Lorsqu'on rentre, je jette mes affaires dans ma chambre et mets mon uniforme. Je suis hyper en retard pour le travail. Il est 18h00 alors que je suis censée y être depuis 16h00.
- Bart aujourd'hui je travail et je finis à 21h30...
- Et alors ?
- Et alors, on va être en retard non ?
- La soirée commence à 21h00, et personne n'est jamais à l'heure donc ne t'inquiète pas pour ça, pour le moment dépêche-toi je t'emmène.
Pour aller un peu plus vite, Barthélémy me dépose. Arrivée, à destination, personne ne fais vraiment attention à moi et je me rends compte que mon patron n'est pas là. Dieu merci ! Je fais comme si de rien était et commence à ranger les produits dans les rayons. Comme d'habitude il y a toujours des clients insupportables qui te prennent de haut juste parce qu'ils ne travaillent pas n'importe où mais du coup ça m'entraine à me maîtriser et à prendre sur moi quand ma mère est dans les parages. Ce n'est pas facile de se faire constamment rabaisser par la personne qui t'as mise au monde et qui est censée te considérer comme la chose la plus importante à ses yeux. Je secoue la tête pour chasser mes pensées sur cette sorcière puis je me remets au travail. Lorsque je finis, il m'attend dans sa voiture comme d'habitude depuis un peu plus d'une semaine. Je grimpe dedans et pour changer, je lui dépose à bisou sur la joue. Il hausse un sourcil puis affiche un demi-sourire.
- Mais qu'est-il arrivé à Mademoiselle Khlayne Enola Loud.
- Rien, je suis juste de bonne humeur c'est tout.
- C'est moi qui te fais cet effet ?
Mais c'est qu'il n'est pas modeste ce garçon.
- Non, -je m'étire- c'est parce que ce soir je vais gouter de la bière pour la première fois !
- Ah ouais ! Un de tes fameux rêves. -il démarre-Tu as d'autres rêves à part aller à Disney ou -il sourit- boire de la bière ?
- Ouais, -je souris- un rêve secret !
- Je peux savoir ?
- Non !
- Allez ! -je ne réponds pas- Khlayne, Khlayne, Khlayne, Khlayne, Khlayne ! Je vais te soûler.
Il m'embête durant tout le trajet pour savoir qu'elle est ce secret mais je ne cède pas. On arrive à la maison et on va chacun à la douche. Je prends mon temps car il y aura beaucoup de « personnalité » et d'après Bart, il ne faut pas que je sois sur mon trente-et-un mais sur mon trente-sept. Je décide donc de m'épiler les jambes pour la première fois car, heureusement pour moi, je ne suis pas de nature poilue mais autant vous dire que je regrette aussitôt d'avoir acheté ces bandes de cire. Je sors en trombe de la salle de bain en serviette et je cours dans la chambre de ma génitrice en criant le prénom de l'individu qui me sert de cavalier et je le trouve déjà en train de s'habiller.
- Qu'est-ce qui t'arrive.
- Je n'arrive pas à m'épiler. -il me regarde quelques secondes puis éclate de rire- Quoi ? C'est horrible ce truc, une torture !
Il continue de rire puis me tapote la place à côté de lui sur le lit. Je m'assois puis il place ma jambe, qui a déjà la bande de cire collée, sur ses cuisses.
- Bon ma petite Khlayne, -il tire d'un coup sur la bande- ça va te faire un peu mal.
- AIIIE ! Un peu mal tu rigoles ?!
- Arrête de te plaindre, -il recolle la bande sur une autre partie- l'accouchement c'est pire.
- Laisse-moi c'est bon, j'ai trop mal.
Il ne répond pas et continue malgré mes cris de douleurs qui l'amusent. Une fois mes jambes entièrement épilées et une lutte acharnée de Bart de m'empêcher de bouger, je m'habille de la superbe tenue Yves Saint Laurent que je mets finalement avec un soutif échancré que Damian m'a passé histoire de me dire que je ne suis pas nue en dessous. Je mets ensuite des boucles d'oreilles et un sautoir. Comme coiffure, j'opte pour une que de cheval haute plaquée qui dégage mes oreilles et met en avant mes boucles d'oreilles ainsi que mon piercing au cartilage. Je mets du déodorant, un peu de parfum et je suis prête. Pour le maquillage, je ne mets rien puisque je n'aime pas ça mais surtout parce que je n'ai pas de maquillage et je ne sais pas me maquiller. Lorsque je finis, je me regarde dans le miroir. J'avoue que je ne suis pas mal. Ça change de mes vêtements de d'habitude, de la Khlayne de d'habitude. Peut-être que ça marque une nouvelle vie pour moi.
