Hot Delirium

By LniArekin

591 46 21

La "fausse" suite de Hot Gun More

Prologue

590 46 21
By LniArekin

(Mot de l'auteur : Hot Delirium est un délire de l'auteur, je n'ai pour l'instant pas vraiment prévu de suite. Donc, considérez-le comme un petit bonus, une parenthèse, un truc drôle à se mettre sous la dent. NE PAS LIRE SI VOUS N'AVEZ PAS LU HOT GUN, sinon vous vous spoilez la fin du précédent tome)


Marley

L'Indienne pousse un cri, un son qui semble lui sortir du fond des entrailles. Je l'avais jamais vue avoir la moindre expression, toujours aussi impassible qu'un caillou, mais maintenant, on dirait que toute la douleur du monde s'est greffée sur ses traits. Elle chope ma main et la serre si violemment que je crains qu'elle ne me brise les phalanges. Elle est plus costaud qu'elle n'en a l'air et je manque de vomir à mon tour tout un flot de jurons et de couinements de douleur.

Au hurlement de l'Indienne, Johnny panique et donne une brutale embardée qui manque de nous faire basculer dans le fossé. Il essaie de lorgner sur le siège arrière tout en manœuvrant la voiture et braille :

— Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'elle a ? Putain, parle-moi !

— Ferme-la alors ! Il se passe quoi à ton avis ? Ta meuf est en train d'accoucher au pire moment de la Création !

Il grogne de plus belle.

— Sérieux, tu peux pas te retenir, l'Indienne ? Serre les jambes !

Ses deux billes noires ressemblent à des canons de fusil lorsqu'elle les pose sur ma carcasse et des rides profondes transforment son visage en un masque de mort-vivant. D'ailleurs, elle a un petit air assez cocasse du pasteur zombie qui nous a mariés pour le meilleur et pour le pire avec la hippie cinq ans plus tôt. Là, on est pas loin du pire et le meilleur commence vraiment à me manquer...

— T'en es où ? je demande à l'Indienne.

Elle me fixe comme si j'étais débile.

— OK, je vais jeter un coup d'œil, me descends pas.

L'indienne tient un flingue sur sa poitrine et, connaissant la minette, capable de trancher des carotides, m'exploser le crâne doit pas l'émouvoir des masses.

Je commence à soulever l'ourlet de sa robe quand la main de John me tombe dessus. Il presse mon épaule, le pouce en appui sur un endroit qui fait sacrément mal. La voiture zigzag sur la route.

— Tu la touches pas !

— Et je m'y prends comment alors ?

— Il est hors de question que tu foutes au monde mon gamin ! Pas question ! T'entends ?

Je lève les yeux au ciel.

— Et tu proposes quoi ? Je la laisse se démerder toute seule ? Note que ça me dérange pas plus que ça, hein ? Le sang et les trucs pas ragoûtants qui vont lui sortir du bide, ça m'enchante pas.

— Fermez-la ! nous crie Cheyenne, avant de pousser un nouveau hurlement qui contracte l'ensemble de son corps, et nous avec.

Un cri qui n'a rien d'humain, plutôt un mixte entre une armée de goules géantes et un ours furax. Elle prend de nouveau ma main pour une boule antistress qu'elle presse à loisir, puis respire par à-coups.

John finit par me rendre ma liberté, m'octroyant au passage un bel hématome sur l'épaule. J'avais bien besoin de ça.

— Je peux regarder maintenant ? je demande avant que l'indienne ou son mec tente de me buter.

Johnny jure, accélère, traçant sur la longue route paumée au milieu de la forêt, les phares de la bagnole illuminant le bitume.

Je retrousse la robe de Cheyenne sur ses cuisses tout en guignant vers le pare-brise arrière – on a gagné du terrain, mais ils sont toujours là – je pose ensuite les yeux sur l'entrejambe de l'Indienne.

— Oh bordel de merde !

— Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiète aussitôt John.

— Il se passe, mon pote, que le vagin de ta femme ressemble à la Golden State !

— Tu t'attendais à quoi ? me lance Cheyenne.

— J'sais pas, j'espérais que les gosses sortaient des fleurs, le concombre pour les gars et... euh... la tulipe pour les gonzesses. Là, c'est pas une tulipe. Plutôt un truc dégueu qui peut t'empêcher de baiser pour le reste de ta vie. John, heureusement que tu voies pas ça ! Je suis en train de sauver ta vie sexuelle, je te jure, mon pote.

Cheyenne lève les yeux au ciel, pendant que je me demande ce que je vais foutre de cette tranchée qui s'ouvre, comme si des soldats s'apprêtaient à foncer dans le tas. C'est bien la première fois que le cas de figure apparaît sous mes yeux et que j'ai rien à fourrer dedans.

— C'est ton cul que je suis encore en train de sauver, grommelle Johnny. Prends-soin de ma meuf et de mon gosse.

— Ouais, ouais, je suis au taquet là.

Je regarde autour de moi comme si je pouvais mettre la main sur un manuel qui explique comment foutre au monde un gamin d'une Indienne qui semble vouloir me couper les couilles, dans une bagnole en pleine course poursuite dans le Vermont. De mémoire des flics du coin, ils doivent même pas se rappeler de la dernière fois que ça a pu se produire.

— La hippie est jamais là quand on a besoin d'elle !

Cheyenne me donne un coup de genou dans la tronche.

— Et c'est ta faute !

— Ouais, ouais, je sais.

Un petit pic désagréable vient gratter derrière mes côtes. Elle me manque vraiment, cette chienlit de pacifiste.

