Le 3eme Prénom

By AnnaHolahalan

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Le premier prénom, c'est celui que vous aviez avant, et que vos parents vous ont donné. Le deuxième prénom, c... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
F.A.Q
FAQ
Chapitre 18
Message
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Épilogue de la partie 1
Prologue
Chapitre 28
Chapitre 29
OH GOOOOOOOOOOOD !!!
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Important ↓↓↓
Concours pour apparaitre dans l'histoire
All we do is drive, all we do is think about the feelings that we hide...
Hack isn't single
Le concours continue et j'ai besoin de VOUS !!!
Résultats du concours !
Chapitre 36
Chapitre 37
Write It Down
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
The Fiction Awards 2017
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
C'est fini

Epilogue

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By AnnaHolahalan

Kian

Il n'y avait pas un bruit. A l'exception du bip caractéristique d'un électrocardiogramme. A intervalles régulières, le même son se répétait et résonnait dans la pièce.

Je battis des cils avant de refermer les yeux. Il faisait bien trop clair dans la pièce où je me trouvais. Et j'étais si confortablement installée, je n'avais qu'une envie : me rendormir.

- Kian ?

Je sentis une pression sur ma main et rouvris les yeux. La silhouette floue penchée sur moi se métamorphosa progressivement en mon frère. Je gémis, incapable de prononcer des mots censés, la gorge sèche.

- Bon Dieu Kian !

Je pris quelques secondes de plus pour reprendre mes esprits, puis je me risquai à ouvrir les yeux à nouveau. Je me trouvais dans une chambre d'hôpital. Les rayons du soleil éclairaient la pièce d'une lumière chaleureuse. Hack me fixait, les yeux humides, tout en serrant ma main. Il me semblait si inquiet, si triste, que je souris doucement pour le rassurer.

- Mon cœur...

- J'ai eu tellement peur ! Tu n'aurais pas dû partir ! Tu n'aurais pas dû faire ça ! Je te déteste d'avoir fait ça ! Imagine si tu ne t'en étais pas sorti ! Qu'est-ce que j'aurais fait moi ? s'affola-t-il.

Je libérai ma main et la passai le long de son visage en lui répétant de se calmer, mais c'était inutile, il ne faisait que paniquer encore plus.

- Hack ! Hack ! Mon cœur ! Je suis là !

Il se stoppa brusquement et son regard me brisa le cœur. Je pris appui sur mes coudes. Je n'eus pas aussi mal que je m'y attendais, mes muscles étaient simplement engourdis. Une fois complètement assise, je voulus prendre son visage en coupe pour qu'il me regarde, mais dès que ma main effleura le côté gauche de son visage, il émit un mouvement de recul et baissa la tête. Un pansement occupait toute la partie gauche de son cou et remontait jusqu'à sa mâchoire. Je me souvins alors du bombardement alors que l'on sortait de l'armurerie.

- Tu es blessé, murmurai-je en constatant que les bandages disparaissaient sous son t-shirt dans son dos, signe qu'il était sûrement plus blessé que l'on ne le croyait.

Il ferma les yeux et son visage se tordit en une expression que j'eus peur de comprendre.

- Est-ce que Quinn est...

Il ne me laissa pas le temps de finir qu'il explosa en sanglot et se réfugia dans mes bras. Je restai quelques secondes interdite. Quinn n'avait que quinze ans, elle était le premier amour de mon frère et elle était morte...

- Elle voulait qu'on parte au premier bombardement comme tu nous l'avais demandé, pleura-t-il en enfouissant sa tête dans mon cou. Elle voulait même partir avec les autres enfants pour Woodlawn. Mais moi je voulais rester et elle ne voulait pas me laisser seul. C'est moi qui l'ai empêchée de partir.

Je refermai mes bras autour de lui et le serrai fort contre moi, même si ça me faisait mal. Il me fallut de longues minutes pour le calmer, lui répétant que ce n'était pas sa faute. Puis enfin, il cessa de pleurer et recula.

- Ne refais jamais ça, je ne te le pardonnerai pas.

- Je ne le referai plus, assurai-je.

- Promets-le-moi.

- Je te le promets.

