Depuis qu'elle était rentrée, Lily s'était vraiment sentie chez elle. Entourée de sa famille, sa si grande et si aimante famille. Malheureusement ce bonheur avait été de courte durée. La rousse ne pouvait s'empêcher de penser à ce que lui avait dit Nott au sujet de son médaillon. Elle se repassait en boucle ces paroles permettant ainsi au Mangemort d'habiter ou plutôt d'envahir son esprit tout entier et elle détestait cela. Mais il y avait aussi les cauchemars la nuit devenant de plus en plus fréquents, les flashes se répétants incessamment dans sa tête, les questions qu'elle se posait à longueur de journée sans jamais trouver de réponses satisfaisantes et ses efforts pour convaincre son père des véritables intentions du Mangemort, en vain. Celui-ci était beaucoup trop occupé à la couver comme un oisillon tombé du nid. Non pas qu'elle n'appréciait pas son attitude, au contraire elle était reconnaissante de la manière dont il prenait soin d'elle. Le brun faisait en sorte de rentrer très tôt et son premier réflexe était toujours d'aller voir si Lily allait bien. Tout le temps libre qu'Harry possédait, il le consacrait à sa fille. Ils allaient se promener tous ensemble sur la place devant chez eux et également sur le chemin de traverse, comme avant, profitant des derniers jours avec Albus et James avant qu'ils ne repartent pour Poudlard. C'était la première fois que les garçons rechignaient à l'idée de retourner à l'école, quitter Lily leur faisaient peur à tous les deux. Ils s'inquiétaient de la perdre une seconde fois c'est pourquoi eux aussi faisaient leur maximum pour passer du temps avec leur unique petite soeur. Cependant, les journalistes et leurs fichues questions (comme si Lily n'en avait pas déjà assez) se précipitaient sur elle dès que l'occasion se présentait, à la recherche d'informations à propos de l'enlèvement de la dernière des Potter qui semblait grandement les intéresser. Le monde était bien évidemment au courant de ce qui lui était arrivée grâce à la déclaration que sa chère tante avait faite. Or la rousse n'en voulait pas à Hermione ; ils étaient tous désespérés et cette décision paraissait plus que judicieuse en ces moments intenses.
La vie avait du reprendre son cours normal pour tout le monde, sauf pour Lily. Elle ne supportait plus de se retrouver seule à la maison, rares étaient les nuits ou elle parvenait à dormir tranquillement sans la présence de son père ou sa mère. Elle sursautait chaque fois qu'une porte claquait ou frémissait à l'entente d'un bruit suspect qui s'avérait en fait, la plupart du temps n'être que Kréattur, l'elfe de maison entièrement dévoué à Harry. Un guérisseur venait régulièrement pour ses quelques blessures restantes et sa cicatrice impossible, malgré eux, à soigner complètement. Les aiguilles utilisées dans le but de lui faire cette marque sinistre étaient imprégnées de magie noir. Elle pouvait la sentir lui picoter la peau et ne supportait pas de savoir que l'empreinte d'une telle forme de magie, même infime, allait rester gravée sur une partie de son corps. Des bandages, des potions à boire matin, midi et soir, des prescriptions défilantes devant ses yeux, mais rien pour se débarrasser de cette peur, cette obsession qui la hantait jour après jour. Les médicomages affirmaient à ses parents inquiets, qu'elle se rétablissait peu à peu. Elle aurait tant aimé que ce soit vrai, seulement la vérité était dans un tout autre monde, un monde impossible d'accès à ses parents. "On ne voit que ce qui nous arrange". Ils vivaient dans cet idéal : tout finissait par s'arranger, par se réparer un jour ou l'autre. Lily était la preuve du contraire, pour elle, jamais elle ne parviendrait à se reconstruire totalement. Il y aurait toujours quelque chose pour lui rappeler ces tristes épreuves même des années plus tard. Quoiqu'elle fasse, Nott serait toujours derrière elle, caché dans les profondeurs de la nuit. Près à surgir à n'importe quel moment de sa vie. Alors, non, Lily ne se rétablissait pas, elle en était même très loin. Elle ne faisait que s'enfoncer un peu plus chaque jour dans l'immense trou noir que représentait le néant. Celui qu'elle avait vu dans un de ses nombreux cauchemars, lorsque ses parents et leurs amis n'étaient pas arrivés à temps pour la sortir de cet enfer.
