La Dernière Note

By CestUneHistoire

44.1K 5.7K 7.5K

Lorsque deux jumeaux viennent au monde, la première chose que l'on pourrait penser est qu'ils sont identiques... More

PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
Chapitre 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
EPILOGUE
Bonus : Dans la tête de l'auteure de La Dernière Note
Adaptation Série Audio

CHAPITRE 22

1.1K 149 393
By CestUneHistoire

Finalement Martel m'aide et réussi à m'épargner l'exclusion du lycée pour une semaine, je n'ai que quatre heures de colle un mercredi dans deux semaines.

Honnêtement, je n'en ai rien à carrer.

J'ai l'impression de n'être plus que colère envers Val. Il était un ami proche, désormais il n'est plus rien, bien que je ne connaisse très peu de son histoire avec ma sœur.

Au fond, je ne sais même pas si j'ai envie de la savoir.

Je ne suis pas ce genre de frère qui interdit à sa sœur toute relation, certainement pas, et l'idée que l'un de mes meilleurs amis sorte avec ma jumelle ne m'avait jamais vraiment dérangé jusque-là. C'est la vie de Thalia, pas la mienne.

Le contexte ici est différent, et hors de question d'accepter ce que Valentin a fait à Thalia.

C'est mesquin, mais j'espère avoir brisé son couple avec Amy après cette révélation.

De toute façon, une relation basée sur un mensonge n'est pas une relation.

Une petite voix intérieure me souffle « c'est pour ça qu'Avril t'a quitté tu crois ? ».

Agréable, vraiment.

Je passe la journée à ignorer superbement Valentin, et je fais tout pour ne presque pas parler à notre petit groupe. Amy semble au bord du gouffre, elle nous évite au maximum, honteuse. JP continue ses blagues auxquelles seule Avril décide de répliquer histoire de construire une illusion de bonne entente, et Simon y participe aussi. Ces trois-là ont évidemment compris que mon coup de sang du matin avait clairement remis en question toute la nature de notre amitié, et ils essayent de rattraper mon geste.

Mon geste, ou celui de Val cependant ?

Je n'ai aucune idée de l'opinion de mes amis, s'ils m'en veulent pour ce que j'ai fais à Val ou s'ils en veulent à Val pour ce qu'il a fait à Thalia, mais dans tous les cas je m'en fiche.

Il est presque 21 heures trente quand le soir, j'enfourche mon vélo et quitte ma maison. Je n'ai certainement pas oublié le rendez-vous d'Avril, et à vrai dire j'y ai presque pensé toute la journée.

En pédalant, je réfléchis.

Je me doute qu'elle a tout compris.

Je pense que lorsqu'elle a saisit que je savais quelque chose sur Val et Thalia, elle a également fait le rapprochement avec les enregistrements vidéo. J'avais déjà émis l'hypothèse qu'elle se douterait que je chercherais à les visionner. Elle avait anticipé le fait que j'apprenne sa maladie via les vidéos.

Elle a dû tout comprendre ce matin, et ainsi dû vouloir qu'on en discute.

J'angoisse, et c'est dur de l'avouer.

Je ne sais même pas exactement pourquoi j'angoisse.

Certainement pas à cause de l'adrénaline de sortir encore un soir sans que mes parents le sachent, de toute façon ils ne sont jamais là même si leur gamine a disparue.

Non, je stresse pour une toute autre raison.

C'est la première fois que je vais revoir Avril dans sa chambre depuis... Près d'un an.

Je pédale plus vite dans la nuit, tentant de m'empêcher de penser. En vain.

Avril et moi... Une histoire aussi inattendue que fusionnelle.

Je la connais depuis la sixième. Je l'ai trouvée très belle immédiatement, mais ce n'était certainement pas ça qui m'attirait chez elle bien qu'à onze ans je n'en avais pas totalement conscience.

Elle me paraissait tellement différente, intelligente et mature par rapport à la norme. Et puis mordante, pleine de répartie. Ça m'avait plu tout de suite je m'en souviens.

Elle ne me tournait pas autour, et moi non plus. Nous ne nous sommes jamais dragués jusqu'à la seconde.

Seulement, il y avait ce truc, cette attractivité autant physique que mentale qui nous liait. Nos comportements changeaient dans la minute lorsque nous étions en présence de l'autre, nous faisions attention à tous nos mouvements toutes nos paroles, nous ne vivions que sous le regard de l'autre.

