JOYEUX NOËL !!!
Je me doute que vous avez d'autres préoccupations, profitez bien de votre famille et de vos proches, restez avec eux ! Je poste simplement ce chapitre comme si c'était mon propre cadeau de Noël, vous n'avez pas besoin de le lire maintenant, mais peut-être que certaines personnes n'ont pas un Noël très festif, comme moi, alors disons que c'est pour vous !
N'hésitez pas non plus à me dire ce que vous avez reçu en commentaires, ça m'intéresserait vraiment !
Encore Joyeux Noël ! Je vous aime fort ! Bonne lecture !
Kian
Murd suivait notre progression dans les passages à l'aide d'une tablette. Grâce à cette même tablette, il avait envoyé des messages à l'ampoule afin de leur faire part de notre plan. Il fallait qu'ils puissent nous récupérer avant que la fondation ne nous retrouve, enfin si nous parvenions à trouver la sortie. Nous ne croisâmes personne dans le couloir, nous déplaçant en cortège, jusqu'à ce que nous atteignissions l'ascenseur. Dès que les portes furent closes, Hack se tourna vers Charly et le serra dans ses bras. Mon frère commença à reculer en remarquant qu'il le blessait, mais le brun resserra son étreinte.
- J'avais peur qu'ils te tuent, soupira Hack.
- Il en faut plus pour me tuer.
Je souris tristement en les regardant. Encore une fois, j'avais la preuve que malgré toutes leurs chamailleries, ils s'appréciaient plus qu'ils ne voulaient l'admettre. Lorsqu'ils se séparèrent, Silver prit la relève. Nous pouvions célébrer de brèves retrouvailles, les passages n'étaient pas surveillés.
- On doit atteindre le niveau un, expliqua Ezra en réajustant sa casquette. Il y aura peu de surveillances au milieu de la nuit alors que le vaisseau remonte lentement. La fondation est fan de robotique, tu le sais Charly. Elle a mis au point une espèce d'armure, ou de squelette articulé, c'est dur à expliquer, qui vole. Nous devons faire vite, nous avons moins d'une demi-heure avant que la relève des gardes n'arrive. Une fois au sol, il faudra s'en éloigner au plus vite pour rejoindre les alliés de la fondation. Les armures ont forcément un système de traçage, ce ne sera qu'une question de minutes avant que les gardes ne viennent nous chercher. Il va falloir courir. Ce sera un problème.
Charly fit non de la tête, puis il se mit soudain à tâter le sommet de ses omoplates.
- Un traceur. J'ai forcément un traceur. Avec tous les mécanismes qu'ils m'ont implantés, c'est obligé !
- Tu saurais où ? Ou à quoi ça ressemble ?
- La logique voudrait que ce soit dans le dos, là où j'aurai le moins de chance de le retirer par moi-même. J'ai vu que vous aviez des scalpels. Enlevez-le. Maintenant.
Nous fixions tous le dos blessé de Charly qui se tortillait avec tant de bien que de mal dans tous les sens afin de repérer un traceur.
- Je... Je vais le faire, finis-je par céder en glissant déjà ma main dans ma poche pour en sortir le scalpel.
- Non ! s'exclama Charly en se retournant aussi brusquement que ses blessures le lui permettaient. Ne me fais pas mal.
Je reculai en fronçant légèrement les sourcils.
- Je-j'ai... Je veux pouvoir te voir.
- Je le ferai, dit Murd en sortant son propre scalpel.
- Dépêchez, les pressa Ezra en scrutant l'écran affichant les étages.
Charly prit appuie sur les parois de l'ascenseur. Il tourna légèrement la tête afin de m'avoir dans son champ de vision. Murd palpa sa colonne vertébrale, jusqu'à s'arrêter pile entre les deux omoplates.
- Je sens une bosse sous la peau différente de toutes les autres. Ça doit être ça.
Hack déboucla sa ceinture, la retira et la tendit à Charly.
- Mord là-dedans.
- Vite, les pressa Ezra en commençant à taper du pied sur le sol.
