Les Gardiens Et Les Loups Tom...

By Daenael

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Anéantie par les précédents événements, Haylie est partie, abandonnant tout ce qu'elle avait. Brisée et tortu... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Épilogue
Remerciements

Chapitre 17

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By Daenael

Cela faisait un peu plus d'une heure que nous étions de retour. Luke m'avait sauté dessus en pleurs. Il m'avait barbouillée de larmes et de morve, mais je ne lui en voulais pas. Il devait se morfondre et s'inquiéter comme personne. Je l'avais rassuré en lui tapotant le dos et en lui chuchotant quelques mots. Il avait pris la décision de ne plus me lâcher d'une semelle. Ce qui était adorable de sa part. Cependant, même avec la présence de Luke, la tension dans mon corps ne me quittait pas.

L'atmosphère était donc un peu tendue et je ne niais pas que c'était un peu de ma faute. Je me sentais sur les nerfs, et toute cette mauvaise humeur se répercutait sur les autres. De plus, Cameron avait disparu sous sa forme animale, me laissant avec Vlad et les autres.


« Euh.. Haylie. Ça te va comme ça ? S'enquit le russe, inquiet, en lançant un regard vers la forêt.

- De quoi ? Cameron ? Répondis-je sur un ton que j'espère être pas trop cassant.

- Je pense que tu devrais aller le voir. Pour qu'il puisse s'expliquer. Suggéra Vlad, en posant sa main sur mon épaule. »


Je le regardais longuement, en silence. Est-ce que je devais aller voir Cameron pour des explications, sûrement, mais j'avais d'autres priorités en tête sur le moment.


« S'expliquer sur quoi ? Sur sa forme gigantesque ? Lâchai-je, dans un soupir.

- Haylie. C'est plus compliqué que tu ne le crois. Tenta-t-il de me raisonner.

- Si il veut m'expliquer, qu'il bouge ses fesses. J'ai des choses à faire. Des recherches en plus. Répliquai-je, sèchement. »


Vlad me dévisagea un long moment. Il lâcha un soupir face à mon comportement buté. Il secoua la tête en prenant soin de me montrer à quel point il trouvait ça ridicule.


« Très bien. Je vais t'aider pour tes recherches. Finit-il par dire, en m'invitant à le précéder.

- Moi aussi ! S'exclama Luke, en me prenant la main pour me tirer. »


Je suivais Luke qui ouvrait la marche, et Vlad la fermait. Dans le salon, il y avait tout une opération informatique. Keïr et Ben partageaient un fauteuil, concentrés sur l'écran de l'ordinateur portable sur les genoux du petit cousin de Cameron. Peter était entrain de taper quelque chose sur son clavier, tandis que j'allais m'installer à ses côtés sur le canapé. Vlad prit l'autre fauteuil, et attrapa un pc portable pour commencer les recherches. Je doutais si ils savaient quoi chercher, mais en tout cas, ils étaient au taquet.


« J'ai besoin d'en savoir plus sur le Sidh en dehors de ce qu'on sait déjà. Les Banshees et les âmes des défunts. Et je veux tout savoir sur une certaine Clervie qui aurait disparu, il y a environ un peu plus de 25 ans. Déclarai-je, en prenant l'ordinateur que mon frère me tendait.

- C'est qui la marque de nettoyant de vitre ? S'enquit Peter, en haussant un sourcil.

- La femme qui m'a mise au monde. Rétorquai-je, sèchement, en ouvrant le moteur de recherche. »


Un petit silence s'installa dans le salon. Un peu gênant. Peter me lançait un regard qui signifiait clairement qu'on en reparlera plus tard. Alors que Vlad se concentra sur l'écran de son ordinateur. Keïr finit par se racler la gorge et couper court à ce silence des plus pesants.


« Avec Ben, on va s'occuper de trouver les infos sur elle. Dit-il, en prenant la place de ce dernier pour avoir le clavier.

- Je vais m'occuper de récolter des infos sur le Sidh et les Banshees. S'exprima Vlad pour éviter qu'un autre silence ne pèse sur nous.

