- Ok, non je refuse de faire ça.
- Si je sens une alchimie entre vous, ça change de ce que je vois d'habitude. Continuez.
Bart accentue les propos du photographe :
- Ne fais pas ta timide.
On se chamaille et le photographe continue de faire des photos. Je déteste ça.
- C'est bon, moi je m'en vais.
Je commence à partir mais Bart me tire contre lui et me fait un câlin en me serrant hyper fort puis m'ébouriffe les cheveux.
- Stop ! Je ne suis pas une enfant.
- Si t'es même pas allée à Disneyland !
- On n'a pas tous la même chance Barthélémy.
Il me fixe quelques instants, ne répond pas, puis se place derrière le photographe. Il lui dit que je vais faire des photos seule. Celui-ci se positionne derrière la caméra et me dit :
- Ok cette fois-ci, je veux une facette de toi de plus profonde, quelque chose de fort d'accord ?
- Sûrement pas.
Je n'ai pas envie de mettre en avant mes faiblesses que j'essaie désespérément de cacher à tout le monde. Bart le fixe, les bras croisés, deux doigts sur les lèvres :
- Dis-moi Khlayne, t'as peur de quoi ?
- De rien du tout, je n'aime juste pas les photos.
- Moi je pense que tu ne veux pas te dévoiler telle que tu es. Qui es-tu ? Comment étais-tu avant que je te connaisse.
- Ça ne te regarde pas et puis je ne vois pas le rapport entre ma personne et le fait de ne pas aimer faire des photos.
- Tu as eu une enfance difficile et une mère qui te déteste comme tu le dis-toi même. Mais je pense que ça va plus loin, je pense que tu te fais maltraité.
- N'importe quoi, -ma respiration s'accélère-tu dis n'importe quoi.
Comment il le sait ? Est-ce qu'il parle avec ma génitrice de mon passé ? Impossible, elle ne mettrait pas en péril son image.
- J'ai vu la marque sur ton cou, elle ne t'insulte pas seulement, elle te frappe Khlayne. Ça fait combien de temps que ça se passe comme ça ?-je ne réponds pas et bouillonne de l'intérieur-Tu n'avais personne à qui parler, pourquoi tu n'es pas allée voir la police ?
Il commence à me poser des questions sur mon passé. Je me braque et me lève du tabouret.
- Ok j'en ai fini.
- Comme d'habitude tu fuies Khlayne Pourquoi ? Je ressemble tant à ta mère que ça ?
Pour qui se prend-il pour dire des trucs comme ça ?! Il ne me connaît pas et surtout ne connaît rien à ma vie. Je vois rouge mais ne veut pas faire de scandale.
- J'ai dit que j'en ai assez !
Je le fixe quelques secondes énervée et me rends compte que le photographe me prend toujours en photo.
- Et vous arrêtez de me prendre en photo bon sang !
Je m'écarte et commence à partir mais Bart me retient par la taille. Je lui crie de me lâcher.
- Seulement si tu te calme.
- Je suis calme.
C'est totalement faux, en réalité j'ai juste envie de lui arraché la tête.
- Menteuse !
- Toi-même.
- Écoute Khlayne, faire de la photographie, c'est exprimer ses émotions physiquement mais surtout au niveau du visage et du regard, tout se joue grâce à ces éléments. On voulait quelque chose de profond c'est pour ça que j'ai parlé de ton passé parce que je voulais faire ressortir tes émotions.
- Je m'en fiche.
- Tu n'es pas très gentille dis donc hein.
- C'est toi, tu n'es pas sympa de remuer le couteau dans la plaie.
- Je ne suis pas sympa ? Ok alors ce soir pas de boîte ni de bière. Tu rates la chance de réaliser ton rêve.
- T'es injuste !
- La vie est injuste.
- Tu l'as dit bouffis.
On se regarde puis on éclate de rire. Je ne sais même pas d'où je sors cette expression, plus personne ne l'utilise. L'atmosphère est beaucoup plus détendue qu'il y a quelques minutes.
- Allez, viens voir les photos -je soupire- et arrête de faire ta tête de mule, elles sont très bien.
