The Words Untold [MINSUNG OS]

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« - Minho ça te dirait de te rapprocher au plus près des étoiles avec moi ? - Je... Je crois oui ? » { Lors... Více

O N E S H O T

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Od tonbebedans1mixeur

Jisung

C'était arrivé durant la première neige, le sol s'était transformé en miroir gelé et alors que la pluie s'abattait sur la ville, je t'avais vu au coin de la rue, complètement frigorifié.

Ce jour-là j'ai décidé de t'aider.

Toi, le garçon terrifié.

———————————————

La brise automnale maltraite mes cheveux pendant que mes pas encore indécis se frayent timidement un chemin à travers cet océan d'inconnus habillés en noir et blanc.

Ça ne fait qu'une semaine.

Ça ne fait que sept jours que je suis là et pourtant, j'ai l'impression qu'une place avait été gardée pour moi.

Quelques miroirs d'eau éclatent sous mes pieds un peu plus réveillés et ce n'est que lorsque je franchis enfin ce portail de fer que j'aperçois au loin mon aîné.

Je devine facilement qu'il a eu du mal à se lever car ses cheveux naturellement frisés sont cachés sous la capuche de son sweat abîmé.
Ses yeux endossant le poids du sommeil tentent de me fixer l'espace d'un instant et lorsque ma main vient se poser sur l'une de ses épaules, un sourire passe la barrière de ses lèvres asséchées par le temps.

« - Fortnite ? Demandais-je directement, connaissant déjà la réponse.



Ça ne fait que 168 heures que je suis un élève de cet établissement.



- Hum, souffle-t-il en enroulant son bras autour de mes épaules, Félix avait apparemment décidé de me faire passer une nuit blanche.



Et pourtant c'est comme si j'avais toujours été là.



- On a cours de quoi ce matin ? Reprend-Il en créant un son métallique avec l'aide des chaînes de son pantalon en cuir.

- Mathématiques, tout ce qu'on aime. C'est quand même dingue que ce soit à moi de te rappeler notre emploi du temps alors que je suis nouveau.

Ses pupilles sombres et froides contemplent le ciel d'un air détaché tandis que ses doigts pincent ma bouche d'un geste si brusque que j'ai pensé qu'il voulait me l'arracher.

- Ouais, mais t'as l'air de t'adapter à cet endroit mieux que tout le monde. En tout cas tu t'adaptes mieux que l'autre. Réplique-t-il en continuant sa marche enjouée à mes côtés jusqu'à ce que nous nous retrouvions devant cette porte si détestée.

- Ouais... L'autre. »

La poignée se baisse et mon cœur semble chuter d'un étage voire deux ou trois, il est là.

Il est toujours là.

Ce garçon que j'ai choisi pour voisin de table sans savoir ce qui m'attendrait par la suite, ce même garçon qui hante mon esprit avec ses expressions me causant des insomnies.
Mes pas se font plus lents, comme pour profiter du spectacle qui m'est offert en cet instant présent. Cet instant où les bruits sonores de fond n'existent plus, où mes amis ne deviennent que des ombres à la limite de l'invisible et où cet être scintille timidement à la manière de la lune exclue et fragile.

Je le contemple au ralenti lui et sa beauté introvertie, sa mâchoire finement tracée établie un lien avec ses oreilles parfaitement percées.
Et mes yeux ne peuvent s'empêcher de fixer ses lèvres tremblantes tandis que sa main pianote sur sa table dans un mouvement répétitif et synonyme de nervosité.

Certaines fois il remet ses cheveux sur son visage pour mieux se cacher, pour se fondre dans la masse. Son pied droit tape en continue sur le sol et son regard cherche une direction ou peut-être une boussole.
Il semble seul face au monde, personne ne lui parle, personne ne le regarde, il est délaissé et ça me fait mal.

« - Chan, pourquoi ce gars est tout le temps seul ?

Mon ami s'arrête de parler pour me regarder, ses pupilles dégagent un éclat que je ne leur connaissais pas. Il s'approche légèrement de moi et dépose ses mains sur mes épaules, je devine qu'il est sérieux et que ce qu'il compte me répondre est important.

- Ce mec est pas fréquentable Jisung, il est dangereux. Il faut que tu évites de lui parler d'accord ? Tu pourrais amèrement le regretter, c'est un... monstre.

- Mais qu'est-ce qu'il a fait pour mériter autant de haine ?!

