Le syndrome des Dumas 2 - Maë...

By MaevaAndStories

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Maëlys est belle, intelligente et gagne bien sa vie. Oui en effet, celle qui est source du complexe d'infério... More

Avant-propos
Prologue
• AVRIL •
Maëlys ou la femme parfaite
Quand tout part en vrille
Conflit avec madame la juge
Tentative de séduction échouée
Dédoublement...ou pas
• 2 •
Tu regretteras
Vous me sortez par les yeux
Fuck la famille
Sombre secret
Mauvais karma
• MAI •
La malchance est ma meilleure amie
Ce salaud m'a entubée
Non, je ne chialerai pas en discothèque
« Va le rejoindre et botte-lui les fesses »
Épilogue
Bonus : Dans la tête de Bastien
Une série spin-off

Occupe-toi de ta vie et fous-moi la paix !

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By MaevaAndStories

Bastien toque à ma porte cinq minutes en avance. Heureusement pour moi, j'étais déjà prête depuis plus d'une demi-heure. Adieu la chemise de bucheron, le châtain en porte une blanche qui rappelle son teint clair. Ça contraste avec les reflets roux de ses cheveux et ses ravissantes tâches de rousseurs.

Et dire qu'au départ, tu avais prévu de le détruire mentalement, tu es bien guimauve ma pauvre désormais, songé-je.

— Bonjour Maëlys. Prête ? demande-t-il en m'accordant un sourire à faire fondre la banquise.

Je me mords les lèvres et le regrette aussitôt en me rappelant que je suis maquillée. Je donne un coup d'œil à mon salon puis souffle un bon coup. Je crois que je n'ai pas eu de rendez-vous depuis...depuis une éternité. Non, en fait je n'en ai jamais eu. Est-ce que je suis en train de stresser ? Dia, oui je stresse. Eh bien, on aura tout vu !

— Où est-ce que nous allons donc ? demandé-je tandis qu'il attrape galamment ma veste.

— Chez un ami, ou plutôt à son restaurant. Ce dernier est assez...particulier. Et comme il n'est pas à Toulouse, nous ne devrions pas trop tarder à prendre la route.

Quand il parle de « particulier » fait-il référence à son ami ou au restaurant ?

— Au passage, je préfère largement cette robe que la rouge que tu portais le soir de notre rencontre, souffle-t-il à mon oreille tandis que je passe la porte.

Je rougirais presque, si je n'étais pas Maëlys Dumas.

Bref, peut-être préfère-t-il cette robe mais ce n'est pas mon cas. Plus longue, moins moulante, son décolleté est quasiment inexistant. On dirait presque que je sors du couvent. Mais j'ai passé tellement de temps à chercher la tenue parfaite que j'ai fini par trouver des tonnes de défauts pour chacune d'entre elles et j'ai été incapable de faire un choix.

Alors j'ai laissé place au hasard, qui bien sûr, m'a conduite vers le vêtement le plus horrible de mon dressing. Je m'apprêtais à recommencer mon tirage au sort lorsque je me suis dit qu'il valait peut-être mieux que j'oublie les robes courtes si nous nous rendions dans un restaurant classe.

Au final, j'ai eu raison d'abandonner mes tenues à ras-les-fesses puisque les couples du restaurant sont si chics que je crois que j'aurais été mal à l'aise, enfin, peut-être...

— Suivez-moi. Votre table est à l'angle Nord. C'est une de nos meilleures places, nous apprend un homme d'une cinquantaine d'années vêtus étrangement.

Un petit coup d'œil supplémentaire sur l'établissement et je comprends que ses vêtements suivent le style « asiatique » du décor. L'immense bonsaï au milieu de la vaste pièce confirme la conclusion de mon observation. L'arbre est encadré par un petit ruisseau artificiel et je devine que les clients dont la table est à proximité de celui-ci doivent entendre l'eau couler.

— Merci Pierre, lance Bastien. Le fameux ami dont je t'ai parlé, m'informe-t-il tandis que ce dernier passe entre les tables.

Je hoche la tête et suis ce fameux Pierre, en essayant de ne pas trop m'attarder sur le décor au risque de rester plantée comme une idiote au beau milieu de la pièce. Quelques regards se posent sur nous tandis que nous ruinons en l'espace de quelques secondes le calme intérieur dans lequel les personnes devaient être avant notre arrivée.

Notre hôte ralentit devant une assemblée de paravents de bois flotté. Pierre passe sous une voute en arc (le seul passage je crois bien pour continuer notre chemin) et Bastien tend le bras pour m'inviter à suivre son ami. Silencieusement, je m'exécute et aussitôt mes yeux se posent-ils sur notre table que je retiens mon souffle. Moins éclairée (de simples bougies au lieu d'un chandelier), elle est différente des autres. Sa nappe blanche est animée on dirait bien. Attendez, non, ce n'est pas cela.