Il hocha alors la tête et essuya ses larmes d'un revers de manche. Il me semblait bien plus sérieux et même mature qu'avant, comme si la part d'enfant en lui l'avait définitivement quitté. Cette idée me serra le cœur.

- Je vais prévenir les autres que tu es réveillée.

- Non, je veux me lever. Aide-moi.

Il hocha la tête puis me soutins lorsque je tentai de prendre appui sur mes jambes. Si je crus dans un premier temps que j'allais tomber dès le premier pas, je fus finalement capable de me lever sans trop de difficultés. Je portais l'une de ces affreuses blouses d'hôpital qui s'ouvrent derrière, aussi mon frère me laissa me changer avec des vêtements qu'il avait apportés dès qu'on m'avait placée dans cette chambre en espérant mon réveil. Après avoir revêtu des sous-vêtements, un pantalon et un épais pull en laine, je pus sortir. Pendant que je me changeais dans la salle de bain, je pus voir qu'un épais bandage entourait ma cage thoracique et que quelques pansements couvraient des plaies généralement superficielles. Je m'en sortais plutôt bien, à mon avis, à l'exception de ce que je supposais être le travail d'une balle ennemi dans mon bras gauche. Une fois dehors, Hack eut la gentillesse de m'enfiler lui-même une paire de chausson pour que je n'aie pas à me plier en deux, puis il insista pour que je m'appuie sur lui. J'avais beau pouvoir marcher sans trop de difficulté, mes jambes tremblaient à chacun de mes pas.

- Alors ? Est-ce qu'on est toujours en guerre ? Est-ce que la fondation a finalement gagné ? Où est-ce que l'on est ?

Je ne reconnaissais pas l'hôpital où nous nous trouvions.

- Oui, on a gagné. Grâce à toi, Novus a perdu tous ses avantages. Les soldats concentrés sur le mur Est ont pu aider ceux au Sud, au Nord et à l'Ouest.

- Vous êtes venus me chercher en voiture, me souvins-je.

- Oui, Charly et moi. Dès que j'ai vu que tu avais lancé le sac, je suis allé chercher une voiture. Charly est monté quand je passais la porte et on t'a suivi le long de la rivière. Puis Charly a plongé pour te remonter. On a vraiment cru que t'allais y rester. Après notre victoire, Shane a divisé ceux encore capables de se battre en deux groupes. L'un des groupes est allé à Roanoke pour s'assurer que Novus ne serait plus jamais un danger et l'autre partie s'est occupé des blessés. On a rejoint Trevor à Woodlawn. Pour l'instant on vit tous au Montefiore.

- Donc il n'y a plus de fondation ?

- Plus en Amérique, m'assura-t-il avec un petit sourire.

Je ne pus m'empêcher de sourire à cette idée. Dans les couloirs se déroulait un véritable balais d'infirmiers et de médecins qui courraient tous à droite à gauche. Il y avait de nombreux blessés qui réclamaient pratiquement tous des soins intensifs. Un immense sourire se dessina sur mon visage lorsque j'aperçus Nachos au bout du couloir. Blouse blanche sur les épaules, un bloc note à la main, il arborait une expression concentrée que je n'avais pas revue depuis notre rencontre. Je l'appelai et il leva les yeux vers nous. Il se mit alors à sourire, courut à notre rencontre et m'enlaça. Après avoir réprimandé Hack pour m'avoir fait sortir sans que l'on se soit assurer de mon état de santé, il voulut que je retourne m'allonger.

- Hors de question, refusai-je. Je me sens juste un peu fatiguée !

- Tu étais pratiquement en hypothermie et tu avais des fractures costales !

- Je comprends seulement à moitié ce que ça veut dire, mais je sais que je vais très bien ! Je retournerai m'allonger, mais je veux d'abord retrouver les autres.

Il finit par céder, mais insista pour m'accompagner. En chemin, je croisai Peter, qui tenait dans ses bras son petit frère Glum. Il m'adressa un sourire triste et sembla me remercier d'un hochement de la tête, puis il se mit à fixer Hack. Il ne portait que du noir et ses yeux rouges me laissèrent deviner qu'il avait pleuré. Même si mon frère était mal à l'aise à cette idée, j'insistai pour m'asseoir aux côtés du jeune homme quelques instants, pour lui présenter mes condoléances et lui assurer que s'il avait besoin de quoi que ce soit, je l'aiderai.

