Sapphire Immortality

By Lux0304

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La faiblesse humaine. Cette risible mortalité. Vous ne pourrez grappiller que quelques années sur Terre avant... More

Prologue d'une légende
I- Briser la chrysalide
II- Les démons du passé
III- Poison
IV- Ecarlate
V- Lui
VI- Captive, encore ?
VII- Tempête
VIII- Tatouages
IX- Eau de larme, eau de bain et folie
X- The missing book

XI- Lettre

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By Lux0304


Point de vue Alexander

    Elle est parmi nous depuis maintenant deux pleines lunes. Nous écumons les librairies et les bibliothèques dans l'espoir de trouver rien qu'un indice sur l'origine de ce mal qui ronge mon peuple. Lucy est persuadée que c'est notre seule chance. Chercher une solution sans pouvoir déterminer ce qui nous rend malade serait une perte de temps selon elle. Je ne peux que lui donner raison. Mais cela n'apaise en rien ma détresse. Car le temps lui n'attend pas. Et il continue de me glisser entre les doigts.

    Claire se joint souvent à nos recherches infructueuses, ainsi que Lizzie à ma plus grande surprise. D'ordinaire elle s'isole dans son coin rêvant de contrées lointaines auquel je ne peux accéder mais depuis qu'elle connaît la sorcière elle ne la lâche plus. Comme si un secret mystérieux les unissait. Je vois leur complicité. Elles semblent réellement se comprendre, se soutenir. Petit à petit la fillette triste et renfermée devient un véritable bout en train. Un rayon de bonheur. Elle ne se cache plus. Pleure moins. Et je sais que les mots blessants de certains ne la détruise plus autant qu'avant.

    Mais je deviens fou à force de faire chou blanc à chaque fois. Je commence à ne plus y croire. La seule sorcière que nous avons à portée de main est incapable d'utiliser sa magie. Et je ne peux plus l'y forcer. Damen est plongé dans un coma de souffrance depuis ma dernière tentative j'ai retenu la leçon. Je ne condamnerais pas mon meilleur ami par idiotie. D'autres membres de mon clan sont malades. Et un à un ils tombent. Semant toujours plus de peine et de chagrin. Mais peu importe nos efforts nous ne parvenons pas à enrayer la maladie qui ne cesse de se répandre.

    Ne trouvant pas le sommeil une fois de plus et ne désirant pas m'attarder dans ce qui me sert de chambre à ressasser mes idées noires je me lève et quitte la pièce. Je déambule dans les couloirs de bois pas le moins du monde gêné par l'obscurité ambiante, ma vue de félin me permettant de parfaitement y voir. Rapidement je reconnais le chemin que j'emprunte. Celui de l'infirmerie.

    J'esquisse un mince sourire devinant la raison qui me pousse sans cesse vers cette salle puant le désinfectant et la mort. J'ai besoin de le voir. De m'assurer que nous avons encore le temps. Qu'il n'est tout simplement pas trop tard. Mais étonnement je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée.

    La sorcière est déjà là. Sur le seuil de la porte, elle semble absorbée dans ses pensées. Uniquement vêtue de sa chemise de nuit, pied nus la main posée contre le chambranle de la porte je ne parviens pas à distinguer son expression. Mais elle bouge à peine comme si elle craignait de briser un instant magique.

    Et soudain je les entends ces voix. Ou plutôt ce murmure. Claire. J'aurais dû m'en douter. C'est celle qui a le plus à perdre. Elle et Damen ont mis tellement de temps à s'avouer leur amour et maintenant il est aux portes de la mort. S'il meurt elle ne s'en remettra pas. Ils méritent leur bonheur. C'est injuste. Inadmissible, je ferais tout en mon pouvoir pour empêcher ce désastre. Tout.

- Je t'en supplie Damen, chuchote Claire affalée sur le jeune homme tout en sanglotant. Ne me laisse pas j'ai tellement besoin de toi, nous avons besoin de toi...

    J'écarquille les yeux en comprenant son sous-entendu. Impossible... Serait-elle ? J'hume l'air pour détecter une odeur en particulier. Mais je ne sens rien. Cela n'a pas de sens.

- Est-ce qu'ils s'aiment ? finit par murmurer Lucy en se tournant vers moi.

    Je grimace, elle m'a repéré. Ses sens s'aiguisent bien trop à mon goût. Je ne sais pas si cela vient de la marque d'asservissement ou du fait de vivre entourée de changelins. Mais l'un comme l'autre cela ne me plaît pas le moins du monde. Elle ne doit pas nous ressembler...

- Ça se voit non ? répondis-je sèchement en croisant les bras, dubitatif.

    Je ne peux pas bien la traiter. Je ne dois même pas la considérer comme une personne. Parce qu'il peut s'avérer qu'à l'avenir j'aurais besoin d'elle, de l'utiliser jusqu'à ce qu'elle en meure pour sauver mon peuple. Et si cela devait se produire je le ferais sans hésitation. Je sais que c'est une possibilité. La magie a un prix. Pour sauver une personne il faut souvent en sacrifier une autre. C'est plus simple de la traiter comme juste une sorcière. Pour moi elle n'a pas de prénom. Pas d'identité. Pas de vie.

