Les Gardiens Et Les Loups Tom...

By Daenael

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Anéantie par les précédents événements, Haylie est partie, abandonnant tout ce qu'elle avait. Brisée et tortu... More

Prologue
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Épilogue
Remerciements

Chapitre 1

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By Daenael

La neige tombait enfin après toutes ces années. D'une blancheur éclatante, elle apportait une joie perdue et rayonnante. Tel un signe de bonne fortune, elle était tombée de façon opportune. Du moins, c'était ce que j'aimerais dire, mais dans cette partie du pays, il était normal de voir ce blanc en hiver. J'aurais aussi été extrêmement heureuse si je pouvais ressentir autre chose que ce douloureux vide. J'avais cette déchirure depuis ma séparation avec lui. En observant, ce blanc immaculé, ces cristaux descendant du ciel, je me sentis encore plus vide que jamais. Noël et le Nouvel An étaient passés sans même que je ne le remarque, et j'étais seule, essayant de comprendre ce qui se tramait autour de moi, de ce serpent. Je n'avais même pas eu de miracle de Noël à espérer, ou même de bonnes résolutions à tenir. Je m'étais juste promis d'en finir le plus rapidement possible avec tout ça. Un soupir franchit mes lèvres, alors que la fenêtre du balcon se refermait. Gabriel était couvert de neige.


« Tu sais que les fenêtres sont dangereuses, pour quelqu'un qui se cache d'une organisation secrète, aidée par le gouvernement. Me prévint l'ange noir.

– Sauf quand on a un monstre en soi, qui s'éveille maintenant à chaque fois qu'on est en danger et qui se contrefiche de savoir qui il tue..

– Haylie, ils ne sont pas morts. Tu as pu le restreindre pour qu'ils ne s'en prennent pas à eux. Tenta-t-il de me réconforter.

– Non. Pas grâce à moi. Ils sont encore en vie parce qu'ils sont des loup-garous et que.. cette chose était juste... comme un bébé qui sortait d'un long sommeil. Rétorquai-je, sèchement.

– On trouvera le moyen de le contrôler, de trouver les réponses à nos questions... en attendant, tu devrais dormir.

– Pour revivre l'enfer de ce jour ? Et il n'y a aucun moyen de le contrôler. »


Je m'éloignais de la fenêtre pour quitter la chambre. Je n'avais aucune envie de rester parler plus longtemps avec Gabriel. La colère, la frustration s'accumulaient et je pouvais presque sentir la glace du monstre tenter de faire un chemin dans mes veines. Cette chose prenait si facilement le dessus que cela m'effrayait un peu plus chaque jour. Je descendis dans la cuisine, retrouvant le propriétaire de la maison qui nous hébergeait gentiment. Ses cheveux d'un blond roux étaient attachés dans son dos, alors que ses yeux d'un magnifique turquoise regardaient avec attention les rouages d'une vieille montre à gousset. Il avait beau être concentré sur son travail, je savais qu'il m'avait entendu arriver.


« Tu t'es disputé avec ton compagnon ? S'enquit-il, alors que je m'approchais de lui pour m'asseoir à ses côtés.

– Il s'appelle Gabriel et si tu pouvais éviter de l'appeler "mon compagnon", ça m'arrangerait. Soufflai-je, en croisant mes bras sur la table pour y poser ma tête.

– Donc.. tu t'es disputée avec Gabriel ? Questionna-t-il, encore une fois, en mettant un rouage en place.

– Peut-être. Il ne comprend pas.. il ne peut pas comprendre. »


Personne ne pouvait comprendre. L'idée d'avoir une chose inconnue qui vivait au fond de soi, sans même pouvoir le contrôler. C'était terrifiant. Je lâchai un autre soupir tandis qu'il relevait ses yeux vers moi. Il brillait d'une étrange lueur qui me rendit mal à l'aise. Il n'était pas dangereux ou malfaisant, c'était juste comme si il voyait à travers moi. Je détestais cette sensation, surtout quand c'était avec les membres d'une même famille.


« Je ne sais pas si je dois trouver cette ressemblance flippante. Marmonnai-je, en me redressant.

– Il n'y a rien de flippant. D'ailleurs... pourquoi fuis-tu si durement l'aide que les autres te proposent ? Interrogea-t-il, curieux. »


Je ne répondis pas à cette question, parce que j'ignorais la véritable raison. Je les fuyais parce que je voulais les protéger, ou bien j'avais peur que si quelque chose leur arrive soit de ma faute. Je ne voulais pas avoir leur sang sur mes mains, c'était déjà bien difficile quand c'était celui de mon ennemi, alors si cela devait être celui d'un ami, d'un proche.. d'une personne que je chéris plus que tout.. je ne le supporterai pas. J'étais devenue insomniaque depuis que j'avais perdu mon bébé. Rien que de fermer les yeux me faisait repenser à ce jour où je les avais perdus.


