Accroché à un câble et suspendu dans le vide, Arsène Flamingo descendit petit à petit vers la plateforme jaune. Il regarda autour de lui puis se pencha aux rebords de la plateforme pour estimer en combien de temps son corps atteindrait les piques dans le gouffre sous ses pieds. Il se redressa et tira sur le câble qui l'avait fait descendre avant d'apercevoir Cox glisser à son tour et atterrir doucement sur la plateforme.
Ils ne s'échangèrent pas un mot et enfilèrent un masque en papier blanc sur leur bouche et leur nez avant de sauter sur une autre plateforme en face d'eux. Ils reproduisirent ce geste sur chaque plateforme avec plus ou moins de facilité, Cox ayant failli tomber plus d'une fois dans le vide, mais arrivèrent jusqu'à une plateforme bien plus haute que les autres.
Le capitaine Flamingo fit un signe à Cox qui joignit ses mains et ses doigts en s'accroupissant au sol. Flamingo prit un peu d'élan, courrut vers son partenaire, appuya ses pieds sur les paumes de ce dernier qui l'éjecta dans le ciel. Flamingo planta un couteau dans le pilier de la plateforme pour s'accrocher à celle-ci et commença à la grimper.
Les vapeurs orangées sortant du gouffre commençaient à piquer ses yeux et il hésita un instant à tirer sur son masque de papier pour éviter d'inhaler le gaz.
Il continua sa progression jusqu'à atteindre le sommet de la plateforme et, essoufflé, se rapprocha du centre où se tenait un piédestal.
Arsène Flamingo posa une de ses gommettes sur la vitre noire cachant l'objet de ses désirs mais rien ne se passa. Il se massa les tempes avant de frotter ses yeux de la manche de sa veste en cuir.
Le capitaine se décida alors à placer des dizaines de gommettes tout autour de la vitre et le piédestal se mit à fondre lentement. Un petit espace se créa entre la vitre et son support, il en profita donc pour y passer un doigt et remonter la vitre noire.
L'objet de ses désirs apparut : un petit cube orange qui flottait dans l'air. Flamingo tenta de le toucher mais brûla légèrement le gant. Il le retira et tenta le même geste avec cette fois-ci son doigt à découvert.
Il put saisir le cube sans se brûler mais en ressentant tout de même une vive chaleur sur sa paume. Sachant que le contact avec autre chose qu'un corps organique avait des chances de surchauffer le cube, le capitaine garda l'objet dans sa main découverte et fit signe à Cox en bas de la plateforme qu'il avait fini.
Tout à coup mais comme le prévoyait Flamingo, des alarmes retentirent dans le lieu. Cox se mit à courir et sauter en direction de la corde les attendant pendant que Flamingo entamait sa descente.
De grandes portes noires s'ouvrirent sur la salle en laissant place à des robots de sécurité, armés de gros pistolets blaster.
Le capitaine à court de solutions pour rapidement atteindre la corde, s'appuya sur le pilier une main accrochée à son couteau et au cube, et sortit son pistolet pour tirer à un endroit stratégique repéré lors de son arrivée : une fissure du pilier de la plateforme jaune.
La plateforme s'effondra sur quelques robots et bloqua le passage devant la porte mais condamna dans le même temps Flamingo. La corde se retrouvait maintenant suspendue dans le vide et il n'avait aucun moyen de l'attraper...
Aucun ? C'était le sous-estimer, lui et sa chance folle.
Il remonta sur la haute plateforme, se mit à l'opposé, prêt à courir et jeta une des mini-bombes sur le pilier qui le soutenait. Cette dernière explosa et fit s'effondrer le pilier mais pas sur lui-même, en biais, ce qui rapprocha la plateforme de la corde.
Arsène Flamingo commença à courir et, arrivé au bout, sauta le plus loin possible dans l'espoir d'attraper la corde. Quitte ou double. Soit il s'en sortait, soit il tombait et son corps se retrouverait empalé sur des pics vingt mètres plus bas.