- Hum, fit-elle en pleine réflexion les yeux rivés sur le jeune couple.

- Attend ne me dis pas que tu n'as jamais vu deux amants ensemble ? réalisais-je devant son air émerveillé.

    Elle hausse les épaules comme si ma question n'avait aucune importance. Je devrais insister quand je vois une lueur de douleur dans son regard azur. Comme un ciel orageux. Mais moins j'en sais sur elle mieux je me porterais. Il le faut. A reculons pour ne pas interrompre Claire je me détourne en direction de ma chambre.

- Je ne connais que l'amour que m'a donné Nana, avoue-t-elle me stoppant net. Et celui que j'ai pour ma sœur.

    J'ai comme l'impression qu'elle ne s'est même pas rendu compte de son aveu. Je peux encore m'éclipser. Encore m'en sortir. Je ne veux pas qu'elle se confie à moi. Sinon je devrais briser sa confiance.

- J'ignore qui est mon père, m'interrompt-elle une nouvelle fois dans mes pensées. Ni ce qu'il est. Je ne sais même pas s'il nous a aimé. Ou s'il est réellement mort.

- Je ne peux pas te répondre.

- Je sais.

- Alors pourquoi me dis-tu ça ? Je ne suis pas ton ami.

- Je le sais aussi.

- Tu sembles savoir pas mal de choses dis-donc, souriais-je malgré moi.

    Elle plante son regard de glace dans le mien. Je ne sais pas ce qu'elle espère y trouver. Ce qu'elle aimerait y lire mais elle semble déçue. Elle tire une moue dépitée.

- Je ne sais pas ce que tu penses, finit-elle par avouer en se détournant.

- Toi et moi nous ne sommes pas amis seulement alliés, articulais-je pour bien me faire comprendre. Tu n'as pas besoin de le savoir.

    Elle rit. A ma grande surprise elle rit, doucement. Comme le léger tintement d'un carillon. Mais elle se fiche de moi. Je ne lui fais plus peur.

- Tu mens, je ne suis même pas une alliée. A tes yeux je ne suis même pas véritablement une personne.

    Je m'apprête à répliquer. Mais pour lui dire quoi ? Que je suis désolé ? Je ne le suis pas...

- Pas la peine, coupe-t-elle court à mes protestations en levant sa main. Tu as dû le sentir aussi, la marque nous influence. Je ne peux pas lire tes pensées mais parfois je ressens tes émotions. Et tu mets clairement des barrières entre nous.

    Je soupire et me masse les temps sentant poindre une énième migraine. Je n'ai clairement pas envie d'avoir cette conversion avec elle, pas maintenant.

- Enfaite tu fais ça avec tout le monde, poursuit-elle sans se démonter devant mon air maussade et sombre. Ce n'est pas très compliqué d'en comprendre la raison.

    J'arque un sourcil intrigué, l'encourageant inconsciemment à expliciter ses propos.

- Personne ne t'a jamais aimé comme tu les aimes, affirme-t-elle après un instant de silence pesant.

- Je ne te permet pas ! me récriais-je avec amertume et colère.

- Pas besoin je me le permet toute seule.

    Elle ne recule pas devant moi-même si je la menace du regard. Mon escapade nocturne tourne mal. Du moins pas comme je l'escomptais.

- Ta mère était une femme bien, lâche-t-elle l'ultime attaque. En fait elle t'aimait plus que tu ne le croiras jamais.

    Je me fige. Mon sang se transforme en glace. Mes oreilles bourdonnent. Comment ? Pourquoi ? Que sait-elle ?

- Ne me parle pas d'elle, jamais je te l'interdis.

    Je voulais être ferme et intransigeant mais ma voix résonne à mes oreilles comme une lamentation.

- Tu n'en as pas marre de donner des ordres constamment ? rétorque-t-elle en secouant la tête comme désabusée.

    Soudain je la ressens. Cette douleur qui me broie le cœur. Mais ce n'est pas la mienne. C'est la sienne. Je le comprends en voyant une larme rouler sur sa joue y laissant une trace et imprégnant le couloir de cette odeur salée que j'exècre.

- Cette marque peut peut-être me forcer à faire ce que tu veux. Mais retiens bien ceci : tu ne pourras jamais contrôler mon esprit et mon cœur.

- Oui mais tu oublies que je ne suis intéressé ni par l'un ni par l'autre petite sorcière ! ripostais-je en refoulant toutes mes émotions au plus profond de moi.

    Nous restons en chien de faïence un long moment. Aucun de nous ne voulant baisser les bras. Je croyais qu'elle ne craquerait pas. J'ignore ce qui l'a décidé mais finalement elle fouille dans ses poches et en sort un morceau de papier jaunie par le temps.