- Ce qu'il a fait ?... Chuchote-t-il en s'écartant pour s'adosser contre un mur, il est venu au monde. »

La sonnerie retentit et les étudiants oublient le plus important pour s'assoir à leur place seulement moi je n'oublie pas, les paroles de mon aîné restent bloquées dans ma tête pleine de tracas.

Ce n'est que lorsque le professeur arrive que je m'assois, mes yeux dérivent trop facilement sur mon voisin qui lui ne dit rien.
J'entends l'homme déblatérer contre son propre discours un peu usé à force d'être utilisé même lui en a l'air fatigué. Et mes yeux ne quittent malheureusement pas mon camarade, ils fixent ce qu'ils arrivent à discerner sous cet amas de cheveux indéterminés.

Je l'entends respirer de manière déchirante, un souffle saccadé qui ne peut qu'attiser ma pitié.
Alors dans un geste peut-être un peu trop maladroit je déchire un morceau de papier de mon cahier pour y écrire ce que me dictent mes pensées.



« Salut ! On a encore jamais eu l'occasion de parler, comment tu t'appelles ? :) »




Il tourne la tête en ma direction et l'espace d'une seconde, j'ai l'impression que son regard s'humidifie. Je pourrais y plonger et m'y noyer sans peine, ses pupilles m'hypnotisent.

Je lui adresse un sourire que je qualifierais de rassurant et à l'abri de toute autre attention je lui tends la main sous nos tables espérant secrètement qu'il me rende cette poignée banale.

Son visage couleur porcelaine s'empourpre et ses cheveux de jais ne peuvent plus le cacher alors presque instinctivement il se met à fixer ses pieds.
Puis enfin un souffle, non, un murmure m'étant décerné.

« Tu ferais mieux de ne pas me parler, ça pourrait nuire à ta popularité... »

Et mon cœur se serre, ma fierté en prend un coup mais je ne compte pas abandonner en si bon chemin. J'ai envie de savoir qui se cache derrière ce masque noir et je le saurai.

Je crois bien que j'ai envie de sauver quelqu'un et ce quelqu'un est mon voisin.






Mes pas insignifiants m'avaient mené en cette douce matinée au bord de la mer. Cette étendue plate se confond en miroir et ne cesse de refléter les rayons matinaux, je n'en vois presque plus la fin, c'est un océan qui n'a pour corps qu'une immense masse d'eau.

Mon visage contemple les traces de la lune qui s'effacent tristement derrière la brume et alors que quelques personnes passent, l'air fume.

La lumière se fraye timidement un chemin jusqu'à mon faciès endormi et tandis que mon chemin semble se prolonger infiniment, je sens la chaleur d'un passant.

Son dos légèrement courbé traduit facilement de sa fatigue apparente, ses cheveux ébène toujours coiffés de la même manière retombent péniblement sur ses oreilles rougies par l'aube et je ne peux m'empêcher d'aimer cette vue.
Son sac dénué de vie pendant à ses pieds m'attriste affreusement et c'est d'un pas décidé que je me dirige à ses côtés.

« - Salut ! Entamais-Je joyeusement en le débarrassant de son poids.

Il me fixe avec un air surpris ce qui me retire un sourire.

- Tu es étonné ?

Et comme si je le connaissais un peu mieux, il se met à rougir dans l'une de ses manies à lui et face à ses joues roses je ne peux que faiblir.

- Tu ne comptes toujours pas me dire ton prénom ? Je peux attendre, je sais me montrer très patient quand je veux.

Quelques gouttes de pluie et de cristal viennent épouser ses lèvres idylliques légèrement rongées par le stress et l'angoisse pendant qu'une brise affolée s'acharne sur ses boucles d'oreilles.

Puis pour la première fois il me sourit.

Alors à cet instant où les premiers flocons de l'année tombent et que la glace prend forme, mon cœur quant à lui, explose à l'aide d'une bombe.

Et je m'amuse à imaginer les syllabes composant son prénom, son prénom que je rêve désormais de prononcer.



Dis-le-moi, s'il te plaît, ton prénom.


- Minho. Sourit-Il de toutes ses dents.

- Quoi ?

- Je m'appelle Minho et toi tu es Han Jisung n'est-ce pas.. ?

Pendant la durée d'une seconde, le temps s'est arrêté et c'est durant ces infimes secondes que j'ai capturé sa beauté. Je l'ai capturé en mémoire et je garderai cette image de lui pour l'éternité.

Tu es beau Minho. Bien trop beau.

Sa peau porcelaine devient écarlate tandis qu'il se met à rire nerveusement, je me contente de lui offrir une expression d'incompréhension et ce qu'il me répond augmente ma tension.