Charly plaça la ceinture dans sa bouche. Murd n'attendit pas une seconde de plus pour ouvrir une petite ouverture dans son dos. Du sang se mit à couler hors de la plaie et Charly se mit à gémir. Il ferma les yeux. Murd demanda ensuite les ciseaux de Hack afin d'attraper la puce et les enfonça dans la plaie en jurant. Charly colla son front aux parois glacées de l'ascenseur et étouffa un hurlement en mordant la ceinture. Instinctivement, je posai ma main sur la sienne. Il tourna alors doucement la tête vers moi en entrouvrit les yeux. Je caressais sa main pour lui rappeler que j'étais là pour lui. Nous n'avions pas échangé un mot depuis que nous l'avions retrouvé, car je ne me voyais pas avoir de véritables retrouvailles dans la cage d'ascenseur entre deux étages. De plus, j'avais peur de le blesser. Je caressais déjà du bout des doigts le dos de sa main puisqu'elle était elle aussi entaillée. Mais nous nous regardions dans les yeux et pour quelques instants, notre fuite n'importait plus autant. Nous étions à des années lumières de la fondation dans cette cage d'ascenseur.
- Ça va aller, le rassurai-je.
Il referma brusquement les yeux lorsque Murd retira la puce, qui était en fait un petit cercle à peine plus gros qu'un bouton surmonté d'une lumière rouge, d'un geste sec. Il la scruta quelques secondes avant de nous fournir confirmation.
- C'est bien une puce de géolocalisation.
- Heureusement, soupira Charly en décollant sont front de la paroi.
- Et comment tu reconnais une puce de géolocalisation au juste ? l'interrogea Hack.
L'anxiété ne faisait pas disparaitre sa curiosité.
- C'est la même que celle que la fondation avait réussi à glisser dans nos affaires, répondis-je à la place de Murd en fixant le petit objet.
Mon frère retira son sweat et aida Charly à l'enfiler. Si nous venions à croiser des gardes, le détenu couvert de cicatrice et au dos ensanglanté attirerait l'attention à coup sûr.
- Il faudra aller à droite, cela nous permettra de longer les parois du vaisseau jusqu'à la zone d'embarquement. Il faudra traverser cette zone sans se faire repérer pour atteindre la salle où les robots volants unipersonnels sont stockés.
- On pourrait pas plutôt dire robots unipersonnels volants ?
Nous nous tournâmes tous vers mon frère.
- Ça ferait RUV comme initiales. Ça sonne mieux que RVU, non ? Désolé je raconte n'importe quoi quand je stresse.
Soudainement, la cage d'ascenseur s'immobilisa, pourtant nous étions encore au niveau 2.
- Hack et Charly, allez au fond de la cabine.
Ils prirent place le plus loin des portes et Silver, Murd, Ezra et moi nous postâmes devant eux. Quand les portes s'ouvrirent, je resserrai ma prise sur la matraque. Si je venais à tirer avec le pistolet, je risquais d'attirer du monde avec le son des détonations. Deux gardes plaisantant sur les habitudes alimentaires d'un de leur collègue entrèrent dans la grande cage de l'ascenseur.
- Bonsoir, nous saluèrent-ils.
Nous leur répondîmes en tentant de paraitre aussi affirmés que possible. Je gardais la tête baissée, afin que ma casquette dissimule mon visage trop jeune pour celui d'un soldat, et le poing serré sur le manche de la matraque, prête à l'utiliser en cas de besoin. Je pensai que le trajet allait se dérouler sans soucis, jusqu'à ce que le garde juste devant moi se retourne après avoir pressé le bouton du quatrième étage.
- Vous allez en salle de repos ou vous allez réceptionner les nouveaux chargements, vous ?
- On va réceptionner, répondit rapidement Ezra avec une voix presque trop grave pour être naturelle.
Je lui lançai un regard en biais. Il se pinçait les lèvres, réalisant qu'il se montrait ridicule. Les deux gardes le fixaient avec étonnement.
- Et vous ? demandai-je sur un ton que j'espérais assuré pour qu'ils ne focalisent pas leur attention sur lui.
Après tout il était le fils de Dominic Preston, ils risquaient de le reconnaitre.