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Je remplis ma pochette de choses qui pourraient m'être utile comme mon téléphone, un paquet de mouchoirs, mes clés, des élastiques, un mini déodorant et ma boîte de lentille quand Mr. Suitan me dérange en m'appelant et en m'ordonnant de me dépêcher. Lorsque je descends, il m'attend devant la porte d'entrée au téléphone. Il raccroche et commence à râler.
- Ah bah ce n'est... -il se tourne vers moi et reste bouche-bée- Trop tôt...
Il me regarde de bas en haut en restant quelques secondes bloqué sur ma poitrine, ce qui me fait au passage rougir, puis il siffle et sourit.
- Eh ben ! T'es vraiment canon ! Il a fait du bon boulot, Damian mais en même temps sur un modèle comme toi ce n'est pas compliqué.
- Arrête de faire le beau parleur! -il éclate de rire- On y va ?
- Oui, -il me tend son coude et je passe mon bras à travers- mais t'es vraiment belle Khlayne. -je souris et rougis- Tu t'es maquillée ? -je secoue la tête- Ça aurait fait un petit plus mais t'es magnifique sans donc ce n'est pas grave.
On sort et un monsieur attend devant un van.
- Qui est-ce ?
- Mon chauffeur. Julio.
On le salue puis on monte à l'arrière de la voiture. Il y a des verres et plusieurs bouteilles de champagne. Bart se serre une coupe et m'en propose une que je refuse gentiment.
- Tu veux peut-être quelque chose d'autre ?
- Il y a du Champomy ? -il sourit- Ne te moques pas !
- Je ne me moque pas ! Mais on n'en a pas, si tu veux on peut s'arrêter pour en acheter.
- Ça ira ne t'inquiète pas. -il hoche la tête- Pourquoi on a pris une voiture aussi grande ?
- On va récupérer quelques amis à moi avant d'aller en boîte.
Mon cœur s'emballe. Je ne suis absolument pas sociable. Je n'aime pas être entourée de trop de gens, surtout dans un espace aussi étroit. Pour être honnête, j'ai peur.
- Oh mon dieu, je vais devoir les rencontrer ? -il sourit et je place ma tête dans mes mains- Oh non, ça va être extrêmement gênant !
- Ça va bien se passer Khlayne, ils sont tous gentils vraiment, tu verras. -Il pose sa main sur ma cuisse-Dis-moi, pourquoi tu n'utilises pas de maquillage ? C'est parce que tu ne sais pas l'utiliser ou parce que tu n'en as pas ?
- Les deux -il sourit- mais surtout, je n'aime pas trop ça.
- Pourquoi ? Tout le monde en porte. Ça « embellit » les personnes.
- Je ne suis pas comme tout le monde je te l'ai déjà dit ! -il sourit- Moi je trouve que ça sert à rien à part cacher l'être que nous sommes réellement. On essaie de se donner une autre image et c'est dommage. -Il hoche la tête et me dis que j'ai raison- Pourquoi, tu veux que j'en porte ?
Il pose sa main sur mienne et la caresse doucement, lentement. Il passe du dos de mon dos jusqu'à l'intérieur de ma paume. Des frissons parcourent le long de mon corps. Je retire ma main d'un coup, ce qui le fait sourire. Il a tout à fait comprit qu'il ne me laisse pas indifférente.
- Non pas spécialement, je me demande juste du coup si c'est possible que tu sois encore plus belle avec ou pas. -je le pousse gentiment et il rit- Il faudrait tester. -la voiture s'arrête- Ah les premiers arrivent.
Je glisse ma main dans la sienne et la serre fort. Au départ il me regarde un peu surpris puis il sourit et me la serre de nouveau en me disant de ne pas avoir peur. J'ai peur parce que je vais devoir être confrontée de nouveau à des personnes avec qui je vais devoir parler et j'ai peur qu'on se moque encore de moi car je ne suis pas « normale ». Je ne veux plus être traitée comme j'ai pu l'être car ça me détruirais. Je prends une grande inspiration et la portière s'ouvre laissant apparaître trois garçons vraiment canon, des amis mannequins de Barthélémy je pense. Il y a un magnifique métisse aux yeux verts, environ 1m85 qui entre en premier, suivit d'un noir baraqué avec une barbe, des traits assez durs et un regard sombre, il dégage un vrai charme. Un blanc aux yeux bleus et des cheveux châtains ferme la marche. Il est élancé et musclé avec une mâchoire carrée. Le chauffeur referme la porte derrière eux. Ils tchèquent Bart et me serre ma main libre en me souriant gentiment. Je les remercie intérieurement de ne pas me faire la bise. Deux s'assoient en face de nous et un à la gauche de Bart. Donc je suis contre la fenêtre, Bart à coté suivit du noir. En face le métisse et le blanc.