- Merci, toi aussi. »










☁️☁️☁️








Mes pieds butent contre le sol gris de l'établissement tandis que le poids du bras de Chan se trouve sur mes épaules.

« - Va vraiment falloir que tu m'aides à me tenir loin de ma console le soir Jisung, j'arrête pas d'enchaîner les nuits blanches. Se plaint mon ami d'une voix des plus rocailleuses.

Je laisse mon rire se balader dans les couloirs alors que ma main appuie négligemment sur la poignée de porte de notre classe.
Ce que j'y trouve derrière m'arrache le cœur pour le remplir à rebord d'angoisse.

- Tu comptes pas répondre sale merde ?! Tu ne parles que lorsque ça t'arrange hein ? Hurle l'un des élèves de terminale.

Je sens le poids sur mes épaules s'alourdir.

- Et voilà qu'ils recommencent... Chuchote mon ami.

Mes yeux horrifiés ne peuvent quitter cette vue attristante, je le vois trembler sous les regards brûlants de ceux qui lui font face.
Sa main parsemée de bleus tente de trouver refuge sur le tissu de son pantalon légèrement déchiré et je ne peux m'empêcher de ressentir de la pitié.

- Mais qu'est-ce qu'ils font ?! Demandais-Je d'un air suppliant.

Mon aîné soupire longuement avant de me tirer à l'extérieur de la salle pour finalement placer ses deux mains sur mes épaules.
Je n'arrive presque pas à soutenir l'intensité de ses pupilles assombries par un sentiment qui ne peut se référer qu'à l'ennui.

- Minho est spécial Jisung, les autres ne l'acceptent pas alors ils s'en prennent à lui. C'est pour ça que je te conseille de rester loin de ce gars, tu pourrais facilement t'attirer des problèmes.

- Mais Chan putain ils le frappent et tu veux que je reste tranquille ?

- Jisung je dis ça pour toi. Minho est toxique, il ne faut pas l'approcher.

- Désolé Chan.

- De quoi ?

- Désolé mais je ne vais pas t'écouter aujourd'hui. »

Mes pieds me propulsent soudainement à l'intérieur de la salle et c'est sans une once d'hésitation que j'attrape cette main meurtrie pour l'emmener loin de cette boucherie.

Je l'entends sangloter dernière moi mais je ne perds pas la face et ouvre la marche en direction de l'infirmerie.

Ce jour-là, en attendant l'infirmière, Minho m'a pris dans ses bras.
Les quelques merci qu'il m'avait adressé sonnaient comme un opéra.
















🎞🎞🎞













Plus le temps passe et plus j'ai l'impression d'avoir ce besoin de le regarder afin de ressentir mon ventre s'embraser.
Oui j'ai ce besoin viscéral et indispensable de fixer mes orbes sur son visage aux traits si fins et adorables.

Comme un besoin primaire, il faut que je lise son âme à travers ses yeux, ses yeux qui étrangement, ne sourient qu'à moi.
Et lorsque ces derniers se remplissent de perles salées, le temps l'accompagne dans sa tristesse infinie pour pleurer sa joie dérobée.

Aujourd'hui la pluie me poursuit à chacun de mes pas, elle se prolifère dans mon cœur et continue inlassablement son combat.
Au loin je le vois, ses jambes ne semblent plus être apte à supporter le poids de sa douleur tandis qu'il se reçoit d'innombrables coups bas.

Et sa posture adoptée comme l'une de ses mimiques les plus précieuses, il se recroqueville et subit silencieusement toutes ces paroles furieuses.
Le venin s'écrase contre son faciès rougi par la honte alors que ses mains triturent encore et toujours sa gorge vide de repartie.

Dans un mouvement peut-être un peu maladroit, je m'approche du seul que je peux considérer comme mon bras droit.

« - Pourquoi ? Juste, pourquoi est-ce qu'ils font ça Chan ?...

Mon ami m'offre un sourire traduisant de sa pitié naissante pour celui qui me hante.

- Nos pensées... Il peut les voler.

Il sort des mikados de son sac à dos avant de souffler exagérément dans le but d'évacuer sa frustration pour finalement arrêter son vélo.

- Ce gars... je sais pas comment il fait ça mais, Jisung ne rigole pas, il peut lire dans nos pensées.

D'une manière inexplicable, mon corps et mon esprit ne réagissent pas. Du moins pas tout de suite.

- Vous... Et vous le frapper pour cette raison ?