- Je vais prendre la relève au quatrième, répondit l'un.
- Je dois rendre visite à une amie aux cuisines, répondit l'autre.
Ils échangèrent un regard complice qui laissait comprendre que cette femme aux cuisines était plus qu'une amie. Je me figeai brusquement. Le quatrième. Le niveau de la prison. Nous avions pris plus de temps que prévu, ce garde prenait déjà la relève. Il allait découvrir ses collègues ligotés et peut-être encore endormis et sonner l'alerte et nous allions nous faire repérer bêtement.
Ezra força un sourire et donna un coup de coude à Silver pour qu'il l'imite. Alors que la tension montait dans la cage d'ascenseur qui bougeait beaucoup trop lentement à mon goût, l'un des gardes posa les yeux sur Hack et Charly qui tentaient depuis leur arrivée d'effacer leur présence. Avant qu'il n'ait pu saisir son arme à sa ceinture, Silver lui asséna un violent coup de poing qui me surprit. Mais nous n'avions pas plus de temps. Je détachai d'un geste sec ma matraque de ma ceinture et l'utilisai pour donner un coup dans le ventre du deuxième garde qui se retournait. Il eut le souffle coupé mais attrapa tout de même le pan de ma veste qu'il déchira. Je profitai de sa faiblesse pour lui asséner un second coup derrière le crâne, pas violent, mais sec, qui lui fit perdre connaissance. Silver luttait encore avec le second garde qui avait réussi à sortir de son arme quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Si un coup partait, nous allions à coup sûr nous faire repérer, j'entendais les voix de d'autres soldats au travail. Silver finit par lui donner un coup de genou entre les jambes puis un coup de coude dans le nez, avant de l'envoyer dormir en frappant violemment sa tête contre la paroi. Pas le temps de se poser de questions, nous devions cacher les corps rapidement. Mais nous ne connaissions pas ce niveau et même s'il était tard, quelques gardes travaillaient encore en déchargeant ou en surveillant les provisions montées au cours de la journée. Silver prit de lui-même le contrôle du groupe puisqu'il fut le plus rapide à réagir.
- Hack, tu passes devant en éclaireur. Ezra tu prends le plus léger et Murd et moi le plus lourd. Kian, tu aides Charly à marcher.
Nous nous exécutâmes sans discuter. Je rangeai ma matraque puis passai avec précaution le bras de Charly par-dessus mes épaules, puis posai une main sur sa hanche afin de l'aider à avancer. Mon frère partie en tête du groupe, ciseaux chirurgicaux et scalpel taché de sang en main tandis que les garçons portaient les gardes évanouis. L'ascenseur donnait sur un petit couloir débouchant sur un immense hangar encombrée par des centaines de cartons et de petites navettes qui devaient servir à ramener les vivres du sol. Après quelques secondes à dévisager la pièce, Hack pointa de grands pavés blancs dans lesquels les gardes jetaient les cartons.
- Ça a l'air d'être des espèces de poubelles qui ne s'ouvrent que de l'extérieur. On les jette dedans et ça nous laissera quelques minutes de plus.
Nous approuvâmes tous. Les grands pavés, suffisamment grands pour contenir les deux hommes, se trouvaient à découverts, mais les quelques gardes debout prenaient une pause-café à minuit. Hack et Charly traversèrent directement toute la zone puisqu'ils allaient plus lentement et n'avaient pas d'uniforme, en se cachant malgré tout derrière les navettes et les cartons pour être sûr de ne pas se faire repérer. J'aidai donc Ezra avec le garde plus lourd, jusqu'à ce que nous ayons atteint les grands pavés, nous sans guetter le retour des gardes. Il n'y avait qu'un bouton, permettant l'ouverture de ses boites géantes. Je l'écrasai avec empressement et nous jetâmes les deux évanouis à l'intérieur. Silver dut frapper à nouveau l'un d'eux avec le bout de sa matraque car il commençait à reprendre connaissance. Il arracha ensuite les fonds des poches de sa veste et les plaça dans leurs bouches afin qu'ils ne puissent pas demander de l'aide une fois de nouveau conscients. Puis nous ramassâmes quelques cartons au sol et les plaçâmes par-dessus les deux corps afin de les dissimuler. Murd finissait tout juste de refermer la trappe quand une voix nous dit tous sursauter :
- Vous faites notre travail à notre place ?
