10 Tatoos

By LittleStaar144

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10 tatouages, ni plus, ni moins. C'est ce qu'ils s'étaient dit au tout début. Seule cette aiguille serait et... More

Petite Note
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23.1
Lettres de Vanylle
Epilogue

Chapitre 23

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By LittleStaar144

" Nous... allons laisser partir Maëlys..."

Et... le chaos revenait finalement me hanter, après ces longs mois de disparition.

**

PDV Ace

Ses larmes continuaient de couler, mais un espèce de petit cri s'échappait finalement de sa bouche. Ses mains arrêtaient de resserrer mon t-shirt, se laissant désormais tomber contre ses cuisses. Sa respiration se faisait de plus en plus forte, ses hoquets de pleurs revenant une nouvelle fois.

Son cœur venait de se briser.
Le mien se brisait pour la seconde fois.

Même si je la resserrais dans mes bras, même si j'essayais de l'apaiser en lui murmurant des phrases, rien n'y faisait. Vanylle était sous le choque ; Vanylle continuait de pleurer, d'extérioriser sa peine sans prononcer un seul mot. Mes larmes se mêlaient elles aussi aux siennes, moins fortement.

Tout mon corps pleurait, tout mon être se détériorait ; tout mon cœur entier souffrait.

J'avais mal. Terriblement. Et l'entendre, la voir dans cet état continuait encore de me faire davantage souffrir. Vanylle restait encore sous le choque de ma parole. De cette parole qui venait de tout détruire, de tout changer autour de nous. Nos vies allaient être bouleversées, et je le savais très bien.

Une sœur allait me quitter.
Sa meilleure amie allait la quitter.

Maëlys allait arrêter son combat.

Cela me crevait le cœur. Plus que tout au monde. Je n'aurai plus de sœur, bientôt. Je me retrouverai seul, je n'aurai plus ma moitié, ma jumelle et mon tout. Celle qui savait me compléter et me calmer. Celle qui savait me faire sourire autant que me faire m'énerver avec ses agissements enfantins.

Maëlys allait disparaître dans un nouveau monde, laissant dans le notre de grandes traces de souffrances et de malheurs.

J'étais triste, accablé par ce choix qui se devait être inévitable. Et cette tristesse ne cessait de se renforcer en entendant ses petits pleurs. En sentant ses épaules s'affaisser et se remontait au rythme de ses larmes, de ses hoquets répétitifs.

" J-je ne veux pas, Ace..." Murmura-t-elle entre ses larmes, tandis que je la plaquais toujours plus contre mon torse.

Je posais ma tête contre son épaule, respirant sa douce odeur si familière. J'essayais à mon tour de calmer mes larmes, ne voulant pas lui faire plus de mal. En ces derniers jours, même si la douleur était toujours là, j'avais su les calmer. Bien entendu, après ce fameux coup de téléphone, j'avais littéralement chialé comme un gosse.

Pendant deux heures, non stop.

Les nuits s'étaient mal enchaînées, mais j'essayais cependant de me faire à l'idée. Maëlys allait bientôt nous quitter, lorsque je rappellerai le directeur. Je déciderai du jour, de l'heure, du moment. Mais avant tout, je me devais obligatoirement de prévenir Vanylle.

Mais.. elle était au plus mal, désormais. Comme moi je l'avais été les jours d'avants.

" Vanylle, regarde moi s'il te plaît..." Arrivais-je enfin à articuler, avant de la voir redresser lentement sa tête.

Ses yeux rougies et remplis de larmes venaient encore une fois me fendre le cœur. Néanmoins, j'essayais de ne plus montrer autant de tristesse dans mon regard, ne voulant pas la blesser encore plus.

" Je serai là. Je te le promets..." Murmurais-je tout bas, en embrassant sa joue encore mouillée.

Je remontais ensuite mes lèvres jusqu'à son front, caressant avec une grande délicatesse sa nuque de mes doigts. Je l'entendais peu à peu arrêter ses hoquets, sa respiration se calmant dans les secondes qui suivaient. Je continuais ainsi de caresser sa peau, déposant encore mes lèvres sur son visage.

