesque !

- Ahah ! Tu le constateras en grimpant les échelons, en vérité le haras de mes parents est... De petit gabarit je dirais.

- Je pense que je vais te croire sur parole, soufflé-je.

- Allez, viens. On va aller signaler notre arrivée et installer Joyce dans un box avant de se rendre à l'hôtel.

- Ok !

Je suis Aidan avec grand plaisir. Nous remontons une longue rangée de boxs, quasiment tous occupés par des chevaux tous plus beaux les uns que les autres. Je repère d'ailleurs plusieurs races qui ne sont pas destinées au CSO et l'interroge :

- Il y a d'autres compétitions ici ?

- Oui, répond Aidan. On peut participer à des compétitions toutes catégories ici. Pourquoi ?

- J'ai simplement repéré plusieurs Pur-sang qui ne sont pas les meilleurs pour faire du CSO.

- Oui, ce week-end, le haras accueille plusieurs compétitons en même temps. C'est aussi pour ça qu'il y a beaucoup de monde.

Nous arrivons enfin devant la grande demeure faite de briques rouges et Aidan entre sans même toquer.


Pdv Aidan

Nous sommes accueillis par des rires sonores provenant du salon se trouvant sur la droite. Un grand gringalet, collègue de Jerry, vient rapidement à notre rencontre.

- Salut Aidan ! On se demandait quand est-ce que tu arriverais !

- Bonjour Pat'. J'ai pris mon temps sur la route.

- Et qui est le gosse que tu trimballes avec toi ?

Aie !

- C'est Samuel Reed, il débute dans le CSO dans le haras de mon père. C'est un ami et je lui ai proposé de m'accompagner pour qu'il apprenne, dis-je d'un ton calme.

- Salut Samuel, moi, c'est Patrick Jinks, je suis le propriétaire de ce haras. Bienvenu !

- Moi de même, rétorque Sam en serrant avec fermeté la main que lui tend le patron.

- Tu me fais signer les papiers ? Joyce attend dans le van.

- Oui bien sûr, suis-moi.

Je me tourne vers Samy rapidement et lui parle à voix basse :

- Reste ici un instant, je vais compléter des formulaires. Fais donc un peu connaissance avec les champions du métier !

Je rejoins ensuite Patrick qui m'attend patiemment en bas des escaliers.

- Je n'aurais jamais cru te voir un jour enseigner à un jeune la discipline. Qu'est-ce qui t'arrive mec ? J'ai été surpris quand j'ai appris ton résultat lors de la première compétition de la saison.

C'est justement à cause de ce jeune comme tu dis...


Pdv Samuel

J'observe Aidan monter à l'étage, et me retourne ensuite vers le salon, d'où provient un grand brouhaha. Plusieurs dizaines de personnes parlent ensemble en formant de petits groupes. Certains fument, d'autres boivent, mais une personne retient mon attention. Il s'agit du mec qui est arrivé second lors de ma première compétition. Il est toujours aussi craquant, même s'il arbore constamment une expression hostile. Derek Craig... Je savais que ce nom me servirait. Je m'avance avec hésitation vers lui pour le saluer.

- Salut... Dis-je doucement.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Rétorque-t-il froidement.

- Eh... Eh ben, on a participé à la même compet', j'ai simplement v...

- Ouais je sais, tu m'as pris la première place, Samuel Reed. Je ne risque pas d'oublier qui tu es, dit-il durement.

- Pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'il y a une légère animosité par ici ? Dit une voix féminine dans mon dos avant qu'un bras fin et musclé ne passe au-dessus de mes épaules.

- Et vous-êtes ? Demandé-je.

- Moi c'est Mindy Craig ! La grande sœur du boudeur en face de nous, et toi qui es-tu ? Je ne t'ai jamais vu dans le coin !

- Samuel Reed, j'accompagne Aidan Baker pour sa compet' de demain. Je pratique le CSO dans la même catégorie que ton frère.

- Aidan est arrivé ! Cool ! Mais attends... Oui, le petit Samy qui a coiffé mon frère au poteau ! J'ai entendu parler de toi ! Bien joué ! Me félicite-t-elle en me tapant dans le dos.

- Mindy ! S'exclame alors Derek. Ça va je te dérange pas ?!

- Ignore-le Samy, il était tellement persuadé de gagner qu'il ne s'en est toujours pas remis, continue la jeune femme.

C'est alors qu'une voix que je ne connais que trop bien résonne dans nos dos, me procurant des frissons :

- Je peux savoir pourquoi tu es si collée contre Samuel, Mindy ?


Pdv Aidan

Je m'absente cinq minutes, et je retrouve Samuel presque enlacé avec l'une des plus grandes chaudasses que je connaisse. Et on parle de moi après ! Je m'avance rapidement et lance :

- Je peux savoir pourquoi tu es si collée contre Samuel, Mindy ?