Je me retournai brusquement. Les gardes étaient revenus et s'étonnaient de nous voir si effrayés. Je repérai d'autres pavés blancs un peu plus loin et compris qu'il y en avait d'autres à remplir.
- Bon dieu, prévenez quand vous arrivez ! J'ai failli faire une crise cardiaque ! Il a fallu se prendre les pieds dans les cartons, mentis-je en donnant une tape sur le bras de Silver, alors on a jeté les cartons. La b... Le pav...
Je me pinçai les lèvres. J'ignorais comment ils appelaient eux ces boites.
- On l'a rempli ! conclus-je avec un sourire. Prenez-en un vide.
Les gardes nous regardaient avec étonnement. Cependant, il ne semblait pas remettre ma parole en doute. Alors que je m'apprêtais à partir, l'un me rappela.
- Qu'est-ce qui est arrivé à votre veste ?
Je baissai les yeux sur mon vêtement déchiré par le garde et taché du sang de Charly. Je cherchai une excuse pendant quelques secondes avant de me lancer.
- Une mauvaise chute. Bonne soirée, finis-je par lancer pour écourter la conversation.
Sur ce, je me retournai et partis en direction du fond du hangar. Les garçons me suivirent sans rien ajouter de plus. Alors que je pressais le pas tout en tachant de rester naturel, Silver se pencha vers moi.
- Merci pour ta petite improvisation. J'ignorais que tu avais des talents de comédienne.
- Je viens de faire croire à ma mère que je l'aimais pendant plus de trois semaines. Je mérite un oscar.
Il me donna une petite tape réconfortante sur l'épaule et nous dûmes nous retenir pour ne pas courir lorsque nous repérâmes enfin les portes menant aux armures selon Murd. Charly et Hack nous retrouvèrent et Silver déverrouilla le passage. De l'autre côté des portes, le plafond était bien moins haut. C'était un long couloir gris métallique. A droite, des hublots permettaient de voir l'extérieur, mais de nuit, nous ne distinguions pas grand-chose. A gauche, des portes donnaient accès aux différents prototypes et navettes de la fondation. Nous avions à pas rapides, cherchant un écriteau indiquant « Robots Unipersonnels Volants » ou du moins quelque chose de semblable.
- Comment ils font pour les sortir ? demandai-je à Murd et Ezra en lisant des noms de véhicules bien trop gros pour passer dans ce simple couloir.
- D'après le plan, il a de plus grandes ouvertures qui donnent sur un autre hangar de l'autre côté.
- Et par où est-ce que l'on passera nous ?
- Au bout du couloir, il doit y avoir un sas qui nous permettra de sortir.
Je hochai la tête et accélérai le pas. Il ne nous manquait que les armures ! Nous étions si proches du but.
Soudain, Murd qui menait la marche s'arrêta. L'écriteau sur la porte qu'il fixait disait « Armures Robotisées à Propulsion ». Il pressa sa carte de garde contre le boitier placé à cet effet, mais il émit simplement une petite lumière rouge et un son plutôt négatif. Il plaça à nouveau la carte sur le boitier, et il eut la même réaction.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Ça ne veut pas s'ouvrir !
Il insista, mais la porte ne bougeait toujours pas.
- Attends.
Je l'éloignai du boitier et tentai le coup avec ma proche carte. Même réaction. Je pris la carte de Silver. Encore non.
- Soit ils ont retrouvé les gardes endormis et ont désactivé leurs cartes, soupira Ezra, soit ces gardes n'ont pas accès aux armures en règle générale.
- Comment fait-on ? Comment on ouvre cette porte ? demanda Silver.
- On pourrait aller à la salle de repos des gardes et espéré trouver une carte valide, ou on pourrait aller dans le logement d'un ingénieur qui a travaillé sur ces robots et prendre sa carte.
- On n'a pas le temps pour ça.
