Philippine - Tome 1

By ManonSeguin

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Râleuse et désagréable. Deux termes qui décrivent Philippine à merveille et qui ne vont pas s'arranger avec l... More

Prologue
Chapitre 1 - Routine du matin
Chapitre 2 - Pouet ! Pouet !
Chapitre 3 - Question de survie
Chapitre 4 - Une nounou d'enfer
Chapitre 5 - Comme dans un poulailler
Chapitre 6 - L'Art de la Guerre
Chapitre 7 - Bob le bricoleur
Chapitre 8 - Rendez-vous avec le trône
Chapitre 9 - Chat alors !
Chapitre 10 - Bécassine, c'est ma cousine
Chapitre 11 - Le dîner de cons
Chapitre 12 - La cerise sur le gâteau
Chapitre 13 - Espionnage industriel
Chapitre 14 - Fuyez pauvre fou !
Chapitre 15 - Il est frais mon poisson !
Chapitre 16 - C'est qui le marchand de sable ?
Chapitre 17 - Lundi matin, l'Empereur, sa femme et le petit prince
Chapitre 18 - M&M's et Docteur Mamour
Chapitre 19 - Mamie Adélaïde aime les potins
Chapitre 20 - Le hasard fait bien les choses
Chapitre 21 - Rencard
Chapitre 22 - Course poursuite
Chapitre 23 - Un point partout, balle au centre
Chapitre 24 - Pas de bras, pas de chocolat
Chapitre 25 - L'art et la manière de faire
Chapitre 26 - Promotion cornichons
Chapitre 27 - Prend garde à toi
Chapitre 28 - Signer un pacte avec le diable
Chapitre 29 - Philippine à la rescousse !
Chapitre 30 - Retard, blâme et fausse excuse.
Chapitre 31 - Philippine au Mordor
Chapitre 32 - Ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué
Chapitre 33 - S'envoyer en l'air
Chapitre 34 - Maman, je suis dans l'avion
Chapitre 35 - Être dans la moyenne
Chapitre 36 - Sauver par le gong
Chapitre 37 - Sans foi ni loi
Chapitre 38 - Vie de merde & Calimero
Chapitre 39 - Être ou ne pas être Mr Cailloux
Chapitre 40 - Il court, il court le Olivier
Chapitre 41 - Joue avec moi
Chapitre 42 - A la pêche aux moules, moules, moules
Chapitre 43 - Ce n'est pas au vieux singe que l'on apprend à faire la grimace
Chapitre 44 - Coucou, c'est Dame Nature !
Chapitre 45 - Lâche-moi la grappe
Chapitre 46 - Le diable s'habille en Philivier
Chapitre 47 - Arrête ton char !
Chapitre 48 - Et maintenant ?
Chapitre 49 - La promesse
Chapitre 50 - Qui ne tente rien n'a rien
Chapitre 51 - Partenaires dans le crime
Chapitre 52 - Mr De Petit Con et Dame Philippine
Chapitre 53 - Maître et élève
Chapitre 54 - Bon appétit bien sûr
Chapitre 55 - La tartine de la colère
Chapitre 56 - Tu pousses le bouchon trop loin Maurice
Chapitre 57 - Ficello
Chapitre 58 - Partenaires dans le crime 2
Chapitre 59 - On joue à papa et maman ?
Chapitre 61 - Vol à l'étalage
Chapitre 62 - Fin de niveau
Chapitre 63 - Bain moussant
Chapitre 64 - Philippine

Chapitre 60 - Partir un jour

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By ManonSeguin

Il pleut. Encore.

Ça va faire six jours que les nuages nous font pipi dessus et un brin de soleil serait le bienvenu.

Depuis le départ d'Olivier et de Timéo, j'ai pu plus ou moins avancer dans les travaux et le rangement. Le rez-de-chaussée est quasi fini et il ne me reste plus que les chambres.

Je n'ose même pas y aller. Je sais que c'est là-bas que se trouvent son bureau, la chambre de mes grands-parents et tous les souvenirs que j'ai de mon enfance. Je redoute le moment où j'y serai forcément confrontée.

Durant ces quelques jours que j'ai pris pour moi, j'ai eu le temps de réfléchir à tout un tas de choses. C'est fou le nombre de pensées idiotes que l'on peut avoir à la seconde au lieu de se concentrer sur l'essentiel par exemple : « Pourquoi je n'écrirais pas en rouge sur le carton, pour changer ? » On s'en fout, putain !

Tous les deux jours, Olivier m'a appelée. Je ne sais pas s'il veut vraiment de mes nouvelles ou si c'est, pour lui, un prétexte pour s'assurer que je suis encore vivante.

Il ne peut rien m'arriver dans cette maison, ou du moins, il ne peut plus rien m'arriver. J'ai évité les escaliers avec succès, la plomberie de la cuisine a été refaite avec un coup de clé et de tournevis, l'étagère du salon s'est effondrée sur elle-même au moment où je mettais le dernier livre en carton, à croire qu'elle n'attendait que ça pour rendre l'âme, du style « C'est bon, j'ai bien travaillé ».

En fait, je me suis contentée de faire du camping dans le salon en dormant sur le canapé et je ne suis sortie que rarement pour faire quelques courses histoire de ne pas mourir, rien de plus.

D'ailleurs, il faudrait que j'aille à l'épicerie, je n'ai plus de pâtes ni de knacky.

La crise me touche. Les pâtes, c'est la vie.

Mais clairement, la météo joue contre moi et une telle averse ne me donne pas du tout envie de mettre le nez dehors, surtout que l'épicerie est à dix minutes à pied.

Bon. Comme on le dit si bien :

— Quand faut y aller, faut y aller.