" C-c'est de ma faute, Ace..." Chuchota-t-elle de sa voix encore brisée, tandis que je luttais contre cette foutue boule dans ma gorge.

" Vanylle arrête, s'il te plaît..." Reprenais-je doucement, avant d'entendre la porte s'ouvrir derrière nous.

Andrew apparaissait dans la pièce, le regard étrangement sérieux, déjà rivé sur celui de Vanylle. Il me lançait néanmoins, avant un regard, comprenant déjà ce qu'il se passait.

Andrew était intelligent, dans le fond. Un simple regard et il le comprenait. Pas besoin de mots avec lui, il le comprenait tout de suite.

C'était donc ainsi qu'il s'avançait dans la pièce, posant désormais sa grande main sur mon épaule.

" Je la ramène chez elle." Me souffla-t-il, alors que j'acquiesçais rapidement.

Oui.
C'était le mieux à faire pour l'instant.

" Merci." Murmurais-je, avant qu'il ne prenne ma place.

Il octroyait ainsi un long câlin à Vanylle, puis la prenait ensuite dans ses bras en un mouvement très contrôlé. Vanylle nichait directement sa tête au creux de son cou, ses mains venant se nouer derrière sa nuque.

" Ne t'en fait pas." Me chuchota-t-il, alors que je venais poser ma main sur le visage de Vanylle.

Les yeux désormais clos, je déposais deux baisers sur ses paupières. Puis, j'embrassais avec tendresse ses lèvres.

" Andrew va s'occuper de toi." Lui soufflais-je, avant de me reculer de quelques pas.

J'adressais un dernier regard à Andrew, qui s'empressait d'hocher la tête. Quelques secondes plus tard, ils partaient enfin de la pièce, mon poing s'abattant déjà contre le mur. Je luttais contre mon cri qui se bloquait dans la gorge, des satanées larmes recommençants encore à me piquer les yeux.

Je n'en pouvais plus.

**

La nuit était désormais tombée sur toute la ville. Le froid s'était installé dans cette pénombre, mon souffle faisant une légère vague de fumée blanche dans l'air. Plus de deux heures dehors et pourtant, je ne ressentais toujours pas le froid m'envahir. Mon corps me picotait juste à certains endroits, mais ce qui m'importait le plus était de remettre mes pensées dans l'ordre.

J'avais su me calmer, mais la douleur dans mon cœur se trouvait malheureusement encore présente.

Entre-temps j'avais pu prendre des nouvelles de Vanylle par le biais d'Andrew. Arrivés à son appartement, il lui avait donné un verre d'eau puis l'avait déposé sur le canapé. Yellow s'était blotti contre elle, sachant pertinemment que sa maîtresse n'allait pas bien. Et quelques minutes plus tard, Andrew m'avait donc précisé le fait qu'elle s'était endormie.

Elle avait arrêté de pleurer, aussi. Dans le monde du sommeil, j'espérais fortement que sa tristesse disparaisse un peu le temps de quelques heures.

Après avoir attendu deux longues heures dans le froid, je décidais finalement de me rendre à l'hôpital. Quelques minutes plus tard et une voiture garée, je m'engageais encore dans ce long couloir qui me fichait comme d'habitude des frissons. Je me dirigeais en direction de ce bureau, ne pouvant désormais plus accéder à la chambre de ma sœur.

On ne me l'avait pas interdit, bien sûr que non. C'était juste moi, qui me l'était interdit. Je ne pouvais pas aller voir ce corps qui bientôt, allait rejoindre un nouveau monde par ma simple décision.

Je ne voulais pas me briser davantage. J'étais déjà trop faible et je n'arrivais même pas à réconforter la femme que j'aimais.

Mes poings se seraient une nouvelle fois, avant que je ne toque deux fois contre cette porte en bois. Immédiatement cette voix masculine m'interpellait, la poignée se baissant donc. En moins de deux je rentrais dans cette pièce, serrant ensuite la main de ce directeur qui était devenu bien plus que cela pour moi, durant ces mois.

" Bonsoir, Ace. Merci d'être venu." Déclara-t-il en me regardant droit dans les yeux, me faisant ensuite signe de prendre place sur le fauteuil.