Silver prit le scalpel que Hack tenait toujours en aidant Charly à marcher et le planta dans le boitier. Il y eut cinq secondes de grands silence, puis une alarme assourdissante se mit à résonner dans tout le couloir, peut-être même dans tout le vaisseau.
- Silver, je te hais, déclara Charly dans un soupire.
Silver retira le scalpel, ignorant nos plaintes, et le planta à nouveau à plusieurs reprises, jusqu'à ce que la porte s'ouvre miraculeusement.
- Vite ! nous pressa Ezra.
Murd et moi entrâmes en premiers dans la pièce. Elle était plutôt vide, à l'acception d'une grande caisse en face de la porte. Nous l'ouvrîmes, les autres nous attendaient dans le couloir en s'assurant que personne n'arrivait. Les armures ressemblaient à des combinaisons de plongées métalliques auxquelles étaient fixés des cartables, gros comme une valise, métallique eux aussi et dotés de propulseurs.
- Murd...
J'attirai son attention sur une étiquette sur le couvercle de la caisse. Il la fixa quelques secondes en clignant des yeux puis se tourna vers moi.
- On ne change rien au plan.
Il prit autant d'armure qu'il le pouvait dans ses bras et je pris celles qu'ils restaient. Nous sortîmes de la petite pièce et courûmes dans le couloir, légèrement courbe puisqu'il longeait le vaisseau, pendant ce qui me sembla une éternité. Alors que nous étions si près du but, mon stress revint en force. L'étiquette changeait tout... Notre fuite allait se révéler bien plus difficile que prévu.
Nous atteignîmes enfin le bout du couloir. Nous entrâmes précipitamment dans le sas. Il nous fallut quelques secondes avant qu'une autre porte ne s'ouvre. Un vent frais entra alors dans le passage, faisant voler les pans de ma veste et mes cheveux. J'échangeai un regard avec Murd et il m'adressa un signe de la tête significatif avant de prendre une grande inspiration. Nous passâmes avec précaution la seconde porte, ce qui nous permis de nous retrouver sur une espèce de balcon sans rebord. Je donnai une armure à mon frère et il se dépêcha de l'enfiler. Ezra qui avait déjà commencé à s'équiper dans le sas était déjà près. Les armures allaient des genoux au sommet du crâne. Une vitre protégeait le visage. De longues tiges de métal longeait les avant-bras de telle manière que les manettes au bout se trouvait dans la paume de celui qui portait l'armure.
- Ce sont ces leviers qui dirigent l'armure, expliqua Murd en montrant les manettes. Le bouton droit permet de mettre en marche les propulseur et le bouton gauche de préparer un atterrissage. Vous bougez les leviers pour choisir votre direction. Ce ne sont encore que des prototypes, pas suffisamment puissants pour monter ou porter deux personnes. Ça vous donnera simplement une descente plus douce.
- Je vais partir en premier, poursuivit Ezra. Suivez-moi.
Il se plaça face au vide, fit le signe de croix, puis se laissa tomber dans le vide. Instinctivement, je fis un pas en avant et me penchai légèrement afin de voir s'il allait bien. Ezra volait de façon à peu près stable, au moins une centaine de mètres sous le vaisseau. Comme l'avait dit Murd, même en tentant de rester à niveau, il descendait lentement.
- Hack.
Mon frère venait de finir d'enfiler son armure. Il paniquait clairement. Je pris son visage entre mes mains.
- Tout va bien se passer mon cœur. C'est comme un jeu vidéo. On se revoit en bas.
Il hocha vivement la tête, incapable de prononcer un mot, et je l'embrassai sur le front. Puis je le mis face au vide. Il se retourna une dernière fois et je le rassurai d'un sourire. Alors il sauta, non sans laisser échapper un cri de panique. Je me penchai comme je l'avais fait pour Ezra. Il parvenait à maitriser l'armure. Il se trouvait à quelques mètres d'Ezra. Silver avait enfilé son armure et donnait une tape sur les épaules de Charly et Murd.
- On se retrouve en bas !