Pourtant, malgré l'atroce vide présent en elle, Lily possédait cette petite flamme douce et chaude qui coulait dans ses veines et que son père avait réussit à rallumer. Celle qui brûlait autrefois en elle, lui donnant ainsi l'envie de se battre sans relâche contre le Nott qui lui transperçait l'esprit, tel un virus. Cette force puissante et abondante qu'elle sentait affronter chacune de ses mauvaises pensées ainsi que les particules de magie noir imprégnées en elle. Lily avait bien l'intention retrouver son esprit d'origine, maintenant pollué par la présence malsaine du Mangemort. Elle cherchait la guérison, la guérison de son âme et une seule chose pouvait la lui apporter ; la vérité. C'est pourquoi il fallait qu'elle la dise quoiqu'il lui en coûte, pour se libérer, pour enfin respirer. Mais c'était aussi pour son père, frustré de ne pas savoir ce qui était arrivé à sa fille en détails et ne sachant pas trouver les mots adaptés à ses souffrances. Lily le voyait bien, après tout les efforts qu'il avait mis en oeuvre pour tenter de l'aider, il méritait de savoir ce qui s'était passé dans l'antre du monstre que définissait Nott. Il méritait de connaître la vérité aussi dure qu'elle puisse être pour le sorcier au si grand coeur.
L'occasion se présenta enfin, un Vendredi, en fin de matinée. Comme d'habitude, le temps était au rendez-vous avec une pluie fraîche et claire, une caractéristique du printemps mais aussi de l'état morose de Lily. Elle se trouvait seule dans sa chambre, assise sur le confortable fauteuil bleu ciel, elle observait les gouttes de pluie s'écraser contre le verre de sa fenêtre, d'un air las. La rousse entendit soudain trois petits coups bien audibles à sa porte, puis vit entrer la silhouette musclée par les entraînements difficiles de son père. Il avait les yeux toujours aussi brillants de bonheur, le bonheur d'avoir retrouvé sa fille saine et sauve, le bonheur d'avoir sa famille réunie à nouveau. Ils étaient mystérieusement semblables à ceux de la vieille femme de ses souvenirs et de ses rêves, ainsi qu'un petit sourire accroché à ses lèvres :
- Mon coeur, tu viens on va bientôt manger ?
- J'arrive papa. Dit-elle en lui rendant son sourire mais lorsqu'elle se leva de son fauteuil, Lily s'arrêta comme si un vent glacé venait de la figer sur place. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle n'avait pas faim du tout. La famine du donjon revint à la charge dans son esprit sans qu'elle puisse la stopper et cette pensée la fit presque s'écrouler par-terre. Lily sentit que l'heure était venue ; celle de révéler à son père les atrocités qu'elle avait vécu afin de trouver un peu de répit dans le tourbillon infernal que représentait sa vie ces temps derniers.
- Papa ... est-ce que ... est-ce que je peux te dire quelque chose ? Dit-elle d'une toute petite voix. Le brun se retourna d'un coup, surpris par le ton grave dont s'était servie Lily.
- Bien sûr. Tu sais que tu peux tout me dire. La rassura t-il.
Lily alla s'asseoir sur son lit, fixant son regard sur le sol foncé. Se préparant mentalement à la bombe qu'elle était sur le point de lâcher tandis que son père la regardait, attendant patiemment qu'elle prenne la parole, accoudé au mur. Elle ne savait pas par ou commencer, ni comment s'exprimer. Elle était consciente que son père était déjà au courant de certains points comme sa cicatrice, par exemple, mais il était loin de tout savoir :
- De toutes les choses terrifiantes que Nott m'a faite endurer ...et il y'en a eu beaucoup, comme ... cette cicatrice épouvantable... Avoir faim et soif au point de ne plus sentir son corps fonctionner correctement ou ... Être noyée dans une bassine de glaçons jusqu'à ce que toutes pensées raisonnables quittent son cerveau ... Ou encore ... Être torturée d'une telle violence qu'on en vient à se demander si au fond, on le mérite peut-être... Lily leva ses yeux remplies de larmes vers son père et il vit à l'intérieur la lueur effroyable qu'il avait vu lorsqu'il l'avait retrouvé. Elle paraissait si démunie, si vulnérable. Il ne pouvait pas en dire autant de lui même, quelque chose de dur et rugueux lui restait en travers de la gorge. Le sourire qui paraissait impossible à retirer de ses fines lèvres quelques minutes plutôt, s'était volatilisé presque instantanément et, sans qu'il ne s'en soit rendu compte, sans qu'il n'ait rien pu faire pour l'empêcher ; une larme salé coula le long de sa joue. C'était sa façon à lui d'extérioriser la douleur qu'il ressentait en ce moment.
