Quand Alice ouvrit la porte d'entrée, elle avait encore les cheveux enroulés dans une serviette de toilette.
« Madame Bosc ? Qu'est-ce que vous faîtes ici ? » demanda-t-elle surprise.
« Visite surprise. Et j'en profiterai pour raccompagner Ada au foyer. Je peux la voir ? »
« Elle dort encore. » répondit Alice en la laissant entrer.
« Mais il est sept heures ! »
« Oui, justement, c'est pour ça qu'elle dort encore. Le réveil sonne dans quinze minutes. » dit Alice en refermant la porte derrière l'assistante sociale qui avait déjà commencé son inspection dans le salon. « Vous me laissez le temps de me coiffer ? » demanda Alice.
« Faîtes comme si je n'étais pas là, c'est le meilleur moyen pour moi de voir si la petite sera bien ici. »
Alice disparut dans sa chambre pour en ressortir plusieurs minutes plus tard les cheveux secs. Quand elle entendit son téléphone sonner, elle se dirigea vers les escaliers, non sans jeter un coup d'œil à l'assistante sociale qui détaillait la bibliothèque. Alice réveilla doucement Ada et Paul et redescendit leur préparer le petit déjeuner.
« Monsieur Marquand n'est pas là ? » demanda Mme Bosc en se tournant vers Alice.
« Non, il a été appelé en intervention tôt ce matin. »
« Mais bien sûr. » murmura Mme Bosc.
« Il ne devrait pas tarder à revenir, c'est lui qui va amener Paul à l'école ce matin, j'ai un rendez-vous que je ne peux pas louper au palais. » expliqua Alice.
« Et ça lui arrive souvent d'amener votre fils à l'école ? »
« Oui. C'est même presque toujours lui qui l'amène et moi qui vais le rechercher. Pourquoi ? »
« Juste pour savoir. Dîtes moi, il n'y a pas beaucoup de photos de vous ici. » remarqua l'assistante sociale.
« Pardon ? »
« Des photos de vous et de votrefiancé. Il n'y en a aucune ici... »
« Vraiment ? »
« Il y a des photos de votre fils partout. Avec vous ou avec M Marquand mais aucune de vous deux ensemble. Comment expliquez-vous ça ? »
« On a plus 15 ans vous savez, on ne passe pas notre temps à se prendre en photo. » rit Alice en préparant les bols pour les enfants qui descendaient les escaliers.
Paul se jeta dans les bras de sa mère pendant qu'Ada restait figée devant Mme Bosc.
« Bonjour, Ada, ça va bien ? »demanda l'assistante sociale.
« Oui. » répondit-elle avant d'aller s'installer à table à côté de Paul.
« Il est où papa ? » demanda le petit garçon en buvant son jus d'orange.
« Il est parti au travail très tôt. Il va revenir bientôt. »
« Et c'est lui qui m'emmène à l'école ? »
« Oui. »
« Trop cool ! Il pourra mettre les lumières de la voiture ? »
« Il faudra lui demander mon chéri. » dit Alice en lui tendant une tartine.
Mme Bosc demandait à Ada ce qu'elle avait fait pendant le week-end quand Fred rentra. Ada et Paul éclatèrent de rire quand il arriva près de la table.
« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » demanda-t-il en allant saluer l'assistante sociale avant d'embrasser sa petite famille. « Pourquoi ils rigolent comme ça ? » demanda-t-il à Alice.
« Tu as vu ta tête ? » lui demanda-t-elle en riant à son tour.
« Qu'est-ce qu'elle a ma tête ? »
« le Twister t'a laissé une belle bosse. Tu ne sens rien ? »
« Non. Ah si, là ça fait mal. » dit-il quand Alice passa délicatement son doigt sur son front.
« Tu devrais aller mettre de la crème dessus pendant que je te fais un chocolat, sinon ça va pousser encore plus. »
Mme Bosc regarda Fred monter à l'étage avant de se tourner vers les enfants, qui se firent un plaisir de lui raconter la magnifique chute de Fred pendant le jeu.
Fred venait juste de s'installer à table quand son portable sonna. Il grogna et se releva pour aller le chercher dans sa veste. Il revint quelques minutes plus tard.
« Bon, Paul, il va falloir se dépêcher, on doit arriver tôt à l'école aujourd'hui avant que je retourne au travail. » dit-il en finissant sa tasse. « Je vais prendre une petite douche rapide et quand je redescend tu es prêt, d'accord ? »
« Oui papa. » dit Paul en continuant à manger.
Fred passa à la chambre récupérer des vêtements avant de monter se laver. Comme promis, quand il redescendit Paul l'attendait dans l'entrée, le cartable déjà sur le dos. Il embrassa Alice en lui disant qu'il la tiendrait rapidement au courant de la situation. Avant de partir, il n'oublia pas d'embrasser Ada. Il la prit dans ses bras et lui murmura quelque chose à l'oreille qui fit sourire la jeune fille.
_________________________________________________________
Quand Alice arriva à la cabane, elle aperçu Fred sur le bord de la rivière. Elle se dirigea d'abord vers l'ambulance pour s'assurer que tout allait bien avec le petit Gabin. Le médecin légiste venait de lui mettre le petit garçon dans les bras quand ses parents adoptifs arrivèrent. Elle les laissa avec Gabin et le médecin et partit rejoindre son homme.
« Alors Commandant ? » demanda-t-elle en s'approchant.
« Alors Benjamin a bien été tué ici, et on a retrouvé son téléphone. Il est complètement explosé mais la scientifique pense pourvoir en tirer quelque chose. » dit Fred en s'asseyant sur un tronc d'arbre.