Et encore une fois, sa chance folle le sauva.
Il réussit à attraper la corde, la remonta d'une main en évitant les tirs des robots et arriva sur le toit où Cox l'attendait pour être téléporté.
Il retira son masque en papier et toussa fort avant de disparaître de 9040-Trio et de se retrouver dans son vaisseau chéri.
Arrivé en salle de pilotage, il posa le cube sur un socle qui le fit l'éviter et regarda sa paume : elle était brûlante et rouge.
Il passa négligemment une main dans ses cheveux noirs et toussa à nouveau. Le gaz orangé avait réussi à entrer dans son organisme.
— On a eu chaud capitaine ! s'écria Cox en retirant son masque de papier.
— Ouais... mais tu sais bien que je réussis toujours ce que j'entreprends ! Je suis le meilleur et douter d'un type qui vient d'effectuer un vol et qui s'appelle « Arsène », c'est stupide.
— Je dois être stupide alors, répondit Almyra devant les écrans de communication.
Arsène Flamingo se jeta dans son fauteuil de capitaine et prit les commandes du vaisseau pour quitter rapidement les abords de la planète 9040-Trio. Lorsqu'il dirigea le vaisseau assez loin, il enclencha le pilotage automatique et s'affala un peu plus dans son fauteuil.
Journal de bord du capitaine – Date stellaire 5026-5-Z26
Moi, Arsène Flamingo, le magnifique, le merveilleux, l'extraordinaire, le majestueux capitaine du SS-Barbara vient de voler un objet qui m'ouvrira une nouvelle voie vers la vérité.
Il y a quelques jours, Jim Aukanai m'a dit avoir retrouvé sur Vuivis-440 un homme du nom de Sir Lazarin, patron d'un établissement secrètement surveillé par la Confédération. Ce fameux « Sir » aurait des informations sur la position de la nouvelle base de mon ennemi. Ce type que je rêve de tuer chaque soir et qui a pourri ma vie...
J'ai pris contact avec Sir Lazarin qui avait l'air ravi et m'a dit « Enfin Arsène Flamingo m'appelle ! Le type qui drague tout ce qui bouge ! ». Je n'ai pas désiré argumenter sur ma réputation mais nous avons convenu d'un accord. Un sacré échange. Son information contre le cube que je viens de voler.
— Et que contient le cube ? l'interrompit Cox. Un objet inestimable ? Une gemme de l'infini peut-être ??
— Tu risques d'être un peu déçu mon ami.
— J'avoue que moi aussi je suis curieuse, intervint Almyra en se tournant vers le capitaine.
Tous ses équipiers, y compris le petit Robbie, se mirent à taper dans leurs mains pour inciter Flamingo à ouvrir le cube, technique qui marchait souvent car le capitaine adorait recevoir des applaudissements après les avoir fait languir.
Il céda facilement à leur requête et s'approcha du cube en lévitation sur le socle gris. Il appuya sur tous les côtés du cube orange et ce dernier s'ouvrit doucement, laissant s'échapper une petite fumée orange.
Un bout de set de table.
Arsène Flamingo l'agita avec un grand sourire devant ses amis et leurs mines dépitées. Ils commencèrent à retourner au travail quand le capitaine s'exclama :
— Ce n'est pas un simple bout de papier ! C'est un bout de set de table provenant de la Terre !
— Et ? dirent-ils tous en cœur.
— Il y a écrit sur ce bout de set de table... la recette des Doritos au fromage !
Cox et Almyra s'exclamèrent en même temps pendant que Robbie ne comprenait pas leur enthousiasme.
— Sérieusement ?! s'écria Almyra. Je croyais que la recette originale volée à la Terre avait disparu depuis une dizaine d'années ?!