La joie qu'il avait eut en lui lorsqu'il avait compris que Lily allait enfin se confier se dissipa aussitôt :
- Mais la torture, continua Lily tant qu'elle en avait encore la force, ce n'est rien ... Strictement rien comparé au fait d'être si loin de tous ceux qu'on aime ... De savoir qu'ils souffrent à cause de vous et ... de ne pouvoir rien faire pour y remédier à part attendre ... attendre et même supplier que la mort vienne à soi pour mettre fin à ... Cette fois-ci les paroles de la rousse se noyèrent dans ses sanglots et elle ne pu retenir ses larmes plus longtemps. Son père qui n'avait rien dit depuis le début, était partagé entre la tristesse, la colère et l'admiration. Comment avait-elle fait ? Comment avait-elle pu résister à tout ça ? Et comment ce monstre avait-il pu faire ça à un enfant, non pire, son enfant ?!
Harry Potter était avant tout connu pour son courage mais aussi sa compassion, sa générosité et son pardon. Il avait pardonné Drago, son pire ennemi et maintenant son coéquipier. Les Dursley, qui l'avait maltraité pendant des années. Il avait même réussit à avoir de la compassion ou plutôt de la pitié pour Voldemort. Mais ce dont il était sûr, c'est que jamais il ne pardonnerait Nott d'avoir brisé sa fille, d'avoir rendu sa petite princesse si vulnérable. Toute la peine accumulée en lui fut vite remplacée par une colère indescriptible uniquement visible par ses poings serrés fermement menaçants les jointures de sa baguette magique. Ses pensées au sujet de tuer Nott, le détruire complètement, lui faire subir exactement les mêmes choses qu'il avait faites à Lily, s'intensifièrent et se multiplièrent à l'infini dans sa tête. Néanmoins, le brun aux idées noires s'avança vers sa fille, il s'assit près d'elle sur le lit et l'enveloppa de ses bras forts et protecteurs qui se crispèrent et se resserrèrent un peu plus quand Lily fondit en larmes contre lui. La seule chose qui le retenait de le faire lui aussi était cette rage, cette fureur qui s'élançait en lui telle une rafale bien présente. Cependant, jamais une simple émotion, même aussi grande et destructrice, lui ferait oublier sa priorité. Il caressa lentement le dos de sa fille en effectuant de petites rotations et il la sentit se calmer peu à peu, puis il desserra l'étreinte et prit avec douceur entre ses mains, le petit visage de sa Lily. Elle avait cessé de pleurer, ses yeux étaient encore rougis par les larmes mais elle avait perdu cette lueur faite de détresse. Elle avait retiré ce poids lourd qui pesait sur son coeur depuis trop longtemps. Pour l'instant elle se sentait soulagée comme elle l'avait tant espéré et c'était le principal :
- Je veux que tu essayes de manger un peu, Lily, d'accord ? Dit-il en faisant son maximum pour cacher les tremblements dû à la colère dans sa voix. Lily acquiesça lentement.
Le brun tendit les bras et la rousse s'accrocha à son cou. Il la porta tout contre lui, ne voulant pas la lâcher, jusque dans la salle à manger ou James et Albus attendaient impatiemment que le déjeuner arrive. Ils faisaient des grimaces en tout genre pour illustrer leur estomac affamés mais quand leur petite soeur accompagnée de leur père firent leur apparition, ils se stoppèrent immédiatement. Lily prit place entre ses deux grands frères tandis que Kréattur se pressait, une énorme soupière dans les mains suivi de près par Ginny. Lily n'avait toujours pas très faim mais tenait à faire un effort ... Pour son père. Les enfants ne se donnèrent même pas la peine d'attendre leurs parents et s'attaquèrent au repas aussitôt qu'il fut servi. Après avoir jeté un bref coup d'oeil à sa femme et ses enfants, Harry descendit les escaliers menant à l'entrée. Il enfila sa cape d'Auror, en faisant attention à ne pas faire trop de bruit ayant peur que Ginny le stoppe dans sa démarche. Le survivant passa la porte et s'engouffra sous la pluie torrentielle, un but bien précis en tête et une fureur incandescente lui martelant le ventre.
