Les enfants de Toulghar, tome...

By FabriceJalwin

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Prisonniers de Toulghar, la gardienne du Molvar et ses amis n'ont plus l'ombre d'une chance de revoir leur t... More

prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Épilogue

Chapitre 12

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By FabriceJalwin

U

ne nuit paisible comme tant d'autres dans le royaume d'Hyprès permet au peuple du village Alfat de récupérer après toutes ces émotions. Les parents de Taï, qui dorment à poings, fermés ne se sont pas aperçus de son absence. Le soleil va bientôt se lever, il en profite pour se mettre en marche. À quelques pas de là, l'attend son garou. Lui aussi s'est débrouillé pour feinter la surveillance de sa meute. Les deux lunes de Toulghar éclairent encore la région, ce qui est à l'avantage du garou. Il choisit un rocher à l'écart du village et s'y installe pour commencer sa métamorphose. Ses jambes s'étirent démesurément ainsi que son tronc. Il se redresse lentement et pousse un hurlement dans la direction des lunes. Le loup-garou trône fièrement sur son roc, attendant patiemment la venue de son cavalier. Taï s'empresse regroupant les quelques provisions qu'il lui faudra pour le voyage et escalade le piton rocheux. Face à son ami, maintenant plus grand que lui de plusieurs têtes, il lui enfile un harnais sur le dos et grimpe dessus. Ils doivent faire vite, car les deux lunes ne brilleront pas indéfiniment et les hurlements ont dû alerter bon nombre de villageois. Le loup-garou prend appui sur ses pattes arrières et d'un bon majestueux se propulse en contre bas. Puis il se lance dans une course effrénée à travers la forêt. Après deux longues heures, le soleil fait son apparition. Les premiers rayons dévalent sur les plateaux sablonneux aussi vite qu'une vague déferlante. Le loup-garou ralentit sa course, il sent ses forces le quitter. À bout de souffle, il se couche face contre terre, le museau à demi-enfouit dans le sable. Taï descend alors de sa monture pour lui laisser un peu de répit. Les lunes fondent derrière le jour qui s'installe, dévoilant les montagnes du royaume d'Ebes. Ils ont presque atteint leur but et le garou réapparait sous ses traits originaux. Taï sort une gourde de son sac et humecte les babines de son ami. Ils récupèrent tous les deux, se nourrissant des quelques provisions qu'ils ont emporté. Encore une heure de marche et ils devraient arriver au bout de leur voyage. Le soleil s'est levé et déjà, la chaleur s'installe. Se remettant en marche, ils progressent difficilement sur un sol sablonneux. Le garou ne cherche plus à battre un record de vitesse, ils sont loin du campement des Alfats et personne ne peut plus les rattraper à présent. Ils arrivent enfin près du village des Grils. Des cornes annoncent leur venue et les immenses portes s'ouvrent. Accueillis comme il se doit, ils suivent un groupe qui les escorte jusqu'à la hutte de leur chef. Falghot se lève de son trône et s'agenouille devant Taï.

—Non, je t'en prie ! dit Taï d'une voix agacée. J'aimerai que l'on me traite comme n'importe qui, et ce, dans tous les royaumes.

—Comme il te plaira !

Falghot se relève et étreint le jeune homme d'une longue accolade.

—Que nous vaut l'honneur de ta visite, mon garçon ?

—Sous des conseils avisés, je viens m'équiper en arme, car j'ai un long voyage à faire.

—Des conseils avisés ? Tu veux parler de Nolhan ?

—Je n'ai rien dit de tel !

—Bref, nous savons tous deux qu'il s'agit de lui, mais ce vieil Alfat à sûrement dû te dire de ne pas l'évoquer. Et il a bien fait. Je ne veux pas savoir à quel usage sont destinées ces armes, mais si tu as fait un tel voyage, c'est que tu dois vraiment en avoir besoin. Viens avec moi, je t'emmène à la forge.