— J'ai toujours rêvé d'en manger, dit Cox en se léchant les lèvres, j'en vois souvent dans mes films et séries terriennes.
— C'est quoi ? demanda la petite voix métallique de Robbie.
Flamingo replaça la recette dans le cube qui se referma instantanément puis se pencha vers Robbie.
— La recette des Doritos au fromage a été créée sur Terre mais a été volée il y a de cela une dizaine d'années par des aliens car, si les Doritos sur les humains n'ont que des effets gustatifs très satisfaisants, les chips ont un effet très aphrodisiaque sur certaines espèces d'aliens. Elles ont été commercialisées il y a quelques années puis retirées du marché car jugées trop dangereuses par la Confédération ET la Coalition. Et c'est la Coalition qui conservait la recette originale sur 9040-Trio.
— Et ça a des effets sur Cox et Almyra ?
— Non, leur espèce ne fait pas partie de la liste. Et ce serait bizarre d'ailleurs vu qu'ils n'ont aucune pratique sexuelle !
— Est-ce que tu te rends compte de tout ce que je pourrai faire avec cette recette ?! cria Almyra. Je pourrai créer une arme diffusant des effluves de Doritos et soumettre des planètes entières !
Son côté chaotique prit le contrôle et elle ne put s'empêcher de rire comme une génie du mal, les bras levés au ciel. Flamingo rigola bruyamment de cette situation et Cox se contenta d'essayer de calmer son désir de dominer l'univers.
Le SS-Barbara se posa sur le grand parking de la planète Vuivis-440 au côté d'une multitude de vaisseaux ayant fait le déplacement pour visiter le « Palais des Plaisirs » de Sir Lazarin.
Arsène Flamingo, avant de quitter le vaisseau, s'enferma pour la première fois dans sa chambre. Il n'y dormait que très rarement et amenait ses conquêtes dans la seule chambre de libre du vaisseau, celle laissée par Almyra qui avait l'habitude de dormir près de son frère.
Il l'observa comme s'il la redécouvrait pour la première fois : cette chambre qui lui ressemblait trop. Ce n'était pas celle du capitaine Flamingo, c'était celle d'Arsène, tout simplement.
Et revoir qui il était vraiment rien qu'avec les photos accrochées au mur, les livres venant de la Terre, cette grande vitre au-dessus de son trop grand lit qui ne lui offrait que l'infini... Ça le mettait mal à l'aise.
Il s'approcha de sa table de nuit, ouvrit le tiroir et attrapa une photo qu'il replia et rangea soigneusement dans sa veste.
Il enleva ensuite ses lunettes et s'observa dans le miroir sur sa commode. De ses doigts il caressa sa balafre et observa son œil gauche : une faible lueur brillait, imperceptible pour certains mais pas pour les humains qui avaient croisé sa route.
Arsène se frotta l'œil avant de remettre ses lunettes, rajuster sa veste, mettre un coup de son parfum favori et de quitter la pièce lourde de sens qu'il ferma à double tour.
« Je le tuerai de mes propres mains, ce type qui nous a volé notre vie à toi et à moi. » chuchota-t-il, une main sur la poche de son blouson.
Le capitaine Flamingo foula le sol poussiéreux de Vuivis-440, les bras sur les hanches avec un sourire satisfait. Almyra le regarda en roulant des yeux, un gros sac vide sur l'épaule.
— Je dois faire le plein de matériaux, dit-elle dans regarder son capitaine. On vous attendra dans le vaisseau. Prévenez-nous si vous avez fait une « rencontre » qui vous pousse à découcher.
— Nickel Michel.
Le capitaine lui fit un clin d'œil avant de suivre tous les autres visiteurs et de s'engouffrer dans les rues de Vuivis-440.
Les avenues étaient remplies de touristes et de soldats de la Confédération et de la Coalition, Vuivis étant une planète neutre. La société WeCare avait le monopole sur toutes les boutiques de la planète sauf un endroit, le plus important et celui qui attirait les pervers de toutes les galaxies : le Palais des Plaisirs de Sir Lazarin.