- Il leur fait peur, qui sait ce qu'il entend tous les jours après tout. Je pense qu'il ne se défend pas parce qu'il sait exactement ce que pensent ses assaillants. Et tu sais ce qu'ils doivent penser Jisung ?

Ma salive écorche ma trachée pour lui provoquer une affreuse douleur désirée.

- N- Non...

- « Ne dis pas ce que tu sais sale monstre ! » , « Si tu as de quoi détruire ma vie avec tes informations alors je bousillerai la tienne comme acte de protection » , « Tu m'effraies, tu me dégoûtes, qu'est-ce que tu fais là ? ».

La voix de mon camarade résonne dans tout mon corps, chaque syllabe, chaque son, chaque mot, chaque phrase dégage encore et toujours la pression de la mort.
De la mort qu'ils désirent tous.

Sa mort.

Puis une claque, une claque résonne jusqu'à l'intérieur de mon crâne et je vois cette trace rouge ancrée dans la peau de mon voisin.
Sa jolie joue endolorie à cause d'une main.

J'ai envie de le prendre dans mes bras, de l'étouffer avec ma chaleur pour détruire chacune de ses blessures, chacune de ses douleurs et lui faire comprendre que tout ira bien.
J'ai envie d'embrasser ses yeux pour qu'il ne pleure plus jamais et qu'il soit enfin heureux.

Alors pourquoi je ne le fais pas ?


Parce qu'ils sont tous là.


C'est à ce moment-là que je prends réellement conscience de la pression d'un regard, du regard qu'un groupe pose sur vous afin de vous rendre faible.
C'est un accord silencieux dans lequel je dois me taire et ne rien faire.

Le sol tremble sous mes pieds ou peut-être est-ce moi qui sait ? Mes idées s'embrouillent encore face au spectacle qui m'est offert et les remords ne tardent plus à rejoindre ma misère.



Désolé.

Excuse-moi Minho.

Je suis un lâche.

Et j'espère que tu ne m'en voudras pas pour ça.



.
.
.
.


La pluie tombe infinie tandis que le paysage change pour s'accaparer l'inverse du paradis.
La mélodie des perles d'eau s'écrasant docilement contre le sol caresse mes tympans qui frémissent à cause du vent et le jour s'enfuit après avoir recouvert la ville d'un épais drap noir et gris.

Oui, il fait nuit.

Mes pas imperceptibles résonnent pendant que l'averse grogne à la façon d'un ancien magnétophone.
Et sous cette tache rouge au loin qui se détache si bien de cet espace monochrome, je le vois qui marche avec son parapluie et son visage carminé comme un môme.

*(En gros Minho a un parapluie rouge + un visage bien abîmé ouloulou)

Mes pieds accélèrent leur marche pour se retrouver à quelques misérables centimètres de son faciès désirable.
Il porte des écouteurs pour s'échapper de la réalité et de ce monde noyé dans le péché puis c'est avec peut-être un peu trop d'assurance que je lui en vole un sans lui demander.

« - Qu'est-ce que tu fais ? Demande-t-il avec l'expression la plus surprise que je lui ai connue jusqu'à aujourd'hui.

Je profite quelques instants de ses yeux débordant de sentiments se mélangeant en un immense océan dans lequel je voudrais me noyer comme un enfant.

- Ça doit te déranger d'entendre des atrocités à ton propos à travers les pensées des autres, alors si j'écoute de la musique à tes côtés mon cerveau sera complètement vide. Tu n'entendras rien je te le promets ! Lui assurais-je en amenant l'une de mes mains à mon cœur pour prêter serment.

Des gouttelettes s'écrasent sur ses yeux brumeux alors qu'un rire incontrôlé s'échappe de sa bouche parfaitement dessinée.

- Alors toi t'es vraiment quelque chose ! S'exclame-t-il en lâchant son parapluie par inadvertance.

Il pleut doucement, si doucement que son aura prend le temps de venir me bercer calmement.
Je le contemple se baisser pour ramasser son accessoire tandis qu'il balaye d'un geste familier les larmes qui s'étaient formées au creux de ses pupilles angéliques.

- Ça te va bien. Repris-je.

Il m'adresse un froncement de sourcil qui veut tout dire.

- Quoi donc ?

- Le rire. Ça te va parfaitement bien, tu devrais le faire plus souvent.

Même si ce n'est que pour le temps d'un instant j'aime le voir sourire comme s'il en était dépendant.
Les rougeurs qui atteignent ses joues sont ce je préfère par-dessus tout.
Alors avant même qu'il ne puisse nous protéger des pleurs de la météo j'entrelace mes doigts avec les siens pour finalement le tirer à ma suite.