Quittant la hutte, Taï et Falghot empreintent un chemin les conduisant vers une entrée creusée dans la roche. Un long escalier en colimaçon descend vers les abîmes. Le troisième œil du Gril s'illumine, leur permettant ainsi d'y voir dans l'obscurité. Quand ils arrivent enfin dans une salle souterraine, Taï reste sans voix devant ses dimensions colossales. L'architecture reste sommaire et des voûtes de plusieurs mètres de haut supportent le plafond creusé dans la roche. Cent mètres de large sur autant de long constituent cette salle unique en son genre. Éclairée par les yeux des Grils au travail, il plane une ambiance douce et tamisée. Seul le bruit des coups de marteaux viennent perturber ce décor insolite. Falghot se tourne vers Taï et d'un geste de la main, lui montre les différents ateliers.

—Choisis !

Taï ne sait par où commencer. Il se lance pourtant au hasard, sachant qu'il a peu de temps avant que ses parents ne se mettent à sa recherche. Tous les Grils s'écartent de leur travail et le saluent à mesure qu'il progresse. Il s'équipe d'une dague et d'un fourreau qu'il attache autour de sa cuisse droite; deux épées de petite taille pour placer dans son dos en forme de croix; des bracelets de cuir recouverts d'un métal très résistant lui protègent les avant-bras. Il en est de même pour le bas de ses jambes, ainsi que son torse. Réfléchissant longuement, il observe attentivement autour de lui avant de rejoindre Falghot.

—Je pense avoir tout ce qu'il me faut.

—Te voilà très équipé dis-moi. Mais tu ne protèges pas ta tête ?

—Je me sens assez lourd comme ça, et un casque ne ferait que me ralentir. Les sauraux sont très rapides, et...

—Nous voilà donc fixer sur ton objectif. La prophétie est donc en train de se réaliser.

Un peu embarrassé d'avoir vendu la mèche, Taï fait part de ses volontés avant de partir.

—Si mes parents viennent ici, dis-leur que je suis venu voler ces biens, que personne ne m'a aidé. Cela vaudrait mieux pour tout le monde.

Le garou qui souhaite l'accompagner jusqu'au bout, se fraie un chemin entre les Grils. Avançant fièrement, il lève les yeux vers son cavalier et viens s'assoir près de lui.

—Non mon ami, lui dit Taï d'un ton triste. Je ne veux pas risquer ta vie. C'est mon combat, je sais que j'y arriverai. Mais ne t'inquiète pas, je reviendrai très vite.