~~ Au Bureau des Aurors ~~
Harry apparu dans l'éclat couleur vert que projetait les flammes des cheminées du Ministère de la magie et traversa le hall à grands pas. Le brun ne distinguait rien autour de lui et aucun son ne lui parvenait non plus. Sa fureur masquait ses sens ; ses oreilles bourdonnaient par le souvenir de la voix chevrotante de Lily, sa vue bloquait sur une seule et unique image gravée dans son esprit. C'était celle de sa fille adorée, ses magnifiques yeux marron clair baignés de larmes reflétant son âme souillée qui, auparavant était la plus scintillante et la plus puissante qu'il ait jamais vu.
L'Élu arriva enfin jusqu'aux ascenseurs aux ouvertures en accordéon dorées. Le ministère grouillait de monde et une queue interminable s'était formée devant chacun d'eux. À la vue du survivant, les employés ainsi que les visiteurs s'écartèrent un par un pour le laisser passer. De toute façon, il ne leur aurait pas laissé le choix. Deux sorciers, le premier à l'air jovial et l'autre un poil plus renfermé, étaient en tête de la queue et entrèrent avec lui dans l'ascenseur qui referma ses portes aussitôt. Ils saluèrent en coeur le héro mais celui-ci ne leur accorda pas la moindre attention. Les deux sorciers n'insistèrent point, ils sentaient le malaise bien présent et redoutaient la fureur anormale de l'Élu, ils ne l'avaient jamais vu dans cet état. Quelques minutes plus tard, qui paraissaient des heures pour l'Auror impatient, une voix féminine scanda à l'intérieur de l'ascenseur :
- Niveau 2 ; Quartier général des Aurors, Département des mystères ...
Harry s'échappa de l'atmosphère étouffante de l'ascenseur sans se rendre compte qu'il en était la cause et suivit le couloir à la moquette marron, avec beaucoup moins de monde dans les pattes cette fois-ci. Un niveau qu'il connaissait bien et même par coeur pour venir y travailler tous les jours depuis plusieurs années maintenant. Mais aussi pour s'y être introduit illégalement en compagnie de Ron et Hermione, quand il avait dix-sept ans lors de la guerre menée contre Voldemort. Cette époque faisait partie de son passé et bizarrement, il était habité de cette même sensation, ce sentiment de ne vivre que pour un seul objectif. Autrefois son but était de trouver les Horcruxes et de les détruire afin d'en finir avec le mage noir, une bonne fois pour toutes. Aujourd'hui son rôle de mari et de père passaient en première ligne. Il devait protéger sa femme et ses enfants ; les personnes qu'il aimait le plus au monde, celles à qui il pourrait tout donner y compris sa vie et il éliminerait n'importe quelle personne essayant de leur faire du mal. Son pire cauchemar, depuis qu'il avait ce dont il avait toujours rêvé, s'était réalisé quand Lily avait été enlevée. Lorsque Harry avait appris la terrible nouvelle, une partie de lui avait bien faillit s'envoler pour toujours. Il se souvint encore de la peur, une peur insurmontable même pour le Gryffondor, à l'idée d'être dans l'ignorance de l'état de son enfant. Il se remémora les nuits insupportables ou il entendait la voix claironnante de Lily, l'appeler à l'aide. Chaque jour qui passait étant devenu une torture sans nom à se demander quand il la reverrait, s'il la reverrait.
