De Yann à : Léa ; Evan
Salut.
Je vais faire court. Tu m'as fait du mal. Beaucoup de mal. Mais je n'ai plus envie d'être à plaindre. J'en ai plus que marre de souffrir et de n'attirer qu'au pire de l'indifférence et au mieux de la pitié.
C'est en partie ta faute, je te l'accorde, mais j'ai décidé de ne pas t'en vouloir. Pas parce que je suis quelqu'un de bon, mais parce que je ne veux plus m'attarder sur des gens comme toi.
Je n'ai aucune idée de ce qu'il se passait dans ta tête quand tu me faisais du mal. Est ce que tu ressentais du plaisir ? Si c'est le cas, remets toi sérieusement en question. Mais honnêtement je ne pense pas que cela soit ça.
Tu aimais juste t'acharner sur moi parce que ça te confortais dans ta médiocrité, "J'ai beau être nul, il y a plus nul que moi".
J'ose au moins espérer que je t'aurais aidé à retrouver un minimum de confiance en toi. Si c'est le cas, je t'invite maintenant à aller trouver de l'estime et de la lucidité, parce que tu en manque cruellement.
Sans rancune après tout, la vie est ainsi.
Adieu.
De Yann à ; Vincent
Salut, on n'a jamais vraiment parlé.
Je m'en veux un peu de te demander un service, après tout nous sommes de parfaits inconnus. Mais il faut vraiment que je soit sûr d'une chose :
Je t'en prie, prends soin de Ben. Il mérite d'être heureux.
Allez, je ne te dérange pas plus,
Yann.
De Yann à : Père ; Mère
Bonjour.
À quel moment est ce que vous vous êtes dit qu'avoir un enfant était une bonne idée ? Parce que s'en était une mauvaise. J'en arrive à un point où je vous en veux même de m'avoir donné naissance.
Papa, maman, vous n'avez jamais été là.
Maman, tu as une excuse. Tu es à l'autre bout du monde. Tu refais ta vie. Tes enfants ne sont pas morts ou anormaux, alors c'est normal que tu en profites. Je te souhaite d'être heureuse, sincèrement, tu le mérites après tout ce que tu as traversé. J'aurais juste aimé être la raison de ton bonheur.
Papa, tu ne trouves pas ça amusant, quand même, de se dire que même en vivant dans le même appartement, tu étais encore plus distant que maman ? Je ne suis pas en colère contre toi, parce que tu me fais pitié. Pour toi, le monde se résume à l'argent. Mais est ce que tu penses vraiment que quand tu seras plus âgé, l'argent te tiendra compagnie ? Est ce l'argent qui te consolera, t'aidera, t'écourtera ? Est ce l'argent qui t'as aimé, t'aime et t'aimera ? Tu n'as pas l'impression d'avoir oublié quelque chose ?
Maman, papa, malgré ces reproches je vous aimes. C'est sans doute irrationnel, mais tant pis. Je ne suis pas triste, je ne suis pas fâché. Mais j'ai quand une boule à la gorge en pensant à ce qu'on aurait pu faire, être. Oui, on aurait pu être une famille si heureuse. On aurait dû. Par respect pour elle. Mais nous n'avons pas réussi.
Je suis désolé, par ailleurs, de ne pas avoir su vous rendre fiers. J'ai tout raté. Pardon.
Alors j'abandonne. Sans rancune ? Vous aussi vous avez abandonné, à votre manière.
Adieu, votre fils.
De Yann à : Camille ; Lise
Salut, comment est ce que vous allez ? Bien j'espère.
Quand j'ai appris que vous aviez mis un terme à votre relation, je dois avouer que j'ai été très surpris.
Pour être honnête, j'étais jaloux de vous. Vous étiez adorables.
Je sais que ce n'est pas mes affaires, mais vous devriez vous remettre ensemble, vous êtes faites l'une pour l'autre.
Si vous vous êtes séparées par choix et que ça vous va, tant mieux.
Mais je vous en pries, ne brisez pas tout ce que vous avez construit à cause du regard des autres.
Allez, au revoir !
De Yann à : Ben
Salut Ben !
Je voulais te remercier. Merci pour tout ce que tu as fait et merci pour tout ce que tu n'as pas fait.