Une dernière caresse sur le dessus du crâne et le voilà qui s'éloigne du groupe vers le fond de la salle. Le garou gémi, voyant son ami disparaître dans l'obscurité en laissant derrière lui un silence de mort. Tout le monde observe attentivement ce qu'il va se passer. Soudain une lumière jaillit, elle devient de plus en plus aveuglante, forçant les Grils et le garou à fermer les yeux. La caverne est aussi étincelante qu'un soleil, il est impossible d'y voir. Puis la lumière perd de son intensité pour ne laisser que les ténèbres. Taï est parti rejoindre son destin. La terre a été changée à jamais. Des villes comme New York sont entièrement détruites. Les buildings se sont effondrés, entraînant dans leur chute les immeubles les plus fragiles. Il reste encore quelques habitations à moitié debout et la nature reprend peu à peu ses droits. Des herbes hautes poussent en plein milieu des routes envahies de véhicules abandonnés. La seule vie qui subsiste est celle des chiens affamés, en quête d'un repas. De la roche noire recouvre d'immenses zones, vestige des cauchemars de Nils. Quelques humains se sont réfugiés dans les anciennes galeries de métro épargnées par les attaques. Ils forment des clans vivant en autosuffisance. Des petits groupes sont chargés de remonter à la surface pour chercher des vivres, d'autres s'occupent de la cuisine, des soins ou des derniers enfants. Il arrive que les sauraux débusquent un de ces clans pendant une ronde. Les adultes sont tués sur le champ et les enfants emmenés de force. Pour eux, c'est un nouveau billet vers l'enfer. Les captifs de tout un continent sont transportés par avion ou bateau vers l'ancienne Europe, afin d'être présentés au chef des Sauraux et transformés à leur tour. Toutes les grandes villes du monde ont le même aspect de désolation. Il y règne une ambiance pesante, celle d'un holocauste. Les campagnes et régions sauvages ne sont pas plus épargnées. Là où les cauchemars n'ont pas sévi, les sauraux ont posé le pied à la recherche de proies ou de prisonniers frêles et innocents. En Italie, une grande lueur illumine les décombres. Les rebelles à la recherche de nourriture, quittent cet endroit pour se réfugier. Le fils de Lisbeth est passé d'un monde à l'autre. Quand il ouvre les yeux, il découvre un environnement qui lui est totalement inconnu. Debout sur un sol instable jonché de débris, il contemple longuement cet endroit où la mort s'est installée. Des ruines d'une ancienne ville s'étendent à perte de vue et la puanteur qui s'en dégage rend l'atmosphère presque irrespirable. Il décide d'explorer les lieux et traverse ce qui devait être autrefois une grande rue. Soudain, son regard est attiré par un papier poussé par le vent poussiéreux. Il le saisit au vol et pour la première fois de sa vie se met à lire un vrai texte imprimé. C'est une publicité pour un restaurant gastronomique du centre-ville. Au bas du papier, il peut lire l'adresse. Le voilà maintenant au courant de son lieu de destination. Ses parents lui ont appris à lire et lui ont également enseigné les noms des villes et pays de leur monde. Rome est loin d'être le point d'arrivé auquel il s'attendait, mais il doit faire avec. Au loin il aperçoit ce qui ressemble à l'ancienne tour de Pise. Presque couchée, elle n'est plus qu'un vestige d'une époque révolue. La moitié de sa façade s'est effondrée, ainsi que les bâtiments adjacents. Pas une âme ne semble vivre dans cet endroit et il se demande s'il n'est pas trop tard. Le ciel s'obscurcit, et quelques gouttes tombent. Marchant inlassablement à la recherche de survivants, il brave la pluie transformant la poussière au sol, en une boue épaisse. La visibilité est de plus en plus incertaine et le bruit de l'eau crée une agitation qui l'empêche d'être attentif au moindre mouvement. Malgré cela, il sent une présence qui l'observe. Quelque chose semble vivre dans ces décombres. Il marche lentement, les pieds dans la boue, scrutant la moindre petite pierre en mouvement. Soudain, il aperçoit un bloc de mur qui s'effrite. Juste derrière, une présence humaine tente de se cacher dans ce qu'il reste d'un immeuble. Immédiatement, il se lance à sa poursuite et grimpe sur les morceaux de murs tombés au sol. Il arrive enfin près d'une fenêtre et pénètre à l'intérieur du bâtiment.

—Il y a quelqu'un ? crie-t-il.

Mais personne ne répond. Si des humains vivent ici, ils doivent être terrifiés pour se cacher en sa présence. Sans doute le prennent-ils pour un saural dissimulé sous les traits d'un homme.

—Je ne vous veux aucun mal ! Je m'appelle Taï ! Je suis là pour vous aider !

Mais le silence s'impose une fois de plus. Quelques secondes plus tard, il entend un fourmillement venant de dehors. Se penchant à la fenêtre, il distingue un mouvement venant du fond de la rue. Sous cette pluie battante, et à cette distance, il lui est très difficile de bien le percevoir. Mais à mesure qu'il se rapproche, il commence à découvrir la silhouette d'un groupe en marche. Immédiatement, il s'extirpe de l'immeuble et saute sur les débris, un étage plus bas. Dressé au milieu du champ de ruine, il reste immobile, attendant l'arrivée de ces visiteurs inconnus. De l'autre côté, perché sur un toit à moitié détruit, un homme aux vêtements déchirés, recouvert d'un sac-poubelle pour se protéger de la pluie s'adresse à lui.

—Pauvre fou ! Tu les as alertés ! Ne reste pas là et fuis !

—Mais de qui parles-tu ?