Et nous en avions tous les deux conscience, bien qu'on le refoulait exactement de la même manière.

Deux beaux menteurs qui n'ont jamais su assumer ce qu'ils ressentent. Il était évident que jamais rien n'évoluerait entre nous, d'autant qu'aucun de nos amis n'avait remarqué notre comportement avec l'autre.

Et puis un soir, lors d'une soirée donnée chez Avril, tout le monde avait bu sauf Amy et moi. Avril était presque ivre la première mais avait du coup dessoulé plus tôt que les autres. A un moment, la jolie rousse et moi nous sommes retrouvés dans sa salle de bain.

Je me souviens elle avait les joues rosies, les yeux pétillants et les cheveux en bataille. Moi je l'observais, et je ne pouvais pas détacher mon regard d'elle.

Elle m'a embrassé la première, j'ai répliqué, et puis notre étreinte s'est révélée plus proche du combat de fierté que de la passion amoureuse.

Nous nous battions presque, savoir lequel serait le plus fougueux, le plus sensuel, le plus envoutant. Nous étions tous les deux dépendant de notre attraction, incapables de résister, c'était qui plaquerait l'autre contre le mur le plus rapidement, qui s'allongerait le premier sur l'autre, qui embrasserait le mieux.

Après cet épisode resté profondément secret, nous étions vus de plus en plus souvent. Tout le temps même, c'était nouveau pour l'un et pour l'autre cette attractivité, nous étions accros à l'un et à l'autre.

Mais le jour nous cachions tout devant les autres, et tout passait par les jeux de regard, de sourire, le plus discret gagnait la bataille cette fois. C'était presque un jeu de faire craquer l'autre face à nos amis.

Jamais personne n'a gagné, nous étions tous les deux de bons menteurs.

Ça a duré huit mois. De très longs mois.

Et un jour, Avril m'a quittée. Sans explication. Elle m'a simplement demandé de tout oublier, de ne plus jamais en parler, et de garder le secret à jamais.

Je ne sais toujours pas pourquoi elle l'a fait, je ne l'ai jamais su.

Les jours qui ont suivi la rupture ont été les plus durs de ma vie peut-être. Pourtant je n'en ai jamais rien montré, et jamais personne n'a su ce qu'il se produisait dans ma tête.

C'était pareil de son côté. Aucun de nos amis n'a jamais su quels amants Avril et moi avions été.

Petit à petit, l'amitié s'est réinstallée, bien que la tension soit toujours là lorsqu'Avril et moi sommes trop proches. Mais à force de dissimuler quelque chose, on finit par s'habituer et oublier même ce qu'on dissimule.

Je me suis habitué à être l'ami d'Avril, et j'ai fini par oublier mes... Sentiments.

Je lève la tête au moment où je découvre que je suis arrivé devant la maison de la jolie rousse.

Je ralentis, et puis descend de mon vélo pour le poser près de la fenêtre de la cuisine.

Je n'ai même pas le temps de reprendre mon souffle que déjà la porte s'ouvre sur le visage d'Avril.

Elle me saisit par le poignet, me tire à l'intérieur et chuchote :

- Ma mère est en bas et complètement shootée, je ne préfère pas que tu la voies.

Avril referme doucement la porte derrière moi, et puis me pousse dans le dos vers les escaliers.

- Doucement, je chuchote alors que je suis poussé près de l'étage.

- Doucement toi-même.

Je souris en levant les mains au ciel, ne comprenant pas ce qu'elle veut dire, et puis elle commence à monter les escaliers. Je la suis, connaissant le chemin.

Nous traversons le petit couloir à l'étage, et accédons jusqu'à la chambre d'Avril.

Elle me fait entrer, referme immédiatement la porte derrière moi, et puis soupire.

J'avise sa chambre du regard, rien n'a changé. Tout est à la même place, et en désordre.

Je m'assois sur sa chaise de bureau sans demander mon reste.

- Si tu es aussi stressée il ne fallait pas me demander de venir, je lâche d'un air un peu trop léger.

Avril m'observe une seconde, le dos contre la porte, et puis s'approche.

Elle marche une seconde jusqu'à son lit, et puis semble réfléchir à plein régime.

Elle finit par s'assoir sur son lit, puis lève ses yeux bleus marine sur moi.

Je la regarde. Et je la trouve toujours aussi belle.

- Alors tu l'as fait hein, dit-elle enfin.

Je sais très bien de quoi elle parle. Les enregistrements vidéo, donc j'avais bel et bien raison. Elle avait anticipé ma réaction et cherchait à avoir un coup d'avance par rapport à moi.