- Tiens, souffle-t-elle si bas que j'ai dû tendre l'oreille pour l'entendre. Ceci te revient.

    Sur ces mots elle me tend une enveloppe et disparaît dans la pénombre ambiante. Surement vers sa chambre.

    En reconnaissant l'écriture sur le papier j'ai brusquement les mains moites. Je déglutis difficilement. Même si je voudrais être indifférent, je déchire le cachet de l'enveloppe aussi vite que je le peux et déplie la lettre qu'elle contient.

    Une légère fragrance de lavande s'en échappe. Et je ne suis plus Alexander le chef d'un clan mais un gosse de quelques années à peine.

    L'odeur de ma mère.

Mon bébé, mon Alexander,

Tu n'imagines pas combien cela me brise le cœur de devoir te laisser.

Je voudrais te serrer dans mes bras à en avoir mal.

Je voudrais toujours te protéger. Eloigner le mal de toi pour toujours. Peut-être me détestes-tu alors même que tu lis cette lettre. Ou peut-être ne la trouveras-tu jamais. Mais j'ai besoin de te dire au revoir. De te dire une dernière fois que je t'aime de tout mon cœur. Tu es la plus belle chose que je n'ai jamais faite.

Mais il faut que tu saches que tu ne pourras jamais sauver tout le monde. Ce fardeau qui pèse sur tes épaules je voudrais l'emporter avec moi mais je sais que c'est impossible. Je t'en prie ne te renferme pas. Ouvre-toi aux autres. Tu en auras besoin. Il le faut. Ne tourne pas le dos au monde. Je sais que tu as déjà trop souvent été trahi et que ma disparition n'arrangera pas les choses. Mais mon petit garçon tu dois rester fort. Oh je sais que c'est égoïste de ma part de te demander ça alors que je suis si faible. Trop faible pour t'accompagner dans la vie. Pour te soutenir comme je le devrais. Puisses-tu un jour me pardonner. Excusez ma souffrance trop grande à endurer un jour de plus.

Tu es destiné à accomplir de grandes choses. Je suis ta mère tu peux donc penser que c'est normal que je dise ça. Mais une sorcière me l'a montré. Je sais que tu deviendras une personne extraordinaire, courageuse, juste et forte.

J'aurais tant aimé être là quand tu deviendras chef de notre clan. Je voudrais te voir tomber amoureux, d'ailleurs je souhaite bien du courage à celle qui te volera ton cœur (reconnais que tu n'es pas toujours facile à vivre mon chéri).

Sache aussi que les apparences sont souvent trompeuses. J'ai vu le futur. Je sais ce qu'il t'attend. Je sais que notre clan va être décimé sauf si elle l'empêche. Je sais aussi ce que tu vas lui faire. Ne la blesse pas. Ne blesse pas Lucy. Tu ne t'en remettrais jamais.

C'est la clef mais pas dans le sens auquel tu penses. Aide-la. Qu'elle soit une sorcière ne change rien. C'est une personne Alexander. Et une bonne.

Je ne peux pas te dévoiler le futur. Mais vous devez croire. Vous devez travailler ensemble. Comme alliés ou tout sera perdu.

Je t'aime mon ange ne l'oublie jamais.

Jenna, ta maman.

    A peine ma lecture terminée que je comprends. Je dois la retrouver. Retrouver Lucy. J'ai commis une erreur. J'en ai commis plusieurs en ce qui la concerne.

    Mais alors que je cours dans le couloir une explosion retentit.

    Un mur se détruit, envoyant des bouts de bois de partout. Je roule au sol avec violence. Mon dos heurte le sol de marbre et l'air est expulsé de mes poumons. Des étoiles clignotent devant mes yeux et un goût métallique se répand dans ma bouche.

    Nous sommes attaqués...

***

Hello tout le monde je vous souhaite une super année 2018 j'espère que vos voeux se réaliseront. 

Voici un chapitre un peu court mais j'avais besoin qu'il se termine ainsi. J'ai aussi un peu plus de mal à écrire du point de vue d'Alexander je l'avoue mais j'ai bien aimé essayer de vous faire ressentir sa détresse. Et peut être que vous le comprendrez un peu mieux du coup. 

J'avoue que je commence à avoir presque mit en place tout ce que je voulais alors les problèmes risques de s'enchaîner un peu plus vite et ce sera moins lent pour vous je l'espère parce que l'action va arriver.

J'aimerais tous vous remercier même à ceux qui lisent sans commenter. J'ai écrit cette histoire sur un coup de tête et quand je regarde le nombre de vue je suis à chaque fois super émue. 1,12K je n'y crois toujours pas. Je pensais que je n'en aurais que 100 maximum. Alors un immense merci à vous tous et tout spécialement à ceux qui m'encourage. Merci à La-Petite-Plume et à MysticRubis qui m'ont incroyablement motivé pour ce chapitre. J'espère qu'il vous plaira.

Allez assez de blabla. ;)

Vous connaissez la chanson,

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