- À moi, les âmes des défunts ! Super. Souffla Peter, en tirant la grimace. »


Je hochai simplement la tête pour accepter cette répartition. J'allais me mettre à faire des recherches de mon côté, mais je sentis un poids contre moi. Je tournai la tête et vis Luke qui me regardait. Ses grands yeux bruns possédaient cette lueur sérieuse. Il voulait sûrement aider, mais qu'est-ce qu'un enfant pouvait bien faire, alors qu'on était en pleine recherche.. Je lui aurais bien dit d'aller voir Rowena pour l'aider, mais je savais qu'il ne voulait pas me quitter, donc je lui souris et l'enveloppai dans l'un de mes bras tandis que de l'autre, je soutenais l'appareil. Je pourrais gérer avec une main. De plus, Luke pourrait m'empêcher de vouloir balancer le pc si jamais je faisais chou blanc. Et sa présence me réconfortait quelque peu.


***


Cela faisait trois heures que nous étions face à ces écrans, et la nuit était tombée depuis une heure déjà. Luke s'était endormi, et Rowena avait apporté des sandwichs. Il n'y avait pas eu une seule trace de Cameron, son frère et son père faisant des aller-retours entre la maison et la forêt. J'avais l'impression qu'ils se relayaient pour surveiller Cameron. Ça commençait à m'inquiéter de savoir qu'il n'était toujours pas rentré, et l'idée que Audrick et Cailean devaient le rejoindre dans la forêt à tour de rôle. Ça ne me plaisait pas vraiment. Seulement, j'avais mis en priorité les recherches, il fallait donc que j'en finisse avec ça.


« Vous avez trouvé quelque chose ? Demandai-je, en faisant attention de ne pas déranger mon petit louveteau.

- Rien du tout au niveau du Sidh et des Banshees. Ou du moins rien de ce qu'on ne sait déjà. Me répondit en premier Vlad, soufflant presque son désespoir.

- Pareil pour les âmes des morts. Il y a des faits sur leur passage de l'autre côté, le temps qu'ils restent sur Terre attachés par leur enveloppe matériel et les sentiments de leurs proches, mais rien de bien concluant. Ajouta Peter, en délaissant son pc. »


On avait vraiment fait chou blanc. On était pas plus avancé qu'il y a trois heures. Je lâchai un soupir exaspéré. J'espérais pouvoir trouver quelque chose, n'importe quoi qui puisse entraver le but de Gabriel, mais rien n'en sortait. C'en était agaçant. Les yeux noisettes de mon petit frère se posèrent sur moi.


« Mais le piaf noir ne t'a pas déjà parlé de tout ça, pendant ta petite incarcération ? Me questionna-t-il, en haussant un sourcil.

- Si, mais je voulais vérifier si il disait la vérité. Même si il ne m'avait jamais menti auparavant. Soufflai-je, en me mordant la lèvre inférieure. »


Ma gorge se noua, tandis que je sentais cette brûlure au fond de mon œsophage. J'avais envie de vomir. Vomir ma naïveté et ma stupidité. Il ne m'avait jamais menti et je n'avais jamais été cherché plus loin dans ses intentions. Il m'avait eu dans mes moments de faiblesses. J'inspirai et expirai. J'avais besoin de me calmer un peu. Surtout en ce moment, c'était presque une situation de crise.

Luke gigota un peu à côté de moi. Comme quoi, je l'avais peut-être dérangé dans son sommeil. Mon pauvre petit louveteau, il était si attendrissant et attachant qu'il m'apaisait si facilement. Un peu comme Cameron quand il me prenait dans ses bras et montrait tout son amour. Je culpabilisais encore un peu d'avoir perdu notre enfant, mais je devais me dire que même si je n'ai pas pu être une mère pour lui, je pouvais l'être un peu pour celui qui avait perdu la sienne.