L'Indienne pousse un nouveau cri, se cambre et son machin semble s'agrandir.

— Oh c'est moche, je me plains.

Johnny me donne des coups du plat de la main sur le sommet du crâne depuis le siège avant, au petit bonheur la chance, tout en jurant tous les blasphèmes de son répertoire. Je dois l'esquiver, puis je finis par gueuler :

— Tu peux arrêter de me frapper, j'essaie de me concentrer sur la manière d'accoucher ta femme.

— Alors, boucle-là au lieu de débiter des conneries !

John donne un brutal coup de volant quand une balle retentit dans les bois. Je regarde une nouvelle fois derrière nous, la voiture a raccourci la distance qui nous sépare. Merde !

— Accélère, bon Dieu.

— Tu crois que je fais quoi ? C'est un foutu tacot, cette bagnole. La prochaine fois, vole un V8.

— J'ai pas trop eu le temps de réfléchir à ce que je piquais. J'ai composé avec les moyens du bord.

Peu soucieuse de la voiture qui gagne du terrain, l'Indienne se crispe et me balance un autre coup de genou :

— Tu peux rester concentré deux minutes sur l'objectif ?

— Je suis à mon max, l'Indienne. J'ai pas pris de dope depuis une semaine à cause de ta satanée copine, et franchement, j'en aurais eu bien besoin maintenant. Toi, je sais pas, respire, pousse, fais quelque chose pour expulser le machin de ton bide.

— Qu'est-ce que tu crois que je suis en train de faire ? Du tricot ? Abruti de tox !

— Je me souviens d'un temps pas si lointain où tu l'ouvrais moins.

— Les temps changent, Marley.

— Bah ouais, j'ai vu ça ! Quatre ans en taule et tout le monde part en couille. C'est la tragédie de ma vie.

— La tragédie de ta vie, c'est que t'es pas fichu de sortir de taule et de te la couler douce une semaine entière. C'est déjà le bordel ! grogne John.

Je hausse les épaules, en me demandant ce que je dois foutre de mes mains. Est-ce qu'il faut les fourrer là-dedans ?

— Je t'assure que j'y suis pour rien. J'ai pas fâché grand-monde.

— Je veux pas connaître ta définition de « grand-monde ».

Je souris à son reflet dans le rétro intérieur. Il me balance un doigt d'honneur.

L'odeur rance du sang m'oblige à plisser le nez et à revenir sur l'objectif gluant situé au centre névralgique de l'indienne.

— Bordel, c'est vraiment dégueulasse. Je savais pas qu'une femme pouvait se vider autant. Je vais offrir un millier de pilules à la hippie.

— Je croyais que tu voulais lui faire un millier de gosses, se moque John.

— Métaphoriquement parlant, pour la meilleure partie. Une fois que t'as fait un môme à une meuf, tu baises plus et crois-moi, plus baiser Lilotte, c'est un crime contre l'humanité.

— Tu peux parler d'autre chose que de coucher avec ma meilleure amie pendant que je suis en train de mettre au monde mon enfant, se plaint Cheyenne en essayant de m'attraper par l'oreille.

— Tu pourrais me féliciter pour les efforts que je fournis à détourner tes pensées de ce truc immonde.

— Ce truc immonde, c'est ma progéniture, me rappelle Johnny.

— T'as foiré quelque part. Je pencherais plutôt pour un alien.

Il ne prend pas la peine de répliquer, il se contente de son majeur dressé. Je l'ignore, regarde autour de moi à la recherche du sac de l'Indienne, déniche un t-shirt propre et essuie tout ce qui dégouline. Je fronce le nez, jure.

— J'ai vu de la cervelle qui gicle, des tripes qui sortent, mais là, je sais pas quoi dire...

— Alors ferme-la ! me crient de concert les deux loustics énervés.

L'indienne chantonne à nouveau bruyamment, son corps paraît possédé lorsqu'il se plie d'une façon démentielle, toute la partie du milieu s'agite. J'ai peur qu'un pantin monté sur ressort jaillisse subitement ou que des dents lui sortent. Un vagin tueur.

C'est au moment où je pense qu'elle peut me bouffer le bras et qu'en même temps, je me taperais bien un hamburger, que les connards qui nous poursuivent choisissent de défoncer le cul de notre bagnole, nous envoyant valdinguer à proximité du fossé. On danse dangereusement avec le bas côté, mais Johnny gère, contrebraque, appuie sur le champignon, pendant que les mecs défouraillent sur la caisse. Je me baisse, le visage à moitié fourré dans les entrailles de cette fille. Je songe que je baiserai plus jamais de toute ma chienne de vie, quand je vois soudain une ombre qui pointe, un truc gros, un truc dégoulinant, un truc qui me fait vraiment – vraiment – flipper !

J'ai jamais autant été dans la merde que maintenant.


Principale autoroute à Los Angeles.

Continue Reading

You'll Also Like

173K 9.3K 36
Il a suffi d'un regard à Isaac Miller pour tomber sous le charme de Lev. Rongé par la timidité, il n'a jamais osé faire le grand saut. Cette dernière...
24.9K 990 20
Bienvenue dans les coulisses de la tournée StarAc 2024. Suivez en direct nos 7 artistes. Je fais ça pour les folles du jet de Twitter, c'est pour vou...
646K 13.8K 66
« 𝐈𝐥 𝐲 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐟𝐮𝐭𝐮𝐫, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐠𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐟𝐟𝐚...
85.2K 1.7K 90
Dominic n'a pas de soumise à lui mais est réputé dans leur milieu pour les punitions au fouet.... Elles n'ont pas été sages, leurs Maîtres les lui co...