« Si tu es incapable de te pardonner, d'autres te pardonneront. Dit-il, simplement en souriant.

– Si tu me sors le même charabia que Michel, je vais vraiment croire que vous êtes flippants dans cette famille. Lâchai-je, en lui lançant un regard désappointé.

– Tu sais le fait que tu parles de ma cousine, me rappelle qu'elle a dit qu'elle viendrait nous rejoindre. Déclara-t-il, en se levant pour aller se faire un café.

– Quand ? »


Je n'avais aucune envie de voir Michel. Elle avait été très sympathique de demander à son cousin, Raphaël, de nous héberger, mais je ne voulais pas l'embarquer dans mes problèmes, elle aussi. Je n'avais pas... fui la Perseigne, il y avait trois mois, pour rien quand même. Je l'avais fait pour les protéger et pour éviter qu'une personne innocente ne meurt. Nous étions censés quitter Raphaël dans quelques jours. J'attendis la réponse de notre hôte, mais j'eus simplement droit à un petit sourire mesquin, pendant qu'il versait du café dans plusieurs tasses. Je fronçais des sourcils, et avant même que je ne puisse en déchiffrer le sens, la sonnette retentit dans la petite maison. Raphaël abandonna ses tasses fumantes pour aller ouvrir la porte. Je le suivis du regard, avant de le voir revenir avec sa cousine et une autre personne. Je me levai d'un bond, lançant un regard meurtrier au cousin de Michel. Elle était là, et pas toute seule.


« J'adore être accueilli par ton regard de la mort, mais c'est plutôt à moi de te le faire pour ce que tu as fait. Signala mon petit frère, en me rendant mon regard noir. »


Je devrais certainement répondre quelque chose, mais il avait raison. Il avait de quoi m'en vouloir, mais en cet instant, je n'avais qu'une idée en tête, fuir le plus loin possible de lui. Je devais trouver un moyen de rejoindre Gabriel pour qu'on s'envole au loin par le balcon. Pour ça, il fallait que je sois plus rapide que Peter, et que je passe à côté de lui sans me faire attraper. Ce qui était impossible. Peter me connaissait bien trop pour me laisser faire, d'autant plus que je doute fortement qu'on l'ait laissé venir seul. Il y avait forcément d'autres loups avec lui... ou bien il avait vraiment réussi à convaincre Cailean et son frère de le laisser venir tout seul. Enfin, je me méfiais quand même. L'Alpha de Perseigne avait l'habitude d'entrer par effraction chez les gens. Cela ne m'étonnerait pas qu'il refasse de même maintenant.


« Il n'est pas venu si tu veux savoir. Je suis venu avec Michel et Cailean seulement. Il nous rejoindra plus tard, après avoir fini certaines choses. Fit-il part, en croisant les bras sur son torse. »


J'expirai lentement, avant de retourner à ma place. Je n'avais aucune porte de sortie pour l'instant. Certainement pas en ayant Peter devant, et Cailean dans l'ombre. Il n'était pas dans la maison, aussi non, je l'aurais vu. Il attendait sûrement dehors au cas où je venais à réussir de m'échapper de mon petit frère. Je fus rapidement rejoint par les autres. Gabriel était cependant toujours caché à l'étage. J'espérais qu'il y resterait jusqu'à ce que je trouve une opportunité pour l'atteindre et pour qu'on s'en aille. J'ignorais si j'allais pouvoir embrouiller mon frère, mais c'était un défi que j'étais prête à relever si cela signifiait les tenir éloignés du monstre en moi.


« Tu ne comptes pas me parler ? S'enquit-il, en voyant que je n'avais toujours pas ouvert la bouche.

– Tu devrais rentrer. Dis-je, d'un ton monocorde.

– Tu vois.. c'est ça le problème avec toi, Haylie. Tu refuses qu'on t'aide. Tu refuses la main qu'on te tend ! Pourquoi ? On est pas des étrangers ! Je suis ton frère ! Il est ton compagnon ! Nous sommes ta famille et tu refuses qu'on te vienne en aide ! Pourquoi ?! S'exclama Peter, en se redressant d'un coup, jusqu'à faire tomber sa chaise à la renverse. »


Je ne répondis pas à sa question, parce que je n'en avais pas envie. Cela signifierait révéler quelque chose qui devait rester enfoui, et ça me faisait peur. J'avais l'impression de tomber dans un abîme sans fond. J'étais sur une falaise friable, et si je me dévoilais, j'avais peur d'être en chute libre, sans rien pour me rattraper. J'inspirai et expirai doucement pour ne pas laisser mes émotions prendre le dessus. Peter était en colère, et c'était tout à fait normal, mais moi, je devais me contrôler. Il m'en voulait, et je ne le lui reprochais pas.