Il fallait que je demande de l'aide pour le monter dans la chambre. Rowena arriva comme si elle avait pressenti que j'aurais besoin d'elle. Son instinct de louve sûrement, mais ça me surprenait quand même. Je n'avais même pas ouvert la bouche qu'elle était déjà là, à porter Luke à l'étage. Incroyable cette femme. Elle gagnait mon respect un peu plus à chaque fois. Je comprenais pourquoi Audrick l'aimait autant, et qu'elle était autant respectée par tout le monde.

J'avais indiqué à Rowena de porter Luke dans ma chambre. Je ne tarderai pas trop à le rejoindre. J'étais esquintée de partout. Mon corps me le rappelait bien contre mon gré. Entre Gabriel, le fuite dans le champ de tournesols, le voyage à dos de loup et les heures de recherches. Je me sentais fourbue et complètement H.S. Je me massais les tempes, en espérant faire disparaître mon mal de tête.


« On a donc rien de plus ? Marmonna Peter, alors que je lâchai un soupir épuisée. »


J'allais lui répondre qu'on aura qu'à faire sans, étant donné qu'on connaissait tout de même le plan de notre ennemi. Mais le cri triomphant et retentissant de Ben me coupa en plein élan. Attirant notre attention sur lui.


« Yes ! Enfin ! S'écria-t-il, en levant les bras au ciel en signe de victoire.

- C'est pas comme si tu avais fait grand chose. Plaisanta Keïr, un sourire moqueur sur les lèvres. »


Benjamin lui lança un regard noir, prêt à se défendre avec verve mais Peter ne lui en laissa pas le temps. Il fallait dire que nous étions tous éreintés par notre journée et nous souhaitions tous un peu de repos.


« Vous avez trouvé quelque chose à propos de Clervie ? Grommela-t-il, en espérant que ce n'était de faux espoirs.

- Tu n'as entendu son cri de joie et de triomphe, et tu vois bien qu'il fait sa danse de la victoire. Se moqua l'ours polaire, en désignant Ben qui tournoyait sur lui-même et en balançant ses hanches. »


Benjamin lui tira la langue, avant de revenir prendre le pc. Peter allait rajouter quelques commentaires, mais je lui fis signe de ne pas le faire. Je voulais ces informations le plus vite possible et si un débat s'ouvrait sur cette ridicule danse, je n'étais pas sûre de rester zen encore longtemps.


« Clervie Honorance Maclagan. Irlandaise. Née le 23 mars 1968. Ses parents sont décédés quand elle eut 15 ans, et elle a dû venir vivre en France chez une tante éloignée. Elle a eu son diplôme vétérinaire, mais elle disparut quelques mois après. Aux alentours de Janvier 1993. On l'a déclarée morte l'année suivante. Relata Ben, en lançant un regard vers moi. »


Ça collait plutôt bien avec notre histoire. Ben tourna le pc pour me montrer une photo de la jeune femme quand elle était plus jeune. Elle ne me ressemblait pas tant que ça, étant donné que j'avais hérité de mon père physiquement, mais elle avait la même couleur de cheveux que moi, peut-être un peu plus claire. Ses yeux étaient d'une clarté proche de l'eau cristalline d'un lagon. Son sourire était éclatant sur cette photo de fin d'année. Elle me paraissait tellement étrangère. Elle aurait très bien pu être la mère d'une autre, que je ne m'en serais pas formalisée. Je n'avais pas de souvenirs d'elle après tout.


« Il y a une vidéo avec elle lors de la cérémonie des remises des diplômes. Déclara Ben, en la lançant. »


Des cris, des bruits et des voix sortirent des haut-parleurs tandis que les images défilaient. On pouvait voir plein d'étudiants s'étreindre, des parents émus et quelques enfants courir. C'était une joyeuse cérémonie. Puis le plan de la caméra s'arrêta sur elle. Clervie, qui souriait pleinement à la caméra. Elle connaissait visiblement la personne qui tournait la vidéo et ils étaient amis sûrement. Elle riait et pétillait à travers ce cadre. Je me sentais imperméable à sa voix et à ce qu'elle disait. Mon regard ne faisait que fixer cette silhouette de l'autre côté de l'écran.