- On va où ?

- Est-ce que tu me trouverais égoïste si je te disais que j'ai besoin de te voir rire toute la soirée ?

Et il ne répond rien mais je sens à la chaleur de sa main qu'il apprécie ce que je lui dis.

- Une salle d'arcade ça te dis ? Demandais-je sous les murmures des astres.

- T'es vraiment.... différent des autres. Souffle-t-il pour lui-même.

- Je prends ça pour un oui ! »

Et c'est avec la chaleur de sa paume contre la mienne mais également accompagné d'une douce brise éphémère que je l'emmène dans ma cachette secrète.
Il ne nous aura fallu que dix minutes de marche silencieuse avant d'arriver devant cette pancarte aux aspects vieillis.

G A M E N I G H T

Ses orbes rencontrent la vitrine proposant l'achat de quelques Big Jim et il me prend par surprise en me tirant à l'intérieur du bâtiment décrépit.
L'odeur des temps anciens parvient à mon nez comme l'un des parfums les plus subtils et désirés.
Les couleurs se confondent dans un embarras particulier tandis que les néons tamisent l'atmosphère des années passées.
La poussière des différents écrans bombés se fraye un chemin jusqu'à nos nez, provoquant immédiatement à mon ami des éternuements incontrôlés.

Tout ce j'aime y est.

Les affiches de Queen, les comics, les flippers, les babys foot et Minho.

Ses mains se posent tranquillement sur le joystick d'une borne d'arcade alors que ses yeux ne me quittent toujours pas.
Son regard me brûle encore.
Il me consume lentement.

Mais agréablement.

Son visage devis finalement en direction du jeu me laissant alors mon cœur et moi-même sombrer sous les spots aux dégradés camaïeux.
Et c'est à cet instant que je comprends.

Je comprends enfin pour quelle raison Minho me perturbe autant.






L'hiver est réellement là.
Il empile petit à petit tous les flocons qui tombent du ciel alors que lui et moi nous retrouvons sur ce tapis blanc artificiel.

« - Quelles garnitures pour monsieur ?

- Faites-moi l'habituel s'il vous plaît.

- Tout de suite. »

La vapeur s'échappant du stand de crêpes nous donne la vague impression qu'à travers cette saison, la chaleur nous rend encore visite.

Alors qu'il n'en est rien.

Parce que c'est un hiver osseux, un triste hiver expiatoire où les gens sont plus malchanceux que les âmes du purgatoire.
Seulement à travers cette brume malheureuse je peux encore sentir la douceur d'une main qui est quant à elle chaleureuse.
Cette main un peu meurtrie par le poids des soucis cachés derrière ce fin sourire qui ne cesse de me faire rougir.

- Tu veux dormir à la maison ce soir ? Proposais-je.

- Tu me proposes indirectement de te piquer ton compte Netflix Ji' ?

- « Ji »?

Son visage devient écarlate tandis qu'il tente vainement de se cacher derrière le stand.

- Vos crêpes messieurs. Interrompt soudainement le vendeur.

Et mes yeux repartent à la rencontre des siens, ils cherchent leurs contacts, ils cherchent ce qu'il y a de plus beau en cet être, ils cherchent ce monde utopique perdu au coin de ses prunelles.

Minho est un univers caché et dissimulé sous une couche de vêtements trempés par la neige qui n'appartient pas à l'été.

- Dis-moi Minho, t'es né quand ?

Sa neige incertaine luit comme du sable au soleil.

- Selon mes parents adoptifs, le 15 décembre et toi ?

La bise mord sa douce main que je tiens.

Puis je réalise.

Que les secondes qui s'écoulent viennent s'ajouter avec la nouvelle année sur le calendrier de son destin.

- C'est ton anniversaire aujourd'hui et tu ne me l'avais même pas dit ?! M'exclamais-Je, lui retirant un léger rire.

- Je ne l'ai jamais fêté, ou alors tout seul en allant acheter une part de gâteau à la boulangerie. Excuse-moi Jisung.

- Mais un anniversaire est fait pour être célébré ! Attends-moi ici d'accord ? Je reviens !

- Jisung ?! »

Et je cours comme si ma vie en dépendait, mes jambes accélèrent leur cadence d'elles-mêmes créant une parfaite harmonie avec mon esprit.
De toute mon existence, je crois que je ne me suis jamais sentie aussi vivant.







🌻 Minho 🌻

Je laisse mes jambes reposer sur un sol humidifié par les gouttelettes rebelles des nuages condamnés.
Et j'attends de le voir revenir pour me sourire.

