Mon Crush Mes Bêtises Et Moi...

By MilaJensen

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Avant-propos
Prologue
Chapitre 1 : Daniel
Chapitre 2.1 : Callie
Chapitre 3.1 : Daniel
Chapitre 3.2 : Daniel

Chapitre 2.2 : Callie

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By MilaJensen

   — Ça va ma chouquette ?

Ma mère, qui vient d'entrer dans ma chambre, me détaille d'un œil inquiet. Je pose mon téléphone et lui réponds d'une voix que j'espère maîtrisée :

— Je vais bien, oui.

L'enterrement était émotionnellement éprouvant, mais il m'a également fait du bien. Enfin, rectification : les mots de ma grand-mère m'ont fait du bien.

— D'accord. N'hésites à venir me parler si tu en ressens le besoin.

— C'est noté. Tom est couché ?

Ma mère grimace à ma question. Depuis le décès de grand-mère, Tom a beaucoup de difficulté à s'endormir. Si pour lui la mort est quelque chose d'abstrait, il a très bien compris que cela pouvait survenir à tout moment et lui enlever ses proches. Et comme Maria nous a quittés pendant son sommeil, il associe le dodo à la mort. Lui qui n'a jamais été capricieux, rentre dans des colères noires au moment du coucher et refuse catégoriquement de se mettre au lit.

— Papa est avec lui et essaye de le calmer. (Elle soupire.) Ce n'est pas évident de trouver les mots justes pour l'apaiser et le soulager, alors que nous sommes aussi affectés par la perte de Maria.

— Je peux aller lui parler si tu veux ? J'ai toujours été douée pour distraire les gens.

— Je ne dis pas non, toute aide est la bienvenue.

Mon téléphone vibre à la venue d'un nouveau message. Je le regarde brièvement : c'est Betty qui me propose d'aller boire un verre demain.

Je tape vite fait un « pourquoi pas » et rejoins ma mère qui est déjà dans le couloir. À peine ai-je descendu les escaliers que j'entends les cris stridents de Tom provenant de sa chambre.

Je grimace et me tiens l'oreille lorsqu'un cri particulièrement aigu me déchire le tympan.

Quand faut y aller, faut y aller.

— Tu devrais l'inscrire à des cours de chant. Il a du potentiel ! Sa voix porte bien dans les aigus. C'est... impressionnant.

Je me débouche l'oreille de mon index et ma mère en fait de même.

C'est qu'il va nous péter la baraque avec ces cris d'orfraie !

Je lance un regard suspect vers la vitre du salon : elle semble résister à la puissance vocale de mon frère. Ouf.

— Non ! J'veux pas dormir ! En plus, tu sais, c'est trop nuuuuuuuul de faire dodo.

— Oui, mais nous avons besoin de dormir, notre corps le réclame, explique patiemment mon père. Lorsqu'on ne dort pas, le corps n'a plus d'énergie et on tombe malade.

— Hello la compagnie, interviens-je en entrant dans la pièce. Mon petit doigt m'a dit qu'il y avait ici un petit garçon qui voulait un câlin.

Tom plisse les yeux vers mon petit doigt que je remue devant lui.

— Il te parle ton petit doigt ?

— Tout à fait. Il me raconte plein de trucs.

Tom scrute le sien et secoue la tête en boudant.

— Le mien, il me dit rien.

— Si tu arrêtais de crier, tu pourrais peut-être l'entendre. Mets-le près de ton oreille et écoute.

Mon père lève les yeux au ciel à ma remarque. Il n'aime pas que j'embobine Tom avec des bêtises, seulement c'est tellement tentant. Et mignon. J'adore sa naïveté et j'espère qu'il ne la perdra pas de si tôt.

— Chuis sûr, tu mens !

Et voilà, il grandit trop vite.

— C'est vrai, je mens. Mais si tu n'arrêtes pas de crier tu vas finir par réveiller le bébé qui est dans mon ventre.

Sa bouche s'ouvre en grand. Il dévisage un instant mes parents, qui confirment d'un signe de tête.

— T'as un bébé dans ton ventre ?

J'opine.

— Il y a réunion familiale ici ?

Dan se tient contre le chambranle, un sourire aux lèvres. Il a enfilé un bas de survêtement sans mettre de caleçon ; je le devine, à la forme distincte que j'aperçois au niveau de son entrejambe. J'ordonne à mes yeux de regarder ailleurs, mais, obstinés, ils restent rivés en dessous de la ceinture, appréciant les contours de son sexe qui se dessinent sous le coton. Mes glandes salivaires s'activent à cette vision et je déglutis pour éviter que la bave ne me coule sur le menton.

Dan toussote et je finis par relever la tête en m'essuyant la bouche (sait-on jamais.). Ses cheveux encore mouillés de la douche qu'il vient de prendre sont peignés vers l'arrière et il tient dans ses mains deux tasses fumantes. Il m'offre l'une d'elle.

— J'ai pensé qu'un chocolat chaud te ferait du bien.