Après cela, Hack me conduisit à l'étage où se trouvaient ceux en bonne santé et me guida jusqu'à une chambre sur laquelle on pouvait lire « friend zone », en deux mots cette fois-ci. Je ne pus m'empêcher de sourire. Puis à peine quelques secondes après avoir passé la porte, je manquai de tomber à la renverse, tant les jumeaux me serrèrent fort dans leur bras. Alérys, Nyx et Wade se montrèrent plus réservés, mais pas moins sincères. Mindy manifesta sa joie en m'enlaçant sans vouloir me lâcher, si bien que lorsque Charly vint à son tour à ma rencontre, elle était toujours là. Pendant de longues secondes, nous nous fixâmes. J'avais d'une certaine façon peur qu'il m'en veuille, de l'avoir embrassé à deux reprises, autant parce que j'en avais envie que parce que je devais le faire pour risquer ma vie dans les secondes qui suivraient. Mais il ouvrit ses bras et le referma autour de moi, comme s'il avait peur que je ne lui échappe à nouveau. Mes bras ne restèrent pas bien longtemps autour de mon corps, je m'empressai de l'enlacer en retour. J'avais peur de lui faire mal tant je le serrais fort, mais si c'était le cas, il ne le montra pas.

- Bon Dieu, Kian, ne refais jamais ça, murmura-t-il.

- C'est la première chose que je t'aie dite, « bon Dieu ». Ce n'est pas un début de conversation.

J'ignorais pourquoi je lui disais ça, mon cerveau tournait soudainement au ralenti. Je me sentais si proche d'un bonheur complet, je croyais vraiment avoir le droit à une vie heureuse, et cette perspective me faisait presque peur. Charly recula doucement, un sourire immense sur le visage, puis il glissa sa main derrière ma nuque et posa ses lèvres sur les miennes.

Nous ignorâmes les exclamations de nos amis, les blagues douteuses de Delta, les « ENFIN » de Silver et les protestations de Hack. Parce qu'après tout ce n'était plus que futile. Je savais que je n'allais pas disparaitre dans la seconde qui suivait, je savais que j'allais pouvoir rester ainsi blottie dans ses bras de longues heures. Nous nous séparâmes lorsque Mindy, étouffée entre nos jambes, se mit à gesticuler pour se libérer.

Je ne le savais pas encore, mais ce n'était que le début du bonheur.

Un mois plus tard, nous embarquions tous, à l'exception de Mindy, sur un avion militaire en direction de l'Europe, pour aider les résistants français, comme les Infiltrés australiens l'avaient fait pour nous. Mais ce n'était plus comme les mois d'errance à travers les Etats Unis ou les mois à l'ampoule. Nous savions tout du long que nous allions gagner.

Un an et demi plus tard, il n'y avait plus de fondation. Les survivants devaient alors tout rebâtir, choisir un endroit où vivre, retourner dans leur ancienne maison où en occuper une nouvelle.

Ainsi, notre petit groupe s'installa dans le nord de l'Arkansas. Charly choisit l'endroit. Il voulait habiter une région où il neigeait l'hiver et faisait chaud l'été. Dans un premier temps, nous prîmes possession de la ville de Cave City. Nachos et sa sœur et Peter et Glum nous y rejoignirent. Nous créâmes un second cimetière où nous enterrâmes des objets ayant appartenus aux anciens habitants de la petite ville. Les premiers mois, nous nous mîmes à travailler la terre, à chercher à construire notre propre petit état en autarcie, c'en était fini de la société de consommation. Puis Charly eut un caprice. Il ne voulait plus vivre dans les maisons de d'autres personnes, de personnes qui étaient mortes alors que nous recommencions notre vie. Tout le monde le soutint alors dans l'idée de construire nos propres habitations. Cela pris du temps, mais Trevor qui travaillait avec Shane à Washington pour tenter de reprendre l'avenir politique du pays indiquait notre communauté à certains rebelles cherchant à s'installer. Nous passâmes ainsi d'une quinzaine de personne à une trentaine. Nous ne désirions pas plus, nous ne voulions pas que notre petit coin de paradis se transforme en métropole. D'autres rebelles s'installèrent quelques kilomètres plus loin et nous commençâmes à faire des échanges, des pots de confiture contre du pain, un panier de légumes contre une volaille. C'était bizarre au début de marchander comme des paysans pendant la guerre, mais on s'y faisait.