Je finis par détourner les yeux. Je ne savais pas trop ce que j'espérais. Peut-être, j'avais espéré retrouver un peu d'elle en moi, mais je n'y arrivais pas. À la fin de la vidéo, Ben reprit sa lecture mais je ne l'entendais déjà plus. Je n'arrivais plus à penser clairement et un nœud se forma dans mon ventre. Elle était censée être ma mère et pourtant je ne ressentais rien pour elle. Même en voyant sa photo, regardant cette vidéo et en l'entendant, je pensais que ça évoquerait peut-être quelque chose en moi, mais même pas. Il n'y avait pas de déclic en moi.


« Je monte me coucher. Il est tard et je suis épuisée. Dis-je d'une voix sourde. »


Je montais les escaliers, un peu comme un automate. Je ne remarquais même pas que j'avais fini dans la chambre. Je me sentais vide. Comme si j'avais ouvert la trappe vers le néant. Je me laissais glisser sur le sol, le dos contre la porte. Mes larmes coulaient sans même que je ne comprenne pourquoi. Mes yeux regardaient un point fixe, et je finis de bouger seulement quand mes larmes se tarirent. Mes prunelles noisettes se posèrent sur Luke qui dormait. Il était emmitouflé dans ce qui semblait être un de mes gilets et un t-shirt de Cameron. Je fronçais des sourcils, en me levant et rejoignant le petit louveteau.


« Il n'arrive pas à dormir sans vos odeurs. Chuchota Rowena qui venait voir Luke, et sûrement moi au passage.

- Je ne suis même pas sa mère. Ça devrait être son odeur à elle qui devrait l'apaiser. Dis-je, en laissant un hoquet sortir.

- Il dit retrouver son odeur dans la tienne. Déclara-t-elle, en me tendant un verre d'eau. »


Je pris le verre d'eau et le bus avant de le remettre à Rowena, qui m'offrit un sourire et une caresse sur la joue. Elle me regardait tendrement, comme une mère le ferait avec son enfant. Comme Amélie et Merina me regardait. Je lui offris un sourire, ou une grimace qui y ressemble.


« Haylie. Est-ce que tu veux en parler ? Proposa Rowena.

- Je ne veux pas être prise en pitié, que les gens aient de la compassion pour moi. Je suis..

- Personne ne te prend en pitié. On t'aime et on s'inquiète pour toi. Tu fais parti de la famille. Souffla-t-elle, cherchant à me réconforter. »


J'opinai de la tête, et elle me laissa seule. Je m'apprêtais à rejoindre Luke dans le lit, mais mon portable sonna. Je regardais qui pouvait bien m'envoyer un message à une heure pareille, et hé vis le prénom de Michel. Elle me demandait de la rejoindre derrière la maison, sur le terrain d'entraînement des loups. Je fronçais des sourcils, et j'aurais pu l'ignorer, mais ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu. De plus, je devais m'excuser pour la dernière fois. Elle m'avait beaucoup aidé et que je ne l'avais pas remerciée.

Je fis donc demi-tour et discrète comme la nuit, je me faufilais jusqu'au terrain d'entraînement derrière la maison. Il n'y avait plus personne à cette heure, sauf la petite blonde. Elle était entièrement vêtue de noire, et ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval haute. Je plissai les yeux pour mieux la distinguer, elle était dos à moi. Je la rejoignis en quelques enjambées, et je posais ma main sur mon épaule.

Sans comprendre, je me retrouvais les fesses par terre, la mâchoire douloureuse et endolorie. Mes yeux noisettes montèrent jusqu'au visage de Michel. Elle avait une dure expression et son regard montrait la colère froide qu'elle avait à mon encontre. Michel, la petite blonde qui me disait de ne pas soupirer, venait clairement de me donner un crochet du droit en signe de salut. Je la regardai un peu hébétée, l'interrogeant silencieusement.


« Tu es faible. »

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