« Je pensais que tu voudrais me parler à moi.. sans que les autres écoutent.. mais visiblement même à moi, tu ne veux pas te confier.., souffla-t-il plein de tristesse.

– Rentre. Répétai-je, en le regardant droit dans les yeux. »


Il frappa contre la table, tout en m'envoyant un regard empli de colère. Mon frère me savait têtu, et solitaire ou presque. Il savait que rien ne pourrait me faire changer d'avis, enfin si une personne pouvait me faire changer d'avis, mais il n'était pas là. C'était mieux ainsi. Je n'aurais pas pu supporter un face à face avec lui. Je lâchai un soupir, avant de me lever lentement pour lui signifier que je n'allais pas me rétracter sur ce choix. Ses lèvres se pincèrent en un trait dur, montrant son agacement. Il serra les poings, en me toisant de ses yeux noisettes.


« Si je dois t'attacher pour te ramener, je le ferais. Menaça-t-il, d'un ton froid.

– Peter. Toi et moi savons parfaitement que c'est inutile. Je ne peux pas. Rétorquai-je, en passant une main entre mes boucles rousses alors que ses prunelles noisettes me scrutaient.

– Tu ne peux pas ? Pourquoi ? Tu t'en veux ? De quoi ? D'être parti sans aucune raison ? D'avoir laissé derrière toi, un homme aussi formidable que lui ? M'asséna-t-il, alors que je tentais de garder les derniers remparts de mon cœur debout.

– Rentre. Insistai-je, alors que je sentais les larmes venir. »


Mon cœur se comprimait dans ma poitrine. Je lâchai un tremblant soupir, avant de quitter la cuisine. J'aurais pu passer par la porte d'entrée, mais je savais que Cailean m'y attendait de l'autre côté. Alors je retournais dans la chambre où j'avais laissé Gabriel. Il était là, assis sur le lit, attendant patiemment comme si il avait assisté à toute la conversation et m'attendait. Il se leva du lit, déploya ses ailes alors que je récupérais mon sac sur la chaise. Il ouvrit la fenêtre qui donnait sur le balcon et je le rejoignis.


« Tu es sûre de toi ? Me demanda-t-il, en chuchotant.

– Oui. Il est préférable de s'en aller. Soufflai-je, en passant une main dans mes cheveux. »


Gabriel avait envie de rajouter quelque chose, mais se retint. Il savait que je ne l'écouterais pas tant que nous ne serions pas loin d'ici. Loin de Peter et Cailean. Je lançai un regard vers l'ange qui hocha simplement de la tête. Nous avions déjà assez tardé ici, et il était temps pour que nous changions de ville. Il était temps pour nous de nous diriger le sud du pays. Je repensais encore une fois à Peter que j'abandonnais encore derrière moi. Il allait m'en vouloir encore plus. J'entendis les pas dans le couloir, mais Gabriel me prenait déjà dans ses bras pour que nous nous envolions loin. Je vis à peine la porte, et l'ange déploya ses ailes pour nous propulser dans les airs. C'était mieux ainsi.

J'allais fermer les yeux, cherchant à me convaincre que c'était le bon choix, mais il y eut une turbulence plutôt violente qui nous ramena au sol. Gabriel m'avait lâché dans la neige. L'atterrissage avait été douloureuse, heureusement que Gabriel n'était pas bien haut dans le ciel. Je tentais de reprendre mes esprits alors que ma vision était flou, et que je pouvais sentir mon sang pulser dans mes tempes. Ma respiration était rauque, et chaque mouvement dans la neige faisait hurler mes muscles. Je cherchais Gabriel du regard, sans arriver à le trouver. Où avait-il pu finir ?

Une ombre se pencha au dessus de moi, et mon attention se porta sur elle. Ma vision était encore un peu flou, et j'avais du mal à reconnaître les contours du visage. La lune était cachée derrière les nuages, et les lumières de la maison n'éclairaient pas aussi loin. Il se pencha encore plus proche de mon visage et je sentis son souffle chaud contre ma peau. Mon cœur bondit dans ma poitrine, et mes prunelles noisettes rencontrèrent les siennes. Elles flambaient de rage, mais elles étaient aussi empreintes de tristesse. La douleur que je pouvais voir à l'intérieur faisait écho à la mienne. Ses yeux améthystes plongés dans les miens, détruisaient chaque mur érigé en moi, laissant mon cœur à nu.


« Je t'avais prévenu, tu t'en souviens. Chuchota-t-il, doucement. Je te chasserai jusqu'à te retrouver, avant même que tu ne puisses le comprendre. Tu auras beau essayé de t'enfuir, je te retrouverai toujours. Où que tu sois, où que tu ailles, je t'aurai. »

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