La Dernière Note

By CestUneHistoire

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Lorsque deux jumeaux viennent au monde, la première chose que l'on pourrait penser est qu'ils sont identiques... More

PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
Chapitre 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
EPILOGUE
Bonus : Dans la tête de l'auteure de La Dernière Note
Adaptation Série Audio

CHAPITRE 5

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By CestUneHistoire

- Monsieur Valentin, puisque votre bouche semble visiblement apte à fonctionner aujourd'hui, pouvez-vous me donner le plan de commentaire que vous aviez à faire dans les dix dernières minutes de ce cours ?

Valentin, qui riait aux éclats il y a une seconde à ma droite se fige, et puis pivote lentement en direction de Mlle Prévert, notre prof de français.

Son instinct de survie a le mérite de le pousser à glisser un œil sur ma feuille, celle où j'ai écrit mon plan de commentaire, puis il redresse la tête avec un grand sourire et dis :

- En grand un on pourrait voir en quoi la Maréchale de Grancey est une femme révoltée, en grand deux son argumentation construite, et en grand trois son réquisitoire contre les hommes.

Mlle Prévert affiche son petit sourire satisfait des profs qui obtiennent exactement ce qu'ils désirent, elle redresse le menton, et lance :

- C'est en effet un plan de commentaire intéressant. Bravo Théo.

Je ne peux m'empêcher de sourire en coin, et puis je m'enfonce dans mon siège les bras croisés, alors que Val se met à rougir.

JP observe l'échange d'un œil aguerrit, tandis que la totalité de la classe attends la suite en souriant.

Mlle Prévert ricane d'un air léger, et rajoute :

- La prochaine fois Monsieur Raffier ayez l'intelligence d'être plus discret lorsque vous pompez sur votre voisin.

Sans s'attarder plus longtemps sur mon ami, la professeure se détourne et continue son cours, ramenant peu à peu la concentration.

J'aime beaucoup cette prof, pas un mot plus haut que l'autre mais toujours pleine d'autorité. Assez stricte, elle sait parfaitement ramener le silence dans son cours sans toutefois que l'atmosphère soit trop lourde ensuite parce qu'elle le fait toujours avec un minimum d'humour.

Même si elle est quand même très cassante, pour cela sûrement que Valentin la déteste.

- Quelle salope celle-là, chuchote-t-il à l'égard de JP et moi.

Il se met à l'imiter d'un air gamin, tandis que je dodeline de la tête, me retenant une remarque.

- Moi je l'aime bien, contre JP d'un air étrangement calme.

- Ah oui ? Je m'étonne.

- Yep, elle rit toujours quand je fais des blagues.

- Juste avant de te foutre à la porte, rit Valentin.

- Elle n'a pas aimé ma blague des nains aussi...

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire face au visage faussement innocent de JP, et puis Valentin relance :

- Au fait c'est confirmé pour samedi ?

- Yep, répond JP. On a bien la maison pour nous tous seuls, le seul truc c'est que je n'ai pas des masses d'alcool, les darons sont évidemment contre.

- Pas grave, Avril et moi on peut toujours ramener.

- Tu motives Amy pour qu'elle boive ? Demande JP.

- Je veux bien, mais c'est plutôt peine perdue. Elle préfère contrôler Thalia et Avril la pute.

- Comment tu parles de ta copine toi ? Je souris.

- Quoi ? Je ne l'insulte pas, j'énonce un fait véridique.

- Tu emploieras ce mot quand tu connaîtras sa signification, je rétorque en riant.

- Mais je sais ce qu'est une pute !

- Je parlais de « véridique » !

J'éclate de rire face à sa bouille contrainte, et JP aussi.

- Oui enfin bref, je ne pense pas y arriver pour Amy.

- Tant pis, elle fera le Sam, dis JP.

- Et toi Théo j'espère que tu vas boire, me lance Valentin.

- Je bois deux verres je suis mort donc non. Et puis je ne trouve pas le rapport plaisir/conséquences intéressant donc...