Nos maisons prirent peu à peu forme, il fallait toujours en construire de nouvelles. Charly et un architecte venu vivre parmi nous conçurent plusieurs plans, de grandes maisons familiales. Puis de petits groupes partirent en expédition aux alentours pour ramener des matières premières. Hack exigea son propre lieu de résidence à vingt ans, il déménagea à une vingtaine de mètres de ma propre habitation. Avec le temps, la plaie béante qu'avait été Quinn se transforma en une simple cicatrice, plus discrète mais toujours présente. Il se remit à plaisanter bêtement et cela suffit à mon bonheur. Charly fut le premier à avoir une maison sur mesure, il avait passé des semaines à travailler dessus sans relâche pour qu'elle soit achevée le plus rapidement possible. Le soir où elle fut finie, il invita toute la communauté à venir y manger. Et lorsque je m'apprêtais à passer le pas de la porte pour retourner dans la maison que j'habitais à Cave City, il prit simplement ma main et m'invita à rester chez lui. Et à y laisser définitivement mes affaires en passant.

Parfois, il se réveillait en hurlant au milieu de la nuit, en implorant la pitié de ma mère. Et après ça, il ne pouvait plus me regarder pendant quelques minutes. Je savais pourquoi. Je n'ai jamais demandé à savoir ce qui lui était arrivé lors des expériences. J'avais pu scrupter chacune de ses cicatrices sous tous les angles, avant et après que Nachos ait retiré tous les mécanismes. J'osais à peine imaginer ce qu'il avait subi. Je pouvais simplement être là pour lui.

Il fallut donner un nom à notre communauté, et nous ne pûmes trouver que New Cave. Pendant que nous construisions nos habitations, nous retournâmes tour à tour dans nos anciennes maisons, pour y chercher de derniers souvenirs, de nos familles. Le nouveau cimetière fut également garni de mémoriaux en l'honneur de nos proches disparus. Ce fut difficile pour Hack et moi de revoir notre ancienne maison, mais en sachant notre mère incapable de nous faire du mal, elle paraissait presque moins effrayante. Après avoir récupérer tous les objets susceptibles de nous tenir à cœur, nous y mîmes le feu. Et d'un coup, ce fut comme si nous avions définitivement tourné la page. Personne ne nous dit jamais ce qu'était devenue Nora après que l'ampoule soit retournée à Roanoke. Nous n'avons pas cherché à le savoir.

Dans son immense maison, Charly s'était occupé de construire une grande fenêtre avec une banquette dans le salon. J'adorais. C'était le premier endroit que nous décorions à Noël et à Halloween. C'est à cet endroit précis que Charly et moi nous endormîmes le premier soir. C'est de cet endroit que j'ai vu Nyx manqué de frapper Delta lorsqu'elle a appris qu'elle était enceinte. C'est de cette endroit que nous avons guetté Silver et Alérys lorsqu'ils ont emménagé ensemble. C'est à cet endroit que Charly glissa une bague en ma direction trois ans jour pour jour après notre rencontre. C'est à cet endroit que, pendant des semaines, je me suis rendue pour bercer notre premier enfant lorsque ce dernier refusait de dormir. Et c'est de cet endroit que des décennies plus tard, je vis deux enfants joués autour d'un novots que nous utilisions comme épouvantails et comme rappel de ce que nous avions vécu. Ils n'avaient plus peur, cette génération ne vivait plus du tout dans les horreurs du passé, elle n'avait plus à craindre quoi que ce soit. Ce que l'on appelait dans les livres d'histoire la suprématie novusienne n'avait plus rien de concret. Ces enfants jouaient sur une arme de guerre. Nous n'avions plus à les protéger. Cette horrible période serait oubliée.

Et je souris doucement, en songeant que j'avais vécu l'histoire.

Et au final, toutes les épreuves que j'avais traversé en valaient la peine.

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