Unité d'élite [Editions BMR H...

By Loraline_Bradern

1.2M 12.1K 862

Ils se sont rencontrés dans le noir. Captifs d'un groupe terroriste, ils ont partagé la même cellule et, par... More

Publication éditoriale
Remerciements
1. Gosse de riche (version éditée)
2. Sois sur tes gardes (version éditée)
3. Faisons connaissance (version éditée)
4. Que faisons nous ? (version éditée)
5. Eloignez-vous ! (version éditée)
6. Ca va aller ! (version éditée)
8. Torture (version éditée)
9. Pourquoi ? (version éditée)
10. Mésaventure formatrice (version éditée)
11. Considérations amoureuses (version éditée)
12. S'il vous plaît (version éditée)
Souvenirs d'une belle aventure
We are one
TRAILER !!!
Ce n'est qu'un au revoir !
Et maintenant ???
Mise au point des gars de la Team 6
Informations, nouveautés, écritures en cours

7. Découverte à l'aveugle (version éditée)

8.7K 649 13
By Loraline_Bradern


Quand ils entendirent le bruit des pas décroître dans le couloir, les deux prisonniers poussèrent un soupir de soulagement. Woody attendit encore quelques minutes, puis se leva et rejoignit la jeune femme. Il se laissa glisser le long du mur pour s'asseoir à côté d'elle.

— Ouf ! souffla-t-il. Nous sommes tranquilles pour un petit moment, je pense. Vu la température, la nuit est tombée.

— Exact. Avec un peu de chance, ils ne reviendront pas avant plusieurs heures. Vous devriez en profiter pour dormir un peu.

— Et vous ?

— Ne vous inquiétez pas, je vais prendre un peu de repos.

Alyssandra sentit que le journaliste passait un bras derrière ses épaules et se crispa.

— Venez là, Jessi.

— Pourquoi ?

— Vous grelottez ! J'entends vos dents qui font des castagnettes. Allez ! Ne soyez pas timide ! Je ne suis pas un ogre, je ne vais pas vous manger ! Ça commence à cailler, nous nous tiendrons chaud mutuellement.

Vaincue par la justesse du raisonnement, Alyssandra se retourna et colla son dos contre le flanc du reporter. Celui-ci s'allongea et l'attira contre son torse, de sorte que la tête de la jeune femme se retrouva sur son biceps, et son corps enveloppé par les bras de Woody. Ses narines se remplirent de son odeur et elle commença à se détendre, gagnée par cet étrange sentiment de sécurité qui se propageait dans son corps quand elle était contre lui. Très rapidement, la fatigue eut raison d'elle et elle s'endormit, réchauffée.

Quelques heures plus tard, Alyssandra se réveilla en sursaut en sentant que Woody la repoussait.

— Jessi, ils arrivent !

— Vite ! De l'autre côté !

— Je sais.

Quelques secondes plus tard, la porte fut déverrouillée et un homme s'encadra brièvement dans l'ouverture. Il jeta un sac sur le sol et referma aussitôt la porte, de sorte qu'Alyssandra n'eut même pas le temps de distinguer la silhouette de son codétenu. Le même manège se répéta à six reprises dans le couloir, puis le silence se fit de nouveau. Dès qu'il n'y eut plus aucun bruit, Alyssandra rampa vers la porte et, à tâtons, attrapa le sac.

— Venez, Woody, c'est le repas du jour.

— Le repas ?

— Oui. Enfin si on peut appeler ça un repas ! C'est la seule nourriture qu'ils nous donnent pour toute la journée. Il vaut mieux se rationner pour pouvoir manger un peu à intervalles réguliers.

— Il y a de l'eau ?

— Oui. De l'eau bouillie vaguement parfumée au thé, mais pas en grande quantité. Je crois que nous pouvons nous estimer chanceux, ils ont doublé la ration habituelle.

— Qu'est-ce qu'il y a au menu ?

La jeune femme fouilla dans le sac, essayant d'identifier les aliments à leur odeur :

— Un canjeero pour chacun et, je pense, une portion de bariis et d'oodkac ou de muqmad.

— Je n'ai encore jamais mangé de muqmad. La chèvre, j'y suis habitué, mais le chameau...

— Bah, on s'y fait ! Tout est dans la tête. C'est surprenant au début, mais quand on a faim...

Alyssandra partagea les vivres en deux et tendit à Woody sa portion.

— Mettez-la de votre côté, il vaut mieux que les shebabs continuent à croire que nous nous ignorons.

— Vous êtes une petite rusée, Jessi. Je suis sûr que vous trompez votre monde avec une facilité déconcertante.

— Que voulez-vous dire ? demanda la jeune femme perplexe.

— Je ne sais pas pourquoi, mais je suis persuadé qu'on vous donnerait le Bon Dieu sans confession alors qu'en fait il vaudrait mieux se méfier de vous. Je suis sûr que sous vos airs angéliques, vous êtes en réalité un vrai petit démon !

— Et sur quoi vous basez-vous pour penser cela ?

— C'est une impression. Une intuition, si vous préférez.

— Vous ne savez même pas à quoi je ressemble ! D'ailleurs, aucun de nous ne sait à quoi ressemble l'autre !

— Rien ne nous empêche d'y remédier.

— Ah bon ? Vous avez une lampe de poche ? Première nouvelle !

— Non, mais on peut se débrouiller autrement.

Alyssandra sentit la main de son compagnon se poser sur son épaule.

— Hé ! Qu'est-ce que vous faites ?

— Laissez-moi faire, vous allez comprendre.

