Ulysse traversa la route, alla chercher sa bicyclette et la posa sous l'arbre avant de se rasseoir près d'elle. Il tripota sa roue dégonflée, espérant maigrement lui redonner vie.
Et comme s'attendait-on, il échoua et s'adossa à l'arbre, désespéré. Il râla avant de donner un violent coup dans la roue de son véhicule, le faisant valser jusqu'au milieu de la route.
Éléa se contenta de le fixer en passant une autre mèche mouillée derrière son oreille. Ulysse tenta de calmer sa respiration, en vain. Il serra la mâchoire, les yeux fermés.
L'adolescente évita de croiser son regard. Elle ne comprit pas la réaction d'Ulysse.
« Je suis vraiment désolée.
- Tu peux l'être, oui. Mais ça n'arrangera pas les choses. Alors, sois gentille, ferme-la un moment.
- Pourquoi tu es aussi froid avec moi ? »
C'était injuste, elle ne lui avait rien fait de mal pour mériter autant de froideur. Elle qui était habituée à ce qu'on la traite comme une reine, qu'on exauce ses moindre désirs d'un claquement de doigts, était bien déstabilisée avec lui.
« Navré, mais faire copain-copain avec des inconnus, non, merci ! »