C'est le matin. Une lumière claire et diffuse peint la ville d'ombres légères. Le soleil n'est pas encore levé. Dans une rue, il y déjà de l'agitation. Des trams passent, des voitures, des hommes, des femmes. Le tout se bouscule et se meut dans un joyeux chaos devant les petites boutiques serrées. Il fait bon malgré une brise fraiche qui vient jouer avec les feuilles des arbres et les jupes des filles. Des oiseaux chantent.
Une femme marche à pas pressés dans la foule, elle ne tient pas à être en retard, elle a une réunion importante. Or elle ne connait pas la ville, elle est un peu perdue, mais rien de grave. Elle est plutôt grande, belle, les cheveux courts, la trentaine. Elle a un travail important, et pas de famille proche dont elle doit s'occuper. Elle porte un costume, un peu cintré avec un beau pantalon bleu marine. Elle fait très chic. Elle esquive un chien un peu trop heureux, et évite de justesse un lampadaire.
De l'autre coté de la rue vient un homme. Lui aussi doit avoir la trentaine. Il marche tranquillement, regarde autour de lui, flâne. Il profite de sa matinée, il ne travaille pas, il est en congé. Congé paternité pour être plus précis, sa femme ne pouvait pas rester à la maison. Lui, ça lui plait de s'occuper de ses enfants, c'est son deuxième. Il a un petit sourire au coin des lèvres. Ses enfants dorment encore, lui, il va au supermarché, c'est la voisine qui les surveille. Il traverse la rue, écoute avec sérénité le chant des oiseaux.
Alors qu'il regarde un petit magasin de broderie, on le bouscule. Il est de bonne humeur, ce n'est pas très important, il s'excuse, peut être est ce sa faute. Une dame, la dame pressée s'excuse à son tour, elle ne pensait pas qu'il s'arrêtait aussi brusquement. Ils se sourient, ce n'est qu'un bête accident.
Pour être plus sûre de ne pas se perdre, elle lui demande son chemin, il le lui indique aimablement. Puis, ils repartent chacun de leur coté.