Au loin j'entends ses pas et sa respiration qui s'abat et se bat avec le peu de vent encore présent, son ombre tente de se faufiler à travers la neige et ce n'est que lorsqu'il est à ma hauteur que ses yeux m'ensorcellent.

Sa main trouve refuge dans mes cheveux qu'il maltraite doucement à la manière d'un enfant, le carton qu'il a avec lui rejoint son sac puis lors d'un léger silence, ses bras m'entourent calmement.

Ses mains brûlent mes hanches, sa respiration fouette ma nuque et la chaleur de son étreinte m'irradie complètement.
Mais je me sens si vivant.

Mes doigts rejoignent les pans de son haut alors que mon esprit cède finalement pour laisser mon cœur prendre cette bouffée d'oxygène qu'il désirait tant.
Puis son rire caresse mes oreilles et ses lèvres se créent un chemin jusqu'à mon front.

C'est si doux.

Jisung est si doux.

Je ne peux pas lui dire non.

Je ne veux pas lui dire non.

« - Minho ça te dirait de te rapprocher au plus près des étoiles avec moi ? Chuchote-t-il en me berçant tendrement.

- Je... Je crois oui ? »

Et c'est ainsi que je me retrouve sur le toit de sa maison en sa compagnie, dans le froid et le brouillard à travers lequel on peut encore voir les premiers astres du soir.

Dans la pénombre et les mots scellés au fond de notre gorge, il sort finalement le carton de son sac pour me le tendre en souriant.

Un gâteau.

Un énorme gâteau aux fraises.

Ses mains actionnent un briquet tout droit sorti de sa poche afin d'allumer une seule et unique bougie. La flamme danse avec l'air et semble à la fois si belle et éphémère.

« Joyeux anniversaire Minho ! »






Joyeux... anniversaire ?





« Souffle la bougie et fais un vœux ! »

Pourquoi son regard me donne-t-il l'impression d'être la chose la plus précieuse au monde ?
Pourquoi ses magnifiques orbes chocolatés me fixent avec une tendresse qui peut rivaliser contre l'agressivité d'une bombe ?
Pourquoi moi ? Je ne suis qu'un être immonde.

Et comme si le vent menaçait d'éteindre l'unique flamme ensoleillée de mon fraisier, je me dépêche de souffler.
Et de pleurer.

« - Minho ?! Tu veux un câlin ? Ou des bisous ? Ou une glace à la place du gâteau ?!... Peut-être que t'aime pas les fraises finalement ! Désolé je t'en achèterai un autre d'accord ?

- Non ! Jisung.. T'es... T'es juste tellement gentil. Je suis pas habitué et je suis pas sûr de le mériter.

Ses doigts s'entrelacent lentement avec les miens pour les faire siens, je ne dis rien car je me sens bien, beaucoup trop bien.

- Arrête de pleurer, tu mérites beaucoup plus de choses que tu ne le penses idiot.

Son visage est éclairé par la lune éveillée et je ne peux m'empêcher de l'admirer dans ses moindres détails tandis que ses mots glissent de ses lèvres congelées.

- Jisung...

Quelque chose me ronge de l'intérieur, des petites flammes que personne ne voit mais qui ne cessent de mettre feu à mes nuits.

- Oui Minho ?

Les commissures de ses lèvres idylliques, j'aimerais qu'elles viennent rejoindre les miennes. Seulement je ne peux pas.

- Je vais déménager.

Son sourire se brise soudainement, entraînant son visage dans une chute crispée remplie de tourments.

- Dans combien de temps ?

Ses doigts se resserrent contre les miens et la sensation d'être aimé me parvient, elle m'encercle de ses bras invisibles pour m'embrasser le temps d'une soirée.
Sa chevelure aux reflets dorés danse continuellement avec la brise du soir alors que mes lèvres s'étirent vers le ciel comme dernier espoir.

- Deux semaines.

Puis je suis tiré dans une étreinte qui m'est désormais familière, une étreinte dans laquelle je peux fondre et m'enivrer de l'odeur de sa peau nacrée.

- Tu m'en voudrais si j'essayais de toutes mes forces de te rendre heureux pendant ces deux semaines ?... Murmure-t-Il aux firmaments.

Non je ne t'en voudrais pas.

Parce que je suis déjà dingue de toi.