Nous jouions comme je m'en doutais un jeu d'ombre.

- Comment pouvais-tu le savoir ? Je demande.

- Que t'allais choper les enregistrements vidéo ? Je te connais mieux que moi-même beau gosse.

- Si tu me connaissais aussi bien tu m'en aurais empêché Roussette.

Elle dodeline de la tête, n'appréciant toujours pas le surnom. Comme je n'aime pas celui qu'elle me donne.

C'est ça avec Avril. Une éternelle lutte.

- Comment aurais-je pu t'en empêcher, à moins que ce soit à moi que tu aies demandé de t'accompagner.

- J'aurais pu y aller tout seul, je proteste.

- Certainement pas, tu es trop intelligent pour te lancer là-dedans seul. Tu as dû emmener JP, celui qui t'accompagnerai sans poser de questions.

- Bonne pioche.

- C'est ça. Ce que je me demande, c'est pourquoi tu ne m'as pas emmenée moi.

Elle ne continue pas sa phrase, pourtant j'entends presque la suite.

« Puisqu'avant tu ne savais pas pour ma maladie ? ».

Je réplique :

- Je te soupçonnais d'avoir un lien dans la disparition de Thalia.

- Ah oui ? S'enquit-t-elle avec un sourire. Tu deviens parano dis-moi ?

- Je crois que j'ai des raisons, tu ne crois pas ?

Mon sous-entendu est clair et cinglant. Et Avril le reçoit comme un coup de poing.

Je suis en droit de douter de tout et tout le monde, puisqu'elle m'a bien menti pendant presque sept ans sur sa santé.

L'expression d'Avril change du tout au tout.

Elle fuit mon regard cette fois, et lâche la voix plus cassée que d'habitude :

- Tu n'as aucun droit pour me juger sur mes choix.

Je m'adoucis. Car enfin, j'essaye de la comprendre et de me mettre à sa place.

- Je ne te juge pas. J'aurais simplement aimé être au courant...

- Et pourquoi toi plutôt que les autres ? S'enquit-elle en me regardant cette fois.

Son regard brille de malice, il est presque malsain. Elle joue encore avec moi, elle remet en question l'importance que je représente pour elle.

Je joue aussi alors.

- Parce que je crois avoir raison lorsque je pense être le seul du groupe avec qui tu as couché.

Ma réplique la tend complètement, pourtant elle le dissimule.

Elle rétorque :

- Faut pas mélanger la baise et l'amour.

Ça fait mal.

Je redresse la tête, certainement pas prêt à déclarer forfait.

Mais je mets quelques secondes à m'en remettre, Avril s'en rend compte, et puis semble presque prendre conscience de l'ampleur de ses paroles.

Elle finit par se lever, et je remarque que ses mains tremblent.

Elle finit par dire :

- Excuse-moi.

Je réplique tout de suite :

- Tu ne penses pas un mot de tes excuses.

Elle se retourne face à moi, surprise, et s'enquit :

- Quoi ?

- Tu m'as bien entendue. Tu ne t'excuses pas pour ce que tu as dit, parce que tu veux me blesser.

Elle place une main devant elle suspendue au niveau de sa taille, et se fige. Elle m'observe avec un mélange de crainte et d'appréhension, mais j'en joue plus qu'autre chose.

- Je ne veux pas te faire de mal, reprend-elle doucement.

Sa voix n'a jamais été aussi calme, aussi peu assurée. Ce qui fait l'essence d'Avril c'est sa répartie cinglante, son mordant, sa sécheresse. Certainement pas son ton calme.

- Oh si Avril.

Je me lève aussi cette fois, un sourire amer plaqué sur les lèvres, et m'approche d'elle lentement.

- Tu veux me faire mal pour que je sois dégoûté de toi, que je m'éloigne de toi et ne t'approche plus. Tu ne veux surtout pas revivre ce qu'on a vécu. Parce que tu as peur, peur qu'on cède encore une fois, et surtout peur de me faire trois fois plus de mal en mourant alors que nous vivons la parfaite idylle.

- Tais-toi.

- Certainement pas. Si j'avais su tout ça il y a un an et demi, jamais je ne t'aurais laissée partir.

Avril ne me demande pas ce que je veux dire, parce qu'elle a très bien compris. Comme je sais qu'elle ne le dira jamais à voix haute, j'éclate d'un petit rire sec et lâche :

- C'est pour ça hein ? Que tu m'as quittée.