Le survivant dévia vers la gauche, suivant le mouvement du couloir puis à droite dans un espace appelé "prison des transferts" aménagé spécialement pour les détenus, aux situations plutôt aisées ou à leur puissance dans le monde magique et donc aux procès long et difficiles, en attente d'être envoyé ou non à Azkaban. Encore une des joies de la justice qui avait le don d'exaspérer Harry au plus haut point mais en cet instant, c'était vraiment la dernière chose qui lui importait. Peu de cellules s'étalaient en face de lui ce qui n'était pas anormal, une minorité de gens avait le privilège de patienter ici, dans un lieu relativement sûr contrairement à Azkaban. Nott ne méritait pas cette chance, il ne méritait pas non plus de vivre après ce qu'il avait fait. Le brun avança lentement devant chacune d'elle en ignorant complètement les sorciers présents à l'intérieur. Il cherchait l'homme au regard délavé et à la peau tailladée de tatouages. Il cherchait la personne ayant un jour essayé de lui prendre sa fille et de la faire disparaître pour toujours. Le monstre qui avait osé l'éloigner de son enfant. C'est là qu'il le trouva, ou plutôt qu'il eut l'immonde déplaisir de le revoir. Une chose était sûr, cet effréné ne lui avait guerre manqué ; il était assis sur le banc de métal accroché au mur de la cellule et semblait tranquille. En effet, il était parfaitement calme mais gardait cette lueur malsaine qui ondulait dans ses yeux sombres ; le profil typique du psychopathe. Le Mangemort n'avait pas changé d'un poil, non bien sûr, ici il ne risquait rien mais Harry avait bien l'intention de changer le cour des événements. L'ancien Serpentard leva la tête et s'aperçut de la présence de l'Auror :
- Harry Potter. Dit-il de sa voix lugubre, sans grande conviction avec un sourire apparaissant au coin de ses lèvres.
Je me doutais que tu viendrais ici. Comment va ta fille ? Continua t-il, son abominable sourire s'élargissant.
Sur cette réflexion, l'Élu sentit ses muscles se crisper et son rythme cardiaque augmenter. Il décida, faisant appel à un effort exceptionnel, d'ignorer cette dernière phrase. Harry s'approcha un peu plus des barreaux en fer et les attrapa fermement.
- Tu aurais pu t'en prendre à moi ! Mais tu as choisi ma fille ! Comment peux-tu encore te regarder en face après avoir fait subir de telles horreurs à une enfant ?! Je veux savoir pourquoi ?!! Dit-il d'un ton glacé que lui même ne s'était jamais entendu utiliser.
- J'en déduis que la petite Lily t'a tout racontée. C'est une petite fille très courageuse mais elle peut être très têtu parfois, il faut savoir punir les enfants désobéissants. Dit-il d'une voix lente.
Harry ne pu tenir plus longtemps, il tourna la tête à deux doigts de se la déboiter et vit un Auror apprenti qui faisait sa ronde, il l'appela aussitôt :
- Vous là, ouvrez cette cellule ! Dit l'Élu d'un ton autoritaire.
Le jeune Auror apprenti, à la peau laiteuse et aux cheveux couleur jaune paille, ne sembla pas considérer le chef du Département des Aurors au bord de l'hystérie.
- Je suis désolée m'sieur mais je craint que ce soit impossible ... Dit-il d'une voix qui muait légèrement.
- J'ai dit ; ouvrez-cette-cellule-tout-de-suite ! Ordonna Harry, d'un regard aussi noir que sa cape.
Il effraya tellement le jeune apprenti que celui-ci s'exécuta immédiatement, les mains tremblantes en ouvrant la porte à l'aide d'une clé magique, spécialement conçue pour ces cellules. Harry entra dans la cellule tandis que le jeune blond retournait faire sa ronde, le plus loin possible. Sans prévenir, le brun poussa un juron et attrapa Nott par son col en soie ridicule puis, dans un rugissement féroce, le plaqua violemment contre le mur. Harry était rarement violent, seulement Nott ne lui inspirait rien d'autre et il parlait de sa fille comme d'un vulgaire objet qu'il avait traité de la plus horrible des façons sans aucune pitié. C'était à son tour maintenant, de ressentir cette peur, cette souffrance, ce calvaire sans fin. Il devait payer. Nott ne montra aucun signe de douleur, il paraissait amusé et Harry voyait dans ces yeux livides, la jubilation. Ce qui eut le dont de mettre le survivant d'autant plus hors de lui. Cependant, il fallait qu'il sache, il avait besoin de savoir pourquoi :
- Qu'est ce que tu prépares ?! S'exclama le brun sans tenter de se calmer.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, la seule chose que je prépare c'est ma sortie imminente de cet endroit. Lança t-il, narquois.