Assis, je laissais à présent mes yeux se balader sur les trois cadres présents sur son bureau. Un cadre de lui et de ce que je présumais, sa femme ; petite, brune et cheveux châtains clairs, ils avaient l'air très unis. Le deuxième cadre était toujours avec la même femme, celle-ci tenant d'ailleurs une petite fille âgée d'environ quatre ans.

Encore une fois, cette vision venait me nouer le cœur. Ouais, c'était ce que je voulais. Ce que j'aurai tant voulu faire avec Vanylle : fonder une famille.

Et le troisième cadre, représentait cette fois-ci une famille entière composée une nouvelle fois du directeur, de sa femme, de leur fille, et de leurs parents, je présumais.

Bordel. Ça me fichait encore plus une satanée douleur au cœur, quand je regardais cela.

Et visiblement, Sacha devait s'en rendre compte puisqu'il retourna directement les cadres de l'autre côté. Il m'offrait un petit sourire sincère, puis reprenait ensuite place sur son fauteuil noir.

" Tu es bien sûr de toi, Ace ? " Me demanda-t-il sans délai, alors que j'acquiesçais directement.

Ne pas faire machine arrière, cela ne servait à rien. Maëlys n'arrivait plus à se battre. Je ne devais pas être un frein pour l'empêcher finalement de trouver la paix.

" Oui. Je ne changerai plus d'avis." Soufflais-je avec dureté, avant de le voir hocher la tête à son tour.

Sacha prenait ensuite quelques notes sur un petit calepin, puis sortait plus tard quelques papiers et le dossier de ma sœur.

" D'accord Ace, j'ai bien compris. Je vais juste te donner les dernières factures et tout cela sera réellement terminé." Reprenait-il d'une voix calme, en me donnant enfin les bouts de papiers.

Mes yeux regardaient sans réels attachements tous ces chiffres, les trouvants comme depuis des mois, assez faibles. Néanmoins tout cela ne m'importait plus. Je me fichais de tout, à présent. Je voulais juste en finir avec tout ceci, réussir à offrir une nouvelle vie à ma sœur et peut-être... réussir à faire le deuil.

" Mais... je pense que désormais, je dois te l'avouer. Je n'arrive plus à le cacher et ma femme m'a sérieusement menacé si je ne te disais pas la vérité." Reprenait plus tard Sacha, ses nouvelles paroles sérieuses me mettant un nouveau coup au cœur.

De quoi il parlait, là ? Quelle vérité ?

Ne comprenant rien dans le sens de ses paroles, je fronçais les sourcils, attendant simplement qu'il se décide de lui-même à continuer sa phrase.

" Vanylle payait une grosse partie des factures." Reprenait-il droit au but, mon cœur reprenant déjà un nouveau coup.

Quoi... ? J'ai mal entendu, non...

" Est-ce un mensonge, une blague pour me faire rire ou bien ? " Répliquais-je sèchement, n'arrivant pas à déceler si cela était vrai ou faux.

Mais quand je voyais qu'il sortait plus tard des chèques, au nom de Vanylle, mon cœur recommençait à tambouriner avec frénésie dans ma poitrine.

Bordel.
Je rêve, là.

Elle payait les factures ! Elle usait de son salaire misérable, dont le travail ne lui convenait pas pour... payer les factures de ma sœur ! Que j'aurai dû moi-même payer !

" Pourquoi me l'avoir caché ?! " M'emportais-je immédiatement, tapant déjà du poing sur la table.

" S'il te plaît, calme toi Ace... Vanylle m'avait fait promettre de te le cacher ; tu ne peux pas lui en vouloir, je t'en prie." Répondît-il d'une voix encore calme, tandis que je sentais mes muscles se tendre.

Non mais bordel ! Elle usait son argent pour m'aider ! Elle vivait dans ces conditions à cause de cela, tout s'expliquait, merde ! Je suis trop bête, c'est pas vrai !

La colère commençait à monter en moi, alors que j'essayais encore de me canaliser pour ne pas déchirer ses factures et jeter la première chaise qui me venait en main. J'essayais de prendre de longues respirations, voulant encore une fois ménager mon cœur et mon corps.