Cette fois, sentant que je me rapproche d'elle, son expression change.

La fureur traverse ses iris comme un éclair foudroyant, au point que lorsqu'elle s'approche de moi d'un pas agité je recule.

Mais elle passe tout droit, m'esquive, et en vient presque au point de me pousser de devant son bureau.

Je me retourne, et puis l'observe ouvrir brutalement un tiroir.

Elle soulève quelques feuilles, des pochettes sur lesquelles je remarque furtivement des travaux de maths, et puis Avril sort une boîte.

Elle la pose à plat sur son bureau, et l'ouvre.

Elle plonge la main dedans, et en ressort un bracelet. Un bracelet blanc, d'hôpital, et pour enfant.

Elle le place devant mes yeux, et lorsque je les lève face aux siens, je réalise que ses iris sont brillants de larmes.

- Avril Larcher, groupe O+, 13 mois.

Sans me quitter des yeux, elle plonge la main à l'aveuglette dans sa boîte.

Elle ressort un deuxième bracelet, et annonce les dents serrées :

- Avril Larcher, groupe O+, 5 ans.

Elle lâche le bracelet sur son bureau, et en saisit un troisième.

- Celui-là, j'avais sept ans. Celui d'à côté, deux ans. Celui-là quatorze ans. Celui-ci neuf ans.

Elle me désigne sa boîte blanche, et cette fois les yeux remplis de larmes elle crache :

- Tu sais combien il y a de bracelets d'hôpitaux dans cette boîte ? Tu en as juste une idée ?

Je ne réponds pas, j'en suis incapable.

Je suis désormais obsédé par ses yeux océan remplis de larmes, et je prie pour que jamais elles ne s'écoulent sur son beau visage.

- 436. 408 fois c'est deux fois par mois, mes deux visites médicales obligatoires pour tout surveiller. Et les 28 autres fois c'est lorsqu'il y a eu un problème, et que j'ai faillit y rester.

Ses mots me glacent. Je m'appuie contre le bureau, et une nouvelle fois je me mets à sa place.

Toutes ces visites obligatoires à l'hôpital, et ces 28 fois supplémentaires parce que...

Avril lâche la boîte, et puis plante un doigt dans ma poitrine.

- Ne prétend pas qu'à ma place tu aurais fait mieux je t'en supplie. Je vis avec la terreur chaque jour, chaque matin lorsque je me réveille elle est là et m'observe de ses grands yeux rouges. Chaque soir lorsque je me couche elle guette le sommeil venir, et dès qu'il est là, elle m'enserre avec ses griffes pour m'empêcher de respirer. Lors de chacune de mes crises je crois mourir, et c'est pire quand je me réveille et que je réalise que je suis vivante parce que c'est à ce moment là que je prends conscience que la mort n'a pas fini de jouer avec moi.

Cette fois, elle pleure.

Ses larmes dévalent ses joues jusque sur son menton, et elle peine à garder les yeux ouverts tant ses longs cils sont trempés.

Je suis mal à l'aise avec ça, mais le désespoir qui fait vibrer sa voix me brise entièrement.

J'ai l'impression d'entendre chaque morceau de mon cœur s'effriter et s'éclater contre le sol.

N'y résistant plus, je la saisis par les épaules et la plaque contre moi.

Mais Avril chuchote :

- Non... Attends je...

Elle reprend son souffle, hoquette, et essuie ses larmes.

Elle relève les yeux sur moi, et puis chuchote :

- Je déteste être comme ça face à toi... Je ne voulais jamais que tu me voies dans cet état, c'est aussi pour ça que... Que je suis partie.

Je garde le silence, je sais qu'elle va approfondir ses pensées.

- Tu sais... Lorsque l'on cohabite avec la maladie, on apprend à ne plus aimer. La maladie t'en empêche, elle est égoïste, elle prend toute la place. Elle ne te laisse pas le loisir d'aimer quelqu'un d'autre. Depuis gamine je vis avec ça. C'est la maladie mon âme sœur, personne d'autre, car c'est elle qui m'emportera lorsqu'elle cèdera, personne d'autre. Je ne peux pas la vaincre, même avec toute la volonté du monde, elle sera toujours plus forte, c'est un combat perdu d'avance.

C'est horrible.

Ses mots sont horribles.

Et pourtant, je suis persuadé qu'elle ne peut pas avoir plus raison.