Je lève la tête et ma bouche s'ouvre en un grand « O ». Je n'y crois pas ! J'ai traversé toute la pièce sans même m'en apercevoir ? Le plafond est décoré par un mini-planétarium. Oh bordel de Dia, c'est la plus belle chose que je n'ai jamais vue de ma vie.

— Je t'avais dit que le restaurant était un peu particulier, chuchote Bastien à mon oreille et je manque presque en sursauter car j'avais complètement oublié sa présence l'espace de quelques secondes.

Pourquoi n'y-a-t-il pas plus de clients ? Je ne comprends pas comment un tel établissement peut être si peu fréquenté ! C'est vrai que le coin est un peu paumé mais...mais dans ce cas, pourquoi ce Pierre n'a pas fait construire son restaurant dans la ville rose par exemple ? Si c'était le cas, je suis certaine que les gens se bousculeraient pour mettre ne serait-ce qu'un orteil dans cet endroit paradisiaque.

— Comment se fait-il qu'il y ait si peu de monde ?

— Les touristes ne sont pas encore arrivés et les habitués préfèrent les vendredi soir car nous faisons venir des musiciens, nous informe Pierre qui était à nos côtés durant tout ce temps.

— Votre restaurant est somptueux. C'est le plus beau qu'il m'ait été offert de voir de toute ma vie.

L'homme sourit aimablement puis échange un regard que je n'arrive pas à décrypter avec Bastien. Dix secondes plus tard, il tire ma chaise pour que je m'assois. Puis il nous tend les menus qu'il tenait dans les mains depuis le départ et nous sourit avant de nous laisser.

Les « lamelles » de bois flotté qui nous sert de paravent n'étant pas collées l'une contre l'autre, je peux observer le propriétaire du restaurant qui s'éloigne en échangeant deux-trois mots avec certains de ses clients.

— Ta sœur a dit à la mienne que tu aimais manger chinois.

Quelles commères ces deux-là !

— C'est une spécialité de « Hors du Temps ».

Pierre a vraiment trouvé le nom parfait pour son restaurant.

Une vingtaine de minutes plus tard, alors que je suis occupée à savourer mes sushis, Bastien prend la parole.

— Alors, dis-moi, qui es-tu véritablement, Maëlys Dumas ?

Comme je hausse un sourcil, il continue :

— J'aimerais apprendre à connaître la vraie Maëlys, celle que j'ai pu apercevoir bien que rarement.

Je repose mes baguettes, finis d'avaler le petit délice que j'ai entre les dents et plonge mon regard dans celui du châtain.

— Que veux-tu savoir ? demandé-je. Non, le coupé-je en voyant qu'il s'apprête à parler. Les femmes d'abord. Toi, qui es-tu vraiment Bastien De Fonta ?

Il m'offre un petit sourire diablement sexy puis me vole avec adresse un sushi. Je le regarde faire, silence et quelque peu surprise.

— Je suis le dernier d'une famille nombreuse. En plus de Céline, j'ai trois aînés : Jules, Pascal et Timéo. Ma famille habite dans les Vosges, que j'ai quittées avec ma sœur il y a plus de cinq ans. Nous sommes plutôt proches tous les deux, ce qui explique que nous soyons partis ensemble.

— Pourquoi avoir renoncé à ton poste de banquier ?

Bastien prend son temps de répondre.

— J'avais envie de changement. Un peu d'aventure n'a jamais tué personne, lance-t-il en reprenant mot pour mot pour ma réplique lors de l'entretien.

— Et comment cela se fait-il qu'un jeune patron de discothèque, bourré aux as et qui plus est, super mignon, soit toujours célibataire ?

Cette fois-ci, il rigole et son rire me ravit. Si bien que j'aurais été capable de sourire niaisement si je ne m'étais pas reprise.

— J'ai assez mauvais caractère.

Je vois.

— Est-ce que cela est suffisant pour sa majesté ou désire-t-elle encore continuer son interrogatoire ?

Comme je ne sais pas vraiment quoi répondre, je me contente de piquer son verre et de boire son vin. Je suis toujours plus à l'aise lorsqu'il s'agit de séduire que de parler de la vie.

— Très bien, souffle Bastien comprenant que je lui laisse désormais le champ libre pour me poser toutes les questions qu'il désire. Pourquoi porter un masque ?

Mon visage malgré moi, se fige. Si mes interrogations étaient basiques, il semblerait que le châtain ait choisi de me provoquer avec les siennes.

— J'ai remarqué que tu n'étais pas vraiment toi le soir où tu as eu un problème avec un client un peu trop entreprenant.

Alors il m'observait, malgré le fait qu'il discutait avec sa sœur ?