Très doucement, il passa ses doigts sur le visage de la jeune femme, lissant son front, redessinant l'arc de ses sourcils. Il glissa le long du nez et caressa ses joues avant de descendre sur son menton. Pour finir, il s'attarda sur l'ourlet de ses lèvres. Alyssandra avait gardé les yeux grands ouverts pendant toute cette exploration, mais quand elle sentit son pouce suivre avec lenteur le contour de sa bouche, elle ferma les yeux et frissonna sous la caresse. Les doigts du journaliste étaient chauds, mais rien de comparable à la chaleur qu'elle sentait se répandre dans son corps. Dieu, que c'était agréable ! Ce type avait un toucher magique !

Comme à regret, Woody abandonna sa bouche et elle sentit sa main glisser dans son cou. D'une voix rauque, le journaliste murmura :

— Voilà. J'ai maintenant une petite idée de ce à quoi vous ressemblez, mademoiselle Jessi. Je continuerais bien plus bas pour me faire une idée du reste, mais je ne sais pas pourquoi, j'ai peur de me prendre une beigne.

Alyssandra ne put retenir un éclat de rire.

— Et vous avez raison ! Gardez vos mains pour vous ou vous risquez de chanter soprano à l'avenir.

— Vous oseriez vraiment ?

— Et comment ! J'ai des années d'expérience dans ce domaine.

— Vous plaisantez ?

— Du tout. Au lycée on m'appelait Casse-noisettes...

— OK, j'ai compris le message. Je serai sage comme une image ! À votre tour maintenant, Jessi !

La jeune femme se tourna vers son compagnon. Elle leva la main avec hésitation et la laissa en suspens jusqu'à ce qu'il lui murmure :

— Allez, Jessi ! Ne me dites pas que vous avez peur !

Piquée au vif, Alyssandra se lança dans l'exploration du visage de son codétenu. Elle passa la main dans ses cheveux puis elle fit suivre à ses doigts le même parcours que celui qu'il venait de faire sur son propre visage. Pour mieux visualiser les traits qu'elle découvrait, elle ferma les yeux et laissa ses mains agir. Elle retint sa respiration quand elle atteint sa bouche et ne put réprimer un léger tremblement quand elle caressa ses lèvres. C'était incroyable, elle ne connaissait pas cet homme, mais il l'attirait. Si elle s'écoutait, elle se pencherait vers lui pour l'embrasser. Cela faisait tellement longtemps qu'elle ne s'était pas intéressée à un homme qu'elle n'en revenait pas que ça lui arrive maintenant. C'était forcément dû aux circonstances. La captivité brouillait les émotions, les sensations. Elle savait cela grâce à son père. Il lui avait parlé de son expérience pendant la première guerre du Golfe. Ils en avaient longuement discuté un jour avec son frère.

— C'est complètement surréaliste ! murmura-t-elle.

— Quoi donc ?

— Tout ça. Nous. Cette situation. Nous discutons, nous plaisantons dans le noir comme si nous étions amis alors que nous sommes des inconnus l'un pour l'autre, et que la seule chose que nous ayons en commun, c'est cette cellule.

— Ça, c'est vous qui le dites ! Vous n'en savez rien.

— Nous ne nous connaissons même pas, nous...

— Je vous arrête ! Nous avons fait connaissance en bonne et due forme, nous nous sommes présentés ! Nous nous sommes même tripotés dans le noir !

Alyssandra gloussa. Ce journaliste était plutôt sympathique et de bonne compagnie comme compagnon d'infortune. Elle aurait pu tomber plus mal ! La situation était dramatique, mais il arrivait quand même à la faire rire.

— En vérité, nous ne savons pas grand-chose l'un de l'autre.

— Il est vrai que vous ne m'avez pas fait lire votre curriculum vitae.

— Il ne vous aurait pas appris grand-chose !

— Je ne suis pas d'accord ! Au moins, je connaîtrais votre âge.

— On ne demande pas son âge à une femme, Woody ! Votre mère ne vous l'a jamais dit ?

— Je n'ai jamais compris pourquoi les femmes se montrent aussi susceptibles sur leur âge ou leur poids ! Allez, dites-moi !

— Hors de question que je vous parle de mon poids !

— Quel âge avez-vous ?

— Entre vingt et trente ans. Vous êtes content ?

— Vous trichez, Jessi ! C'est trop vague. Moi aussi, j'ai entre vingt et trente ans. Allez, soyez chic, mademoiselle la nounou pour adulte...

— OK, j'ai entre vingt et vingt-cinq ans. Et je n'en dirai pas plus.

Ravi d'avoir obtenu une information supplémentaire, Woody n'insista pas et lui posa des questions plus anodines. Ils passèrent ainsi plusieurs heures à discuter à voix basse de tout et de rien, de musique, de cinéma, de sport. Ils venaient de se rasseoir après avoir passé un petit moment à marcher pour se dégourdir les jambes quand ils entendirent du bruit dans le couloir. Aussitôt, chacun regagna sa place. Avant d'observer le silence de rigueur, Woody ne put s'empêcher de tenter de rassurer la jeune femme.

— Rappelez-vous la dernière fois, Jessi, il n'y a pas eu de souci. Ça va aller, tout va bien se passer !


Canjeero : galette de pain

Bariis : riz épicé

Oodkac et muqmad : dés de viande séchée de chèvre ou de chameau principalement

Continue Reading

You'll Also Like

2.2M 178K 52
Si tu m'aimes, tu devras accepter que j'ai une première épouse !
736K 16K 67
« 𝐈𝐥 𝐲 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐟𝐮𝐭𝐮𝐫, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐠𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐟𝐟𝐚...
422K 9.8K 53
« J'ai des bleus à l'âme, une âme qui t'es destinée »
55.4K 3K 28
Guiliana est une brillante étudiante en médecine. Depuis son enfance ses parents ont planifié chaque étape de vie, l'encourageant à poursuivre une ca...