On regarde sur l'ordinateur et il me montre les photos, c'est vrai que c'est plutôt bien jusqu'à ce qu'il me montre les deux dernières. Elles ne me plaisent absolument pas et je ne manque pas de le faire remarquer à Vlad :
- Je ne les aime pas celles-là.
- C'est normal parce que sur celles-ci, vous êtes mise à nue, vos émotions ressortent et c'est quelque chose que vous détestez, montrer vos émotions. Moi je les trouve particulièrement jolies. Vous êtes d'accord avec moi Barthélémy ? -Il acquiesce-J'aimerais les exposées si cela ne vous dérange pas. Vous êtes parfaites en portrait, vous avez ce « je ne sais quoi »
- Je ne me sens pas confortable avec ça.
- Personne ne juge personne c'est la règle numéro 1 en photographe, on analyse, on commente, on conseille, mais on ne juge jamais.
Je soupire et accepte finalement. Le photographe ravie, s'éloigne pour téléphoner à quelqu'un et je me tourne vers Bart.
- Je te déteste.
- Oh t'es trop choupinette merci. -Il regarde son téléphone- Bon je retourne sur scène on va reprendre là, -les gens commence à revenir- à plus ma choupinette ne t'enfuie pas cette fois.
Il dépose baiser sur ses doigts qu'il fait ensuite semblant de m'envoyer avant poser de nouveau mais cette fois-ci avec des modèles. Barthélémy, c'est vraiment le genre d'individu qui peut facilement t'énerver à un point inimaginable mais que tu ne peux t'empêcher d'apprécier. Il est la définition même de « attachiant »
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Il finit sa séance deux heures plus tard. Je me rends compte qu'il pose avec de véritables déesses surtout deux filles qui m'ont tapé à l'œil. La première est une africain avec de longs cheveux crépus et des yeux noirs, très foncé qui dégage quelque chose de chaleureux. Son visage est symétrique avec un magnifique sourire mais surtout, un corps de malade ! La seconde est une latino aux yeux verts et des cheveux lisses très noirs ainsi que des traits fins et toujours un corps de déesse. Ils vont faire la couverture de magazine de mode que je ne connais pas. Bon c'est vrai aussi que je ne connais rien à la mode mais apparemment il est très connu car quand elles ont su qu'elles feraient la une, elles ont sauté de joie donc bon. Je suis dans mes pensées quand Mr. Barthélémy me sort de ma rêverie en agitant la main devant mes yeux.
- Ouh, ouh ! Mlle Khlayne Loud ! On va te trouver des habits pour ce soir viens. -il me tire par la main- On va à l'étage d'au-dessus, c'est là où mon styliste se trouve. Il est top, c'est celui qui m'habille pour tous les évènements.
Je hoche doucement la tête puis le suit. Lorsqu'on arrive à l'étage au-dessus, on atterrit dans une salle avec un podium de défilé blanc et des chaises rangés dans un coin.
- C'est ici que parfois nous défilons pour des créateurs. En général quand nous le faisons ici, c'est hyper select, tout le monde ne peut pas y assister. Ce sont soit des stars très connues, des stylistes réputés ou des personnalités très importantes, des journalistes etc. Mais ce n'est pas ici vient par là.
Il nous dirige vers une pièce qui est censée être une chambre mais qui a été transformée en un immense dressing avec autant de vêtements de filles que de garçons. Je reste émerveillée par la grandeur de ce dressing et effleure les vêtements de mes doigts en faisant le tour. Je n'ai jamais vu autant d'habits dans toute ma vie entière. Les vêtements doivent probablement être hors de prix, je me sens même mal de les toucher. Lorsque je repose les yeux sur Barthélémy, il me regarde en souriant. Je lui rends son sourire et soudain quelqu'un ouvre la porte. C'est un homme de taille moyenne, plutôt et jeune, environ trente ans, peut-être un peu moins je pense. Il a des yeux bleus et des cheveux teints en gris avec quelques mèches plus sombres que d'autres. Il a des traits très fins et dégage quelque chose de chaleureux. Il est très charmant et surtout très efféminé, je pense qu'il est gay mais ça ne veut rien dire. Il serre énergiquement la main à Bart puis se tourne vers et me regarde avec un magnifique sourire.