— J'ai vécu un sombre moment durant mon enfance qui m'a amenée à... à voir les choses différemment.

Il est hors de question que je me confie à lui. J'en ai déjà assez dit.

— D'accord. Je vois que tu ne veux pas en parler et je respecterai ton choix.

Voilà que Pierre vient récupérer nos assiettes et demande si la gastronomie nous plaît. Je hoche la tête et lui offre un léger sourire.

— Je vous apporte les rouleaux de printemps et les gambas au wok tout de suite, nous informe-t-il avant de quitter notre table.

Tendue, je fixe Bastien, le défiant de me poser une autre question de ce type. Mais il semble ignorer mes avertissements. Évidemment, il l'a dit lui-même, il a mauvais caractère, en plus d'être un peu trop direct.

— D'ailleurs, ce soir-là, j'ai trouvé que tu ne te respectais pas.

— C'est bon ? Tu as fini de me chercher ? commencé-je à m'énerver et ce, bien que Pierre soit de retour.

Il se prend pour qui pour me parler de la sorte ?

— J'essaie toujours d'être franc. Cela peut peut-être désarçonner certaines personnes mais je pars du principe que c'est une marque de respect d'être honnête envers les gens.

Puisque monsieur est si branché sur le fait de dire la vérité à l'état brute sans ses petites formulations pour adoucir les choses, pourquoi n'a-t-il pas dit dès le départ que je lui plaisais alors ?  À moins que ce ne soit pas arrivé tout de suite ? Bon, c'est vrai qu'il m'a fait comprendre que mon sale caractère l'avait rebuté plus d'une fois...

— C'est dangereux de se vêtir comme tu le fais lorsque tu te rends en discothèque. Et je ne parle même pas du fait d'allumer les hommes sans penser aux risques que cela encourt. Tu vends carrément ton corps à agir de la sorte. C'est désolant. Imagine si tu avais été seule avec ce dérangé ce soir-là !

— Rouleaux de printemps pour monsieur et gambas au wok pour madame, présente Pierre, sûrement pour détendre l'atmosphère.

Sauf que cela ne marche pas du tout. D'un coup brusque, je pose ma serviette sur la table.

— OK c'est bon, déclaré-je en me levant. Tu sais quoi ? Occupe-toi de ta vie et fous-moi la paix !

Je ne m'excuse même pas de bousculer notre hôte et passe sous la petite arche. J'entends ce dernier dire que j'ai « un tempérament de feu » mais la suite ne me parvient pas puisque je slalome entre les tables pour sortir du restaurant.

Ce n'est qu'une fois dehors que je réalise que c'est Bastien qui m'a amenée ici et que je ne peux pas m'enfuir. Ce fait augmente encore plus ma colère.

L'air frais de l'extérieur commence à faire effet sur mon corps puisque je me mets à souffler et à me frotter les bras pour me réchauffer. Ma tentative médiocre pour faire remonter ma température corporelle est mise sur la touche lorsque Bastien dépose sa veste sur mes épaules. Je songe à retirer cette dernière pour lui faire une petite scène, mais j'ai bien trop froid pour mettre mon plan à exécution.

— Tu aurais au moins pu attendre la fin du dîner pour partir comme une voleuse.

— Ah ouais ? fais-je furieuse. Et toi tu aurais peut-être pu mettre en sourdine tes réflexions provocatrices !

— Mais tu sais que j'ai raison, continue-t-il.

Tout en grinçant des dents, je prends le chemin du parking sur lequel il a garé sa voiture.

— Écoute, c'est pour ton bien que je te dis ça, lâche-t-il tandis que j'attends désormais devant le siège passager.

Il déverrouille sa bagnole et je ne lui laisse pas le temps d'ouvrir galamment la portière que je le fais moi-même pour la claquer deux secondes plus tard.

— Bon, je reconnais que j'aurais peut-être dû user d'un peu plus de tact. Mais si c'était le cas, je crois que je me serais peu à peu éloigné de la vérité. Puis si tu n'es pas en mesure d'encaisser mes poussées d'honnêtetés, je ne sais pas si...

— De toute façon, on n'a jamais dit que l'on espérait quoi que ce soit, le coupé-je. Tu as dit que tu ne voulais pas être un plan cul et tu ne l'es pas, tu vois. Quant à moi, j'ai accepté le rendez-vous et j'ai diné, enfin en partie. Alors je crois que l'on est quitte désormais. Donc ramène-moi chez moi puis oublie-moi.


NDA : Aïe aïe aïe, quand deux caractères bien trempés s'affrontent, ça fait mal (surtout quand ils sont similaires).

Il ne reste plus qu'un chapitre mais tout le monde sait qu'un seul peut suffire pour tout renverser (ou pas).

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