Étonnamment, Arsène Flamingo n'y avait jamais foulé les pieds malgré sa réputation. Les boîtes de striptease lui rappelaient de mauvais souvenirs de la Terre... et il n'avait pas besoin de payer pour avoir une femme dans son lit.
Sûr de son chemin, il traversa les longues allées du centre-ville et se dirigea vers le Palais des Plaisirs, un immense bâtiment rouge et rose en forme de... canard.
Il fut soudainement arrêté par la sécurité lui réclamant son identité :
— Quoi ?! Vous ne connaissez pas le fabuleux, le merveilleux Arsène Flamingo ?!
— Flamingo ? répondit un vigile. 'Connais pas.
— Flamingo ! s'écria une voix au loin.
Un humain recouvert de piercings en toge verte à motif de canards roses s'approcha d'eux et ouvrit les bras pour attraper chaleureusement le capitaine qui semblait perplexe.
— Arsène Flamingo c'est ça ? Je vous attends depuis tellement d'années vous et vos exploits ! Est-il vrai que vous avez charmé tout un groupe de Tyrsilienne qui menaçait de vous tuer dans la jungle, totalement désarmé ?
— Euh oui ?
« Comment deux femmes peuvent devenir un groupe ? Comment un désert peut se transformer en jungle et comment « négocier » se transforme en charmer ? Je devrais écrire et publier ma propre version des faits sur l'U-ternet ! » pensa-t-il toujours un grand sourire collé sur le visage.
— Sir Baldaquin ! Bras droit du Sir Lazarin, à votre service !
— Baldaquin, bras droit... vous êtes un marrant vous.
— Veuillez me suivre Monsieur Flamingo, je vais vous conduire à mon Sir.
Comme un gamin, ou un adolescent ayant pu franchir la sécurité en boîte de nuit, il fit un clin d'œil aux vigiles avant de rentrer dans l'antre de Sir Lazarin.
Le Palais des Plaisirs, lieu réputé en termes de satisfaction gustative, olfactive et surtout sexuelle, était très réputé dans ce coin de l'univers même s'il était mal considéré.
L'endroit était éclairé par des lumières très tamisées alternant entre le violet, le rose, le rouge et le bleu. Un parfum était agréablement diffusé dans tous les couloirs et le seul son présent était une douce musique chaude et sensuelle qui apaisait n'importe quelle tension.
Arrivés devant une porte massive rouge, Sir Baldaquin fit entrer Flamingo dans le bureau de son supérieur, le maître des lieux, Sir Lazarin. Un Desmedien, une espèce très portée sur les sensations en lien avec le plaisir, trapu avec une bonne barbe bien fournie et un crâne violet dégarni. Il frotta ses mains en fronçant les sourcils en voyant Arsène Flamingo mais ouvrit grand les yeux lorsque Sir Baldaquin lui annonça qui il était.
— Alors c'est bien vous ! s'écria Lazarin. Vous savez qu'il y a beaucoup de rumeurs sur vous et vos conquêtes capitaine Flamingo ? Est-ce vrai que vous avez couché avec la générale de la Confédération ???
— Totalement, répondit-il fièrement. Et pas qu'une fois. Barbara est une tigresse.
Les deux hommes rigolèrent comme s'ils étaient de vieux amis avant que Sir Baldaquin ne sorte de la pièce pour laisser les deux hommes tranquille. Flamingo s'assit dans le grand siège violet en face du bureau de Lazarin en ne manquant pas de faire une réflexion sur le charme de la pièce, très violette et entourée de photos artistiques de plusieurs espèces de tous les genres, dénudées.
— On m'a dit qu'un homme cherchait des informations sur « Dream Reaper ». Un homme qui pourrait récupérer un objet de valeur que je convoite depuis des années. C'est bien vous cet homme ?