Il me gratifia également d'une tape amicale, sautilla quelques secondes sur place, puis poussa un cri de guerre avant de se précipiter dans le vide. Comme les autres il parvint à prendre le contrôle de son armure. Je me tournai vers Charly qui attendait que je lui donne son armure. Je l'aidai à l'enfiler puisqu'il était difficile pour lui de bouger.
- Charly, c'est bientôt fini. Juste, ne lâche pas les manettes. Je t'en supplie.
Je le poussais en même temps vers le bord avec empressement. Brusquement, les cris des gardes me firent me retourner. Ils étaient arrivés à la première porte du sas. Nous étions repérés. Murd planta son scalpel dans le mécanisme de la porte qui se coinça alors. Il n'avait pas agis au hasard comme Silver lorsqu'il avait voulu ouvrir la porte, il avait fait en sorte de simplement bloquer le mécanisme. Mais les gardes tentaient déjà de forcer le passage.
- Dépêche-toi ! le pressai-je en refermant l'armure.
- Kian !
- Vite ! Tu dois y aller !
- Kian ! répéta-t-il plus fort.
Je levai les yeux sur son visage avec panique.
- Où sont vos armures ?
Il fixait Murd qui nous regardait, les bras le long du corps. Il ne portait pas d'armure. Il n'y en avait plus. C'était ce que disait l'étiquette. Il n'y avait que quatre prototypes d'armures, le cinquième était encore en cours de production. Nous avions espéré avec Murd avoir le temps de retourner trouver un autre véhicule nous permettant de rejoindre le sol. Mais les gardes nous empêchaient de retourner à l'intérieur. Nous étions bloqués.
- Kian, où sont vos armures ? répéta-t-il.
Je me pinçai les lèvres.
- Il n'y en avait pas assez...
Il écarquilla les yeux et entrouvrit la bouche. Il chercha à saisir la fermeture.
- Prends-la mienne.
- Non, Charly, si tu restes ils vont te tuer.
- Je ne peux pas te laisser ici !
- Charly, Charly...
Il s'agitait et s'énervait car ses cicatrices l'empêchaient d'ouvrir l'armure. Je glissai mes mains sur son torse et les remontai jusqu'à prendre son visage en coupe puis qu'il n'avait pas encore rabaissé sa visière.
- Je ne peux pas, répéta-t-il en s'acharnant.
- Charly...
- Kian, je ne te laisser...
Je le coupai en posant mes lèvres sur les miennes. C'étaient les retrouvailles que je voulais tant. Puisque nous allions être à nouveau séparés dans à peine quelques secondes, nous n'avions que maintenant. Ce baiser était comme l'aboutissement de plusieurs mois de jeux, de séduction, de sous-entendus, de non-dits. Malheureusement nous n'avions pas le temps.
Je ne voulais pas cesser de savourer le goût de ses lèvres, de caresser ses joues, de sentir ses mains sur ma taille. J'aurais souhaité que cela dure des heures et que Murd ne se soit pas trouvé à quelques mètres. Non. J'aurais préféré que nous ne soyons que tous les deux, en sécurité. Mais au fond, lorsque nous échangions un regard nous étions soudainement propulsés à des années lumières des autres et j'étais chez moi aussi longtemps que j'étais près de lui. Alors au final, ce baiser n'aurait pas pu être plus parfait.
Lorsque je sentis qu'il n'avait plus les armures en tête, je me reculai doucement. Il leva les yeux sur moi et caressa doucement ma joue du dos de sa main malgré la douleur que ce simple mouvement lui provoquait.
- Je suis désolée Charly...
Avant même qu'il n'ait pu ajouter quoi que ce soit, je rabattis sa visière et le poussai dans le vide.
Hey ! Joyeux Noël à tous ! J'espère que vous allez bien, que vous passez de bonnes fêtes de famille et que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaires !
Que pensez-vous de : - Kian ?
- Leur plan ?
- Du choix de Kian ?
Merci pour tous vos votes, vues et commentaires ! Je vous aime FORT !
Bon, ce gif c'était pour le fun, je pouvais pas le mettre au début du chapitre, pour laisser du suspens, mais ça leur aura pris 57 chapitres pour s'embrasser, merci d'avoir attendu !