Les mains serrées contre mes poignets, elle chuchote :

- Tu es arrivé et tu n'aurais jamais dû. La maladie a vu là un rival, et elle m'a empêché de... D'aimer quelqu'un d'autre. Ce jour où je t'ai quitté... Tu te souviens cette crise d'appendicite ?

Je fais immédiatement le lien avec ce que Martel m'a raconté dans la journée.

Alors c'était ça...

Avril lit dans mes yeux que j'ai compris.

- Ça a été le déclic. En huit mois de relation avec toi je n'étais allée à l'hôpital que pour mes rendez-vous mensuels. C'est tout. La « crise d'appendicite » est l'un des 28 accidents. J'ai cru pendant un instant que tu avais fait fuir la maladie, futile espoir. Elle était bien là, et j'ai compris que je ne pouvais pas te faire vivre ça. D'abord parce que note relation contenait un gros mensonge, car jamais nous ne finirons heureux avec beaucoup d'enfants, ahah. J'ai compris que la maladie était plus forte que toi, et que je devais choisir entre elle et toi. La maladie ne souffrirait pas de toi, mais toi tu souffrirais d'elle. Je l'ai donc choisie.

- Avril...

- C'était dégueulasse de te le cacher mais j'étais incapable de t'en parler personne n'a jamais été au courant ! Ma mère est camée et à peine consciente que sa fille va crever dans peut-être une semaine, et mon père a beau s'occuper de moi comme il peut il ne peut pas gérer une adolescente qui a grandi trop vite !

- Avril s'il te plait...

- Et puis comme tu as bien réagi quand je t'ai quitté je me suis dit que tu t'en fichais, que j'avais pris la bonne décision. Et pourtant c'était tellement dur d'imaginer ça, d'imaginer que... Que...

- Avril.

Cette-fois, elle lève les yeux sur moi.

J'encadre son visage avec mes mains, et je lui chuchote :

- Tu n'as pas besoin de m'expliquer. J'ai compris, et je ne t'en veux pas tu sais ?

Elle sourit à travers son rideau de larmes, et puis soudain, elle me donne un grand coup de pied dans les genoux.

Je me mets à crier, plié en deux.

- Mais pourquoi t'as fait ça ?

Je recule, et Avril se penche au-dessus de moi, en position de dominatrice.

- C'est pour jouer le mec romantique alors que tu sais parfaitement que je déteste ça.

- Mais t'es sérieuse !

Je me redresse, me remettant à peine de la douleur, et puis je lance :

- T'aurais préféré que je t'insulte ?

- De ta bouche, c'est déjà plus naturel.

- Il y a d'autres choses naturelles que ma bouche peut faire tu sais.

Je me penche au-dessus d'Avril, et elle place sa main pile devant mon visage alors que celui-ci se rapprochait dangereusement du sien.

- Si tu comptes me roter à la gueule, je te préviens direct ce n'est pas que tes genoux qui vont accueillir mon pied.

Je souris face à sa répartie, et puis alors qu'un sourire flotte sur ses lèvres et que ses joues sont rosies et brillantes par ses larmes séchées, un bruit retentit soudain de l'autre côté de la porte.

Nous sursautons, nous redressons, et puis je m'éloigne d'Avril par automatisme.

Avril se retourne en une seconde, et me fait signe de ne pas bouger.

Elle s'approche de la porte lentement, et puis tend l'oreille dans le silence.

Je ne bouge pas, prêt à plonger sous le lit s'il faut me cacher.

Mais au bout de quelques secondes, Avril sourit, se tourne face à moi, et chuchote :

- On est tranquilles... Bon, et si tu me disais ce que tu as découvert sur nos amis avec les enregistrements vidéo ?



Continue Reading

You'll Also Like

198K 24.1K 43
Ass malick ndiaye est un homme d'affaires qui ne laisse rien au hasard . Il a tout pour lui et n'a qu'un objectif en ce moment devenir père . Le seul...
4M 224K 74
CHRONIQUE FICTIVE FINIE. Sous le voile se cache une femme sensible, avec plein de valeurs, fragile mais forte, forte pour soutenir ceux qu'elle aime...
471K 41.2K 34
Damon Pierce était l'homme le plus puissant et les plus craint du monde des affaires. Il tenait non aussi un charme dévastateur mais aussi un caractè...
13.2K 470 50
Pendant toute sa vie, elle a pensé être orpheline, sans savoir qu'elle a une sœur jumelle qui est une criminelle redoutable. Un jour, elle recrute un...