Le petit chemin mène au champ de fraises sauvages et des framboises. Mais au milieu des champs, j'entends des petits bruits, on dirait des cris, strident même. Je m'approche pour voir ce qu'il y a. J'aperçois un renardeau pris dans un piège. Je trouve ça absurde les personnes qui installent ce genre de piège. Je me précipite pour le sauver. Je finis par le délivrer rapidement. Le renardeau me remercie, en un simple regard. Puis je retourne chercher mes fraises sauvages et mes framboises. Mais le renardeau me suit, pour être honnête c'est assez flippant, je me mets alors à courir. Mais il me court après. Je m'arrête et je le regarde droit dans les yeux. Ils sont marrons comme le chocolat (c'est mon parfum préférée) avec des reflets roux et vert émeraude. On dirait qu'il essaie de me dire quelque chose rien qu'avec les yeux, le regard. Ce regard là, il met très familier : c'est celui que je faisais à mon père quand je voulais qu'il joue avec moi, quand je voulais qu'il s'intéresse à moi. Je me baisse doucement jusqu'à atteindre sa hauteur, je tends ma main en pensant qu'il allait me la renifler, mais au lieu de ça, il se précipite sur moi et se frotte en faisant de petit de petit bruit. On aurait dit un chaton tout roux. Je retourne à mon panier. Je cueille des fruits jusqu'à ce que le panier soit plein. Je pense qu'il est temps de repartir, oh là oui il est déjà 17h40. Je repars au vélo, avec le renardeau qui trotte derrière moi. Une fois arrivée au vélo, j'attache le panier sur le guidon et pose le renardeau sur mes genoux. Je repars sur le chemin en sens inverse, reprends le même pont en 10 minutes. J'espère que Maman ne m'en voudra pas trop d'avoir ramenée un animal sauvage à la maison, d'autant plus que c'est aujourd'hui qu'on décolle pour la Bretagne, donc pas le temps de passer chez le véto, ou quelque chose dans le genre. Je retraverse le rond-point et la Loire aussi vite. Mais ma montre indique déjà 18h00, j'accélère. Je crois que je vais être en retard ! Si je continue comme ça, ce soir ça va être ma soirée !
Pour finir je passe les feux rouges et le chemin de la maison en 10 minutes. Je repose le vélo et l'attache au poteau. Je prends le panier et le renardeau, je rentre à la maison.
Maman me dit :
- Oh, non ! Mais c'est quoi ça ?
Je lui réponds :
- C'est un renardeau. Il était pris au piège dans un piège à ours ! Et je l'ai sauvé ! Maman je t'en supplie, on peut pas le laisser là...