J'attrape mon parapluie, mais voilà que la première bourrasque de vent le tord. On dirait une antenne parabolique, maintenant.

Merde.

— Je n'aime pas la pluie !

Grand-père serait là, il rigolerait et me dirait sûrement : « T'es pas en sucre, tu ne vas pas fondre ». Non, c'est vrai. Je ne vais certainement pas fondre, mais je vais attraper la mort, ça c'est sûr !

— Bonjour, Made...

L'épicier ne finit même pas sa phrase tandis qu'il me dévisage.

— Quoi ? Vous n'avez jamais vu une éponge humaine ?

— Vous égouttez...

Je m'approche de son comptoir en faisant exprès de secouer mes cheveux mouillés devant lui tel un chien se secouant alors que ce dernier est trempé.

— Ah bah ça va mieux !

Prenant le premier panier que je trouve sur mon passage, je m'engouffre dans les minces rayons à la recherche des denrées de survie.

Ah ! J'ai plus de ketchup, faudrait que j'en rachète aussi.

— C'est bon ? Vous avez fini ? me demande l'épicier en me regardant avec l'air le plus exaspéré qui existe.

Décidément, il ne me porte pas dans son cœur, celui-là.

— Vous êtes pressé ?

— Je n'ai pas de client, je pense fermer plus tôt.

— Et moi ? Je suis le père Noël, peut-être ?

— Vous n'êtes pas une habituée de la boutique.

Encore heureuse. Quand je vois les prix qu'il pratique, je pourrais porter plainte. Sérieusement, tout est trop cher.

— Il vous faut quoi au juste ? Je peux vous aider à aller plus vite.

— Plus vous râlez et plus je traîne des pieds. Continuez et je compte même m'installer dans le rayon frais ou ce qui y ressemble, du moins.

— Vous le faites exprès ?

Au même moment, sans faire attention, mon panier s'égare dans les sauces et fait tomber un bocal d'aïoli qui s'écrase par terre.

— Oups ! Quelle maladroite je suis !

— Vous l'avez fait tomber, vous le payez !

— Quoi ?

— Vous l'avez fait tomber, vous le...

— Je n'ai pas besoin que vous répétiez comme un perroquet ! Cervelle de moineau ! Je ne vais certainement pas payer un pot d'aïoli qui est tombé malencontreusement au sol. Vous ne rangez pas bien vos produits, ils sont tous au bord de l'étagère.

— C'était prémédité, je l'ai vu.

— Et moi je vois la grande faucheuse à côté de vous ! Méfiez-vous... elle pourrait venir prendre votre âme à tout moment. Ah non, attendez, il faudrait déjà que vous en ayez une. Espèce de commerçant de pacotille. Voyou ! Voleur !

— Je ne vous permets pas ! Sortez de mon magasin !

— Oh, mais avec grand plaisir ! Escroc !

Sans prendre la peine de reposer le panier, je sors du magasin avec ma démarche la plus digne et la plus fière.

Je m'en fiche, j'ai quand même le ketchup dans la manche de mon pull.

Et une fois de retour, j'eus le droit aux foudres de guerre.

— Tu as fait quoi ? hurle Olivier de l'autre côté du combiné. Philippine ! Ce n'est pas drôle ! C'est un crime.

— Calme-toi, Simone, c'est du ketchup, pas la couronne d'Angleterre non plus.

— Ça commence comme ça et...

— Olivier ? Sérieusement ? Rappelle-moi qui de nous deux volait des Carambars quand on était petits ?

— Alors là, je te trouve gonflée ! Il n'y a pas si longtemps de ça, tu ne te souvenais même pas de moi et là tu vas me faire croire que tu te souviens de ça ?

— Je ne me souvenais pas de ton nom, mais j'ai tout le reste en mémoire comme si c'était hier. C'est frais comme une tranche de saumon !

— Une quoi ? Non, laisse tomber. Je ne veux pas savoir. Bon, je finis le travail et je te rejoins.

— Et Timéo ?

— Il est chez un ami pour le week-end. Donc ça ne sera que toi et moi.

— Pas de problème ! Je t'attendrai. Tu feras attention sur la route ? Il y a plu toute la semaine et ça va sûrement glisser.

— T'inquiètes, je serai prudent.

— C'est vrai que tu roules comme un grand-père.

Je l'entends rire de l'autre côté du téléphone tandis que je continue de ranger quelques petites bricoles.

—Tu vois ? Aucune raison de s'en faire.

— Tu m'appelles quand tu prends la route ?

— Pire que ma mère... Ok. Si tu veux. Tu veux aussi un message lorsque j'arrive à proximité du village ?

— Pas de sms au volant ! C'est dangereux !

— Oui maman...

— Bon allez, à tout à l'heure !

—Oh, Philippine, attends.

— Quoi ?

— Je t'aime.

Sans avoir eu le temps de lui répondre, il me raccroche au nez certainement tout content de m'avoir coupée avant.

Celui-là, je vous jure.

« Je pars du boulot, à tout de suite, j'ai hâte »

Alors que la pluie se calme enfin à l'extérieur, un orage fait rage dans mon cœur. Un doute. Une intuition.

Un sentiment.

Continuant de m'occuper l'esprit avec ce qu'il me reste à faire, je guette l'arrivée de la voiture d'Olivier.

Mais au bout de trois heures, elle n'est toujours pas là.

— Il serait dans les bouchons ?

Je regarde mon téléphone, alors posé sur la table basse du salon et tente de le joindre.

Ça ne répond pas. Sûrement occupé à conduire. Il doit se dire que je suis impatiente si je l'appelle. Ah, je déteste lui donner plus de raisons qu'il n'en faut pour prendre le dessus sur moi.

Il va encore en faire tout un cinéma. 

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