- Je t'en prie fais-le, rend-moi heureux. »



💌
💌
💌









À travers de nombreux rendez-vous j'ai appris à déceler les nombreuses facettes de Minho.
Ses joues prennent toujours une couleur rosée lorsqu'il se sent mal à l'aise et qu'il mordille ses lèvres dans l'une de ses manies les plus connues.
J'ai également compris que la douceur de son regard ainsi que de son visage n'était qu'un accompagnement de la tendresse de ses pensées et de ses goûts particuliers.

Ses goûts auxquels je ne peux résister.

Je le regarde lui et ses boucles artificielles divaguer dans le paysage d'une mer éternelle aux aspects un peu frêles.
Mon souffle lancinant résonne jusqu'à l'intérieur de ma poitrine tandis que la neige continue de pleurer ses flocons lyriques.
Le vent futile fouette allègrement l'écume donnée par mère nature tandis que la plage se confond en un immense désert de sable.

Et je t'admire rire dans le froid, incrusté dans un paysage triste tout au contraire de toi. Tu t'accapares le soleil tristement abandonné à tes désirs éphémères et l'odeur de l'océan s'évapore avant même que tu ne puisses en profiter convenablement.

« - Jisung qu'est-ce que tu fais ? Viens ! Sourit-il en glissant ses mains dans les miennes.

Je me noie dans la vague de ton regard bien trop précieux.

- Attends j'ai quelque chose pour toi. Répliquais-Je en quittant l'une de ses mains pour fouiller dans ma poche.

- Fais attention tes pensées se confondent un peu...

- TU LES LISAIS ?! SANS ME LE DIRE ?!

- MAIS TU PENSES TROP FORT AUSSI !

J'ai honte

Très

Très

Honte

Son sourire traque mon cœur tandis que ses pupilles embrassent mes peurs.











Minho


- Hum ?


Tu es beau











Et sa peau porcelaine redevient rouge écarlate alors que sa gorge embarrassée se confond en une toux démesurée.

- Arrête de dire des trucs comme ça !

Je profite de ce moment d'égarement pour lui présenter mon présent, un porte-clés à l'effigie de ses goûts particuliers.

- Un chat ! S'exclame-t-il alors que la légère brise hivernale vient danser avec ses boucles d'oreilles argentées.

- Hum. Il me faisait penser à toi...




Minho, regarde-moi



- Quoi ?





Ne te moque pas

Surtout pas



- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi je ne devrais pas me moquer ?









Je dépose finalement mes mains sur ses joues que je cherche inlassablement dans mes songes les plus profonds. Son regard plein de vie se perd dans le mien et ses lèvres semblables aux plus belles merveilles existantes tremblent légèrement dû au froid.

- Hé...


















Je t'aime













Et je laisse enfin mes lèvres rencontrer les siennes, le temps de quelques secondes qui pour moi paraissent être l'infinie.
Je laisse ma bouche s'attacher à la sienne comme si elle en dépendait, je la laisse s'envelopper de cette chaleur tant désirée.

Je sens l'écho de nos cœurs s'entrechoquer.

Et Dieu que c'est doux, je sens enfin mon organe vital brûler.

Seulement l'infinie a étrangement trouvé sa fin.

Je m'écarte dans l'espoir vain de retrouver ses lèvres au goût divin et je m'empresse de repartir dévorer ses lippes, mon esprit toujours embué par la faim.

Il s'écarte pour reprendre son souffle, sa bouche en forme de cœur laisse échapper une respiration traduisant de son appréhension.
Ses yeux me délivrent tous leurs secrets tandis qu'il tire deux fois sur le bas de mon t-shirt dans un geste un peu trop discret.

Mais je comprends ce qu'il veut.

C'est un code.

Alors je retourne à la rencontre de la passion ardente qui nous permet le temps d'un instant d'être loin du passé et proche d'un futur idéalisé par nous.
Sa peau vibre sous le contact de mes doigts désireux pendant que je redéfinis inlassablement les courbes de son visage pourpre.
On se laisse aller dans la douceur de nos innombrables baisers, sans un mot mais avec nos têtes pleines de pensées.




Je suis véritablement et indéniablement fou de toi




L'air vient soudainement jouer avec nous, nous donnant froid. C'est en frissonnant que je laisse mon visage se nicher dans le creux de son cou parfumé.
Le jour est morne, éteint et prend des tons de cuivre. Le ciel continue même de pleuvoir des étoiles de givre, elles viennent se déposer sur le bout de nos nez tristement congelés.
Et c'est en rigolant que nous ignorons le temps pour continuer ce qui nous divertissait tant.

On s'est embrassé jusqu'à en tomber malade.

Dans tous les sens du terme.

.
.
.