- Oh ferme ta gueule et boit, c'est tout, rit Val. Avec Thalia au moins on ne se pose pas la question, elle n'hésite pas elle et elle tient mille fois mieux que toi.

- C'est injuste d'ailleurs, je proteste.

- La vie est injuste gamin, rit Val.

- Bon monsieur Raffier vous commencez à sérieusement m'agacer, la prochaine fois que je vous vois discuter c'est la porte, c'est clair ?

- Oui maman.

Inutile de préciser que Valentin a dû prendre la porte.

***

Plus tard dans la journée, en plein milieu de l'après-midi et alors qu'on allait avoir cours de maths, on nous apprend que Mr. Martel sera absent et ne pourra pas assurer son cours.

Aussitôt c'est la débandade pour essayer de sortir hors du bâtiment juste le temps d'une heure de libre, mais Patrick, le surveillant cynique de notre merveilleux lycée s'amuse à briser nos espoirs :

- Mais bien sûr, continuez de vous organiser une petite sortie au bar du coin entre une heure d'éco et de maths. En attendant l'absence de Mr. Martel n'a été enregistrée que depuis ce matin, alors si vous aimez vous organiser des sorties dans le vide continuez pas de problèmes.

Il accompagne ses paroles d'un petit sourire satisfait, et tourne les talons en direction de la salle de permanence.

Le message est clair, nous n'avons le droit d'aller nulle part.

Mes camarades de classe poussent des grognements bruyants que Patrick ne se donne pas la peine de calmer, et nous rejoignons le chemin de la permanence en traînant les pieds.

Clairement lassé j'entre dans la salle et m'installe en poussant un soupire, et c'est en m'asseyant que je remarque Avril et Amy assises l'une derrière l'autre à ma droite.

- Qu'est-ce que vous faîtes là ? Je leur chuchote.

- Une course d'autruches volantes, rétorque Avril en levant les yeux au ciel. Qu'est ce qu'on fait dans une salle de permanence beau gosse ?

J'esquisse un sourire, et Amy explique doucement :

- On est là tous les jours à cette heure. Enfin d'habitude Avril s'échappe pour aller boire un coup mais là j'ai pu la forcer à rester.

Avril qui se balance sur sa chaise et garde les mains croisées derrière sa tête me jette un regard exagérément contraint.

- Elle est presque plus chiante que toi celle-là. Un record, je n'avais jamais vu ça.

- Comme moi je n'avais jamais vu une sorcière aussi moche, intervient JP en arrivant à notre hauteur.

Val s'installe aussitôt derrière Amy, et JP aux côtés d'Avril qui lui fait un doigt d'honneur.

- T'as besoin de lunettes mon chou ? Lance-t-elle.

- Trop risqué, ta voix risquerait de les faire péter et de me crever un œil.

- Quelle tristesse ce serait pour toi de ne plus aussi bien voir ma beauté.

- Ta beauté ? Qu'est ce que c'est, ça se mange ?

- Vous ne voulez pas vous arrêter cinq minutes ? Je demande en souriant.

- Mademoiselle Avril et Monsieur Jean-Paul, désirez vous que je vous apporte un café et que je me joigne à vous ? Lance Patrick qui vient d'entrer dans la salle.

- Le café c'est dégueu, commente Avril.

- On apprécie votre compagnie Patrick, mais non, dit JP exactement en même temps.

Les élèves éclatent de rire, et Patrick esquisse un sourire en coin qui n'augure rien de bon.

- Celle du proviseur serait en effet mieux appréciable. Malheureusement nous sommes en salle de permanence ici, pas au club Med.

Il assène ses paroles d'un regard glacial, qui dissuade immédiatement JP et Avril de continuer.

Ils se taisent, et baissent la tête sur leurs cahiers.

Je m'étonne d'abord de ce soudain revirement de situation, surpris qu'ils lâchent l'affaire aussi facilement, et puis je comprends qu'en réalité ils ont conscience d'être arrivés à la limite.