Tu as été vraiment présent pour moi ces derniers mois, et je t'en serais éternellement reconnaissant.
Sincèrement, nous ne nous connaissons pas depuis si longtemps mais je te considère comme mon plus proche ami. Tu es un vrai frère.
Et comme tout frère qui se respecte tu as aveuglement fais passé mon bonheur avant le tien. Tu aurais dû me dire que tu m'aimais. Tu aurais dû me dire que tu aimais Charline.
Mais non, tu n'as pas voulu interférer et tu as fais comme si tout allait bien.
Je m'en veux vraiment de ne pas avoir été présent comme tu l'as été.
Je m'en veux aussi de te demander ça mais... veille sur Charline. S'il te plaît.
Au revoir.
De Yann à : Charline
Salut Charline.
Tu sais que tu es quelqu'un de formidable ? Non sérieusement tu n'as pas l'air de le savoir. Tu es gentille, intelligente, loyale, altruiste, attentionnée, audacieuse, captivante, optimiste...
Et incroyablement drôle aussi. Et belle.
Je suis vraiment content d'avoir pu aimer quelqu'un comme toi.
Tu vas me manquer. J'espère que je ne vais pas te manquer.
S'il te plaît ne m'en veux pas. Je n'en peux plus. Ce n'est pas que je suis triste, c'est que je me sens vide.
Je ne vois plus aucune utilité à me forcer.
Désolé, de ne pas avoir pu te rendre tout ce que tu m'as donné.
Hé pour être honnête je ne sais pas ce que je fais, c'est incroyablement niais. Mais je ne sais pas, j'ai envie de dire ce que j'ai sur le cœur.
Je me sens un peu ridicule mais je ne suis pas à ça près.
Merci. merci de m'avoir donné l'illusion d'être aimé.
Merci au hasard de t'avoir placée sur ma route.
Je n'en peux plus des insomnies. Je veux dormir une bonne fois pour toute.
Je t'aime.
De Yann à : Sœurette
Est ce que ça fait mal ?
Je suppose que ça dépend... Est ce que toi, tu as eu mal ?
Je sais que tu as eu mal avant de partir, mais pendant ?
Je n'ai que peu de souvenirs d'avant ta mort, j'étais trop jeune. J'ai honte de le dire mais je ne me souviens plus de ta voix. En fait je me souviens de ce qui s'est passé après ta mort.
La première semaine, je n'étais pas triste, je crois que je ne réalisais pas en fait, pour moi tu allais à tout moment sortir de ta chambre et me supplier de jouer avec toi à la PlayStation. Mais ça n'est pas arrivé. Tu étais morte.
À ton enterrement, les adultes utilisaient des expressions comme « disparition » ou « perte », je trouvais ça ridicule. J'avais enfin compris que tu ne reviendrais pas, parce qu'on ne t'avais pas « perdue », parce que quelque chose qu'on perd, on peut le retrouver. Mais toi on ne pourrait jamais te retrouver.
Ensuite les parents se sont disputés puis séparés, père a obtenu ma garde.
Mère avait été jugée trop ébranlée par ta mort pour être en mesure de s'occuper de moi.
Ensuite, il ne s'est simplement rien passé. J'ai grandit. Mais tout semblait vide. Il manquait quelque chose. Il me manquait deux choses, ma sœur et ma mère.
Le reste tu le sais déjà. J'ai eu une vie vide. Elle n'était pas joyeuse ni triste juste... vide.
Et puis je l'ai rencontrée.
Je crois que c'est la seule fois où j'ai cru au destin.
C'était improbable. Et pourtant c'est arrivé. Elle aurait pu me bloquer ou j'aurais pu la bloquer mais ce n'est pas arrivé.
On aurait pu ne pas tomber amoureux, mais c'est arrivé.
Je l'aime vraiment tu sais.
Mais j'ai tout foutu en l'air.
Elle mérite bien mieux que moi.
J'ai vraiment envie qu'elle me déteste.
Comme ça elle ne sera pas triste.
Alors dis moi, Gwendoline, est ce que ça fait mal ?
Je vais bientôt le savoir.
Je vais dormir.
À bientôt.