— C'est moi, répondit sérieusement Flamingo après avoir entendu le surnom de son ennemi. J'ai bien volé ce dont ma source m'a parlé, spécialement pour vous.
— Vous faites honneur à votre prénom de voleur ! C'est bien... Mais j'imagine que vous êtes malin et que vous ne l'avez pas amené ici ?
— Ah euh... Ben en fait si.
Arsène Flamingo sortit le bout de set de table enfermé dans un sachet en plastique et le posa sur le bureau du Sir, très étonné que le capitaine ne soit pas plus méfiant.
Lazarin approcha sa main du sachet mais Flamingo l'arrêta avec un grand sourire.
« Pas si vite. Je veux mon information avant. Outre Dream Reaper, avez-vous déjà vu cette personne ? »
Flamingo sortit la photo de sa poche et la tendit vers Lazarin qui réfléchit quelques secondes avant de répondre négativement.
— Écoutez capitaine, je peux vous obtenir des informations supplémentaires sur Dream Reaper et cette personne si vous acceptez d'être patient. Ce soir, un de ses contacts va passer au palais et je m'arrangerais pour obtenir ce que vous désirez.
— ...Très bien.
Sir Lazarin rangea le sac plastique dans son bureau avant de se lever et de faire signe au capitaine de le suivre. Il l'entraîna hors du bureau, dans les couloirs apaisants puis dans un grand hall boite de nuit où une centaine de personnes dansait sur les derniers tubes spaciaux du moment. Ils traversèrent la piste ensemble pour rejoindre un autre couloir, plus sombre et plus intimiste d'où l'on entendait dans chaque pièce une musique différente.
Sir Baldaquin arriva vers son supérieur à ce moment-là et lui chuchota quelque chose. Ce dernier sourit en lui serrant la main tout en lui glissant un billet.
Ils arrivèrent dans une salle remplie de canapés et entourée par une scène où de multiples bars en fer étaient disposés... et occupés. Une salle de striptease. Des aliens d'espèces très variées dont beaucoup ayant de bonnes positions dans la société galactique au vu de leurs habits. Des danseuses habillées de toutes sortes de costumes allant du chat à la cow girl, dansaient devant leurs clients sans se soucier de l'arrivée de leur patron dans la salle.
— Que pensez-vous de cet endroit capitaine ?
— C'est... beau, je suppose.
— N'est-ce pas ? Ce soir pour vous faire patienter, je vous offre une nuit dans le Palais des Plaisirs en tant que VIP !
Une serveuse avec un plateau s'approcha de Lazarin et ce dernier attrapa un bracelet violet en tissu qu'il attacha au poignet de Flamingo.
— C'est gentil mais ce n'était pas la peine...
— Vous venez de me donner la recette d'un des meilleurs aphrodisiaques de l'univers ! Je veux au moins vous faire ce petit plaisir. Vous, Arsène Flamingo, allez vraiment refuser l'opportunité de passer une soirée VIP au Palais des Plaisirs ?
« Est-ce que c'est parler de Dream Reaper qui me fait me conduire à nouveau comme avant ? Comme « Arsène » ?... » pensa-t-il avant de s'écrier, tout sourire :
« Le magnifique Arsène Flamingo ne refuse jamais de s'abandonner aux plaisirs ! »
Aujourd'hui deux gros chapitres (+6000 mots en tout !) pour votre plus grand plaisir !
Alors ? Qu'avez-vous pensé de ce début de chapitre avec un peu d'action ? Du cambriolage de la recette des Doritos aux fromages ?
De la raison qui a poussé Flamingo à commettre ce vol ? De son arrivée et de sa rencontre avec Sir Lazarin dans le Palais des Plaisirs ?
N'hésitez pas à voter et donner votre avis en commentaire !
[Correction du 5 décembre 2020]
Musique ♫ Nicolai Heidlas - Real Ride