Encore une remarque et ils sont sans doute tous les deux exclus. A un mois et demi du BAC de français ce serait idiot.

Vérifiant que Patrick ne me regarde pas, je glisse à Amy sur ma droite :

- Les L ont quel cours en ce moment ?

- Anglais sûrement. Ou français.

- Tu n'as pas vu Thalia ce matin ?

- Si, elle était avec Simon mais on n'a pas eu le temps de se parler.

Je hoche la tête et n'en rajoute pas.

Cela devait faire une demi-heure que nous étions à réviser comme des idiots dans cette salle puant la transpiration quand la sonnerie stridente du téléphone des surveillants se met à sonner.

Patrick prend l'objet immédiatement et se déplace dans le fond de la salle pour nous déranger au minimum, et puis il décroche.

- Oui.

Les élèves se reconcentrent immédiatement sur leur travail, peu intéressés par la conversation, mais moi je tends l'oreille.

- Un remplaçant ? Pour combien de temps ?

Le visage de Patrick semble soudain afficher une réelle surprise, il souffle :

- Merde... C'était quand ?

Frustré de n'entendre que la moitié de la conversation je me redresse sur ma chaise et tente vainement d'entendre l'interlocuteur du surveillant.

- D'accord je vois... Je vais faire le nécessaire. Ah, et présente-lui mes condoléances.

Condoléances ?

Patrick raccroche, et puis se dirige immédiatement vers son bureau en se massant la nuque.

Il repose le téléphone, et puis sort son propre téléphone de sa poche.

Je fixe son air anxieux, et me mets à réfléchir.

Il parlait certainement à une autre surveillante, et il a parlé d'un remplaçant.

De condoléances aussi, quelqu'un est mort alors, mais est-ce important ?

Dans l'enceinte du lycée ? En dehors ? En lien avec l'établissement ?

Je m'enfonce dans mon siège et croise les bras en réfléchissant.

Mes yeux se posent sur un exercice de maths impliquant bénéfices et maximisation de son profit, et déjà lassé je ferme mon cahier.

Je penche la tête en arrière, et puis ferme les yeux une seconde.

Je sursaute quand je reçois une gomme en plein visage, et rouvre brutalement les yeux.

La gomme tombe sur mes cuisses, je la récupère, et tourne la tête sur ma droite, de là où venait la gomme.

Avril avise ma réaction avec un petit sourire moqueur, et elle chuchote en se penchant vers ma table :

- Reste concentré beau gosse, c'est la dernière ligne droite. Pas le moment de rêvasser.

Je lève les yeux au ciel, et chuchote :

- La flemme de passer ce BAC.

Avril croise les bras sur sa poitrine, arbore un petit sourire en coin et répond :

- C'est bien tu fais des progrès. Auparavant tu m'aurais lâché « Tais-toi et bosse ».

- Il faut croire que j'écoute tes conseils.

- Mes conseils sont les meilleurs du monde, tu serais idiot de les ignorer.

- C'est ça, profites en roussette.

Choquée, elle ouvre grand la bouche et se désigne d'un air théâtral. Elle déteste que je l'appelle « roussette ».

- Tu vas le regretter gamin.

- J'ai plus droit à « beau gosse » ?

- Tu me parais moins beau d'un coup, donc non.

- JP a raison, c'est toi qui a besoin de lunettes.

Au lieu de répliquer, elle saisit la première chose qui lui vient sous la main c'est-à-dire son taille crayon, et me le balancer dessus.

Evidemment, il s'ouvre, et je recule ma chaise dans un grincement sonore qui attire l'attention des élèves.

Avril se retient d'exploser de rire et se cache donc derrière la silhouette d'Amy devant elle tandis que j'essaye de ne pas me faire repérer par Patrick.

Mais heureusement pour moi, il semble absorbé par son téléphone, alors je me contente de ramasser le taille crayon et de me taire cette fois, en attendant la sonnerie sous le regard moqueur d'Avril.



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