Il vient de réaliser son erreur et se tourne en direction de ceux qu'il prenait pour ses semblables. Une trentaine de sauraux se lance dans une course folle. Plusieurs d'entre eux grimpent sur les murs et pénètrent dans tout ce qui pourrait servir d'abris. Il arrive qu'ils dénichent des rebelles, lesquels sont exterminés dans d'atroces souffrances. La scène se déroule à une centaine de mètre de Taï, qui reste figé par la peur. C'est la première fois qu'il assiste à une telle barbarie. Enfin, il fait la connaissance des sauraux, tels que lui avait décrit Nolhan et ses parents. Les rares enfants sont arrachés à leur mère et emmenés dans des cages placées sur une remorque d'un vieux blindé de l'armée. Il ne peut rester dans cette posture plus longtemps. Même s'il ne maîtrise pas encore son pouvoir et dans la crainte de ne pas réussir à rentrer sur Toulghar, il décide d'intervenir. Des deux mains, il saisit les épées rangées sur son dos et les tient fermement, prêt à combattre. Le bruit qu'elles déclenchent en sortant de leur fourreau indique sa présence aux envahisseurs. La horde marque un temps d'arrêt, interpellée par cet individu armé qui ne semble pas avoir peur. Puis les premiers sauraux se lancent à l'assaut. Une dizaine d'entre eux arrivent à toute allure sur Taï qui prend appui sur ses jambes, prêt à en découdre. Le premier de la horde se propulse d'un bon de plusieurs mètres, bras tendus vers son adversaire. Les griffes tranchantes pointent en direction du visage de Taï qui d'une esquive au sol, déstabilise son assaillant. Immédiatement il tranche la tête d'un revers de la main tandis que les autres se jettent dessus. Tel un maître d'armes, il entame un combat sanglant contre les sauraux, enchaînant les roulades et figures aériennes afin d'esquiver la moindre attaque. À l'aide de ses deux épées, il les neutralise un par un, finissant sa lutte au milieu d'un tas de cadavres. Le reste de la horde qui est restée en retrait n'en revient pas. C'est la première fois qu'un humain parvient à les mettre en déroute. Ils s'élancent à leur tour pour affronter Taï avec une rage incontrôlable. Se tenant sur ses gardes, il pointe ses armes en direction des créatures enragées. Mais quelque chose semble bouger à ses pieds. Déconcentré, il baisse les yeux le temps de quelques secondes et assiste à une scène qui le blesse au plus profond de son âme. Les sauraux gisant dans la boue reprennent leur forme d'origine. Une dizaine d'enfants, certains décapités, jonchent le sol, le recouvrant d'un tapis de sang. Il lui faut quelques instants pour comprendre qu'en tuant ces monstres, il vient également de tuer leurs victimes. Rongé par le remord, il baisse sa garde et finit agenouillé dans une mare boueuse, immaculée de sang.

À quelques dizaines de kilomètres de là, dans une base secrète que le professeur Loumy et son équipe ont investie se déclenche un plan d'alerte inhabituel. Tout le monde est sur le qui-vive. Le général Savage dirige un groupe de militaire et donne l'ordre de démarrer les hélicoptères. Pour l'instant la mission est encore inconnue, mais depuis quelques minutes, les scientifiques ont fait une découverte importante. Le général Savage entre dans une pièce remplie d'appareils de mesure et d'ordinateurs. Il avance à grands pas vers une console centrale diffusant des images sur un écran géant.

—Professeur Loumy ! Où en est-on ?

—Nos radars ne sont plus aussi efficaces qu'à l'époque du réseau satellite, mais nous y arrivons lentement, répond le professeur d'une voix excitée. La dernière fois que j'ai vu ça, c'était pendant la grande catastrophe. Nous avions localisé à cette époque, une énergie énorme émanant du centre de la Terre pour remonter à la surface.

—Oui je m'en souviens, mais qu'est-ce que c'est ?

—Nous n'avons jamais pu élucider ce mystère, mais ce dont je suis sûr, c'est que cette énergie nous avait montré sur les cartes, les lieux de refuge pour l'humanité. S'il y a quelqu'un, une entité ou quoi que ce soit, il nous veut du bien. Observez bien la carte ! L'énergie remonte lentement du centre de la Terre, elle semble se diriger tout droit vers ce point.

