Un Amour Inattendu

By AlyEmKara

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Alors que les compétitions approchent, Aidan, un cavalier de 25 ans spécialisé dans le CSO, fait la rencontre... More

Une rencontre étrange
Secret
Une collocation difficile
Émouvantes retrouvailles
Révélation
Péripéties
Silence radio
Perturbation
Oups !
Le premier pas
Tempête
Attente
L'hôpital
Petit récapitulatif
Un instant précieux
Nouveau départ
Une relation se forme
Mise au point
La première fois
Une nouvelle étape
Une belle journée
De nouveaux horizons
L'énoncé d'un passé
La naissance d'une famille
Un challenge à sa taille
Un retour en force
Plus qu'un choix
Abimé
Le coming out
Un vœu
Montre-moi la voie
La majorité !
Qualifiés
Réflexion
Départ
Chute
Examens...
Confidences
The Burning Place
Les derniers jours
Fatidique Journée
Post-opératoire
Lumière
*****ANNONCE HORS SERIE*****
Un réveil choquant
Enfin chez soi
Récompense
L'Orphelinat
La demande
Le commencement
Epilogue

Les yeux, reflet de l'âme

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By AlyEmKara

Le Salon du cheval est un événement prisé dans la région. Les meilleurs cavaliers s'y rendent dans l'espoir d'y trouver la perle rare, un futur champion à exploiter. Personnellement, je ne pourrais pas changer de monture aussi facilement, c'est quelque chose qui me semble inimaginable. Malheureusement, je pense être l'un des rares à fonctionner ainsi. Nous nous garons à proximité de l'entrée du Salon, sur l'une des places spécifiques destinées aux véhicules équipés d'un van. Samuel est silencieux, très silencieux même. Son animosité est flagrante, et malgré notre conversation une semaine plus tôt, il ne semble pas disposé à quitter cet hôtel minable dans lequel il crèche. Ça me rend fou...

- Sam ? L'interpellé-je.

- Quoi ? Répond-il sèchement.

- Qu'est-ce qui te prend ? Tu es froid, voir hostile avec moi.

- Je n'aime pas prendre l'argent du haras... Alors c'était donc ça !

- Eh gamin, Jerry peut se le permettre. Il a confiance en toi, et moi aussi d'ailleurs. On ne t'aiderait pas si on pensait que ça n'en valait pas la peine et que tu risquais d'abandonner en cours de route.

- J'espère pouvoir lui rembourser...

- N'y comptes pas trop. Quand j'ai eu les moyens de le faire pour Joyce, il y a de ça des années, il a refusé. C'était un cadeau, tout comme pour toi aujourd'hui.

Samuel se contente de soupirer bruyamment, et de me lancer un regard mauvais avant que nous ne pénétrions sous l'énorme chapiteau. Un mélange d'odeurs caractéristiques du monde de l'équitation nous parvient alors aux narines. Crottins, chevaux, foins, cuir, tout un ensemble de senteurs qui me détendent instantanément. Je prends une grande inspiration et jette un coup d'œil au gosse qui m'accompagne. Il arbore un sourire admiratif, et ses yeux débordent de curiosité. Je lui frotte gaiement le haut du crâne et nous commençons notre exploration.

Le Salon est composé de plusieurs sections. La partie centrale abrite des chevaux de trait, pour le travail agricole. Celle de gauche est réservée aux poulains et aux pouliches destinés aux courses et sauts d'obstacles. Les chevaux ne sont pas adultes avant l'âge de trois ans, même s'ils ont droit au débourrage avant. Il est préférable de commencer les compétitions qu'à partir de quatre ans, pour éviter de les surmener. Enfin, la section de droite est occupée par les plus âgés. La plupart d'entre eux ont déjà concouru. Quelques-uns sont d'anciens champions dont les propriétaires se débarrassent suites à leurs moins bonnes performances ou blessures. En générale, un cavalier acquiert un de ces chevaux pour la reproduction, en espérant que sa descendance héritera de ses bons gènes.