Je vous ai dit que j'avais le plus merveilleux des hommes ?

Dan a toujours été attentionné, mais depuis l'annonce de ma grossesse, il se plie en quatre pour me faire plaisir. Et, je plaide coupable : j'en profite un max.

— Merci, t'es un amour.

Il tend l'autre à Tom en lui ébouriffant les cheveux au passage.

— Tiens, bonhomme. Il est pour toi celui-là.

Dan est remercié par un adorable sourire en quenottes, cependant l'attention de Tom reste focalisée sur moi ‒ ou plus précisément sur mon ventre qu'il ne quitte pas des yeux.

— Dan ? Tu sais que Callie, elle a un bébé dans son ventre ?

— Oui, je suis au courant. C'est moi le papa.

Tom pouffe dans sa tasse, puis son air se fait interrogateur.

— Mais comment il est arrivé dans ton ventre, Callie ?

Pour je ne sais quelle raison, mes parents, et même Dan, retiennent leur souffle.

— C'est Dan qui l'a mis.

— Wouuuuuuuaaaah !

À l'intonation émerveillée de sa voix, Dan vient officiellement de passer au rang de Super Héros aux yeux de mon frère.

— Tu sais faire ça, toi ?

Je ris. Dan me fusille du regard avant de répondre en se trémoussant :

— Euh... (Ses yeux errent dans la pièce, à la recherche d'une échappatoire.) Oui, c'est assez... facile... en vrai.

Les joues de Dan sont rouges d'embarras. Il se dandine mal à l'aise, évitant soigneusement le regard de mes parents qui se gaussent à ses dépens.

— Wouuuaaah ! Moi, tu sais, je sais pas mettre des bébés dans le ventre des mamans. T'as fait comment ?

Mes géniteurs, après s'être ouvertement moqués de Daniel, décident qu'il est temps de battre en retraite.

— OK, je vois que vous vous en sortez très bien les enfants, on va donc vous laisser discuter tranquillement.

Mon père tape sur l'épaule de Dan en passant devant lui.

— Courage ! Vois ça comme un entraînement de ce que tu devras affronter plus tard.

Mon homme, complètement paniqué, ouvre la bouche pour la refermer aussitôt lorsqu'il voit mes parents sortir d'un pas pressé de la pièce.

— Quelle bande de lâches, lancé-je une fois qu'ils sont partis. T'en fais pas, mon amour, moi je reste.

Je l'embrasse furtivement sur la bouche, puis pars m'asseoir au bout du petit lit de Tom. Le dos calé contre le mur, j'invite mon frère à faire de même.

— On t'écoute, mon chéri. Vas-y.

— Callie, gronde-t-il.

— Oui, chéri ?

Tom s'impatiente :

— Alors ?!

— Euh... Alors... En fait, tu vois, il faut un papa et une maman.

— Je sais ça, déjà.

— OK. Alors...

Je lis une supplique dans son regard pour que j'intervienne. Je lui souris, brandis mon pouce devant lui et l'encourage :

— Continue, chéri ! (J'avale les dernières gorgées de mon chocolat.) T'es bien parti.

Il me mitraille d'une œillade assassine. Je ris de plus belle. Oui, j'avoue sans honte : je me délecte de la situation. Il est tellement craquant lorsqu'il est gêné.

— Ah, je sais ! s'écrit brusquement Tom. Tu as fait avaler une graine à Callie ! C'est ça ?

— C'est ça ! Tu as trouvé ! Je lui ai mis une graine dans le ventre.

Les épaules de Dan se relâchent. Il s'essuie le front d'une main où perlent quelques gouttes de sueur.

— J'le savais !

Tom bombe le torse, fier de lui.

— Tu sais, vais dire à maman d'acheter des graines, comme ça, moi aussi, je vais être papa.

Je prends la tasse vide des mains de Tom.

— Ça attendra demain, ça, mon chou. Au dodo, maintenant !

— Mais j'veux pas dormir, boude-t-il, les bras croisés.

D'une voix posée, Dan lui explique :

— Écoute, bonhomme. C'est toi le grand dorénavant. Tu vas être tonton bientôt, alors tu dois donner l'exemple. Tu comprends ?

— Oh, oui ! Moi, chuis super grand, tu sais !

Tom se met debout sur son lit.

— T'as vu comment que chuis grand ?

— Je suis très impressionné. Et je le serai encore plus si tu me prouves que tu peux dormir comme un grand, sans faire d'histoires.

— D'accord. Mais j'ai un p'tit peu peur, tu sais.

— Je vais rester avec toi jusqu'à ce que tu n'aies plus peur dans ce cas.

Joignant le geste à la parole, Dan me fait signe de partir et prend ma place au bout du lit.

Lorsque je referme la porte de la chambre, j'entends Tom prononcer :

— T'es mon meilleur copain du monde, tu sais.

Et il sera aussi le meilleur papa et le meilleur mari du monde. À n'en pas douter.

***********

Et voilà, ce chapitre 2 est terminé. (Il est plus léger, non ? )

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