" Et je suis désolé de ne faire que les révélations aujourd'hui, mais maintenant je le peux. Et... j'en ai malheureusement une autre pour toi." Reprenait Sacha quelques minutes plus tard, mon poing s'abattant de nouveau sur la table.

" Et allez, on continu ! On va me dire quoi, maintenant ?! Que Vanylle était enceinte de jumeaux, non ?! " M'exclamais-je avec froideur et dureté, avant de le voir pousser un soupire.

" Ace... Vanylle a elle aussi eut des séquelles lors de cet accident. " Reprenait-il, tous mes élans de colère se calmant en un instant.

Quoi ?

" Pardon... ? " Soufflais-je directement, décontenancé et totalement perdu.

Sacha se passait une main derrière sa nuque, puis me sortait ensuite une pochette. Il l'ouvrait dans les secondes qui suivaient, puis me montraient deux radios.

Celle d'un pied, celle d'un dos.

" Ta sœur aurait pu mourir sur le coup. Pourtant, ce que Vanylle a voulu te cacher c'est que... qu'elle l'a protégé en se plaçant devant elle avant que la voiture ne sorte de la route. Vanylle l'a protégé, lui a sauvé la vie. Elle a par contre... eu des complications au niveau du pied droit et a parfois du mal à marcher. Également, sa colonne vertébrale en a aussi pris un sacré coup. Désormais, une longue cicatrice se trouve derrière son dos." Reprenait-il avec des détails, mes émotions continuant soudainement de s'entremêler.

Vanylle avait voulu sauver ma sœur.
Vanylle s'était donc blessée et je ne le savais même pas. Je ne le savais pas ! Un problème au dos, un problème au pied. Et... Vanylle payait plus de la moitié de ces fichues factures.

Vanylle avait simplement tout fait... pour la sauver.

" Tu dois être sous le choque et je le comprends très bien. Je tenais juste à te dire la vérité, Ace. Il fallait arrêter de vivre dans ce tissu de mensonges et apprendre ce qu'en réalité, les personnes autour de toi cachent. Surtout elle, la femme que tu aimes..." Me chuchotait désormais Sacha, tandis que je me levais d'un mouvement.

J'embarquais d'un geste rapide tous ces papiers, ces deux radios et tout le reste. Je fermais ma veste, puis lui adressais un dernier regard.

" Tu es un médecin formidable. Ne l'oublie jamais." Soufflais-je, avant de claquer la porte et de me diriger à grands pas vers la sortie.

Arrivé dehors, je prenais cette fois-ci de grandes inspirations. Puis, après que le calme revenait, je laissais mes larmes revenir dans cette nuit déjà avancée, où le froid venait encore une fois taper contre mes joues.

Cœur déchiré pour la dixième fois.

**

La tête entre deux coussin, un mâle de crâne pas possible, j'entendais mon portable vibrer et vibrer depuis déjà de longues minutes. Avec un geste imprécis, j'essayais de l'attraper, l'ayant enfin dans mes mains au bout de la quatrième tentative. J'ouvrais à présent mes yeux bouffis et surtout qui me piquaient affreusement, la lumière du jour venant finir de me les réduire en cendre.

Désormais habitué au soleil déjà bien prononcé dans la journée, je lisais mes quelques messages envoyés hier soir, cette nuit, et ce matin également.

Tous d'Andrew, d'ailleurs.

| Je l'ai couché dans son lit, elle dort encore profondément. |

| Elle s'est réveillée à trois heures du mat. Elle dort dans mon lit, à mes côtés, désormais. Ses larmes se sont calmées.|

| Je suis obligé de partir et de la laisser pour aller ouvrir le salon. Je sais que tu en es pas capable, alors va la voir, je m'occupe de tout. |

| Une pizza pour ce soir et c'est bon. Bon réveil et prend soin d'elle, s'il te plaît. |

Pour la première fois depuis des heures, un petit sourire venait légèrement étirer mes lèvres.

Ce mec est définitivement le meilleur.



**

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