Aujourd'hui, ce sont les poulains qui nous intéressent. Je prends le jeune par le bras, et l'entraîne sur la gauche. Cette partie est également divisée en trois, le CSO, le dressage et le CCE (Concours Complet d'Equitation). Le CSO se trouvant le plus au fond, je continue de marcher jusqu'à parvenir à notre objectif.

- C'est bon ! Je peux marcher ! S'exclame Samuel en dégageant son bras.

- D'accord, mais tu te serais perdu si je ne t'avais pas guidé.

Il me fusille du regard, avant de reporter son attention vers ce qui nous entoure. Malgré l'heure matinale, l'endroit est déjà plein à craquer. Nous commençons doucement à longer les boxs, en analysant chaque animal que nous croisons. Je fais en sorte que Samuel reste constamment devant moi, histoire de pouvoir le surveiller à ma guise. Nous sommes devant une stalle contenant un poulain KWPN qui me semble prometteur, quand Sam bloque soudainement sur un cheval derrière nous. Sans m'en demander l'autorisation, il s'éloigne de moi pour rejoindre l'allée opposée. Je le suis, intrigué. Je le retrouve admirant un Hunter Irlandais à la robe grise pommelée, absolument magnifique. Tout en muscles, il est aussi beau qu'il a l'air difficile. Agité, il ne se laisse pas approcher par son propriétaire. Samuel semble subjugué. Je m'approche et examine la fiche de renseignements. Panther... En voilà un nom original ! Il a l'air d'être en grande forme physique. Il n'est ni gros, ni maigre. Son caractère pourrait en revanche poser problème. Je jette un regard vers Samuel, qui ne quitte pas l'animal des yeux.

- Il te plait ? Lui demandé-je.

- Il est... superbe.

- Bonjour, peut-on l'approcher ? Dis-je au propriétaire, un cinquantenaire enrobé dont les joues sont recouvertes d'une grosse barbe.

- Cela me paraît difficile. Il est très stressé.

- Laissez-nous essayer.

- Ok !

Je passe la rambarde en entrainant Samuel avec moi. En restant dans un coin, je le pousse doucement en avant.

- C'est à toi de t'en occuper. C'est pour toi qu'on est là.

Après un bref hochement de tête, il s'avance calmement vers le cheval. Ce dernier le scrute, les oreilles rabattues vers l'arrière. Sam adopte une attitude douce, avec des mouvements lents, sans jamais le quitter des yeux. Il lui parle à voix basse en s'approchant encore. L'animal s'immobilise totalement, observant le jeune homme en face de lui, qui lève une main peu à peu. Je retiens ma respiration, soudain stressé. Si ce cheval veut lui rentrer dedans, il en a largement la possibilité. J'aurais peut-être dû y aller... Finalement, Sam arrive à portée de Panther, et avec délicatesse, pose sa paume sur le chanfrein de l'animal. Je souffle enfin quand celui-ci redresse les oreilles vers le gamin, qui sourit de toutes ses dents et qui continue de le caresser tendrement, installant un climat de confiance entre eux. Je crois que nous avons trouvé son compagnon.

Je m'éloigne et me dirige vers le propriétaire qui regarde cette scène, la bouche grande ouverte.

- Combien ? Lui demandé-je en l'interpellant.

- Six milles euros, répond-il alors, déterminé.

- C'est trop ! Il a l'air difficile. Je le prends pour quatre mille cinq cents.

- Ah non ! Je ne peux pas le céder pour si peu mon p'tit. Je veux bien descendre à cinq mille cinq cents.

- Non ! Vous ne vendrez jamais un cheval avec un aussi mauvais caractère, cinq milles ? C'est ma dernière offre.

- Va pour cinq milles ! S'exclame-t-il réjouit d'avoir réussi à refourguer à un aussi bon prix une bête dont personne ne voulait.