Sur ces mots, le professeur Loumy grossit la carte et affiche la surface de la ville de Rome.

—Cette force nous indique une zone, nous devons y aller sans attendre. Je prends mon PC avec moi, quand nous aurons assez de précisions sur l'emplacement, je vous dirai où chercher.

—Professeur, vous savez très bien que je déteste emmener des civils avec moi.

—Et moi je croyais que vous ne vous considériez plus comme un militaire ?

Le général fronce les sourcils et acquiesce.

—Vous marquez un point. Allons-y !

Regagnant deux hélicoptères remplis de militaires, sur un ancien champ, les deux hommes courent à toutes jambes vers l'inconnu. Dans un nuage de poussière, les deux équipages volent en direction de Rome, où le ciel s'obscurcit considérablement.

De son côté, Taï est toujours au sol, les sauraux ne sont plus qu'à quelques mètres de lui. Dans un moment de lucidité, il relève la tête et pense.

—Si je ne me sors pas de là, ce n'est pas dix enfants qui périront, mais l'humanité tout entière. Je dois réagir, quitte à tuer une fois de plus pour sauver ma vie.

Il rengaine ses épées, jugées trop meurtrières et sort la dague rangée dans le fourreau, sur sa cuisse droite. Immédiatement, il se met à courir dans le dédale de rues détruites. Fuyant son agresseur à toute allure, il prend appui sur des façades en ruine pour se propulser sur de longues distances, comme il le faisait dans la forêt du royaume d'Hyprès. À peine parvient-il à leur échapper qu'il commence à sentir ses forces le quitter petit à petit. Passant au travers des vieux bâtiments, défonçant les fenêtres et les portes pour ressortir au travers des murs instables, il court, le visage en sang et les épaules couvertes de bleus. Les sauraux se rapprochent et leur groupe est assez nombreux pour le prendre en tenaille. Certains, empreintent de petites ruelles, d'autres grimpent sur les toits. Taï traverse maintenant ce qui était le parc villa Borghese. Là où poussaient de magnifiques fleurs dans un jardin botanique, il ne reste plus que de mauvaises herbes sur un lit de pierre de lave. L'étendue est vaste et il n'y a pas vraiment d'endroit pour se cacher, encore moins pour les semer. Il n'a plus d'autres solutions. À bout de souffle, il s'arrête et se prépare au combat. Mais plusieurs bruits l'intriguent. Les sauraux ne sont plus seuls. Très vite, c'est toute une armée qui les a rejoints. Plus de cent de ces monstres affluent de tout côté. Taï sait qu'il n'a aucune chance et sert fermement sa dague d'une main. De l'autre, il touche le sol, les doigts écartés et se concentre. Il cherche à rentrer sur Toulghar, mais pour cela, il doit faire le vide dans sa tête. Soudain, les deux hélicoptères font leur apparition. Ils se trouvent à quelques centaines de mètres de là. Le professeur Loumy vient de localiser le signal.

—C'est ici ! crie-t-il. Le signal vient de ce parc !

Les deux équipes survolent la zone et assistent médusés à l'invasion.

—Tout semble venir de cet homme !

—Vous êtes sûr ? demande le général.

—Ça ne fait aucun doute ! Nous devons le sauver avant qu'il ne soit trop tard !

D'un geste de la main, le général donne l'ordre de se poser et plusieurs militaires descendent arme à la main. Taï sort de son état de transe, les évènements le dépassent. L'armada de monstres essuie une pluie de balles. Néanmoins, ils gagnent du terrain et ne sont qu'à quelques mètres de lui.

—Viens avec nous, si ne veux pas mourir ! crie le général en lui tendant une main.

Taï le suit sans discuter et grimpe aussitôt dans l'hélicoptère. Les militaires les rejoignent, continuant à tirer sur les bêtes féroces. Certains parviennent même à s'accrocher aux patins, tandis que les plus insouciants, lancés dans leur élan, finissent hachés par les pales. Volant à toute allure, les deux équipages regagnent leur base secrète. Tous ont les yeux rivés sur Taï qui doit cacher un terrible secret.

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