- Oh oui et dès que tu l'auras fait, prépares bien ton entrée tout aussi imminente à Azkaban ou tu passeras le reste de ta misérable vie en compagnie de tes amis les Mangemorts ainsi que les détraqueurs ! Répliqua t-il, sa fureur coincé entre la gorge.
- En es-tu certain ? Dis-moi Potter, pourquoi n'y suis-je pas déjà en ce moment ?
- Ce n'est plus qu'une question de temps ! Affirma le brun.
- Voyons Potter, on sait très bien que tu n'arriveras pas à m'inculper.
- Si je n'y arrive pas alors je te tuerais ! S'écria t-il.
- Je suis convaincu que tu n'en a pas les épaules et toi aussi. Il faut être un homme, un vrai pour commettre un acte d'une telle envergure. Dit-il toujours aussi calme.
- Je te ferais payer pour ce que tu as fait ! Quoiqu'il m'en coûte ! Affirma Harry avec conviction en resserrant ses mains autour du col de Nott.
- Potter ! Une voix au timbre bien connu pour Harry traversa en écho le couloir. Un homme grand à la cape sombre et à la chevelure d'un blond tirant sur le blanc s'élançait vers eux, un air d'incompréhension mêlé à de la colère. Drago Malefoy avait vu le brun passer dans le couloir, un air furieux scotché au visage, et il l'avait suivit se doutant de ses intentions.
Qu'est-ce que tu fabriques ?! Ajouta-t-il, son regard se déplaçant de l'Auror au Mangemort.
- Reste en dehors de ça Malefoy ! S'exclama le brun, ses yeux toujours fixés sur ceux de Nott.
- Il en est hors de question, Potter. Sors de cette cellule immédiatement ! Reprit Drago de sa voix froide.
- Laisse moi m'occuper de lui et ensuite je sortirais de cette cellule. Répliqua Harry, toujours sans établir aucun contact visuel avec son coéquipier.
- Je ne peux pas te laisser faire ça et tu le sais, Potter. Affirma le blond, plus calmement.
- Tu ne te rends pas compte, Drago ! Tu ne sais pas ce qu'il a fait et ... Dit l'Élu férocement en repensant aux terribles épreuves qu'il avait faites endurées à Lily.
- Si je sais ce qu'il a fait et je sais aussi qui il est, et à ta place je serais également hors de moi. Dit-il en regardant Nott d'un air mauvais. Mais il n'en vaut pas la peine, Harry. Maintenant lâche le et sors de cette cellule.
L'Auror en chef tourna la tête vers Drago pour la première fois depuis l'altercation et croisa le regard grisâtre de son coéquipier de longue date. Celui-ci hocha la tête et Harry relâcha sa proie puis, tourna les talons dans la direction du blond.
- Dis-moi Potter, comment se fait-il que tu aie mis tant de temps pour retrouver ta fille ? La voix de Nott grinça derrière eux et les deux Aurors se retournèrent, leurs capes flottant légèrement près du sol.
- Ignore le, Potter. Conseilla Malefoy.
- Peut-être qu'au fond de toi tu n'en avais pas vraiment envie ... Peut-être qu'elle ne compte pas autant pour toi que ce que tu veux bien croire. Ajouta-t-il le regard espiègle.
Harry savait très bien ce que faisait Nott, il remettait en cause son jugement en tant que père. Il osait remettre en cause l'amour qu'il portait pour ses enfants, pour sa fille. Il s'abstint de dire quoique ce soit, il connaissait les tactiques de base consistant à jouer avec les émotions, il les avait lui même utilisées pour certaines enquêtes.
- Un père qui tient réellement à sa fille aurait-il permit que de si funestes événements se produisent ? Serait-il capable de lui procurer aussi peu d'attention que toi au point qu'elle se fasse enlever ? Dit-il d'un air faussement tragique.
- La ferme, Nott ! S'exclama Drago en jetant des petits coup d'oeil à Harry, de peur que celui-ci ne parte au quart de tour et se jette sur le Mangemort. Le fait que son ancien ami puisse être blessé ne lui faisait ni chaud ni froid, en revanche il voulait éviter que Potter ait des problèmes à cause de ce détraqué.
