Des écris pour rêver

By plumechatouille

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Juste tout un tas de nouvelles More

C'était fini
nuit d'été

Jean Buchet

92 9 29
By plumechatouille

Note de l'auteure :
Ce texte est une écriture d'invention pour le lycée. Toute l'histoire m'appartient, hormis le personnage de Eugene, qui a été créé par une fille de ma classe. On devait inclure un personnage d'une autre personne de la classe dans notre propre rédaction. Les consignes d'écriture étaient :
Rédaction d'une journée type à Nantes au XVIIIe siècle, 3e personne, point de vue interne, utilisation temps du récit, minimun 3 pages (ma redac fait 3 pages et demi).
Je voudrais aussi préciser que si le personne de François est pour l'esclavage et tient des propos pouvant être qualifier de racistes, il n'en est pas de même pour moi. L'histoire se passe au XVIIIe siècle, les mentalités étaient différentes et j'ai essayé de retranscrire ça du mieux que je l'ai pu.
Je vous souhaite donc une bonne lecture (Vous pouvez à présent démarrer la musique).

.*.*.

J E A N B U C H E T

En ce 16 mai 1791, Jean se leva tôt. Il voulait faire un dernier tour de Nantes, cette ville qu'il avait toujours voulu quitter. Demain, son vœu serait enfin exaucé ; il partirait pour une durée indéterminée à bord d'un navire marchand. Après avoir admiré le soleil levant au dessus des toitures de la ville, Jean descendit les quatre étages du vieil immeuble dans lequel il logeait et sorti, face à la Loire. Tout en humant l'air marin venu de l'Atlantique, le jeune homme remonta la Quai de la Fosse et arriva place du port au vin. Plusieurs négociants s'y trouvaient déjà et Jean se mit à rêver, comme à son habitude, de richesse et de gloire en les observant. Il avait toujours envié ce monde, comme son père avant lui. Peut-être un jour pourrait-il accéder à ces fonctions ? Mais pour l'instant, Jean n'était qu'un petit marin qui essayait tant bien que mal de survivre qui s'était engagé dans la première expédition qu'on lui avait proposé, sans savoir de quel genre de commerce cette expédition traitait, avec pour seul but de quitter Nantes. Il se remit donc en marche, traversa la toute nouvelle place Royale, inaugurée un an plus tôt, et se rendit jusqu'aux anciennes murailles de la ville, où se trouvait le marché. Petit, Jean avait l'habitude de venir ici avec son père, un marin qui travaillait pour le commerce maritime. Il n'avait jamais connu sa mère qui était morte en lui donnant la vie. Malheureusement, le  jeune homme avait également perdu son père, décédé des suites d'une fièvre tropicale, alors qu'il n'avait que huit ans. Jean avait du alors se débrouiller seul, effectuant des petits boulots par ci par là, pour se nourrir et garder la petite chambre de bonne que son père avait obtenu quelques années plus tôt. Bien entendu, il avait été contraint de voler quelques fois, et avait par chance échappé au bagne. Rien qu'en y repensant, les yeux du jeune homme s'humidifiaient. Alors Jean se releva en titubant, comme si ses souvenirs s'accrochaient à lui et le tiraient vers le fond. Il n'aurait jamais du venir ici, c'était une idée stupide. Il s'enfuit, fuyant le regards des passants interloqués, et se rendit où ses jambes l'emmenaient ; loin de ses idées noires.

Jean vagabonda un long moment. Après quelques minutes (ou heures ; il ne savait pas, ayant perdu la notion du temps), Jean leva la tête et regarda où il était. Il se trouvait Cours St Pierre, un des plus beaux cours de Nantes, bordés d'hôtels particuliers. Plus jeune, Jean aimait beaucoup observer les bourgeois qui vivaient à l'intérieur de ces remarquables battisses. Mais avec le temps, il s'en était lassé, comprenant que ces gens là n'étaient pas du même monde que lui.

Jean tourna alors la talons et se rendit place du Bouffay. C'est avec surprise qu'il tomba nez à  nez avec François l'un des marins qui l'avait recruté pour l'expédition :

« Jean ! Comment vas-tu ? Tu es prêt pour le grand voyage ? s'écria François en serrant vigoureusement la main de Jean.

– Salut François. Oui, j'imagine. Je faisais un dernier tour avant le départ.

– Profites-en, fit le marin, tu n'aura pas l'occasion de poser le pied sur la terre ferme avant au moins trois mois, si ce n'est plus...

– Trois mois ? Je pensais que cela durerait plus longtemps, dit Jean, les sourcils froncés, nous ne devons pas nous rendre de l'autre côte de l'Atlantique ?

– Mon pauvre Jean, tu n'as rien compris ; nous nous rendons d'abord sur les côtes africaines, et ensuite seulement, nous irons en Amérique.

– Sur les côtes africaines ? Mais pour quoi faire ? s'interrogea Jean, il n'y a pas de produits exotiques là-bas, si ?

François éclata de rire, manifestement amusé par l'ignorance de Jean qui s'était, il fallait bien l'avouer, inscrit sans rien savoir sur cette expédition.

– Pour chercher des esclaves bien sur ! Nous les capturons en Afrique et les emmenons en Amérique, pour qu'ils travaillent les produits que nous ramenons ensuite en Europe.

– Des esclaves ?

– Oui, des nègres qui travaillent gratuitement pour nous. Ils sont rattachés à un maître qui veille à ce que le travail soit bien effectué. J'aimerais devenir maître d'ailleurs...

– Mais... ils acceptent leur sort ? Je veux dire, ils ne réclament pas d'argent en échange ?