Samy se dégage alors rapidement de ses bras et me fixe avec une moue mi-désolée mi-amusée. Je me tourne vers Mindy qui glousse comme une dinde.

- Je n'ai pas le droit de toucher à ton petit protégé ? Me taquine-t-elle.

- Exactement, dis-je en tirant Samuel contre moi, attirant du coup quelques autres regards vers nous. Nous devons y aller, nous avons beaucoup à faire. Tu participes demain ?

- Evidement !

- Nous essayerons d'être là alors !

- Merci ! A demain alors ! Nous dit-elle en nous faisant de grands signes de la main tandis que nous nous éloignons déjà d'un pas rapide.

Nous sortons de la maison et reprenons le chemin en sens inverse pour aller installer Joyce en silence. Samy m'interpelle :

- Je t'ai dit que tu n'avais pas besoin d'être jaloux.

- Je le sais, mais comme tu l'as dis-toi aussi, ça ne me plait pas que d'autres que moi te serrent de près !

- Mindy fait du CSO aussi ?

- Non, elle est en dressage. Elle est très douée. Je pense que tu pourrais beaucoup apprendre en l'observant. Je sais que sa compétition se passe juste avant la mienne, il faudra y aller.

- D'accord.

Soulagé qu'il ne soit pas vexé de la manière dont j'ai réagis, je descends Joyce du van pendant qu'il récupère une partie des affaires et nous allons rentrer Joyce dans son box. Je commence à la parer pendant que Samy fait un second aller-retour pour aller chercher le reste et nous terminons de l'installer avec beaucoup de soin. Il faut dorloter ma championne.

Une fois terminé, nous regagnons la voiture et prenons la route pour rejoindre notre hôtel, se trouvant quelques kilomètres plus loin, à mi-distance du centre-ville et du haras. D'ordinaire, je prends une chambre d'un établissement bas de gamme, mais avec Samy, j'ai envie qu'on passe un bon moment, alors j'ai réservé dans un trois étoiles, ce qui est déjà bien différent de ce que je prends habituellement. L'accueil de l'hôtel se trouve dans un vaste hall dont les tons beiges et blancs sont plutôt élégants. Je donne mon nom à la réceptionniste et je récupère la clé de notre chambre. La 214, au 3ième étage.

Dans l'ascenseur, Sam ne cache pas sa curiosité quant à découvrir notre chambre et je ne peux me retenir de lever les yeux au ciel face à sa réaction puérile.

- Ne t'attends pas à une suite nuptiale, Samy.

- Tant qu'on a un lit King size pour faire des galipettes toute la nuit, ça me va, me dit-il d'un ton aguicheur.

Avec une moue amusée, je le plaque soudainement contre la paroi et lui susurre à l'oreille :

- Je peux te prendre ici aussi tu sais, s'il n'y a que ça qui t'importe.

Je l'entends déglutir bruyamment, et je ne peux m'empêcher de rire aux éclats face à ses grands yeux ronds alors que les portes s'ouvrent sur notre étage.

Nous entrons enfin dans notre chambre, et je suis agréablement surpris par la décoration d'un bleu pétrole et blanc. Il y a bien un lit King size, ce que je ne manque pas de faire remarquer à Sam. Je jette rapidement un coup d'œil dans la salle de bain qui reste dans les mêmes tons et découvre avec bonheur qu'il y a une grande baignoire. L'avantage d'un hôtel de cette catégorie est le luxe raffiné qu'il nous offre. Ici, au-dessus d'un grand miroir, la présence de deux vasques nous empêchera de nous chamailler pour savoir qui se brossera les dents en premier. La pièce principale, quant à elle, est équipée d'une télé accrochée en hauteur face au lit, d'une grande armoire, d'un plan de travail avec une bouilloire électrique ainsi que d'une corbeille d'osier contenant des sachets de café, de thé et de sucre. Une seconde porte mènent aux toilettes. Samy se jette directement sur le lit et pousse un râle de bonheur quand la couette épaisse l'englobe comme un cocon.

- J'ai l'impression que le lit te plait, je me trompe ? Le taquiné-je.

- Je l'adorreeee !

Je ris en le rejoignant et me laisse tomber sur le lit à mon tour, les bras en croix. Je ferme un instant les yeux et profite de ce moment de détente. Je crois que j'aurais dû réserver dans ce genre d'hôtel depuis le début... Au bout de quelques minutes, je sens Sam se redresser légèrement et son regard se poser sur mon visage. Finalement, il se lance :

- Alors ? Qu'est-ce qu'on fait ?

- J'ai une petite idée, dis-je avec un grand sourire. 


**********************

Alors là... Je sais pas quoi dire, à la partie 20, nous dépassions les 1k et maintenant pour la partie 23 nous sommes déjà à plus 2.3k. Vous êtes fou mais je vous adore !

Bon week end à tous et très bonne lecture. Pour moi, déco de Noel au programme <3

AlyEmKara <3

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