Appel entrant: Jisung 🐿

« C'est déjà la troisième fois que tu m'appelles Jisung, on est censés se reposer pour guérir »

« Mais je veux parler avec toi ! Ne me laisse pas tout seul dans ma chambre froide, j'adore ta voix ! Aller Minho reste avec moi ! »

« T'es si chiant ! Tu me colles tout le temps ! »

« C'est pour ça que tu m'aimes ! »

« C'est pas vrai ! »

« Si tu m'aimes ! »

« Non je te déteste ! »

« Non tu m'aimes ! »

« Non ! »

« C'est pas bien de mentir Minho ! »

« ... »

« Aller dis-le. »

« Je t'aime... Idiot. »

À tous nos appels téléphoniques que je n'oublierai jamais.


















Et 14 jours s'étaient finalement écoulés sans même me laisser le temps de me préparer correctement.

Le petit écran lumineux de mon meilleur ami éclaire la pièce dénuée de lumière dans laquelle nous nous trouvons et seuls les sons omniprésents de ses doigts pianotant sur son appareil se laissent entendre docilement.

Ma tête va exploser.

Les orbes de mon camarde se déposent finalement sur ma personne tandis que je m'enroule misérablement dans l'une de mes couvertures aux semblants d'océan et dont l'odeur me rappelle encore ma maman. Le rire de Chan parvient finalement à mes oreilles comme la pire des injures et c'est avec son pied qu'il me frappe au visage sans aucune pitié.

« - Mais ça va pas ?!

- C'est plutôt à toi que je devrais dire ça. On a compris que ton amourette s'avérait finalement être quelque chose de sérieux mais alors pourquoi est-ce que tu t'entêtes à agir comme le gars le plus immature de tous les temps ?

Le silence s'installe vicieusement entre nos deux corps meurtris par un manque de sommeil considérable, maudite technologie.

- J'ai l'impression que si j'y allais... Tout se terminerait, comme si tout ce que j'avais partagé avec lui n'avait été qu'un rêve !

- Alors réveilles-toi pour faire en sorte que ton rêve devienne réalité.

- C'était niais Chan.

- Tu es niais. Donc maintenant lèves-toi et cours.

- T'es vraiment le meilleur des amis tu le sais ?

- On me le dit souvent en effet. »

Oh et il n'en avait pas fallu plus au blond pour se mettre à courir comme si sa vie en dépendait , les premières lueurs ensoleillées de l'après-midi le suivant docilement le long de son escapade hivernale.

L'océan d'inconnus se dressant face à l'adolescent, ses doutes les plus incertains s'effondrant, il brava la première vague.

Jisung sentait son cœur se comprimer à chacun de ses pas, son rythme cardiaque ne pouvait s'empêcher d'accélérer sa cadence à la simple vision du brun assis un peu plus loin.

Le crissement des rails affligèrent légèrement  les oreilles du lycéen de manière à ce que sa vue ne devienne plus que son unique sens le temps de quelques instants.

Mais qu'est-ce qu'il s'en foutait du bruit.

Il n'y avait que Minho qui comptait à cet instant précis.

Alors ses pieds contribuèrent à l'exploit de se retrouver devant celui qu'il considérait véritablement comme son âme sœur. Il se munit de son plus beau sourire et finit par s'accroupir pour venir cueillir les joues de son aîné entre ses paumes incarnant l'inverse de la quatrième saison.
Le brun se noyait déjà dans les orbes lumineux du plus jeune, il en était tombé amoureux, il aimait chaque partie de cet être.

« - Jusqu'à aujourd'hui j'ai pas été un petit ami parfait et je pense que je ne le serai sûrement jamais, j'aurais dû comprendre mes sentiments pour toi plus tôt. Beaucoup plus tôt. Commença le décoloré, son regard se perdant dans l'immensité des prunelles de Minho.
J'aurais pu passer tellement plus de temps avec toi si je te l'avais dit plus tôt. Alors je te promets que lorsque nos chemins se recroiseront, il n'y aura plus aucun obstacle, il n'y aura que toi et moi. Je viendrai te chercher, ne t'en fais pas. Termina-t-il en déposant une multitude de baisers sur les lèvres du plus âgé.

- Je t'aime Jisung. Chuchota celui dont la chevelure se confondait avec le chocolat.

- Moi aussi Minho, moi aussi. »







Et la promesse fut tenue, la promesse de deux âmes sœurs qui s'étaient perdu, ils y étaient enfin parvenus.

À s'aimer au grand jour.
Et
Pour toujours.


F.I.N

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