« Ça va ? » lui demanda Alice, inquiète.
« Je commence vraiment à fatiguer, là. » avoua Fred. « Entre cette nuit blanche à chercher le petit et l'intervention de la nuit dernière, je ne vais pas faire long feu là. » continua-t-il en se frottant le visage avec ses mains.
« C'est vraiment paisible ici. » remarqua Alice en s'asseyant près de lui, lui passant une main dans le dos. « On pourrait faire de belles photos ici ... »
« Faire des photos ? »
« Mme Bosc m'a gentiment fait remarquer ce matin que nous n'avons pas une seule photo de nous à la maison. Ce qui a certainement dû alimenter son idée que nous ne sommes pas vraiment un couple. »
« Mais il lui faut quoi à celle là, franchement ? Elle ne nous lâchera pas tant qu'on ne sera pas mariés ou bien ? »
« En parlant du mariage ... »
« Quoi, tu ne veux plus te marier ? » demanda Fred, la panique claire dans ses yeux.
« Mais si, bien sûr que je veux toujours me marier. Rien ne me fera changer d'avis. Je me disais qu'on pouvait peut-être se marier plus tôt non ? Il est clair qu'elle ne nous laissera pas adopter Ada avant qu'on soit mariés et j'en peux plus d'attendre ... »
« Attendre quoi ? Le mariage ou Ada ? » demanda Fred en riant.
« Les deux. » dit Alice en l'embrassant tendrement.
« C'est quoi le délais minimum pour publier les bans ? » demanda Fred en passant un bras autour de la taille d'Alice.
« Je ne sais pas. Je vais demander à Victor. » dit-elle en baillant et en se calant contre Fred.
« On va rentrer dormir un peu, on verra tout le reste après. » décida Fred, se levant doucement et prenant Alice par la main.
Malheureusement pour lui, le sommeil n'était pas au planning pour Fred qui se fit stopper par Kadiri dès qu'ils s'approchèrent de la cabane dans laquelle ils avaient retrouvé le bébé.
« Je vais dormir un peu, je te retrouve à ton bureau dans deux heures. » dit Alice avant de l'embrasser et de repartir vers sa voiture.
Quand Alice retrouva son futur mari, il s'était endormi sur son bureau. Elle sourit tendrement en le regardant pendant quelques minutes avant d'aller le réveiller doucement.
________________________________________________________
Enfin, cette affaire était terminée. Le petit Gabin allait bien, le meurtrier de son père avait été arrêté. En sortant de la salle d'interrogatoire, Fred se dirigea directement vers son bureau, pressé de boucler le dossier pour pouvoir rentrer chez lui. Il avait à peine passé la porte de son bureau que Léa s'était jeté dans ses bras pour l'embrasser.
« Non mais ça va pas ! » hurla presque Alice qui le suivait, poussant violemment Léa loin de Fred. « Mais vous êtes malade ou quoi ? Vous vous prenez pour qui ? »
« Alice, calme toi. » dit Fred en la retenant par le bras avant qu'elle ne se jette sur Léa. « Et toi, tu dégages, maintenant. » dit-il à Léa.
« Mais ... »
« Il n'y a pas de mais. Tu dégages. »
« Vous ne vous êtes pas séparés ? »
« Séparés ? Mais ... »
« Alice, calme-toi, elle n'en vaut vraiment pas la peine. » dit Fred en la prenant contre lui. « Pour ta gouverne Léa, non, nous ne sommes pas séparés, nous sommes même en plein préparatifs de mariage. Alors, maintenant, tu sors. » dit Fred sur un ton de plus en plus menaçant.
Léa les regarda quelques secondes avant de sortir du bureau sans un mot. Quand Alice se retourna pour voir si elle sortait vraiment, elle se rendit compte que tout le monde les avait vus et entendus.
« Bon, on rentre ? » demanda Alice en se retournant pour faire face à Fred.
« On rentre. » dit-il, récupérant sa veste sur son fauteuil.
Quand ils sortirent du bâtiment, Fred remarqua que Léa les observait depuis un stand de sandwich un peu plus loin
« On se pose un peu au café en attendant d'aller chercher Paul à l'école ? » proposa-t-il.
« Tu ne veux pas prendre à emporter plutôt ? Comme ça on peut se mettre sur un banc au soleil pour profiter un peu... »
« Excellente idée. Va t'installer, je vais nous chercher ça. » dit Fred, l'embrassant rapidement avant de s'éloigner.
Alice alla rejoindre le banc qu'elle avait repéré au soleil. Avant de s'asseoir, elle remarqua Léa un peu plus loin mais elle décida de ne rien faire. Activement tout du moins. Quand Fred vint s'asseoir à côté d'elle avec les cafés, elle l'embrassa tendrement.
« Ah, toi aussi tu l'as vu. » rit Fred.
« Vu quoi ? » demanda Alice.
« Tu es très mauvaise comédienne ma chérie. » dit Fred en riant plus fort. « Tu sais très bien de qui je parle. Mais je suis d'accord avec ta méthode. A partir de maintenant, embrasse moi comme ça à chaque fois que je t'apporte un café, je n'ai absolument rien contre, je serai même prêt à encourager ce type de comportement. »
« Oh ça je n'en doute pas. » rit Alice.
Ils restèrent quelques temps sur le banc a discuter et à s'embrasser jusqu'à ce que le téléphone d'Alice se mette à sonner.
« Allez M. Marquand, il est l'heure d'aller à l'école. » déclara Alice en se levant.
Fred se leva et passa son bras sur ses épaules pendant qu'Alice le tenait par la taille. Ils passèrent non loin de Léa mais ne lui prêtèrent pas la moindre attention.