- N'as tu donc rien retenu de ce qui s'est passé, il y a neuf ans ? Poursuivit-il en ignorant la remarque de Drago.
- Comment ... ?! S'exclama Harry, un semblant de panique dans sa voix.
- Allons Potter, nous savons tous les deux que je suis un homme très puissant et me procurer des informations est devenu un jeu d'enfant pour moi.
Le brun attrapa de nouveau les barreaux de la cellule et le Mangemort recula d'un pas suivit d'un petit ricanement.
- Je t'interdis ... Dit-il la respiration saccadée, le désir sauvage de retourner dans cette cellule pour refaire le portrait de Nott.
- Potter, de quoi parle-t-il ? Demanda Malefoy, soucieux.
- Alors tu l'a aussi caché à tes amis, Potter ? Reprit la voix doucereuse de Nott. Je croyais que tu leur vouais une confiance sans faille, mais de toute évidence je me suis trompée. Peut-être avais-tu peur de leur réaction ?
- Harry, de quoi est-ce qu'il parle ?! Le pressa Malefoy.
L'Élu ne répondit ni à l'un, ni à l'autre. Il avait désormais baissé les yeux et semblait complètement absorbé par ses pensées. Drago ne comprenait rien de ce qui était en train de se produire, il ne voyait pas ce qui pouvait mettre son coéquipier dans un tel état. Que s'était-il passé il y a neuf ans ? Pourquoi Potter ne lui avait-il donc rien dit, à lui ou aux autres, à ce sujet ? Il savait seulement que la naissance de Lily avait eut lieu environ neuf ans plus tôt, mais quel était le rapport ?
- Ce n'est pas la première fois, n'est-ce pas ? Poursuivit Nott, abandonnant son air sournois, s'adressant au Survivant qui avait relevé les yeux vers lui, l'air abattu. Ce n'est pas la première fois que tu as faillit la perdre pour toujours ...
- Potter ? Lança Malefoy, plus que jamais prit dans l'incompréhension.
- Allons-nous en ! S'exclama le brun, la voix sèche et brûlante comme du Whisky pur-feu.
L'Auror se retourna vivement, sa cape fouettant le sol et repartait dans le couloir. Le blond jeta un regard froid mais intrigué à son ancien condisciple de Serpentard qui faisait semblant de ne pas le voir, puis il suivit Harry.
- ... Et ce ne sera sûrement pas la dernière ! Susurra le Mangemort, tandis qu'un sourire malsain se dessinait sur son visage accompagnant à merveille les signes malfaisants tatoués dessus.
Une fois qu'il estima être à une distance suffisante de Nott, le brun marcha avec beaucoup moins d'élan. Drago arriva enfin à sa hauteur, Harry craignait le pire mais Malefoy n'ajouta rien d'autre et il lui en fut très reconnaissant. Ils se contentèrent de marcher côte à côte, le silence se chargeant de faire la conversation à leur place. L'Élu avait le visage fermée, une image de sa fille, différente de celle de toute à l'heure dansait dans sa tête et ne semblait pas vouloir s'arrêter. Au dehors, la pluie avait cessé et le beau temps pointait le bout de son nez. Un rayon de soleil traversa les vitraux des larges fenêtres du ministère et Drago aperçût le regard meurtri de Harry tandis que celui-ci avançait, son but ainsi que sa sensation de pouvoir l'ayant abandonné, laissant l'Auror impuissant face à ses pensées et le coeur serré.
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Voilà pour ce chapitre qui est plutôt long et je dois dire plutôt difficile à écrire pour moi. Décidément ce livre est remplie de mystères et de suspens, j'espère tout de même que vous ne vous en lasserez pas ! L'image tout en haut à été créée par mes soins et j'espère qu'elle vous plait. Pour ceux qui ne comprennent pas tout à fait l'anglais, il y a écrit ; "Harry aurait fait n'importe quoi pour sa petite princesse". Ce qui à mes yeux est totalement vrai. N'hésitez pas à dire votre avis en commentaires. Sur ceux, je vous dis à très bientôt 😊
Je vous aimes ❤️ Mes p'tites PotterHeadForever ⚡️
Liny 💖