Nous échangeons une poignée de mains et je remplis le chèque que je lui remets en échange des papiers de Panther. Samuel, ravi, ne le lâche pas d'une semelle. J'ai l'impression d'être devenu totalement invisible et ça ne me plait pas. Nous quittons le chapiteau et faisons monter le cheval dans notre remorque puis nous prenons le chemin du haras.

- Alors, content ? Demandé-je à Sam sur la route.

- Non mais attends, tu as vu ça ?! Il s'est calmé instantanément avec moi ! S'exclame-t-il. C'est comme si c'était le destin, même son propriétaire n'arrivait pas à le calmer !

- Maintenant, c'est toi son maître, Samuel. Prend- en bien soin.

- Je ne vous remercierai jamais assez, dit-il alors plus doucement. Jerry et toi, m'avez tellement donné. Je ne m'étais jamais senti comme ça...

- Heureux ? Lui demandé-je

- Ivre de bonheur.

Nous échangeons un sourire en riant doucement.

Le reste du trajet se passe dans le calme, serein. Nous sommes accueillis par Jerry qui est accompagné de l'un de ses assistants. Il a l'air excité. A peine sommes-nous garés, qu'il nous attend déjà devant le van en y jetant des coups d'oeil curieux .

- Alors ?

- J'ai un cheval ! S'extasie Samuel. Un Hunter Irlandais ! Il s'appelle Panther ! J'aime trop, c'est trop classe !

- Calme-toi petit, répond l'ancien, qui arbore malgré tout un immense sourire.

- On va le faire sortir, dis-je en intervenant.

Samuel laisse immédiatement le vieux et me rejoint. L'animal nous fait face, légèrement anxieux. Je laisse le gosse prendre son licol. Répétant les mouvements que nous avons travaillé, calmement et parfaitement à l'aise, il le fait descendre. Jerry et moi les suivons jusqu'à l'écurie, que nous avions préparée le matin avant notre départ. La petite ballade lui faisant du bien, le cheval semble se détendre enfin. Panther entre sans problème dans son box. Jerry et moi restons à l'extérieur, et je jette une brosse douce à Sam, qui prend un grand plaisir à le panser.

- Belle bête ! Dans les un mètre soixante-dix au garrot, je pense. Il est parfait pour le CSO. Vous avez fait un bon choix, observe le patron.

- Ce n'est pas moi qu'il faut féliciter, mais Samuel. C'est lui qui l'a repéré. Il a été comme attiré par lui.

- C'est ce qu'il fallait. Comme entre l'homme et la femme, il existe un déclic entre le cheval et le cavalier, si tu le ressens, c'est gagné, dit Jerry.

Nous observons encore un moment les nouveaux compères. Ils vont apprendre à se connaître mutuellement. Nous les laissons tranquilles se découvrir et partons boire un café dans le chalet.

Nous discutons des prochaines compétitions, calés dans le canapé en tissu noir du salon, quand Sam nous rejoint, l'œil pétillant de bonheur. Il se sert un chocolat et s'assoit en face de nous.

- Alors, Panther va bien ? Demande Jerry.

- Oui. Il est extraordinaire ! J'ai hâte de travailler avec lui. Il a des yeux si expressifs, et d'un brun magnifique. Je ne me lasse pas de les regarder, s'extasie le gamin.

- C'est une bonne chose, dit gentiment le vieux.

- Je voulais encore une fois vous remercier, pour tout ce que vous faites pour moi, enchaîne Sam chaleureusement.

- C'est normal, répondis-je avec un clin d'œil.

Il rosit légèrement, cependant, il est incapable d'enlever le sourire niais qui illumine son visage. Comme à chaque fois, mon cœur ressent un pincement qui est devenu familier en sa présence. Je ne me pose plus de questions, je pense l'apprécier, tout simplement.

- Au fait, j'ai réfléchi à la proposition que vous m'avez faite, de vivre au haras ou chez Aidan... Commence-t-il.

- Tu peux prendre tout ton temps, lui répond Jerry.

- J'ai pris ma décision, et, si vous êtes d'accord... J'aimerais vivre avec Aidan, dit Samuel. 

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