François s'esclaffa une nouvelle fois.

– Voyons, on ne leur demande pas leur avis. De toute façon, c'est là leur seule utilité. »

Jean trouvait que son camarade exagérait. Certes, les nègres n'avaient peut-être pas la même pas leur couleur de peau, mais était-ce une raison pour les exploiter ? Jean n'en était pas sur, il trouvait cela injuste de faire travailler quelqu'un sans le payer (lui même allait recevoir deux livres par mois pendant le voyage) ... Quoi qu'il en soit, il voulait en savoir plus sur le sujet, alors il continua d'interroger son ami :

« Mais comment peut-on les forcer ? Il doit bien avoir des hommes qui se rebellent ? »

François attrapa alors par le bras Jean et l'entraîna vers une vitrine. Il lui montra alors des objets plus horribles les uns que les autres : des colliers à pointes, des fouets, des carabines...Jean eut mal à cœur rien qu'à les voir. Jugeant qu'il en avait assez entendu et vu pour aujourd'hui, il salua François et tourna les talons.

Vers la fin de l'après-midi, Jean retourna place du port au vin. Il se rendit à la boulangerie d'Eugène Lemarchand. Cet homme avait été comme un second père pour lui, et il avait une totale confiance en lui. Eugène avait également perdu ses parents à l'age de onze ans et, bien qu'il est reçu une éducation plus jeune, il avait reprit le commerce de son père pour survivre. Parfois, il donnait à Jean des pains qui n'avaient pas été vendus ou mal cuits.

En voyant arriver Jean, Eugène le salua d'un ton enjoué :

« Qu'est ce qui t'amène ici mon gars ?

Jean, encore perturbé par sa discussion avec François, s'accouda au comptoir de la boulangerie.

– Vois-tu, je part demain...et je ne sais plus quoi penser de cette expédition. François, le marin qui m'a engagé, m'a expliqué dans les grandes lignes de quoi traiterait notre voyage. Et je doit t'avouer que je m'attendais pas à une réalité aussi dure...je veux dire, comment peut-on obliger des hommes, des femmes...à travailler pour nous contre leur gré...cela va à l'encontre de la liberté humaine...

– Comment ? Tu ignorais l'origine de la prospérité de Nantes ? Mon pauvre Jean, tu es si naïf....je pensais que tout le monde était  au courant aujourd'hui, fit tristement le boulanger.

– Comment aurais-je pu l'être ? Regarde-moi Eugène ! Je ne suis qu'un pauvre garçon des rues ! Je n'ai reçu aucune éducation...je ne sais même pas lire ! Et pourtant, je semble être le seul dans cette ville qui se soucie de la condition humaine ! » s'exclama Jean d'une voix forte, se redressant brusquement.

Eugène posa alors sa main sur l'épaule de son ami, l'incitant à se calmer, et prêt à répliquer. Mais les deux hommes furent soudain interrompus par une cliente :

« Combien pour les huit livres s'il vous plaît ?

Eugène se redressa et répondit :

– Huit sols et six deniers madame. »

La cliente régla sa commande et parti, laissant aux deux hommes la possibilité de reprendre leur discussion.

– Tu n'es pas le seul que ça dérange Jean. Cela me gène aussi, et certainement un quart des gens ici pensent la même chose que toi , répliqua Eugène plus calmement. Sauf eux, dit-il en montrant les négociants qui  allaient et venaient près de la Bourse. Eux, il n'y a que l'argent qui les intéresse. Promet-moi que tu ne deviendras pas comme eux.

– C'est promis, déclara Jean. Jamais je ne serai comme eux.

Eugène sourit, il avait toujours aimé la détermination de ce jeune homme. Il sorti alors un gros livre qu'il tendit à Jean en l'ouvrant :

– Tiens, lit donc ceci.

Jean regarda Eugène d'un air triste, avant que ce dernier ce rende compte de sa bourbe.

– Excuse-moi...attends...ah ! C'est ici, écoute : « les hommes ont-ils le droit de s'enrichir par des voies cruelles et criminelles ? » Blablabla... « A qui est-il permit de devenir opulent, en rendant malheureux ses semblables ? » Tu vois, il y a des gens qui pensent comme toi ! On les appelles les Lumières. Les choses vont changer Jean, les mentalités commencent à évoluer.

– Mais Eugène...je part demain...je serait complice de ces horribles pratiques ! se désespéra Jean.

– Non Jean, tu peux partir et essayer de changer les choses. Tu seras en première ligne, sur le terrain. Mène une révolte, libère des esclaves...fais ce que tu veux, mais tu peux te faire entendre. Vous pouvez vous faire entendre, l'encouragea Eugène en insistant sur le vous. J'en suis sur.

Jean leva les yeux vers le boulanger et sourit.

– Merci Eugène. »

Et en adressant un petit signe amical à son ami, Jean quitta le petit commerce.

Cette nuit là, le jeune homme eut beaucoup de mal à trouver le sommeil. L'esclavage n'était pas une pratique humaine et il allait œuvrer pour faire changer les choses. Jean savait qu'il s'aventurait sur un terrain inconnu et dangereux. Mais il savait aussi que partout en Europe, des gens pensaient comme lui. Comment Eugène les avaient-ils appelés ? Les...Lumières ? Oui, c'était cela. Les Lumières, comme la lumière de l'espoir ou de la torche qu'on brandit avant la combat.

Oui, les choses allaient changer. Et à ce moment même, Jean n'en avait pas conscience mais en août prochain, il aiderait les esclaves noirs et affranchis à mener une révolte. Une révolte qui mènerait à l'indépendance de l'île de Saint-Domingue.

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